Blues en fa
Faites attention !
Cette page a été écrite par un musicien pédant, plein de termes abscons y sont utilisés pour te faire chier.
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Le blues en fa est une référence en boeuf. Il permet aux musiciens, même ne s'étant jamais rencontrés de jouer rapidement un morceau à la structure simple et à la tonalité pas trop chiante.
De la structure harmonique du blues
En effet la structure harmonique du blues est particulièrement simple. Elle permet aux musiciens amateurs de jouer facilement, et aux avertis d'improviser selon leur volonté, éventuellement sur plusieurs modes. C'est donc un modèle de simplicité, qui peut être complexifié aisément. Cependant, et pour peu que la session d'improvisation collective autour d'un thème, couramment appelée jam session ou « boeuf », réunisse à la fois des jazzeux et des rockeux, le blues en fa, et tous les autres blues aussi, va avoir une structure changeante selon les musiciens. Le jazzeux concluera la grille en II-V-I, tandis que le rockeux concluera toujours en V-IV-I. L'impact acoustique de ces modulations individuelles sera plus ou moins dissonnant, particulièrement sur la mesure 10 de la grille lors des chorus des jazzeux : le rockeux ne jouant que sur la gamme blues, ses erreurs harmoniques sont plus rares, ou moins audibles.
Pourquoi "FA"?
La tonalité de fa est facilement transposable en sol en si bemol et ré en mi bemol pour les principaux instruments transpositeurs. En boeuf, les musiciens sont souvent bourrés, il vaut mieux donc jouer pas trop compliqué.
Le blues de base en fa est Now's Time, de Charlie Parker. Retrouvé neuf fois sur dix quand il s'agit de jouer un blues en fa, son thème simple et répété permet, même avec une alcoolémie record, des variations assez simples pendant les chorus.
Le blues en fa
Si on utilise la structure du blues sur la gamme de fa (en ut), on joue donc un blues en fa. Ces morceaux sont des modèles de simplicité harmoniques qui sont à la portée du premier guitariste venu. [1]
On ne sait plus si une grande majorité des blues a été écrite en fa pour s'adapter à ces circonstances, ou si ces circonstances ont fait qu'une grande majorité des blues s'y adaptait. Toujours est-il que lorsque l'on demande à un musicien lambda de citer un blues en une tonalité autre que fa, il est incapable de répondre.
Variations possibles sur un blues en fa
De façon à faire chier vos camarades de jam, il existe plusieurs façons de détourner un blues en fa. En particulier, utiliser une de ces variations quand vous jouez avec des rockeux ou des blueseux mettra un bazar monstrueux sur la scène.
Moduler
Ça parait simple : passez à la fin d'une grille (ou mieux, au milieu) en do ou en si bémol (pour rester presque dans l'harmonie), ou dans n'importe quelle autre tonalité pour vraiment foutre le bordel. S'ils sont peu attentifs, les autres musiciens vont se retrouver perdus. Ou alors, c'est vous qui passerez pour un mauvais. Si votre but est purement de déranger les autres musiciens, la modulation au demi-ton est ce qui se fait de mieux.
Allonger la grille
Il s'agit là d'une variation suicidaire, qui risque de vous faire perdre toute votre crédibilité de musicien. Elle reste cependant amusante à effectuer. Ajouter une mesure sur votre grille, ou deux, ou trois, voire plus. Votre rythme harmonique va se trouver totalement décalé du reste du groupe et le résultat sonore pourra être intéressant [2]
Jouer out
Encore plus simple que moduler, jouer out permet une liberté extrême dans le chorus. Encore une fois, vous risquez de vous prendre un coup de manche de basse dans la tête, mais le jeu out est tellement divin quand il est maîtrisé qu'il mérite bien quelques ecchymoses.
Histoire du blues en fa
Le premier blues en fa connu remonte à 1916. Il s'agit d'un enregistrement sur phonographe d'un pianiste néo-orléanais accompagné par un souffleur de bouteille de rhum. L'émission de notes distinctes étant relativement complexe avec une bouteille de rhum, la tonalité de ce morceau était déterminée par la bouteille, dont la fondamentale était fa. Les musicologues supposent que c'est en hommage à ce souffleur que de nombreux compositeurs ont ensuite composé en fa.
C'est pendant l'entre-deux-guerres que le blues en fa prend son essor. La grille se stabilise en douze mesures, plus faciles à jouer : il est plus difficile de compter 12 mesures toutes en fa sans se planter que de compter une grille de blues. Aussi, les musiciens jouant dans les bars peuvent jouer moins concentrés, et donc plus ivres, et c'est donc là qu'ils commencent à boire. On peut dire que c'est à cause de la simplicité du blues que les musiciens ont pu commencer à boire pendant leurs sets. Si le blues n'avait pas été, des gens tels que Serge Gainsbourg, Amy Winehouse ou Miossec n'auraient jamais pu avoir de carrières telles qu'ils ont eue. [3] Aussi, si beaucoup de genre musicaux d'aujourd'hui découlent du blues, c'est en grande partie pour des raisons éthyliques et moins pour des raisons rythmiques ou harmoniques comme s'obstinent à le dire les plus grands musicologues de notre pays.
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