Un chômeur français entreprenant : il rachète la Grèce
De notre envoyé spécial Psychoparten, Combattant sanguinaire, mais humaniste - le 18 février 2014
Déjà, à l'âge de 25 ans, il ouvrait, avec l'aide financière de son grand-père, un commerce de proximité. Après des débuts prometteurs, le commerce périclita, suite à l'ouverture de trois hypermarchés dans des zones périphériques et à l'abandon par l'intercommunalité des transports en commun. « Tout ça, je sais bien que qu'c'est la faute aux Arabes ! », précise Beaufiot.
Mais Beaufiot ne désarma pas pour autant, et parvint à devenir gérant adjoint, puis gérant, de l'une des grandes surfaces. « Ah, c'était euh'l bon temps ! Chaque les vendredis, je f'sais des réduction sur euh'l saucisson et euh'l jambon ben d'chez nous ! »
Malheureusement, la crise - et la saturation en hypermarchés de l'agglomération - sont passées par là. Les gens décidaient de privilégier les produits à faible valeur ajoutée. Et les petits larcins connurent une augmentation sensible. « Pff, ça, d'pis que qu'les bonnes femmes bossent, c'est la déclinaison euh d'la France. Toutes des incompétentes, mes subornées ! » À notre demande, Michel Beaufiot accepta d'élaborer sa pensée : « Pis des Arabes. On les connaît, hein ! »
Le personnel reçut sa lettre de licenciement, et Beaufiot se voyait pourvu d'une Allocation de Retour à l'Emploi[1] de 2500€ par mois. « Mais bon, ça aurait été plus si les Roumains auraient pas tous viendu pour profiter de nos allocutions ! » Pourtant, le désormais quadragénaire ne resta pas à se tourner les pouces, « comme tous ces Nègres, avec leurs quatre femmes », mais se mit immédiatement à la recherche d'une opportunité pour rebondir. Opportunité qui se présenta bien vite.
Un rêveur plein de projets
Car, début 2014, le Premier Ministre grec, Antónis Samarás, cherchait des bienfaiteurs pour renflouer les caisses de son pays ; et, surtout, pour empêcher ce gauchiste d'Aléxis Tsípras d'avoir quoi que ce soit à gouverner s'il devait arriver au pouvoir. Or, Beaufiot avait, en plus de ses économies, reçu l'héritage d'une pauvre vieille tante malheureusement décédée. Après une première offre de 45.000€, les deux hommes entrèrent en négociation ; ils arrivèrent assez vite à un accord, et l'ancien commerçant acquit la Grèce pour 50.000€ plus une photo dédicacée de Chuck Norris.[2]
Le nouveau sauveur de la Grèce ne souhaite pas se reposer sur ses lauriers, et a une idée assez claire de ce qu'il souhaite faire de son bien. « C'est ben vrai qu'en arrivant, j'étais un peu débouté. Ce pays, qu'il est plein euh'd vieilles pierres inutiles. Et puis, les gens, y s' mettent autour, y flemmardent et qu'y sortent leurs appareils photos, et ça bavasse ! C'est toute cette culture euh'd flemmasse que j'désteste ! »
Beaufiot pourrait toutefois renoncer à son projet de complexe hôtelier, parce que « les jeunes, ça veut pus travailler. La faute à la gauche et leur moralité d'insistés ! ». Aussi, il envisage de simplement vendre la pierre en l'état à des chantiers. Dans cette optique, il a pris contact avec une entreprise locale, "Black Bloc Exarchia", apparemment spécialisée dans les travaux de démolition.
En tout cas, voici un bel exemple à présenter aux demandeurs d'emploi français plus passifs, moins méritants, qui préfèrent consacrer leur budget à des achats frivoles, tels que le loyer du mois ou du lait pour les enfants.
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