King of the Congo : everybody wants to be
De notre envoyé spécial χλςmith ΤrismégistΞ ⇒ - le 12 novembre 2013
Une victoire à la Pyrrhus pour la RDC
Ce qui a changé entre hier et aujourd’hui ? Le gouvernement de la RDC a, ce 12 novembre, enfin réussi à dépasser le score des rebelles en dévoilant les résultats des attaques-surprises menées ce week end contre la base arrière des rebelles (tontons et neveux de rebelles, grands-parents de rebelles et, éventuellement, voisins de rebelles jusqu’au 3ième degré) : résultat, 34 nouveaux décès, portant ainsi la liste des victimes de l’affrontement à 1.197.235,7 morts, depuis le début de la seconde quinzaine du mois d’octobre 2013. Et par un heureux hasard, c’est aujourd’hui l’état congolais qui mène.
Mais la fin des pourparlers pourrait signifier la reprise des conflits, ce qu’ont découvert les membres du gouvernement en regardant dans le dictionnaire au mot négociation.
Une défaite à la François Bayrou pour le mouvement M23
Reno Raines, chef des rebelles du M23, a ainsi immédiatement réagi en livrant sa vision des choses dans un communiqué envoyé tard dans la soirée à l’équivalent de l’AFP au Congo (qui s’appelle le CSA).
Reno Raines, chef du M23 : Nous, les Africains, nous ne pouvons plus supporter que nos gouvernements nous mentent ! Nous voulons que, comme aux États-Unis et en France, les politiciens prennent leurs responsabilités, aillent en prison et ne soient plus corrompus. Et en parlant de corruption, on voit nettement que l’arbitre (l’ONU, ndlr) était en faveur des politiciens. Sinon comment expliquer que le médiateur désigné soit un porte-parole de gouvernement, et pas un rebelle, comme moi ! |
Une partialité évidente qui pourrait bien, dès la fin de la guerre, mener à de nouveaux conflits. D'autant qu'un troisième acteur refuse lui aussi de rendre soutien-gorge.
Un match nul à la bien pour le mouvement 95D
Car jusqu’ici la communauté internationale voyait dans le 95D un mouvement agréable lorsqu’il faisait son jogging, mais ce n’est aujourd’hui plus exclusivement le cas. Car depuis son élection à la table ronde destinée à formaliser les négociations aujourd’hui gelées, le 95D s’est imposé comme la troisième force du pays. Une apparition ayant mené à la sclérose que nous connaissons actuellement.
Le 95D n’aurait pourtant pas dû provoquer un tel ballotage. Mais il apportait avec lui de sérieux arguments en faveur de la paix, arguments auxquels plus personne ne songeait alors que, quand même, ils étaient énormes et rassurants (et confortables). Regardant ces arguments en face (j’ai dit les yeux), les deux autres partenaires des négociations n’avaient pu que s’incliner et lui tendre la main.
Who's the boss ?
L'Organisation des Nations Unies a donc sifflé hier une pause, mais pas une trêve. Elle a tenu à rassurer la communauté internationale en exprimant son souhait de voir rapidement la situation s'améliorer, tout en expliquant que ce ne serait pas le cas ce qui, il faut en convenir, constitue une information. Il n'est donc pas certain que l'on arrive, dans cette partie du globe, à quelque chose de sûr : force est de constater que l'Histoire avance et que, très certainement, la multiplication des acteurs pertinents agissant de concert, sur place, pour la paix, y est pour quelque chose (de bénéfique et tout, ndlr).
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.