Djerbakistan : Vie quotidienne
La vie quotidienne
La mesure du temps
Le temps au Djerbakistan compte non pas vingt-quatre heures mais seulement six heures. La Présidence du pays avait en effet estimé que six heures étaient déjà beaucoup pour les habitants du pays, et qu'il fallait leur simplifier la vie. Les Djerbakistanais ont déjà bien assez de choses à penser comme ça.
Gilbert Delausse, l'audacieux théoricien du possible, avait eu le projet d'une mesure du temps binaire, voire même d'une heure unique pour toute la journée.
Cette heure unique aurait été, pour des raisons pratiques, divisé en deux sous-sections de douze douzièmes d'heure à chaque fois, de façon à obtenir un découpage plus simple et plus élégant en vingt-quatre parts d'heure.
Malheureusement, ces audacieuses réformes ne purent être mises en place, certainement du fait des retards imposés par la perdurance de l'ancien système temporel que Delausse voulait justement remplacer par le sien.
La science
La science djerbakistanaise est principalement orientée vers l'étude des immobiles et de la matière à l'état évanescent. C'est pourquoi la plupart des savants djerbs se déclarent "inertistes" ou "staticiens" (partisans du statique, à ne pas confondre avec "statisticien").
Ce pays n'est, en matière de science, jamais en avance d'un retard sur ses voisins.
Depuis que le monde est passé près de la catastrophe, le 10 septembre 2008, jour de la mise en route de l'accélérateur de particules du CERN, en Suisse, qui a failli engloutir l'univers dans un trou noir, le Djerbakistan a cherché à mettre au point un ralentisseur de particules.
Celui-ci aurait pour double fonction de ralentir la rotation de la Terre, et prévenir ainsi son usure précoce, et ralentir sa course autour du Soleil (le Djerbakistan admet depuis peu le modèle héliocentrique, mais pense qu'éliminer le mouvement des calculs simplifierait la vision de l'univers). Ralentir la course de la terre permettrait de ralentir l'agitation perpétuelle à la surface du globe. Alors que l'engin du CERN émettait entre autres des protons, des neutrons et des hadrons, l'engin djerb aurait émis des particules inédites, des "djerbons", stade ultime de la matière dans son état incertain.
L'idée que la terre puisse être engloutie dans un trou noir a bien fait rire les Djerbakistans : car en vieux djerbakistanais du sud-sud-ouest, "Djerbakistan" pourrait vouloir dire "trou noir". Cette étymologie est si peu connue qu'elle ne figure pas dans notre propre rubrique "étymologie".
A noter que si le soleil n'est pas une divinité au Djerbakistan, c'est qu'il y apparaît peu souvent. Voir plus bas notre rubrique "Climat".
La logique et les mathématiques
Au Djerbakistan, on est de nature sceptique, si bien que la logique et les mathématiques ne sont pas rattachées à la science, à l'exception de la géométrie centrale, ou géométrie du point.
Cependant, si une équation pouvait décrire adéquatement le Djerbakistan, ce serait celle de l'intégration totale de la somme de mouvement dans le surplace arithmétique.
La rigueur scientifique djerbakistanaise lui impose de ne pas modifier ses positions, avant de ne pas dégrader ses principes dans le mouvement de la recherche.
La logique de l'immobile n'est pourtant qu'un soutien de plus à la métaphysique du possible : si l'on veut se garder le possible dans son entier, il ne faut rien changer, sous peine de modifier le possible, et de le perdre.
Voyages, voyages...
S'ils voyageaient, les Djerbs pourraient aller chez leurs lointains voisins, les Gagaouzes honnis, mais ils n'en ont pas besoin : ils connaissent la Gagaouzie sans y être allé : ce n'est pas la peine d'y aller réellement puisqu'ils ont la possibilité d'y aller et cela leur suffit.
Ils n'ont donc rien à apprendre sur ce coin du monde, ni sur d'autres : les ambitions hyper-continentales du Djerbakistan font qu'il se suffit à lui-même. Aller à l'étranger ne pourrait être qu'une limitation des ambitions djerbakistanaises.
Tourisme
Le PPP
Le PéèéP (ou PPP : Palais Présidentiel Polyvalent), déjà mentionné ci-dessus, est le chef d'oeuvre architectural du pays.
Le PPP a de nombreuses fonctions.
Gare le lundi trois fois par semaine, centre commercial le samedi, église le dimanche midi avant 10h, palais de justice toutes les deux années bissextiles, c'est un centre multiplexe synthétique intégré, triomphe de l'art baroque industriel possibiliste.
Le PPP se visite entre la fin du week-end et le début de la semaine, entre 11h45 et midi moins le quart (en temps universel ; en temps djerbakistan : entre 2h01 et 3h moins 8. Les heures djerbakistanaises ne comptent en effet que 9 minutes, mais des simplifications sont en cours.
Le PPP est rempli d'archives. Le PPP a une forme extérieure, celle que les habitants du pays, avant les Djerbs, lui ont donnée, et une forme intérieure : celle que les archivistes construisent en répartissant et en entassant leurs archives.
La production d'archives est la principale activité au cœur du palais. Chaque projet, fut-il projet de projet, est archivé et vient grossir les piles d'archives qui s'entassent à l'intérieur du PPP. Il faut bien comprendre que tout ce qui est construit dans le pays, les Djerbs en ont hérité à leur arrivée sur le territoire du possible. Le PPP était déjà là.
Cette activité a pour but de maintenir le maximum de stabilité possible au pays.
Aujourd'hui, la seule partie encore libre de projets sous forme d'archives papier, c'est l'entrée monumentale menant à la Présidence (cf. photo en tête de page), avec cette statue que l'on peut supposer être celle de Delausse.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
"Le PPP est le premier et unique bâtiment du pays qui pourrait être inscrit au patrimoine national. |
L'autoroute moldave et les conserve-villes
La branche autoroutière moldave est une réalisation de la Moldavie (pas de surprise, de ce point de vue). Cette branche permet aux Moldaves de traverser le Djerbakistan sans s'y arrêter. Les Moldaves pratiquent à cette occasion, lors d'arrêt sur les aires d'autoroute, un nettoyage par le vide de leurs détritus qui viennent alimenter en matières adéquates, le merdoduc.
Pour avoir une idée de ce qu'est une conserve-ville, il faut imaginer ce qu'est un bidonville. Une conserve-ville, est identique, mais sûrement en mieux, car ce sont des boîtes de conserve, dont la qualité de conservation est bien meilleure ; mais en plus petit, car une conserve est plus petite qu'un bidon.
Les Moldaves ne parlent guère du Djerbakistan, comme nous le confirme l'article Moldavie, car ils ont trop peur qu'on vienne leur voler ce coin de paradis où ils peuvent s'épanouir, et s'épandre en toute liberté. C'est bien la preuve de leur intérêt.
Amoureux de ce pays, les Moldaves disent volontiers qu'ils préfèrent le voir la nuit par temps de brouillard, pour mieux profiter de l'obscurité incertaine des lieux.
La ZCAM et la ZMAC
L'entassement et la macération à froid des résidus est, avec l'archivage, la principale industrie du pays.
La zone connexe d'activité mixte (ZMAC), située dans la banlieue des campagnes du centre-djerbakistan, est le coeur de l'activité du pays. Il abrite en particulier le réseau d'acheminement des résidus d'épandage moldaves, qui sont donc apportés au Djerbakistan et qui y sont macérés dans les hauts-fourneaux. Ce réseau est nommé populairement le merdoduc. On peut visiter ce dernier.
La totalité de la production du réseau d'acheminement des résidus doit, dans les faits, être réinvestie pour son fonctionnement. Donc les Djerbs se gèlent le cul en hiver. On dit que le djerb est, comme l'Inuit, une langue à clics. C'est parce que l'hiver ils claquent des dents.
NB : La ZMAC ne devrait pas être confondue avec la zone mixte d'activité connexe (ZCAM) qui la jouxte.
La circularité économique et industrielle du pays a atteint un état de perfection unique au Djerbakistan. La désactivation progressive est le secret de la ZCAM : il faut arriver peu à peu à une économie résiduelle, pour retrouver la possibilité de l'économie.
ZCAM et ZMAC sont elles-mêmes appelées à se fondre peu à peu dans l'espace, puis dans le brouillard.
La ZCMI
La Zone Connexe de Musciculture Intensive se situe en lisière des champs de vidange du merdoduc. Ce sont des champs de prolifération extensive de la mouche bleue commune. L'élevage bovin a été envisagé au Djerbakistan mais il s'éloignait trop de la logique du possible. On signale près de l'octroi est, un petit troupeau de vaches sauvages.
La culture populaire
Le journalisme
Le journalisme version djerb se veut concis et clair. On va à l’essentiel et des informations une seule fois par semaine suffisent. Ces informations sont archivées directement dans le PPP. Un projet est en cours pour qu'elles soient d'une manière ou d'une autre diffusées. Pour l'instant elles ne le sont pas.
L'écologie
Les Djerbakistanais n'ont pas entendu parler de la nature. Ils ont plusieurs projets en ce sens.
Ils attendent encore de connaître comment la nature pourrait être maintenue dans son état premier, son état naissant.
La cuisine
C'est d'abord une cuisine des odeurs. Quelques plats simples révèlent le raffinement de toute une pensée : la salade de fruits non coupés accompagnée d'une eau de pluie de saison. Les projets de rédaction de livres de cuisine occupent de vastes rayonnages des archives du PPP.
Le climat
La pluie et le beau temps
Si le soleil ne fait l'objet d'aucun culte au Djerbakistan, car il en est souvent absent, le brouillard chimique, en revanche, est vénéré. L'usine de traitement des pesticides du professeur Krajina (voir ci-dessus, à la section « politique ») sert d'ailleurs d'église le mardi pour les fidèles du culte.
De plus, le climat est présenté dans cette page comme sous-section de la culture, car la nature a peu à voir dans le climat du pays, tant la culture des pesticides y a un poids important.
Le professeur Krajina peut donc se vanter de faire littéralement la pluie et le beau temps, selon qu'il met en marche ou pas son usine. C'est à cette occasion qu'on sert la fameuse salade de fruits accompagnée d'une eau de pluie de saison. Les jours de pluie.
Le brouillard
L'écrivain français Élie Faure disait de l'Allemagne que son brouillard en renforçait l'aspect éclectique et désuni. Ce pays était selon lui incapable de se trouver une unité, car tout s'y fond dans tout, les villages dans la campagne et le tout dans le brouillard.
Nous n'avons pas la capacité de juger de la pertinence de ce jugement mais nous dirions qu'au Djerbakistan, tout au contraire, c'est bel et bien le brouillard qui fait l'unité du pays. Le penseur du possible, Gilbert Delausse a d'ailleurs laissé des esquisses d'une ébauche de théorie de l'unité brumeuse.
"Dès qu'on aura retrouvé le Djerbakistan dans l'épaisse nappe de brouillard qui le recouvre, on sera en mesure d'y voir plus clair", affirmait déjà l'écrivain Casper Nauthul.
Le ciel bleu
L'existence du brouillard n'est encore qu'hypothétique. Elle permet de rendre compte de l'incertitude de la localisation du pays. Pour autant, certaines images prises sur le terrain, et représentatives du Djerbakistan, montrent un grand ciel bleu.
Il s'agit avant tout d'une vision symbolique du Djerbakistan, quoique certains affirment que le pays est bien comme cela. Le pays est-il sous le brouillard ou le grand ciel bleu ?...
La querelle des "bleuistes" et des "brouillardiens" promet de diviser pendant longtemps un pays en l'unissant dans la discorde.
Le Président-Maréchal a parlé, selon les informations de Georges-Amédée Rassanne, d'une théorie de brouillard bleu : un brouillard uni comme le ciel bleu. Cette vision fait selon lui honneur au pays.
Sport
Le centre sportif
Le sport est très développé au Djerbakistan. Le Président-Maréchal Doubrovski a toujours voulu développer la pratique sportive dans son pays. Grâce à l'aide de son conseiller théorique, Gilbert Delausse, le Président a mis en construction le centre sportif Félix-Houphouët Boigny, qui s'occupe de la gestion intégrée de la grande plaine vague qu'est le terrain des Spartakiades.
Les Spartakiades
Les Spartakiades ont longtemps été un instrument d'embrigadement de la jeunesse avant le règne du Président-Maréchal. Mais depuis que ce dernier les a rénovées et leur aura donné, de ce fait, un renouveau qu'elles avaient rarement eu, les Spartakiades sont devenus une occasion d'exaltation de la population.
C'est là, dans ce centre sportif, que Gilbert Delausse a aidé de nombreuses djerbakistanaises à explorer les possibilités de leur corps. Mens sana in corpore possibilis, tel serait bien la devise de ce lieu athlétique entre tous.
Les sports populaires
Les Djerbakistanais envisagent de pratiquer les sports suivants :
- Le cycle-ball.
- Le curling sur gazon, très spectaculaire.
- Le fauteuil à bascule paralympique.
- Le trolleyboard (course de caddies).
Ils ont d'ailleurs déposé de nombreux projets archivés au PPP, qui manifestent leur intérêt pour le sport en général.
Liens
Liens internes
Le Djerbakistan
Djerbakistan, histoire des origines et présentation de la notion de possible.
Djerbakistan : Vie quotidienne
Djerbakistan : Arts et mentalité
Autres
Gilbert Delausse, le penseur du possible, dont l'influence sur le Djerbakistan a été déterminante.
Le temps qui passe, texte intégral d'une pièce de théâtre de Georges-Amédée Rassanne, d'après Gilbert Delausse.
Georges-Amédée Rassanne, spécialiste de Gilbert Delausse et du Djerbakistan.
Le Noverisky-Perdistan, Etat qui a juré la destruction du Djerbakistan.
Liens externes
L'Oeil du Bigleux
Les Djerbakistanais intelligents du monde entier lisent le blog l'Oeil du Bigleux. De plus, ils comprennent parfaitement qu'on puisse faire de façon éhontée de la pub copinage pour ce lieu de grosse couennerie.
Freebox
Pour les utilisateurs de la Freebox, aller sur TV Perso (canal 99) et cherchez les références suivantes pour des vidéos :
- Gilbert Delausse au Djerbakistan : n°119120. Découvrez le PPP, la ZMAC, les Spartakiades et d'autres choses encore !
- Le télé-achat au Djerbakistan : n°112252. Découvrez les cuves de polonium extrudé, les zones tribales et investissez au Djerbakistan !
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