Lazare

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« Ayant dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, sors ! »

Avant d’arriver à cet épisode de la vie de Lazare, il convient de mieux connaître son histoire.


Résumé des épisodes précédents

Jésus.

Les seules informations rapportées jusqu’à aujourd’hui à son sujet, sont qu’il était le frère de Marthe et Marie, ami de Jésus et qu’il devint plus tard premier évêque de Marseille. Ses deux sœurs et lui, sont originaires de Béthanie, haut lieu de l’histoire chrétienne.

Ce qui n’avait jamais été porté à la connaissance du public, c’est que Lazare est spécialisé dans le creusement de tombeaux. A cette époque les notables se faisaient creuser un tombeau dans la roche, au pied d’une falaise. Il était réalisé une sorte de caverne de taille restreinte. Au milieu était préservé une excroissance rocheuse, sorte de lit. Le corps du défunt, préparé selon les rites, y était déposé. Ensuite l’entrée du tombeau était obstruée par une lourde pierre. Pour réaliser ces demeures éternelles, il fallait des spécialistes. Des tailleurs de pierres, carriers ; sortes d’entrepreneurs de pompes funèbres. Lazare appartient à cette corporation assez artisanale. A l’époque les procédés commerciaux étaient encore plus que balbutiants, mais il fallait quand même se démarquer de la concurrence.

Depuis quelques temps la notoriété de Jésus se développait dans la région. Entouré d’un groupe de fidèles il allait d’un endroit à l’autre. Au cours de ses pérégrinations tout un chacun l’interpellait sur des sujets divers. Ses réponses prenaient la forme de paraboles. Son propos ainsi illustré devenait plus facilement compréhensible. Néanmoins tout cela restait assez intellectuel et n’assurait à son auteur qu’un succès d’estime.

Les miracles

Marthe et Marie faisant partie de la suite de Jésus, elles rapportent à leur frère Lazare les histoires qui circulent à son sujet. Subodorant l’opportunité d’une diversification professionnelle, Lazare se joint au groupe, attendant l’occasion de proposer ses services contre rémunération. Une grande réunion se profilant pour les jours à venir, il imagine le problème que posera le ravitaillement. Faisant rapidement le tour des boulangers de Béthanie et des pêcheurs du lac de Tibériade, il commande une grande quantité de vivres. Au cours de la journée prévue, de très nombreuses personnes suivent Jésus. Abandonnant leurs activités elles se joignent au cortège qui parvient bientôt en un lieu désert. Lorsque, rassasiées des paroles de l’orateur, leurs ventres leur rappellant leur pauvre condition humaine, ils s’aperçoivent qu’ils n’ont rien prévu pour se sustenter.

Laissant Jésus rassurer la foule, Lazare organise la distribution des pains et du poisson. Les évangélistes croyant eux-mêmes à une multiplication inexplicable n’ont pas su qu’il y avait un organisateur. Le fait que ce viatique n’a pas été distribué gratuitement a été en quelque sort occulté. Il n’en reste pas moins que l’entreprenant tailleur de pierres venait d’engranger une confortable plus value.

Cette première expérience profitable ouvre des perspectives à Lazare. Il ne doute pas que de nombreuses occasions se présenteront. De multiples faits similaires se sont en effet déroulés sans qu’ils aient été plus précisément relatés. Leur mise en œuvre a nécessité la participation de collaborateurs. Il n’a donc pas été difficile pour Lazare d’organiser quelques miracles dûment répertoriés. Il en va ainsi des guérisons de l’aveugle ou du paralytique, qui ont tenus leurs rôles avec efficacité. Il semblerait d’ailleurs que le même comparse ait joué les deux rôles. Ces évènements s’accompagnaient de la commercialisation de produits aux vertus miraculeuses qui trouvaient aisément acheteurs.

Loin de délaisser son activité professionnelle d’origine, Lazare vit le moyen de la rendre plus profitable. Sachant ses sœurs proche de Jésus, il se fit passer pour mort. Installé dans l’un des tombeaux qu’il venait de creuser, il attendait que ses émissaires aient décidé Jésus à venir le ressusciter. Cependant il lui fallu attendre près de quatre jours. Les vivres qu’il avait apportés commençaient à pourrir, dégageant une forte odeur. Aussi fut-il bien soulagé lorsque la pierre obstruant l’entrée fut déplacée et qu’il entendit : Lazare, sors ! Dès lors sa notoriété fut largement établie et son commerce d’entrepreneur de pompes funèbres prospéra. Certains prêtant à ses tombeaux des vertus miraculeuses. D’aucun prétendent qu’il ne serait pas étranger à l’aventure similaire qui advint à son meilleur et involontaire complice. Mais il s’agit là d’une autre histoire qui est à l’origine d’une croyance bien établie depuis des dizaines de siècles. Celle en la résurrection des corps.


Mort temporaire de Jésus

Donc un certain temps plus tard ce fut au tour de Jésus d’être mis au tombeau. A la différence de Lazare, lorsqu’il y fut déposé, son enveloppe charnelle ne donnait aucun signe de vie. Cela n’empêcha pas que trois jours plus tard il eut disparu et fut déclaré ressuscité.

Jusque là tout se passait conformément au scénario de Lazare. Néanmoins, le temps passant, l’extrême rareté des cas de résurrection commença à faire douter la clientèle. Les affaires professionnelles de notre sérial entrepreneur commençaient à en pâtir. D’autant que les diversifications s’étaient taries, le principal sujet ayant disparu. Il devenait donc nécessaire de trouver un palliatif. Bien introduit dans les milieux gnostiques, Lazare proposa de favoriser la diffusion de l’histoire de Jésus. Une nouvelle carrière, d’éditeur et non pas de pierre s’ouvrit à lui. Il incita les anciens disciples à coucher sur le papier leurs souvenirs. Quatre d’entre eux se consacrèrent à cette mission. Jouant son rôle de mentor, il les incita à mettre en évidence l’espérance de résurrection. La diffusion de ces textes pris une ampleur remarquable, sous la forme de ce que nous appellerions de nos jours un feuilleton.

Doutes

Le public commença à admettre que l’éternité est très longue, oubliant son espérance de voir revenir les défunts à brève échéance. De telle sorte que la clientèle de Lazare se soucia de plus en plus d’assurer le meilleur confort à ses chers disparus. Le volume de production des tombeaux n’augmenta pas, au moins localement, au profit d’un accroissement considérable du confort. Réflexe bien compréhensible de la part de futurs résidents éternels. Les plus values ainsi dégagées fiancèrent la propagation des publications que l’on appela bientôt bibliques.

Lazare commençait à se faire vieux. Lui même célibataire, il avait confié à ses neveux, enfants de Marthe et Marie, le développement des activités économiques. Il décida donc de prendre du bon temps. L’appel du voyage, dans lequel il embarqua ses deux sœurs et quelques amis, le dirigea, par mer, vers l’ouest puis le nord de la Méditerranée. Il atterrit finalement sur un territoire qui prendrait beaucoup plus tard le nom de Provence. Son expérience évangélique lui conféra une nouvelle notoriété dans ces contrées. Il se fit un grand nombre d’admirateurs, ceux-ci lui conférant bientôt le titre de premier évêque de Marseille.

Ses neveux, ayant conservé des contacts avec lui, s’avisèrent bientôt des difficultés de communication à si longue distance. La nécessité d’établir des liaisons régulières leur paru incontournable. Leur expérience de l’entreprenariat étant maintenant bien établie il ne leur fut pas difficile d’organiser une compagnie de navigation trans-méditerranée.


Postérité

Tout cela se passe avant la fin du premier siècle de notre ère. Nous pouvons donc imaginer l’ampleur prise, au cours du temps, par l’une, si ce n’est la première entreprise internationale. Le nom de Lazare figure maintenant dans la raison sociale de milliers de sociétés à travers le monde.


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