J'aimerais être une libellule
De notre envoyé spécial Pruster de Las Cales - le 15 décembre 2015
La tristesse me fait mal au cœur
Notre pays va mal mes amis. Toute cette haine, toute cette violence. Contre qui ? Contre quoi ? Amalgames par-ci, amalgames par-là. Amalgames en haut, amalgame en bas, qui fait du chocolat. Qui a le droit ? Qui a le droit ? Qui a le droit de faire ça, à un pays qui croit vraiment c'que disent les grands.
Alors je reste seul devant ma fenêtre, j'écoute Hélène Ségara en regardant dehors. Il pleut, je vois les gouttes couler sur la fenêtre, j'entends le bruit qu'elles font en la touchant... à moins que ce ne soit mes pleurs qui troublent ma vue, le son de mon cœur qui trouble mon ouïe, je ne sais plus. Ce que je sais, c'est que rien ne va plus. Hélène Ségara, mais on l'a retrouvée, lol, elle s'égara, vous avez compris ? Elle s'est égarée quoi.
Tout à coup, que vois-je à la fenêtre ? Une petite libellule qui se pose et me regarde de ses petits yeux magiques.
Tiens, une libellule qui parle, ça c'est surprenant. Et la voilà qui s'envole, me laissant avec ma solitude, ma tristesse et un sentiment de confusion étrangement agréable.
Le lendemain matin
Le lendemain, toujours les mêmes tristes nouvelles à la télévision, les gens ont peur, alors ils prennent des décisions stupides, ils disent des choses qui blessent, sans penser à ceux qu'ils blessent. La peur nous fait faire des choses horribles. La peur, mes amis, mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance, disait Yoda. Il disait pas "mes amis", mais il le pensait quand même, il était gentil.
Tiens, une nouvelle Pigeon du Loch Ness.
Ne sois pas triste, humain. Quelle drôle de pensée, même pour une libellule. Mais ne vois-tu pas ce monde, là dehors, sombrant petit à petit dans le chaos ? Que va-t-il nous rester ? Que va-t-il me rester ? Tout s'effondre, et on dirait que personne ne comprend...
Le dernier jour
Ils sont à ma porte, je peux les entendre. Cette fois on dirait qu'ils sont passés. La raison a perdu son combat contre la peur, et me voilà l'une de ses innombrables victimes.
Comme si elle m'avait attendu, et attendu ce moment, une nouvelle libellule vient se poser devant ma fenêtre, ultime messager de la vie. Que vient-elle me dire, cette fois, cette dernière fois ?
Tu as raison, mon amie, la seule amie qui me reste, le moment est venu, et le popa aussi, lol, toujours cette habitude de faire des blagues même dans les instants les plus tragiques. Encore une chose que je regretterais, les rires, l'humour, la vie...
Je vois le pistolet sur ma table de chevet, je pose le canon sur ma tempe. Une pensée me vient, juste avant de presser la détente :
Adolf Hitler
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