Inde : un euphémisme fait plus de 800.000 morts
De notre envoyé spécial χλςmith ΤrismégistΞ ⇒ - le 14 octobre 2013
« Nous sommes encore plus d’un milliard », tient à relativiser le Premier Ministre indien, Janmich-El, pour rassurer ses concitoyens. « Cette simple bousculette, de l’avis des spécialistes, ne laissera donc pas un goût trop amer dans la bouche du gouvernement, comme en laissa la tragédie de Khodynka dans celle de Nicolas II ».
La fête s'est même achevée sur un constat optimiste : 800.000 morts, certes, mais aussi 1.550.000 non-morts, ce dont il convient de se féliciter. Un bilan positif de 750.000 personnes toujours bel et bien en vie : le meilleur depuis l'indépendance du pays en 1950.
Déroulement des festivités
Tôt dans la matinée du dimanche 13 octobre, une petite quatre-cent-millaine de personnes se rassemble spontanément au temple de Ratangarh, au sortir de la boîte de nuit le Shiva se régale, pour la soupe à l’oignon. L’attroupement enfle rapidement durant les heures qui suivent, les badauds étant attirés par la gratuité du potage (les festivités se déroulaient en Inde où, rappelons-le, le poids moyen d’un individu adulte est d’une livre et demi).
Mais alors que la fête bat son plein, un équipement de sécurité manque subitement, ou quelque chose comme ça. Quelques minutes plus tard, un premier bilan fait déjà état de plus d’un demi-million de morts.
Paradoxe sorite
La presse nationale annonce rapidement un tas de morts, les autorités indiennes parlent d'une accumulation de tragédies, la communauté internationale s’intéresse à la définition de bousculade dans le dictionnaire, mais la question reste entière : à partir de combien d’Indiens morts peut-on appeler ça un tas ? Étant entendu qu’ôter un Indien d’un tas d’Indiens n’en fait pas moins un tas, et qu’ajouter un Indien à un autre ne donne pas forcément un tas d’Indiens, le paradoxe est total. Alors, en l'absence de véritable tas d'Indiens homologué, vaut-il mieux se désintéresser du sort de ces mammifères ? Pas si l’on en croit le professeur Rousseau de l’Académie de New Delhi, pour qui cette fois encore la faute revient à son plus vieil ennemi, masque une terrible vérité, garde un lourd secret, etc.
La faute à Voltaire
Les 800.000 Indiens ayant trouvé la mort (1.415.202 selon le dernier décompte) seraient tombés par terre et auraient ensuite été piétinés par d’autres Indiens. Pour le professeur Rousseau, cette chute présente tous les attributs d’une faute à Voltaire, semblable entre autres à celle qui occasionna la chute d’un nombre réduit d’Algériens maladroits dans la Seine, le 17 octobre 1961, évènement dont nous allons bientôt fêter l’anniversaire dans la joie.
Car il est des chutes qui ne se produisent que pour des raisons malveillantes et ne doivent rien au hasard, comme c'est le cas ici. Comment penser qu'une simple bousculette puisse être à l'origine d'un tel massacre ? Non, encore une fois on cache sous le politiquement correct ce qu'il convient d'appeler un génocide !
En attendant de plus amples détails sur les évènements, notre rédaction refuse de s'adonner à davantage de suppositoires envers Voltaire. Mais nul doute que la bêtise humaine pleure encore beaucoup d'asiatiques en ce lundi macabre.
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