14 Juillet, Sarkozy rate le coche
De notre envoyé spécial
- le 15 juillet 2009
Paris, France — Coup de tonnerre hier en début d’après-midi dans les jardins de l’Élysée !
Nicolas Sarkozy :
Coucou je suis là ! Qu'est-ce qu'ils foutent bordel ? Alors que l'incompréhension et la faim pouvaient se lire sur les visages des convives de la Garden Party, le Président Nicolas Sarkozy, qui se confiait aux journalistes du Nouvel Observateur, semblait avoir les plus grandes peines à cacher sa déconvenue :
— Tout va bien, vous m'entendez ?
— Bien sur, nous sommes juste à côté de vous monsieur le
Président.
— C'est une question d'éducation.
— Il semble que vous ayez manqué votre rendez-vous avec l’
Histoire ce matin, pour la troisième année consécutive. Le destin semble vouloir s'acharner sur votre petite personne. Ça ne vous rend pas trop amer ?
— Ce qui ne s'est pas passé ce matin pendant la revue des troupe est incroyable, et grâve ! Mais ça va changer, c'est moi qui vous le dis. Tout ça ne restera pas sans concéquences, des têtes vont tomber !
— Plafond fiscal, Hadopi,
Carla Bruni, réforme des retraites et des universités, très peu de Présidents de la République, si ce n'est aucun, n’avaient proposé pendant leur mandat autant de sujets de discorde. Vous attisez la colère, vous accentuez les différences sociales, vous semez la haine partout autour de vous, et pourtant, pourtant... toujours pas de résultat. N'êtes vous pas désabusé à la longue par ce manque de réaction du public ?
— De nombreux Présidents, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont eux aussi été victimes de ce déni, vous savez ? Prenez par exemple Georges Pompidou et François Mitterand. N'ont-ils pas été de bons Président ? N'ont-ils pas apporté au peuple français des valeurs de rassemblement lorsque les défis étaient pressants et lorsque les buts étaient justes ?
— Oui, mais eux sont morts, et vous non ! Admettez-le, pour vous, ce défilé marque en quelque sorte la fin du rêve américain !
Le Président, les yeux embruns d'humidité, c'est la saison leur dirait quelques instants plus tard Claude Guéant, décidait soudain de marquer une pause puis, au grand étonnement des journalistes du Nouvel Observateur, de se saisir de son ukulélé et d'entonner d'une voix hésitante :
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Je n'ai jamais pleuré
Si j'avais commencé
J'aurais pas pu m'arrêter
De pleurer, de pleurer
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♪ ♫
— Veuillez l'excuser, chanter permet à Nicolas d'oublier ses peines et ses frustrations lorsqu'il est contrarié. C'est sa façon à lui d'affronter ce monde de non-dits, d'hypocrisie et de
Rachida Dati. Mais j'oubliais, je me présente, Claude Guéant, directeur de campagne.
— C'est pour le moins, comment dire, surprenant.
— Et encore, vous n'avez rien vu ! Quand il va très mal, il se met à...
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Un jour le bateau s'en va droit vers l'océan
Et seule, le cœur plein d'amour une fille attend
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— Mon Dieu, c'est bien plus grâve que je ne le pensais ! Veuillez m'excuser messieurs, je dois mettre un terme à cette interview, je vais vous demander de bien vouloir quitter la pièce.
John Fitzgerald Kennedy:
Je veux le mort dans le tête, ce ne pas possible eux le fin ? De John Fitzgerald Kennedy en passant par le Général De Gaulle ou même plus récemment Jacques Chirac, la tentative d’assassinat est devenue au cours des dernières décennies la marque de fabrique des Grands Présidents de ce monde. Mais en effectuant hier matin un défilé somme toute anecdotique, le Président de la République s'est une nouvelle fois privé d'une entrée en grandes pompes dans la légende des Chefs d’État.
«
On viens de m'informer que Robert Thiel, un vieux au chômage depuis 2 ans, a fait le pari un peu fou de venir ici, à la Garden Party de l'Élysée, dans l'espoir de me rencontrer et d'obtenir un emploi. Je ne vais pas le rater, c'est peut-être la dernière occasion pour moi de me faire assassiner dans l'exercice de mes fonctions. Abraham, tiens toi prêt ! »
Remonté comme jamais, c'est le moment que choisissait le Président Sarkozy pour faire irruption entre Jean-Marie Bigard et Lance Armstrong, interrompant ainsi le showcase privé de Johnny Hallyday, pour s'adresser au pauvre chômeur :
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Robert Thiel, t'es qu'un pédé
Tu te feras plus embaucher
Vu ta face de vieux ridé
Si tu me cherches, tu vas me trouver
Si je le veux, je peux te sucrer
Ta pension d'indemnité
Tes allocs et tes backets, ouai...
Tu peux me tuer, m'étrangler
Tenter de m'assassiner
Jamais je te ferai embauch... ARGL... GL
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Une diatribe très vite étouffée des mains mêmes du demandeur d'emploi qui n'en demandait certainement pas tant. Interrogé au commissariat de Nice plus tard dans la soirée, Robert Thiel confiait à Corinne Touzet :
Une victoire en demi-teinte donc pour le Président de la République qui n'a pas réussi à renouveller le tour de force du 14 Juillet 2002. À charge pour lui désormais de monter de toutes pièces un programme politique pour le restant de son mandat et de faire face aux railleries incessantes des journalistes du Nouvel Obs :
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On me dit que nos vies ne valent pas grand chose
Elles passent en un instant comme fanent les roses
On me dit que le destin se moque bien de nous
Qu'il ne nous donne rien et qu'il nous promet tout
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