Gentil

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Les Gentils sont des adeptes de la croyance du Bien. Ils sont convaincus de répandre perpétuellement la bonté dans l'univers entier même lorsqu'ils ne font rien. Ils sont par ailleurs convaincus que seuls les méchants sont responsables de tous les malheurs du monde, et ce même lorsqu'ils n'ont aucune implication dans les méfaits dont ils sont accusés.

Lorsqu'un adepte du Bien viendrait à faire du mal, on dit alors « qu'il ne l'a pas fait exprès ». Lorsqu'un méchant viendrait à faire du bien autour de lui, on dit alors « qu'il cherche à récupérer des voix ».

Les gentils sont convaincus de ne faire qu'un avec tous les autres adeptes du Bien de la Terre, et parfois avec la nature, parce que la nature est souvent considérée naturellement bonne par les adeptes du bien, sauf lorsqu'elle provoque des tremblements de terre ou des tsunami, mais elle ne « le fait pas exprès ». Le problème est toutefois insoluble lorsque deux groupes d'adeptes du bien sont convaincus que c'est l'autre qui est mauvais. Dans ce cas de figure, les deux groupes d'adeptes du bien s'entretuent dans des boucheries sans nom, mais qui sont faites au nom du Bien. On dit alors que « c'était un mal inévitable ».

Un adepte des Forces du Bien parlera de sujets comme la paix dans le Monde, la misère de l'Afrique ou les meubles en kit de chez Ikea et inévitablement son interlocuteur enchainera sur le réchauffement climatique, le commerce équitable ou les prochaines vacances à Bali. En revanche, le gentil ne parlera pas de la prochaine déclaration des impôts, des problèmes d'impression au travail ni des jours de grève de la RATP.

Perception

Le Bien est généralement bien perçu par les humains qui l'émettent (ou qui pensent l'émettre), et par ceux qui le perçoivent, surtout si le bien perçu se traduit par des liquidités, des bons de réduction gratuits, une voiture neuve, où la possibilité d'être retenu par le jury de la Nouvelle Star et de devenir célèbre. Un adepte du bien qui fait le bien autour de lui en tire une sensation très gratifiante qui flatte son égo à dimensions insoupçonnées. C'est encore plus le cas pour les personnes qui sont rémunérées pour le faire, comme BHL par exemple.

Toutefois, dans des cas précis, le Bien est mal perçu. Par exemple, si la personne censée percevoir le bien a l'impression que l'émetteur se fout de sa gueule et l'impression qu'il prend pour un con ou un arriéré qui acceptera tout ce qu'on lui propose. Ou encore, si un observateur extérieur ne percevrait pas exactement ce qu'il y a de si bien entre ce que le gentil a à offrir (et qui ne se résume en général qu'à de très bonnes intentions) et ce que le récepteur de la bonté du gentil a à recevoir (ce qui en général se résume à une vague impression d'avoir été pris en considération de façon bienveillante).

Dans ce cas de figure et où l'on demanderait aux adeptes du Bien pour qu'ils justifient sur qu'il y a de si bien dans ce qu'ils font, le gentil s'explique généralement en disant « Mais tu peux pas comprendre... », « Il faut que tu fasse un stage Erasmus... », « Mais c'est un acte de citoyenneté eco-responsable! », « Faut que tu lises ce livre... ».

Toute personne souhaitant ne pas être déclassée au rang de méchant a alors intérêt à rapidement comprendre et assimiler le concept bénéfique émis.

Censure et critique

Le gentil ne tolère pas la censure, car la censure c'est mal. Le gentil tolère toutefois la censure pour le mal, car il faut combattre le mal par le mal, c'est bien connu.

D'ailleurs, on peut étendre le concept à l'ensemble des interdits : Les interdits sont mauvais, mais le mal doit être interdit de tout car il faut combattre le mal par le mal.

Pour les gentils, un phénomène encore plus grave frappe le vocabulaire : des méchants y ont introduit des noms méchants comme « aveugle », « chômeur » ou « pauvre ». Bref, des mots maléfiques qui faussent la sensation d'harmonie naturelle qui règne dans le monde idyllique des gentils. Les forces du Bien se sont alors concertées pour remédier à tout cela et ont inventées un moyen de censurer les mots méchants : le politiquement correct, un outils magique qui transforme tout le vocabulaire méchant en un vocabulaire gentil.

Le Bien ne peut pas être critiqué, car critiquer le Bien, c'est pas bien.

Politique

Un gentil considère qu'il n'existe que deux formes de régimes politiques qui soient bons : la démocratie parlementaire (lorsqu'elle vote pour les gentils) et l'anarchie-socialo-communautaro-écolo-pacifiste à tendance collectiviste et de plus de temps libre . Tout autre régime, en particulier la dictature, la monarchie, la théocratie, la république présidentielle ou autres sont vu comme des régimes maléfiques contre lesquels il faut partir en croisade.

Les perceptions peuvent toutefois varier d'un pays à l'autre. Ainsi pour les forces du Bien américaines, le seul régime qui fait parti de "l'Axe du Bien", c'est le régime qui exporte ces matières première sur le marché mondial et à bon prix.

Sur l'échiquier politique, le Bien peut se situer à différents niveaux. En Europe, il est plutôt à gauche, bien que la droite fasse en général tout pour se donner une image de gentil elle aussi, ce que le président Chirac est à peu près parvenu à faire en France en disant non à George Bush pour la guerre en Irak, en ouvrant le musée du Quai Branly, en prenant Jospin dans son gouvernement,en inaugurant le salon de l'agriculture chaque année et surtout en ayant activement participé au visionnage de la victoire de l'équipe de France de football en 1998.

Aux États-Unis, vous êtes un gentil si vous n'êtes pas communiste, nazi, musulman ou noir. Raison pour laquelle l'élection de Barack Obama est la preuve que les américains sont devenus des méchants de leur plein gré. Les gentils français eux par contre, considèrent que les américains sont des méchants par nature, et voient donc l’élection d'Obama leur conversion évidente au camp du Bien...

On peut ainsi voir que la géopolitique du Bien évolue tant bien que mal au rythme des âge, des localisations, des cultures, de la connerie humaine...


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