L'armée inaugure ses nouvelles méthodes d'entraînement
De notre envoyé spécial WiiKend - le 30 juin 2008
Il faut en effet rappeler que le 3ème RPIM a été choisi comme régiment-étalon pour mesurer l'efficacité des futures techniques de simulation à grande échelle. Suite à la réduction drastique du budget de la Défense annoncée par le Président Sarkozy la semaine dernière, il n’est en effet plus question d’utiliser de coûteux mannequins de paille ou des logiciels de réalité virtuelle hors de prix. « Le peuple français doit être solidaire de son armée et doit savoir se sacrifier pour elle », avait prévenu solennellement le Président.
Ce dimanche, ce sont donc près de 500 civils qui ont eu l’honneur d’avoir été tirés au sort sur les listes de l’ANPE pour participer à cet exercice grandeur nature. Après les quelques recommandations d’usage concernant la façon de faire un garrot ou les astuces pour retirer une balle d’un corps sans anesthésiant, les heureux élus ont pu s’installer au milieu du champ de tir.
Le début de l’exercice n’a pas vraiment répondu aux attentes, l’armurier ayant malencontreusement chargé les pistolets-mitrailleurs FAMAS avec des balles à blanc. « La force de l’habitude », s’excusera-t-il. La seconde partie fut bien plus encourageante. À balles réelles, les troupes ont pu donner la pleine mesure de leur talent. Il n’a fallu que 4 minutes 35 secondes pour atteindre le chiffre de 15 personnes touchées, ce qui était l’objectif avoué par le général Déseaux à sa compagnie. Seule grosse ombre au tableau, deux soldats ont été blessés par les éclats d’os d’un des civils mais leurs joues et leurs jours ne sont heureusement pas en danger. « Le fait qu'il n'y ait pas eu de morts parmi les civils n'est qu'une question de réglages », indique le général. « Nous corrigerons lors des prochains essais, c'est à ça que sert l'entraînement », rassure-t-il avec humour.
Et justement dès la semaine prochaine, un exercice de plus grande ampleur mettant en jeu non seulement l’armée de terre mais aussi l’aviation sera réalisé à Tulle (Corrèze). Pour préserver le patrimoine foncier de l'armée, les manœuvres auront lieu non pas sur terrain militaire mais au cœur de la ville. On simulera une attaque aérienne et une libération d’otages à la mairie en utilisant la puissance de feu des chars Leclerc. Les habitants de Tulle sont d’ores et déjà réquisitionnés mais si des volontaires veulent s’inscrire, ils peuvent composer le 3269 et dire « Vive la France » 1,34 € l’appel + 0,34 € la minute. Merci pour la patrie.
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