Désinformation:Pris en photo en train de massacrer son peuple, il attaque Google

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Pris en photo en train de massacrer son peuple, il attaque Google

De notre envoyé spécial  Ptitguillaume DynaTAC 8000X.png - ‎le 3 mars 2012

Homs, Syrie — Le Président de la République Arabe Syrienne, Bachar el-Assad, a assigné Google en référé jeudi à Homs après la mise en ligne sur son application Street View d'une photo où on peut l'apercevoir en train de massacrer un opposant au régime syrien.


« Il a découvert l'existence de cette photo après s'être rendu compte qu'il était devenu la tête de Turc de Ban Ki-moon », a déclaré à l'auteur de cet article son représentant à l'ONU, Vladimir Poutine, qui a plaidé une atteinte à la vie privée et au droit à l'image.


Le plaignant a demandé le retrait immédiat de la photo ainsi que de tous les photographes et journalistes encore présents dans son pays, sans aucune contrepartie financière, nous rassurait-on du côté de nos sources. « Mon allié ne fait pas cela pour l'argent, il veut simplement qu'on respecte son autoritarisme », a précisé M. Poutine.


Très légèrement floutée, la photo, que nous avons pu récupérer jeudi sur Google Street View, montre Bachar el-Assad à quelques pas seulement d'un de ses opposants, lui-même à priori assez proche de la mort semble-t-il [ndrl :-D], dans une des rues du quartier insurgé de Bab Amro, à Homs.


HomsStreetView.jpg


« Même si je reconnais que les traces du massacre ont bien étés floutées, il est tout à fait regrettable que la tête de mon ami Bachar el-Assad n'ait pas bénéficié du même traitement. À cause de cette nième négligence de la part des équipes de Google, tout le monde l'a reconnu », a fait valoir M. Poutine, en rappelant que le plaignant avait été surpris « chez lui, alors que les frontières de son pays étaient fermées ».


Une négligence qui pourrait tout de même valoir à la société de Mountain View une nomination prochaine au très convoité prix Pulitzer qui récompense chaque année l'excellence dans le journalisme. Et selon une source proche du régime de Damas, Google partirait bel et bien favori cette année pour décrocher la timbale, à cause notamment du faible nombre de journalistes étrangers encore valides et donc en mesure de rapporter des preuves factuelles de cette véritable boucherie organisée.


Google, prix Pulitzer malgrès lui ?

La photo a été prise par un véhicule équipé d'un mât à caméra rotative utilisé par Google pour offrir des panoramas en ligne. Larry Page, cofondateur et actuel directeur de la firme, souhaite ainsi profiter de ce coup de projecteur pour balayer une bonne fois pour toutes les accusations de violation de la vie privée, activité à laquelle il procèderait chez les utilisateurs de ses services, à des fins commerciaux.


« À quoi bon intenter tous ces procès pour la protection de la vie privée alors même que le Conseil de sécurité de l'ONU ne fait rien pour protéger la vie [ndrl : des Syriens] ? Où sont passées votre éthique et votre sens des priorités ? Vous ne trouvez pas qu'il a peut-être mieux à faire que de nous réclamer égoïstement des dommages et intérêts ? », s'insurgeait le même Larry Page à la fin de notre entretien.


La question est donc posée : faut-il prendre le parti de la répression journalistique, comme Bashar el-Assad et cet homme[1], ou bien défendre le droit à l'information du public, comme s'évertue à le faire Street View ? Pour Google, en tout cas, le choix semble d'ores et déjà s'imposer.


De la même manière qu'il s'était dressé contre la censure en Chine, Google deviendra-t-il le porte drapeau des Droits de l'homme à Homs grâce à ses atteintes à la vie privée ? Réponse le 16 avril 2012 donc, avec l'annonce des nominations pour le fameux prix Pulitzer.


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