Désinformation:Découverte mathématique : il manque un nombre

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Découverte mathématique : il manque un nombre

De notre envoyé spécial  Picto sig.png { Cédric Spatiotemporel } - ‎le 23 décembre 2013

ZurichSuisse — C'est le très sérieux Bureau international du comptage (le BIC, Zurich) qui lâchait vendredi dernier une bombe dans l'univers immatériel concret des matheux (comme dans l'Univers tout court) : après 38 ans de comptage croissant positif entier continu, ses chercheurs sont en mesure d'affirmer qu'il manque un nombre. Et plus précisément qu'il manque un nombre entre 561 106 392 et 561 106 394.


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« Alors que nous pensions nous approcher de la fin de notre mission — mais genre vraiment vraiment cette fois —, un chiffre est apparu comme n'apparaissant pas », raconte le Docteur en mathématiques Jean Greensberg, directeur adjoint à la recherche du BIC. Le spécialiste et son équipe zurichoise s'attèlent alors des heures durant au recompte de la partie concernée, un protocole particulier qui implique de compter à nouveau ce qui a déjà été compté auparavant. Mais c'est toujours le même constat. « À ce moment-là j'avoue m'être demandé si après toutes ces années nous étions vraiment faits pour compter. Jusqu'à l'appel du Cern. » En effet, alors même que l'avenir du BIC semblait incertain et que leurs amis Facebook commençaient à les chambrer grave, le Cern annonce qu'ils ont fait tourner des trucs très vite et que, en gros, il manque bien un nombre. La communauté scientifique retient alors son souffle — bilan : 37 morts.

Car la nouvelle tombe mal, quelques semaines seulement après la publication d'une étude de l'Université d'Austin (Texas) qui remet en cause l'existence du chiffre 4 et divise déjà beaucoup les mathématiciens. Le week-end fut court pour tous ces experts qui tentent depuis de trouver des explications rationnelles au phénomène. Une écossaise a d'abord émis l'hypothèse que le nombre manquant existait et que c'était le 942 ; une piste séduisante jusqu'à ce que le BIC rappelle qu'il s'agissait du nombre 942 (présent entre 941 et 943) après vérification de leurs archives. Tous se rendent peu à peu à l'évidence, il manque un nombre et il va falloir faire avec — c'est-à-dire sans. À Zurich, l'équipe de comptage décimal (un corps d'élite cloîtré ayant fait vœu de chasteté) a tenté de se rapprocher au mieux de la frontière en arrivant d'un côté jusqu'à 561 106 392,85667 — peut-être même 561 106 392,856679 — et de l'autre 561 106 393,10878. D'après leur chef (il a une couronne de chatterton sur la tête), « ça nous donne pour l'instant, en plus du nombre entier, au moins trois nombres décimaux manquants ! »

« On s'est aperçu que ça rend caduc le système décimal. En fait ça rend caduc tous les systèmes : le quinaire, le vigésimal, le sexagésimal, le cambrien, le crétacé, la ratatouille, etc. » Le Dr. Greensberg est inquiet, c'est bien tout le monde des sciences qui est à remettre en cause aujourd'hui. Ainsi, la NASA se demande à présent si la vie est possible sur Terre. « Et au train où vont les choses, on va peut-être apprendre que c'est la Terre qui est possible sous la vie... Franchement c'est le bordel. Tout ça nous renvoie à notre dépendance vis-à-vis des maths. On s'est convaincu que nos gamins avaient besoin de calculer le volume de leur baignoire et cela même quand ils avaient une douche. Et voilà le bilan d'une telle politique : les maths sont en panne et ce sont toutes nos certitudes qui s'effritent. On a vraiment joué aux cons, c'est aussi sûr que 2 et 2 font 4. Ha non, merde, c'est vrai, ça aussi on n'est plus sûr. »


C.S.


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