Skoptzy

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Jésus adore cet article

Le Fils de l’Homme lui-même, dans Son infinie sagesse, a daigné y jeter un œil. Il a, dans son infinie bonté, lu, approuvé et béni cet article. L’auteur se verra pardonner un péché véniel et deux péchés mortels.

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Les Skoptzy étaient un groupe de personnes qui estimaient qu'avoir quelque chose entre les jambes, c'était pas pratique pour marcher vers Dieu. Aussi s'ôtaient-ils d'un doute et les testicules, avant de pouvoir psalmodier saintement leurs incantations déistes comme des contre-altos bienheureux. Depuis leur disparition à la fin du XIXe siècle, la bêtise humaine pleure encore ces êtres exceptionnels.

Le skoptsisme naquit en Sibérie en 1770, en un lieu si froid que la petite et la grande aiguille du temps qui passe semblaient depuis l'éternité et pour toujours figées, et où jouer à la bible était la seule occupation des populations paysannes.

Le Journal du Fou de Dieu venait de livrer ses trois clés pour manipuler les glands. Andrei Ivanov, qui niait l'évidence jusqu'à ses origines russes, leur avait trouvées une destination adéquate en s'en emparant pour créer ce qui ne deviendrait pas une secte populaire auprès des personnes ayant des propensions à sortir leur engin pour aller pisser.

Choix du skoptsisme

Le Skopets, bien qu'au singulier, vivait toujours en communauté. Il faudrait même, pour être précis, dire dans sa communauté, car il n'en a toujours existé qu'une seule.
Andrei Ivanov avait arraché les premiers membres de ses premiers membres de ses propres mains, entamant une montée dans l'horreur que les autorités n'arrêtèrent qu'à la fin du XIXe. Tout ce temps et même après son arrestation, sa main avait plané sur les communautés skoptzy, chaque skopets rêvant secrètement que ses attributs lui étaient arrachés par Ivanov lui-même au moment du sacre. C'est en ce sens qu'il n'y eut ni un avant Ivanov, ni un après le fantôme d'Ivanov. Ni rien de pendant chez Ivanov.

Un Skopets a le même sexe qu'un ange.

Le prince de sans-zizou

Il faut quand même bien avoir en tête qu'il était jamais sorti d'une maison comme celle-là, le bonhomme.



Ivanov était un paysan. Il n'avait pas regardé, mais il croyait dur comme fer (c'est ça, avoir la Foi, bande d'incrédules) que le Diable vivait à l'intérieur du sexe de la femme et de l'homme ; il admettait d'ailleurs que le maître des enfers devait se faire tout petit pour tenir dans l'urètre de ce dernier.

En réfléchissant bien, on peut d'ailleurs trouver quantité de raisons pour vouloir du mal aux parties génitales : maladies et infections sexuellement transmissibles, pulsions de révolution islamique, coincement dans la braguette etc. Leur ablation, pour dire les choses crûment, pouvait certainement être prise pour une opération de l'appendicite de l'époque : ce n'est qu'un siècle après leur propre disparition que les Skoptzy regrettèrent de ne pas pouvoir vivre à fond mai 68 et la découverte des débauches d'activités partouséennes.

Pour ne plus être tributaires de leurs attributs et des pulsions qu'ils provoquaient, la dernière pulsion d'Ivanov avait donc été d'arracher ses propres parties génitales. Quand il fut sorti du coma, il vit que cela était bon (enfin, pas mauvais mauvais) et convaincut quelques personnes de faire de même, ce qui troue le cul quand on y pense.

« Allez-y, vous verrez, ça fait un bien fou. »

Une fois que ses partisans furent trois ou quatre, Ivanov s'autoproclama Dieu des Rois des Apparitions célestes et devint de ce fait le premier président africain du continent asiatique.

Une vraie religion, avec un messie et tout

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Il n'en fallut pas beaucoup plus pour créer cette religion basée sur le perfectionnement du corps humain. On sent d'ailleurs qu'Ivanov et son assistant Selivanov n'étaient pas des garagistes à la base, sans quoi ils auraient travailler à ce perfectionnement autrement qu'en retirant des pièces au hasard.

Mais ils n'agissaient pas par hasard, les frères Ov avaient un plan : pendant que Selivan tenait le disciple, Ivan tranchait celui-qui-ne-repousse-pas et Dieu, lui, s'occupait d'élire ce peuple tout nouveau Peuple Élu de l'année, comme il aime à le faire facétieusement. « Et au pire, à défaut d'aimer la castration, peut-être nous élira-t-il pour que nous arrêtions de nous entrechâtrer », se disaient les joyeux compères.




Ci-contre une scène de la vie quotidienne qu'il n'était pas courant de voir au sein de la communauté. De manière à ne pas choquer nos lecteurs skoptzy l'image a été religieusement floutée.


Pour orienter leurs fidèles vers un salut il leur fallut ensuite un espoir plausible, disons attendre un messie. Et afin de justifier l'attente il leur fallut une raison valable, par exemple celle selon laquelle le messie n'arriverait pas avant qu'il y ait 144000 skoptzy dans le Monde. Ce stratagème les laissait tranquilles un bon moment.

Développement de la secte Skopets

On l'imagine, l'érection de la secte ne se fit pas sans sacrifice. Ivanov pratiquait lui-même les châtriments, tenait l'office de la prière, tractait dans les rues, pelait les oignons... À chaque nouvel entrant dans sa communauté, il approvisionnait un peu plus son grand sac en toile de jute en membres impurs. Ivanov fut donc celui qui se sacrifia le plus pour le bien de ses ouailles et l'essor des skoptzy, n'hésitant pas à mouiller la chemise pour éviter que les castrations ne soient pratiquées en deux fois, même si c'était parfois presque l'heure du dîner.

En cyrillique : « il est interdit d'ouvrir le Grand Sac à Attributs sous peine d'excommunication – signé : le concierge »

Après avoir rempli trois sacs entièrement, il fut très content.

Ivanov subit le knout

Andrei Ivanov lors de son passage au knout.

Quelques pogroms plus tard, on s'aperçut que malgré le manque de tolérance de la police montée russe, la religion s'étendait et beaucoup de gens réclamaient leur droit à s'automutiler, n'en pouvant plus d'avoir des seins ou des couilles un peu partout.
Ce qui pourrait être une phrase amusante, comme les mots Knot-le-Zout ou Pontault-Combault, désigne en réalité le triste sort du triste sir des Skoptzy. Ivanov, fut arrêté, fouetté (le knout) puis déporté, ce qui devint plus tard une sale manie des hommes alors qu'il y a tellement moins cher comme solution : les jeter dans un mixer géant ou les faire dévorer vivants par des enfants qui meurent de faim.

Quand on voit ce que knout un prisonnier à vie...

Quoiqu'il en soit, la raison invoquée fut qu'il avait délibérément retiré les seins, les fesses et les organes génitaux de centaines de personnes, ce qui était pourtant très courant à la campagne. Mais il fut traité, à titre d'exemple, comme un sadique psychopathe.

Il finit de partir dans la chasse d'eau du destin à la fin de son procès, quand ses adeptes découvrirent que s'il leur avait tout coupé, en ce qui le concernait il en avait gardé un petit bout sur lui en souvenir. Cette trahison ne passa pas inaperçue, car tout le monde regarda bien et c'était vrai, « il en restait un peu »[1]. Après Ivanov, si le lecteur de cet article a bien suivi, il n'y eut pratiquement plus rien (son fantôme plana un peu comme on l'a vu, mais il était déjà bien perché quand il était présent et ça n'a rien changé).

L'analyse du spécialiste

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C'est une pratique honteuse que de reprocher à des personnes saines d'esprit le libre usage de leur corps. Dans notre société occidentale pleine de guerres et d'antidépresseurs, jamais un exutoire radical n'aura été aussi nécessaire. Évacuer son stress sainement sans faire du mal à autrui, épurer le corps de ses proéminences disgracieuses qui causent autant de tourment... En bref : si des gens veulent se couper les seins ou la bite, laissez les faire ! C'est bien plus humain...


Tel se prononça l'anthropologue Simon Nonclan-Navet dans la conclusion de sa thèse dédiée aux « Divagations orthodoxes russes et printanières » (p.613). L'irréversibilité du rite initiatique cependant (avec tout ce que cela comportait comme inconvénients de perte définitive de la bite et autres troubles de l'érection) orienta plutôt la réaction des pouvoirs publics vers une bonne répression, voyez-vous, histoire que bon ben voilà, chacun reprenne ses esprits.

La fin du skoptsisme

Nonclan-Navet n'a donc jamais vu ses recommandations suivies à la lettre comme en témoigne cet écrit de 1855 :

C'est devenu amusant de faire la chasse aux Skoptzy dans le village, et une tradition importante aussi. Chaque dimanche après la messe, mon père et le reste des hommes du village font une grande purge, il y a de la bière et du sanglier. Même Goldbergkraut, le vieux juif, se joint maintenant à la battue du week-end, trop content de ne plus être le bouc émissaire. Finalement on l'aime bien, celui-là. En tout cas, je vais sûrement me taper Ernestine ce soir. J'ai désanussé à moi seul quatre d'entre eux cette après-midi, je suis quasiment un héros.

Une religion qui ne connut pas une fin heureuse, contrairement à la religion qui faisait croire en François Bayrou, et qui meurt tous les cinq ans dans la joie. On peut tout de même faire un parallèle entre les deux en soulignant que TOUT LE MONDE se fout de la gueule de l'une comme de l'autre.

Wikipédia s'en moque elle-même ouvertement : « en 1876, une fournée de 130 Skoptzy fut condamnée à la déportation » . L'encyclopédie en ligne ne dit pas que ce ne fut pas triste, mais méprise les Skoptzy au point de comparer leur génocide à celui des pains trop cuits perpétrés par la cuisine générale du camp d'Auschwitz.

Ce qu'il faut en retenir

Le skoptsisme a été une chose pendant une période de l'Histoire.

Les Skoptzy s'habillaient en blanc, comme pour signifier qu'ils aimaient faire la lessive à tout bout de champs. Certains d'entre eux tentèrent de se reproduire, en vain, ce qui donnait encore plus de lessives à faire.

Un pénis amputé met au moins 13 semaines à cicatriser.

Ivanov est mort mais restera à jamais dans le cœur des gens qui l'aiment.

Références

  1. Heinrich Himmler, in Le Bon, les brutes et les truands, 1941.


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