La page que je t'ai dite

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Tu te souviens de moi ? Nous nous sommes rencontrés hier au métro, sur un quai plein de monde noir et blanc, et, encensé par ta beauté en couleurs, je m'étais regardé me mouvoir vers toi, et oser te prononcer des mots par la bouche. Des mots simples, comme les belles femmes. Le contact non buccal fut bref, notre séparation hâtée par une bifurcation temporaire de notre destinée commune. Et alors qu'on allait se quitter, je t'ai dit que j'avais écrit spécialement une page sur toi dans la sencyclopédie, tu sais, la page que je t'ai dite. Qu'il y avait une place pour toi, pour nous, dans l'encyclopédie de l'amour. Et que par là le témoignage de mon amour pour toi serait à jamais figé au Panthéon des petits poneys galopants.

Cette montagne ? Je te la donne.

Eh oui !

Tu découvres donc cette page. Tu t'es ruée sur ton PC pour avérer mes paroles au petit lait. Avait-il donc dit vrai ce bellâtre ? Peut-on ainsi de sa plume narguer le Devenir sous le seul prétexte que l'amour transcende le passé lui-même ? Ce que les gens disent est-il donc vrai ? Le coup de foudre existe-t-il vraiment, alors même qu'on a fait sa vie en donnant une adorable petite fille et un adorable petit garcon à l'amour de son enfance ?[1]

Oui, cette page est pour toi. Toi, toi, toi. Ô combien j'ai pris de plaisir à fondre mon âme dans cette page, à la couver et à la polir tel le pygmalion rêvant aux nirvanas de vie commune barrés même aux Dieux de l'Olympe[2]. Non, tu n'as pas encore fait ta vie, non il n'y a pas de fatalité, non je ne dis pas des conneries. Je m'adresse à toi, c'est différent. Et si c'est là la page que je t'ai dite, ça ce sont les paroles merveilleuses que je t'ai dites aussi alors que tu me dévisageais, comme si j'étais fou. On la joue moins maintenant.

Et ça c'est moi quand je suis en plein effort. Comme tu peux le constater, je ne porte pas ma cape de super-héros habituelle, que je réserve aux exercices d'échauffement extérieurs (sauver des vies, sauver la Terre, contrecarrer les plans de contrôle judéo-maçonnique du monde, assassiner le président Kennedy, etc).

Ah, moi ?

Toutes mes capacités sont exceptionnellement corrélables à ma physionomie. Tu m'as vu, de tes yeux en plus. Je m'en souviens : tu as un nez, des épaules d'albâtre qui l'encadrent, et aussi des yeux... non, des narines. Très grandes. Tes oreilles parlent pour toi tant elles s'accordent harmonieusement avec les branches de tes lunettes (exceptionnelle l'harmonie !). Oups je voulais parler de moi. Excès de galanterie, mon seul défaut. Bon, tu m'as vu. Me voir, c'est me connaître. D'une taille fleurant bon la provocation, j'entre dans mes shoes. J'ai de vraies dents, pas comme certains (et même certaines ! pas très ragoûtantes les meufs), et comme j'entre dans mes shoes, elles risquent pas trop de déchausser (humour humour *clin d'œil* *clin d'œil*). Brun, peut-être blond, j'ai un prénom qui t'a bousculée dans tes certitudes, qui a soufflé tes barricades dans le ciel des illusions. Tu croyais aimer, mais tu ne connaissais pas le visage de l'amour cupide[3]. Si la figure d'une belle femme est un sablier, la mienne est un bac congélateur. Si tu veux, j'en ai plein des cristaux (de glace).

Nous nous sommes vus là. C'était magique.

Mais attention, je ne parle pas constamment de manière aussi chiâtiée dans la vraie vie. Ce sont toujours des élans incontrôlés de verve lyrique qui me ravissent sur un bel étalon blanc. Je suis en effet un enfant de mon temps. Des fois j'écris mal, d'autres fois je ne sais pas du tout écrire. Mais le fait de ne pas savoir écrire n'est-il pas l'arrivée tonitruante d'un destrier noir qui de son unicorne vous fend le coeur en deux onglets Excel demi-poires égales ? Et savoir lire n'est-il pas l'atterrissage contrôlé d'un oiseau métallique sur la raie méningitique du cerveau d'une sangsue ?

Et là, nous deux.

Franchement c'est trop bien. Depuis le temps que je rêve de te parler à cœur ouvert. Tu sais j'ai écrit cette page il y a au moins deux mois. Je m'en souviens comme si c'était demain. C'était pas facile de l'écrire. Il a fallu affronter les paradoxes axiomatiques de l'univers, comme les clichés mentaux de toi en provenance du futur. Dessus tu es une tache blanche très floue, vaporeuse et gommée, la distortion te donne de gros nasaux de bœuf en hyperventilation. Cela est étrange, car la technologie de la photo numérique n'est pas censée se dégrader dans les prochains mois. Et puis j'ai aussi dû anticiper que tu m'envoyes chier tel un minuscule grain de pollen de merde (« T'as un mec ? », « Oui, comme toi. »), et que je glisse, le bras étendu, le bout de papier avec l'URL de cette page dans ton sac à main, avant que les portes du train ne se referment inexorablement sur ma main de chaud lapin rose. Mais toi, toi, si tu étais une porte, tu serais... une porte tambour. Tu te refermes, mais pour t'ouvrir l'instant d'après. On peut entrer, sortir, et entre les deux extrêmes se coincer. Et c'est cool, maintenant je suis coincé en toi.

Eh oui !

Tu découvres donc cette page. Non je me répète. Tu sais, la connerie chose que je t'ai dite.

Maintenant qu'on est faits l'un pour l'autre, quoi de plus naturel qu'on sorte ensemble me diras-tu, mon bras passé autour de tes épaules, même larges. J'ai le bras long (rires). Bon on va où ? Au coin botanique de la Faculté de Pharmacie ? Chez Cartier pour voir la dernière collection de joaillerie ? Non, je sais. On va chopper des diamants. Y'a qu'à descendre dans les entrailles de la mine de la Vallée de la Mort en Californie. On prendra l'apéritif dînatoire au milieu des corps de mineurs. De quoi t'as peur, je suis allé à la reconstitution à Disneyland, j'ai même fait trois fois l'attraction. J'étais même entouré d'acteurs mimant les faux mineurs s'effondrant sous les fausses émanations de gaz des fausses fumerolles. Si tu crois que ça m'a fait peur... Au début oui, quand mes deux frères sont tombés. Mais après c'étaient les acteurs, et là j'ai tout de suite compris que c'était pour rire.

Tu sais, je me suis un jour, une nuit d'orage plus exactement, réfugié dans la jupe du tailleur noir de ma mère. Elle était allongée dans ce cercueil depuis trois jours. Puis les gens ont refermé et cloué le cercueil sur nous. Puis on nous a enterrés maman et moi. Maintenant quand je regarde en arrière, je me dis que tout ça c'est que des souvenirs inventés. Pour rire !

Au fait, t'as déjà gratté les parois intérieures d'un cercueil ? Ça arrache les ongles MDR !

En conclusion

En tout cas toi t'es trop bonne.

Direction la "page de discussion", avec photo + msn. C'est l'équivalent du mur des chiottes sur ce site de merde.

PS: Si t'as flashé sur moi et qu'on s'est jamais vus, le petit contact sur la page de discussion c'est gratuit aussi.

 

Eh les mecs arrêtez vos conneries, ma meuf elle s'est barrée en lisant ce truc ! Ça te regarde, Vincent. C'est ta faute tout ça. Ton texte il parle que de toi, t'es un faux-cul. J'ai fait des efforts pour vous inclure tous dans mon portrait. Nan mais t'as vu la photo de bodybuilder que t'as mise aussi ? Bah quoi, j'ai enlevé la tête exprès. C'était même une photo copyrightée de la NASA à l'origine. Ouais mais j'ai qu'un bras moi ! Tu te rappelles pas, tu m'avais présenté ton copain et on s'était serrés la pince. J'avais oublié de te dire que c'était le robot d'un concours de robotique E=M6, thème "la ruée vers l'os". Il a fait des efforts, faut avouer. Je me suis reconnu quand il a parlé des gens qui ne savent ni lire ni écrire. Et la fin elle craint ! Moi on m'a dit que pour emballer les meufs fallait dire des conneries. Je fais ce qu'on dit. Ouais mais pas un trip nécro, t'es ouf toi ! C'est pas assez. Elle a pas mordu cette salope. J'ai pas compris le truc du bac du congélo. Elle s'appelait comment ? Alain PTDR !!! C'est un mec ça ! Arrêtez les gars, ça nous est arrivé à tous ce genre de merdes ! Pedro, j'te jure, j'te jure, sur la vie de ma mère, si tu me fais foirer mon coup, j'te nique la race. C'était que la 27ème femme de ma vie ! 27ème MEC ! Eh, c'est toi le connard qui a mis "onglets Excel" en français dans le texte ? C'est toi l'enculé qui m'a traité de connard ? Eh pis j'ai mis ça parce qu'avec ton bac congélateur c'était déjà le grand foutage de gueule. J'en ai plein la raie de ces plans communautaires. Vous êtes sûrs que ça sert à ça les wikis ? "Veni, vidi, wiki", telle est la devise. J'ai essayé sur wikipédia, ils m'ont dit que je pouvais toujours de venir ici. J'en ai une autre de devise... "Va voir ailleurs si jwiki !" LULZ !!! Ils voulaient sans doute dire par là que tu vas bien finir par tourner la page sur ta grande gueule.

Références

  1. La seule réponse possible à toutes ces questions est : « Oh oui ! Oui ! Oui ! Oui ! han han han ! »
  2. Cf. Astérix aux Jeux Olympiques, une référence du genre.
  3. Adjectif dérivé de Cupidon, le Petit Prince de l'Amour.

Voir aussi

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