Panini

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Un panini (appelé panino par les puristes) est un délicieux plat italien traditionnel composé de pain savoureux et d’ingrédients exotiques, comme le salami, le fromage, le poulet ou le jambon. Les tranches de pain se referment amoureusement sur la charcuterie et le fromage, avant d’être grillées à point par une astucieuse machine.

Origine

Un mets exquis

La recette du panini remonte au XVème siècle en Italie, et doit sa naissance à l’adresse et l’ingéniosité du plus grand des cuisiniers, Martino de Rossi, alias le maestro Martino de Rossi, également appelé le prince des cuisiniers.

Martino de Rossi raconte le long processus créatif d’où surgira le panini dans son chef-d’œuvre d’art culinaire, Libro de Arte Coquinaria , ce qui en français donne Traité sur le panino.

On y découvre que les ingrédients du panini sont soumis à une constante étude de relations inter-aliments. Par exemple, le salami ne doit sa présence dans le panini que grâce à la saveur fumée qu’il dégage lors de la cuisson, saveur liée au fromage fondu qui donne un résultat éminemment positif sur le plan papillaire.

La magnifique Veneziana, ville des paninis

Le panini était réservé à des couches supérieures de la population. La difficulté de sa préparation et sa composition le réservaient aux soirées d’élite données par l’aristocratie italienne. Par la suite, il est présent à l’entracte lors d’opéras donnés au Teatro San Carlo, ou au Teatro Valle au cours des siècles suivants.

Le compositeur Vivaldi lui-même honora le célèbre plat dans un opéra remarquable de 1728, Il Panino del mio corazon, l’histoire d’un homme, Marcello, qui tombe amoureux d’un panini qu’il aperçoit sur un bateau alors qu’il contemple l’océan, et qui traverse le pays pour le retrouver. Malheureusement, le temps a passé et le panini a été mangé. Marcello se suicide. Vivaldi composera ensuite un opéra sur la pizza quatre saisons.

Au XXème siècle, le cuisinier Hector Boiardi, alias le chef Boiardi, alias Big Boss Boiardi, décide d’introduire le panini dans son restaurant, Il Giardino d’Italia. Il est à la base de la démocratisation de ce succulent plat qu’il met à la disposition financière des ménages issus de classes moyennes aisées, pouvant se permettre l’achat d’un ou deux paninis par mois.

Par la suite, le panini se répand sur le marché européen, tel le caviar beluga sur son lit de saumon frais ou encore la blanquette de veau aux truffes champagnées. On trouve aujourd’hui dans les grandes villes françaises au moins un ou deux restaurateurs qui proposent des paninis à leur clientèle.

Tiens on dirait que quelqu’un s’approche…

Eh mais c’est Gérard ! Gérard, est-ce bien toi ? Que fais-tu donc là ? As-tu un message à nous transmettre ?

Gérard

Sacré Gérard, toujours le sourire !

Ouais c’est moi, Gérard Maussarde, le marin-pêcheur sociopathe. Et bien quoi bordel de merde, vous croyiez quand même pas que j’allais vous laissez me péter les couilles avec votre connerie d’article de merde sur les paninis de mon cul ? C’est quoi cette saloperie d’abord ? Un bout de pain avec dedans un bout de claquos et une rondelle de sauciflard qu’on passe au grill ? Et les gens achètent ça ? Mais ils sont cons les gens c’est pas possible ils ont quoi dans la boîte crânienne, de la merde de chien ? Faut quand même avoir été sorti de l’utérus d’un singe crevé pour acheter un panini nom de Dieu ! Qui bouffe cette merde ? Des trisomiques avec des reins en trop ? Des alcooliques en phase terminale qui cherchent un truc à dégobiller ? Putain je préfère garder mon cancer que l’échanger contre un panini saloperie de nom de dieu de bordel de merde ! T’as vu Sarkozy à la téloche ? T’as vu la mère Bruni et leurs copains de la Jet-Set ? Nom mais ho, tu crois qu’ils bouffent des bouts de pain au frometon ? Tu crois que la grosse Nadine de Rotschild qu’habite dans son manoir elle se tape trois crottes de nez entre deux biscottes ? Quoi ? Quoi ? Hein ? C’est un plat populaire ? C’est ça ta défense ? C’est normal que les bourges aiment pas ça parce que c’est un plat populaire ? Mais putain tu dérailles ou quoi ? T’as fumé la moquette ? T’as craqué ton slip ? Bon dieu de merde, un plat populaire c’est pas 150 grammes de pain rassis trop cuit accommodé de viande avariée ! Pour 3 euros 90 !!! 3 putains d’euros 90 !!! Tu sais que pour ce prix-là, moi je te cuisine une ratatouille du diable ! Une bouillabaisse, mon pote, ouais, je connais même des maghrébins qui te préparent un couscous à ce tarif là. Ca c’est des plats populaires, foutredieu ! des vrais putains de bons plats populaires sortis du terroir, préparés par des vrais gens à bon cœur, des travailleurs, pas des romanos de camping-car en débardeur Ronaldo qui font griller leur pain deux heures par jour. Putains de feignants ! Ca ferait longtemps qu’ils se seraient remis à bosser s’il n’y avait pas des merdeux bouffeurs de merde dans ton genre à leur lâcher de l’oseille pour leur morve grillée ! Bordel ! Tu sais pas que les marins ils meurent de faim eux en ce moment ? Les marins-pêcheurs, oui mon gars ! La faute à l’Europe, que ces petits gars courageux crèvent la dalle, eux qui se lèvent tous les jours à 4 heures du matin, après être rentrés se coucher à minuit ! C’est autre chose que tes manolitos à la mord-moi le nœud qui viennent empoisonner les touristes gros culs dans la journée avec leurs beignets sauce barbecue, puis qui vont tringler leurs connasses de filles le soir dans les chiottes du Macumba après avoir sifflé leur recette en whisky-coca et en ecstasy ! Alors quoi, tu veux aider la France oui ou merde? T’es un parasite ou un patriote ? Alors nom de dieu, achète du poisson ! Achète du crabe ! Bordel, découvre les saveurs de la mer, les bonnes choses de l’océan, qu’on ne trouve pas dans leurs paninis à la con ! Quoi, des paninis au saumon ? Ca existe ? Bon…faut goûter alors. Mais ça enlève rien à ce que je viens de dire, hein ! A part les paninis au saumon, le reste c’est de la merde enroulée autour d’une ficelle ! Et d’ailleurs, moi, je préfèrerais des paninis au cabillaud, nom d’une jambe de bois !

Panini dans la peinture de 1900 à nos jours

Hum…merci Gérard pour cet apparté au demeurant fort enrichissant. Revenons-en à l’image du panini dans la culture judéo-chrétienne contemporaine, et plus particulièrement sur cette merveilleuse source d’inspiration pour les artistes peintres, qui, après Vivaldi, furent nombreux à déclamer leur passion pour ce mets italien.

Ainsi, durant sa période la plus féconde (années 20 à 30), Piet Mondrian s’intéresse particulièrement à la tension que forment la contradiction des couleurs et le panini. Le panini se révèle catalyseur de la puissance chromatique, point névralgique de la danse du spectre lumineux.

« Le panini est le seul rapport constant ; par le jeu de ses dimensions, on parvient à imprimer le mouvement à son expression constante, c'est à dire à le rendre vivant. »

Piet Mondrian, Composition 14, 1923, Musée des Beaux-arts de Brest

Le réaliste américain Edward Hopper quitte son formalisme et explore lui aussi les méandres esthétiques mais surtout la menace élitiste que représente le panini au travers son célèbre tableau « Chop Suey and a panini ». On décèle particulièrement les prémisses de la crise économique qui menace l’Amérique, devant ce tableau qui nous montre des personnages installés confortablement dans un coffee-shop, des personnages qui aimeraient mais ne peuvent oublier la présence constante d’un panini géant (le marché boursier), un panini géant qui les observe et s’apprête à les dévorer d’un instant à l’autre.

Edward Hopper, Chop Suey and a panini, 1929, Musée des Beaux-arts de Los Angeles

Plus au sud, au Mexique, c’est Frida Kahlo qui transfigure le panini dans un percutant autoportrait intitulé : « Moi avec un panini devant l’Amérique ». Plus que chez Hopper encore, l’allégorie du panini qui symbolise ici la force physique, mais aussi le courage du lion, permet à ce tableau de Frida Kahlo de faire le tour du monde en 80 jours.

Frida Kahlo, Me gusto panino arriba arriba, 1940, Musée des Beaux-arts de Tijuana

Il y a d’autres exemples, bien sûr, mais terminons avec le plus emblématique, puisqu’il s’agit d’un tableau peint par un compatriote du panini, l’italien Pablo Picasso. Dénonçant le gouvernement de Benito Mussolini, Picasso se réfugie en France, en Avignon précisément, pour y peindre son merveilleux : « Les Demoiselles d’Avignon mangent un panini ».

A première vue, les personnages donnent l’impression de vouloir manger un panini (notez l’astuce de Picasso, qui par son titre a réussi à tromper le spectateur en l’orientant vers une fausse piste), mais en fait, le panini représente le fascisme (alias Mussolini) qui s’en prend aux gonzesses parce que c’est des inférieures (les demoiselles d’Avignon, qui sont des gonzesses).

Pablo Picasso, Les Demoiselles d'Avignon, 1932, Musée des Beaux-arts de Villeneuve-la-Garenne

Le panini est ici une figure négative, mais avant tout une figure de pouvoir. Il est inconcevable de penser art du 20 ème siècle sans penser panini, même si, et c’est déplorable, Picasso en avait une sale image.

Images Paninis

Les images de paninis sont conservées par les amateurs d’art culinaire dans des albums paninis.

Oh tu as panini au chèvre en double ! Je te l’échange contre panini poulet-curry !

Panini au poulet ! Trop rare ! J'aurai bientôt fini mon album !



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