L'empoignade du béret
Rappel des faits
Vendredi 29 janvier
- 16:56, Paris : Un vernissage a lieu dans la célèbre galerie d'art du XVIe "L'image d'aujourd'hui", 88 rue Jacques Chirac. Presque tous les amateurs de belle peinture de la capitale sont rassemblés pour découvrir et apprécier de nouveaux tableaux traitant de la sous-culture des rutabagas en Estonie. Mais peu avant 17h, Esteban Juan Carlos arrive avec un tableau emballé dans du PQ sous le bras et clamant haut et fort que l'art se doit d'être dépassé, et qu'il est le messager des temps nouveaux et qu'il est très fier de son œuvre. Il déballe sa peinture et l'expose au centre de la pièce sous le regard interloqué des convives.
- 17:25, Paris : Appelé en renfort par un ami présent sur place arrive un dénommé Paul Tusse. Celui-ci interpelle le peintre sans rire et lui demande si c'est normal qu'il n'ait pas rit en voyant le tableau. Esteban lui répond alors que non, et qu'il vaudrait surement mieux pour sa santé mentale qu'il aille consulter un psychiatre. Après plusieurs secondes de silence insoutenable pour les personnes présentes, Paul finit par craquer et avoue qu'en effet, il ne va pas assez souvent consulter, alors qu'il sait très bien qu'il en a un grand besoin. Cela assoit la domination de de la Merguez sur l'art parisien.
- 18:03, Paris : Une manifestation étudiante en soutien à l'artiste est spontanément organisée par le Parti Psycho, une organisation proche de l'extrême gauche. 80 personnes selon la police et 1 000 000 selon les organisateurs sont dans la rue pour acclamer l'artiste. Malgré l'attitude pacifique du cortège , la manifestation est chargée par les CRS de Nicolas Sarkozy. On dénombre 30 arrestations, 48 blessés légers et 3 graves parmi les manifestants. Ceux-ci, dispersés, deviennent agressifs et se mettent à piller sporadiquement les commerces aux alentours tout en continuant de scander des slogans pro-Bébé qui infuse. Un policier est enlevé et violé pour 10€ dans une camionnette. Les violences vont continuer à s'intensifier dans les rues de la capitale pendant toute la nuit. L'œuvre acquiert une portée politique de premier plan, et élève son auteur au rang de révolutionnaire.
- 20:05, Paris : Au 88 rue Jacques Chirac, Elsa Libus, doctorante en histoire, propose une première analyse construite de la peinture. Elle la considère comme une rémanence évidente du surréalisme parisien, sans pour autant tomber dans l'absurde, ou rien qu'un tout petit peu. Elle la qualifie aussi de, je cite « Esthétique, poétique, étrange, bien fignolée. ». Maxou Iquende, écrivain et journaliste au Monde, rétorque alors qu'elle n'est « Pas vraiment très drôle. ». Le célèbre rappeur Mc Yo Skill lance un clash contre Iquende: « Wesh gros tu délires ou quoi ma couille, le bébé il est noichi, c'est trop funky ! ».
- 21:39, Berlin : La chancelière allemande Angela Kromax fait remarquer que le bébé est un « jaune avec une serviette sur la tête. » et qu'en tant qu'Européens, on ne peut que rire des jaunes, car nous sommes ethniquement supérieurs. Le sondage politique du soir indique que le CDU/CSU, parti de la chancelière a gagné 5% de voix nazies.
- 21:46, Paris : Suite à cette intervention, et devant l'approbation générale, Iquende annonce qu'il cautionnera cette œuvre seulement si on lui prouve que ce bébé représente Lovecraft. Beaucoup penseront que ces paroles sont un coming-out.
À minuit, alors que Paris est encore le théâtre d'affrontements sanglants entre pro-Bébé qui infuse et CRS. On dénombre déjà 13 morts du coté des insurgés et 2 du coté des forces de l'ordre. Le gouvernement, dans une allocution télévisée, a déclaré « qu'il se bat les couilles de la croute minable d'un gay névrosé, mais que si les communistes foutent la merde dans le pays, ça va chier. » . La communauté homosexuelle française et les communistes prennent acte de cette déclaration et rejoignent en masse les rangs des admirateurs de l'œuvre, mais aussi de l'artiste.
De son coté, Esteban annonça que son tableau représentait Lovecraft enfant.
Samedi 30 janvier
La matinée est marqué par un mouvement pro-Bébé qui infuse qui s'officialise et se pacifise en début de matinée. Rejoint par les sections ultras d'extrême-gauche et par diverses associations gays de Paris, ils organisent une opération coup de poing au Trocadéro vers 14h, où de grands chars colorés à l'effigie du Bébé qui infuse, de Staline et des Village People paradent. La reprise des hostilités a lieu lorsque le cortège est attaqué par des supporters du PSG, des policiers et des militants du Front National. Mieux préparés que lors de la première manifestation, les organisateurs du mouvement BQI parviennent à repousser une attaque, mais les affrontements vont s'étendre à tous les arrondissements environnants durant l'après-midi.
- 16:55, Moisy-Des-Loches : Le député Chasse Pêche et Traditions d'Indre-et-Loire Frédéric Chazaux se positionne officiellement contre la publication de l'œuvre : sa critique se porte essentiellement sur le coté sémantique de l'œuvre, annonçant qu'il « manque le béret » et qu'a cause de cela, l'œuvre est indigne de la France aux Français.
Bien qu'étant la première réponse politique officielle prenant directement position par rapport à l'œuvre, l'intervention de M. Chazaux s'avère totalement déplacée : les Boeufs Sodomites, une association proche du milieu homosexuel campagnard, entrent en contact avec les Tracteurs Rouges, une cellule dormante communiste de Loches. Des violences urbaines ciblées contre les autorités ont lieu dans les grandes villes du département.
- 17:18, Paris : Au 88 rue Jacques Chirac, Esteban de la Merguez, prenant conscience de la position centrale qu'il a dans les évènements qui se passent en France, décide de se rapprocher de la position officielle. Il présente donc une nouvelle version de son tableau, où le Bébé qui infuse porte désormais un béret. Il se justifiera à posteriori en disant qu'il « n'y a que Lovecraft qui porterait un béret à 5 ans en prenant son bain. ».
- 17:29, Paris : Elsa Libus prononce un discours dans lequel elle dénonce le revirement de Merguez et l'instrumentalisation de l'œuvre, dont les premiers mots deviendront aussi célèbres que ceux de Martin Luther King : « Enlevez ce béret que je ne saurais voir... ». Elle quitte immédiatement le 88 rue Jacques Chirac.
- 17:32, Paris : Paul Tusse condamne cette traîtrise et annonce son soutien à l'œuvre, à l'auteur et aux militants : « Voila ! Là c'est marrant ! ».
- 17:36, Paris : De retour des toilettes où il s'était exilé depuis la publication de la version remaniée de son tableau, Esteban, au vu des évenements récents, déclare que « c'est foutu ».
Ces annonces désolidarisent un peu le mouvement BQI et ainsi il est affaibli par les départs des libusiens lorsqu'il se heurte à une résistance très importante de la part des policiers et du Kop de Boulogne sur la place de l'Étoile vers 18h30 . Cet évènement sera appelé a posteriori la « Bataille de l'indien », en hommage au char représentant l'indien des Village People détruit par un tir de mortier anonyme alors qu'il s'engage sur le rond-point aux premières secondes de l'affrontement[1]. Les anti-Bébé qui infuse et les forces de l'ordre prennent l'avantage, et la débâcle du mouvement BQI n'est évitée que par l'intervention des danseurs travestis du bar Le Pompon Rose, qui font preuve de leurs capacités de lanceurs de prothèse mammaires à bord de leur char « Chouchou IV » . Ils continuent à se battre au corps à corps lorsque les Boulogne Boys montent sur le char et repoussent ces derniers. Néanmoins, les pertes coté BQI sont importantes: on dénombre 23 morts et 186 blessés incapables de combattre. Malgré ça, ils se regroupent autour des derniers chars restants et repoussent leurs opposants. Le cortège se remet en route en direction de la Défense non sans avoir récupéré autant d'armes que possible, avec le désormais glorieux « Chouchou IV » à sa tête.
Au même moment, en Indre-Et-Loire, on dénombre déjà 4 morts du coté des forces de l'ordre alors que les insurgés ont pris la préfecture de Tours avec l'aide des Vétérans Résistants du Chambon-sur-Lignon, arrivés par bateau de Haute-Loire pour, je cite « buter du facho comme en 40 ».
- 18:42, Lille : Le chanteur à voix pédophile multirécidiviste Satyre Selle annonce son soutien à l'œuvre au début de son concert car « il a un béret » et chante un morceau en l'honneur des militants du BQI.
- 19:43, la Défense : Un cessez-le-feu est signé entre les forces de l'ordre et le BQI. Le traité inclut l'abandon de toutes les poursuites judiciaires envers les militants, l'organisation de spectacles gays au Parc des Princes en plus de ceux existants déja - les matchs du PSG - et la reconnaissance de l'œuvre comme monument national. En revanche, Paris ne devient pas une Démocratie Populaire. Esteban de la Merguez présente à cette occasion le tableau de la réconciliation, même s'il avoue « qu'il ne sait pas trop quoi en penser ».
Ce traité ne concerne que la capitale: en province, les violences s'étendent au Loir-et-Cher, à l'Indre, à la Vienne, au Maine-et-Loire et à la Sarthe.
Dimanche 1er février
Le gouvernement Sarkozy déclare l'état d'alerte dans le centre et les Pays de la Loire. Maurice Quépéril, secrétaire général de la Section Agricole du Parti Communiste du Centre annonce publiquement que les territoires occupés par les insurgés du BQI Loire font sécession et fonde la République Agricole Communiste Intransigeante Sur les Termes Employés. Ceci ne remet pas en question le traité de paix à Paris.
Lundi 2 février
L'armée de terre lance une offensive contre la RACISTE. Les chars Leclerc sont freinés par les patates dans les champs, mais le général 42 étoiles Marcel Mensecsuel parvient à stopper complètement l'avancée insurgée juste avant le Mans, notamment grâce au températures négatives et à la neige[2].
Mardi 3 février
- 19:47, Paris : un certain 87.65.220.200 fait se fait sauter avec une ceinture d'explosifs au 88 rue Jacques Chirac, abandonné depuis le cessez-le-feu mais encore visité par quelques pèlerins. On dénombre 3 morts et 8 blessés graves. Le terroriste laisse un message pour le moins énigmatique « KIKOOLOLJACKETJOHN JE LE KIFF MDR :D JE SUIS UN AQUEURE ET JAI PIRATER TA ARTICLE MDRRRRR ^^ Rfé le mrd ^^^:D ». À l'heure où je vous parle, les experts de la Gendarmerie Nationale n'ont toujours pas réussi à décrypter ce qui pourrait être un élément crucial dans la lutte contre le terrorisme.
- 23:48, Strasbourg : Elsa Libus, qui a quitté la capitale après le cessez-le-feu de peur de représailles, donne le premier discours officiel à propos de cet attentat. Elle dénonce une tentative de manipulation de la part d'Esteban de la Merguez et déclare qu'elle aimerait « savoir pourquoi ».
Les territoires des Pays de la Loire sont abandonnés par les insurgés à la suite d'une opération d'envergure menée par la 9e division d'infanterie de parade, opération marquée par la bataille d'Angers, où le régiment musical de Chatuzange-le-Goubet a vaincu la branche combattante des Boeufs Sodomites.
Mercredi 4 février
- 20:07, Paris : Lors d'une réunion organisée entre Esteban de la Merguez et les artistes qui le soutiennent, Satyre Selle demande au peintre ce que l'on doit faire « si on aime Casimir et les canards ? ». C'est le début d'un long travail de recherche pour l'artiste. Il présentera la troisième version de son œuvre 5 heures plus tard.
Dans le Centre, l'armée a de plus en plus de mal à avancer à l'approche de Tours, où les insurgés disposent du soutien de la population. Elle subit sa première défaite à Chinon, où les chars se retrouvent piégés au pied des murailles du château de Chinon par des mines antichar placées dans des tonneaux.
Jeudi 5 février
- 07:39, Lyon : Professeur Patrick Ralbol, chercheur au CNRS, annonce que les analyses menées sur le tableau montrent que la qualité du tableau n'excède pas les 5 Mégadali sans le béret, et que les appareils enregistrent un coefficient de pinceau de 9.356 milivinci/secondes si on le rajoute.
- 19:20, Paris : Maxou Iquende remonte aux créneaux en décrétant que l'art ne devait pas etre soumis à des scientifiques. Il réaffirme en outre qu'il est « une seconde fois contre ».
Chinon est prise au prix de pertes titanesques pour l'armée française (Deux entorses, 5 commotions et la chenille droite d'un char bloquée par le cadavre d'une lesbienne).
Vendredi 6 février
Début du siège de Tours.
Samedi 7 février
- 14:42, Marseille : Dans une interviou accordée à France-Soir, le célèbre voleur à la tire Erwan Adou prévient Esteban de la Merguez que son tableau est nul à chier. À la question « Voudriez-vous voler cette œuvre? », il répond « Non. Toujours pas. ».
La RACISTE, renommée Communauté Tourangelle Homosexuelle, Unie, Libre et Humainement Utopiste annonce qu'elle détient le PSG en otage et qu'elle les libèrera si l'armistice n'est pas signée. La FFF et le gouvernement se mettent d'accord sur le fait que perdre le FC Tours n'est qu'un petit prix à payer pour se débarrasser du PSG. Un Fokker Triplan Dr1 décolle du Mans à 15:53. Il largue une bombe H sur Tours à 20:36. Esteban de la Merguez déplore la fin de la CTHULHU dans un communiqué radio à 21:03.
Tokcho
Notes
- ↑ « Nous irons jusqu’au bout, nous nous battrons en string, nous nous battrons sur les chars et le bitume, nous nous battrons avec un tube de vaseline et des jets de foutre dans les airs, nous défendrons notre sexe, quel qu’en soit le prix, nous nous battrons sur les monuments, nous nous battrons sur les terrains de foot, nous nous battrons dans les bars et dans les rues, nous nous battrons dans les boites de nuit. »~ Etalon Puant, du char « Le Policier XXI » à propos de la bataille imminente
- ↑ « Boudidiou c'est la bérézina ou quoi? »~ Maurice Quépéril, secrétaire général de la RACISTE à propos de la défaite de ses troupes.
- La discussion originale se trouve ici.
Le mot de la fin
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