Waterloo

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L'église de Waterloo derrière les arbres torturés devant l'église de Waterloo.

Waterloo est une cité dortoir de la grande banlieue de Charleroi en Belgique, qui se caractérise par son extrême pauvreté. Elle compte environ 30 000 habitants – que les humoristes en mal de plaisanteries salaces appellent des « Waterlootois », comme si une pareille dénomination pouvait exister… Les résidents se divisent en plusieurs catégories sociologiques : la première catégorie, la deuxième catégorie, la troisième catégorie, et enfin, malheureusement la cinquième catégorie. La quatrième catégorie fait la file devant le bureau de chômage et compte donc pour rien dans les statistiques.

Etymologie

Ainsi qu’il est évident, et comme de nombreux chercheurs l’ont fait remarquer, le nom de Waterloo est la combinaison habile de deux termes d’origines différentes : « Water », l’eau en néerlandais, et « Loo », water en wallon. Cette dénomination montre à quel point cette agglomération est de création récente. Certains historiens auto proclamés des faubourgs de Waterloo ont essayé de faire croire que « Waterloo » est, en réalité, beaucoup plus ancien que son nom et brandissent un vieux document du XIIe siècle mentionnant « Waterlots ». Il s’agit évidemment d’un faux, forgé par le professeur Despy pour démontrer à ses étudiants comment on fait pour tromper la vigilance du professeur Salmon, son excellent collègue et néanmoins ami. Malheureusement, un de ces étudiants, qui avait assisté à son cours au début de l’année académique, qui a estimé qu’au bout de trois semaines, il en savait assez pour écrire des livres historiques « novateurs » et n’a donc plus remis les pieds à l’université, sauf pour les baptêmes, est parti avec le premier chapitre du syllabus sans attendre l’impression du correctif qui accompagnait le deuxième chapitre. Il a donc répandu cette rumeur, d’autant plus ridicule qu’au XIIe siècle, chacun sait que la Belgique n’existait pas.

Histoire

Ainsi qu’il appert de ce que nous venons de dire, Waterloo n’a pas d’Histoire avec un grand H. Ce qui n’empêche nullement son bourgmestre de beaucoup en faire (d’histoires) pour essayer de démontrer le contraire. Le seul fait réellement marquant qui ait défrayé la chronique est cette fameuse « bataille de Waterloo », dont la propagande a fait toute une… histoire.

La bataille de Waterloo

Malgré une infinité d’ouvrages qui évoquent la bataille de Waterloo, nos recherches ont abouti au seul résultat historique valable : il n’y a jamais eu réellement de bataille à Waterloo. Nous entendons « bataille » au sens que lui donne le petit Larousse : « Combat important entre deux armées ». Mais si l’on donne à ce mot le sens imagé de « Lutte, combats réels ou simulés », il nous faut admettre qu’effectivement, il y eut une bataille à Waterloo, le 29 juillet 1969. Elle mit aux prises Arthur Engheland, habitant de Joli-Bois, et Marcel Van Corsendonck, du Petit-Paris, à la buvette du snooker de la rue de la Station. Le premier prétendait que la femme du second se livrait à des occupations lucratives que la morale réprouve, alors que le second affirmait que le premier n’était pas réellement le fils de son père. Des coups furent échangés (trois ou quatre, selon les sources) avant que le barman – un certain Gérard Bluché -ne puisse intervenir. Le bilan s’élève à trois verres cassés et quatre pils renversées. Ni la police, ni la gendarmerie n’eurent à intervenir. Un témoin de la bagarre, un dénommé Victor Hugo, en villégiature, eut l’idée d’écrire une petite chanson qui commence par ces mots : « Waterloo, Waterloo, Waterloo… », ce qui prouve, soit dit en passant, que les compositeurs de chansonnettes yéyé n’avaient pas plus d’imagination que nos actuels moulineurs de rap.

Economie

La principale activité économique de Waterloo est l’agriculture : on y cultive une variété de graminée appelée « Ray-grass » ou encore « Gazon » (du francique wazo), variété Lolium perenne. Cette culture demande un travail considérable. En effet, avant de semer le gazon, il est indispensable de travailler minutieusement le sol : il faut bêcher, désherber et préparer finement le lit de semences. On sème à la volée (environ 300 g pour un are) mais les graines doivent être réparties de manière homogène. On passe ensuite au rouleau, ce qui permet aux graines d’adhérer à la terre pour faciliter leur germination. Il faut ensuite arroser copieusement. Pour empêcher les oiseaux de venir se nourrir des graines, on pose sur le sol un voile de forçage. Signalons, pour être complet, que cette variété est impropre à la consommation par l’homme, même en fumée. A Waterloo, cette culture difficile est surtout pratiquée au lieu-dit « Le Golf ». Accessoirement, cette culture permet l’élevage du «Blissus leucopterus hirtus», communément appelé « Punaise du gazon », mais qui se révèle d’une rentabilité limitée. Les agriculteurs de Waterloo, vu l’extrême spécialisation de leur savoir-faire, ont droit à l’intervention européenne dûment prévue par la Politique agricole commune.

Quelques sites intéressants

Les arbres torturés devant l'église de Waterloo. Je sais, c'est la même image. Si vous croyez que j'ai les moyens de payer un photographe...

Il n’y a rien de très intéressant à voir à Waterloo. Le touriste pourra traverser le patelin sans s’arrêter et ne pas avoir l’impression de manquer quelque chose. Mais comme ceci est une encyclopédie sérieuse et que tout le monde devrait y trouver tout sur n’importe quoi, nous mentionnerons néanmoins quelques sites que l’on peut aller voir si vraiment, on n’a rien d’autre à f… glan... faire :

  • Les arbres devant l’église. On admirera le talent des botanistes qui sont arrivés à faire d’arbres apparemment normaux, des espèces de monstres dont les cultivateurs de bonzaïs n’oseraient même pas rêver.
  • La friterie du quartier Joli-Bois. En soi, ce monument ne présente aucun caractère particulier. Mais il présente la particularité d’être situé juste en face d’une pâtisserie dont les tartes au sucre jouissent d’une réputation non usurpée.
  • La Galerie Wellington. On ignore pourquoi l’entreprise qui a bâti ce lieu lui a donné le nom de la capitale le Nouvelle-Zélande. L’amateur de sensations fortes, membre d’une ONG humanitaire, ne manquera pas de faire quelques pas dans ce lieu afin de voir par lui-même un exemple vivant de l’extrême misère qui frappe Waterloo. Le spectacle déchirant de cette véritable Cour des Miracles ne pourra qu’émouvoir et fera monter les larmes aux yeux des plus endurcies de nos lectrices.
  • Le « Lion de Waterloo ». Dernière précision : les armoiries de Waterloo portent un objet que les spécialistes locaux consultés – la sacristaine - nous ont affirmé être le « Lion de Waterloo ». Dans le cadre des recherches préalables à la rédaction de cet article, nous avons enquêté et nous sommes au regret de devoir dire qu’après une exploration très poussée de la localité, nous n’avons jamais réussi à trouver sur le territoire de Waterloo quelque chose qui ressemble de près ou de loin à un lion, si ce n’est – il faut être précis – les deux lions qui se livrent à des cabrioles étranges au-dessus du fronton de l’église. Mais aucun de ces deux fauves ne présente un aspect se rapprochant de l’image de l’objet mentionné plus haut.

Sources

DESPY Georges - Le faux document dans l'histoire médiévale - Bruxelles, Éditions de l'Iniversité de Bruxelles, 1980

SALMON Pierre - Comment déceler le faux document - Bruxelles, Éditions de l'Institut de Sophrologie, 1980

DESPY Georges - Les faux dans la bibliographie de Salmon - Revue de l'Académie de Jandrain, n° 35, juillet 1980

SALMON Pierre - Comment j'ai eu le professeur Despy - Gazette des Chercheurs de Poux, n° 145, septembre 1980

DESPY Georges - Réponse au professeur Salmon - Gazette des Chercheurs de Poux, n° 147, mars 1981

SALMON Pierre - Etudes critiques sur quelques documents médiévaux publiés par le professeur Despy - Liège, Editions Iladi, 1982

DESPY Georges - Pourquoi Salmon commence à me faire... - Revue de sciences morales et politiques, n° 1345, janvier 1983

SALMON Pierre - Viens-y voir, si je te fais... - Revue d'Histoire du XIIe siècle, n° 4, mars 1983

MERVILLE Noëlla - Comment mettre d'accord Salmon et Despy - Mémoire inédit de licence (s.l.d. de Douglas Fairbanks), Iniversité catholique de Roteux-Rimière, 1985

SALMON Pierre et DESPY Georges - Pourquoi les étudiants feraient mieux de se mêler de leurs affaires et de ne pas pinailler sur ce que leur racontent leurs éminents professeurs - Bruxelles Universitaire, Gazette des Poils et Plumes de l'I.L.B., n° 1, 20 novembre 1987.

SALMON Pierre - Hommage au professeur Despy - Bruxelles, Mélanges Georges Despy, Editions de l'Institut belge d'Histoire médiévale, hors série, septembre 1991.


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