Mélanophantie
La Mélanophantie : une pathologie psychiatrique
Le terme de mélanophantie provient du grec « μελας » ( « melas, melano- » ) signifiant noir et « φαινω » ( « phaino » ) désignant montrer. C'est une pathologie psychiatrique dite "d'évolution chronique", altérant la perception de la réalité et connue dans le milieu médical sous le nom de délire. Le mélanophante croit que certaines personnes, souvent historiques (comme Jules César, Charlemagne ou Louis XIV), des personnages (comme Jésus, Ésope ou Moïse), des peuples (par ex. les peuples Ægyptiens, Irlandais ou Juifs) et même des groupes constitutifs de la société (en l'occurence, la noblesse) appartiennent à la race noire, et veut convaincre l'opinion générale de ses délires[1].
Les mélanophantes montrent des dysfonctionnements sociaux et comportementaux plus ou moins importants. Passionnés par leur cause (la publication des preuves de l'appartenance à la race noire de personnages ou groupes), ils se font une « mission » de la porter, de la transmettre de manière fanatique et d'en être les prosélytes infatigables. Ils accablent les historiens (de race blanche) d'injures telles que : "Menteurs !", "Falsificateurs !", "Criminels !".
La mélanophantie est caractérisée par quatre traits fondamentaux qui entraînent à terme une inadaptabilité sociale :
- Une surestimation pathologique de soi-même.
- Une pédanterie enracinée dans l'autodidaxie et la morosophie.
- Une susceptibilité démesurée.
- Une fausseté du jugement.
Découverte de la maladie
La mélanophantie a été décrite pour la première fois par le psychiatre Prof. Dr. Alois Schickelgrüber, fondateur de la clinique Dr. Aloïs Schickelgrüber Institut für Forschung Seltsamer Geisteskrankheiten à Braunau am Inn, en Autriche. Le Dr. Schickelgrüber était d'origine africaine[2]. Ce célèbre psychiatre noir, ne réussissant pas à convaincre ses collègues de sa négritude[3], finit par être lui-même considéré comme automélanophante et finit ses jours dans une cellule de son propre Institut. Jusqu'à sa mort en 1938, il écrivit chaque jour des lettres à François-Joseph Ier de Habsbourg-Lorraine, l'avant-dernier Noir[4] à devenir empereur d'Autriche et roi de Hongrie et de Bohême.
Traitement, recherche, entraide
Compte tenu du déni des troubles qui accompagne cette affection, bon nombre de personnes qui en sont atteintes restent sans suivi. Une fois le délire mélanophantique installé dans le caractère, il prend le dessus sur la construction même de la personnalité. Souvent toute proposition de soins est interprétée comme une agression.
Au 19e siècle, on enfermait les mélanophantes dans des asiles, où les curieux pouvaient les visiter, et s'en moquer. En Afrique, un traitement particulièrement cruel, basé sur des décoctions de plantes médicinales leur était réservé (voir l'illustration).
La maladie est néanmoins considérée comme incurable, et les mutuelles ont cessé le remboursement des traitements.
Aujourd'hui considérés comme inoffensifs, les mélanophantes participent à la vie sociale, publiant leurs convictions dans l'Internet et la Wikipédia. Les titres de leurs publications prennent la forme de questions "Angela Merkel est-elle Noire ?", "Abraham Lincoln, un Noir ?", "Jésus était-il Noir ?".
En France[5], l'ARM (Association pour la recherche contre la mélanophantie) réunit des fonds. Elle est animée par son fondateur, l'inlassable Congolais Jacques Crozemarie qui est aussi prêtre vaudou. L'ARM, dans sa campagne de prévention, a publié plusieurs brochures mettant le public en garde contre les dangers de l'autodidaxie. L'organisation milite aussi contre les traitements inhumains pratiqués encore aujourd'hui et souhaite que l'Assemblée les gifère.
Grâce au financement de l'ARM et d'organisations liées à la Francophonie, des groupes d'entraide se sont constitués, parfois avec leurs propres publications sur Internet. Il est à remarquer que ces groupes ont rapidement dévié de leur but thérapeuthique et social, pour interpréter l'entraide comme s'échanger des arguments mélanophantiques, et se convaincre mutuellement de la négritude de leurs cibles respectives. Certains de ces groupes publient des livres (les Éditions Menaibuc) et des pages Internet (Africamaat) où ils élaborent leur délires et leurs morosophies.
Quelques célèbres mélanophantes et leurs (plus ou moins) célèbres cibles
Mélanophante | Cible |
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Les Égyptiens antiques. Ils étaient noirs. Ceux qui contredisent cette Vraie Vérité Véritable sont non seulement des menteurs, mais commettent des crimes contre l'Humanité. A droite, Dr. Zahi Hawass, qui persiste à nier sa négritude. | |
Charlemagne blanchi. Le vrai Charlemagne. Sa mère, Berthe aux Grands Pieds. Sa dynastie, les "Carolines". | |
Le vrai visage du dictateur noir. Le faux leukoderme. En touriste à Rome. Les Romains, gens togata (blanchis). | |
C'est pour cela que les Blancs, envieux et menteurs, ont occulté sa biographie. Voici encore deux autres Africains dont on ne connaît pas la biographie (donc occultée par les Blancs), et qui sont donc des Mathématiciens potentiellement célèbres. | |
Image contemporaine du compositeur noir. Une photo de Beethoven. Bach, noir lui aussi. | |
Offre commerciale : Mélanophantez-vous ! Vous, vos proches, vos amis, vos idoles. Et pourquoi pas vos ennemis ?
Le Prof. Dr. Polycarpe Bienvenüe Brisset, célèbre savant, autorité mondialement et respectablement (re)connue dans le domaine de l'Ægyptologie, de la Morosophie et de l'Autodidaxie a mis au point une méthodologie infaillible de mélanophantie. Aujourd'hui, grâce à cette méthodologie, on est capable de prouver que vous, vos proches, vos amis , vos idoles, et même (et particulièrement) vos ennemis sont Noirs. Nous utilisons un éventail de techniques puissantes, parmi lesquelles figurent :
- La fameuse règle "une goutte de sang" (one drop rule). Si on vous trouve un ancêtre Noir, alors, vous êtes Noir.
- Des recherches sur votre lieu de naissance, celui de vos parents, ainsi que l'étymologie du toponyme.
- Vos prénoms, patronyme, matronyme, pseudonymes, vos sobriquets et leurs étymologies.
- Votre physionomie. Votre pilosité. Vous (ou votre cible) n'avez pas les lèvres ou le nez qu'il faut ? Nous pouvons déterminer si vous êtes dolichocéphale ou prognathe, concepts utilisés entre autre par le Grand Savant et Mélanophante Cheikh Anta Diop pour identifier des Noirs qui sinon seraient passés pour de simples Blancs.
- Photoshop ! Mon petit-fils Kevin rendra plus noirs les photos que vous nous envoyez. Comme font les célèbres mélanophantes les Dr. Kwaku et M. Washington.
- Des lacunes dans votre généalogie : chaque trou est une occasion pour loger une hypothèse. Ainsi, J. Rogers, indiquant que l'on ne connaît pas la grand-mère de Cléopâtre, suggère qu'elle aurait pu être Ægyptienne, et donc Noire. Voilà donc une preuve irréfutable.
- La rumeur, le soupçon : nous interviewons vos voisins. Nous prenons très au sérieux ce que disent des gens qui ne vous connaissent pas et qui ne vous ont jamais vu.
- Le malentendu, la généralisation, la probabilité ("il n'est pas impossible que...").
- La lingouïstique. Jusqu'au milieu du XXe siècle, une personne de race noire était appelée nègre. Le terme Noir, utilisé pour des personnes, n'a remplacé ce mot que récemment. Si on appelait un de vos ancêtres "noir", c'est qu'il avait les cheveux noirs, ou qu'il portait souvent des vêtements noirs (par ex. les pères dominicains, appelés black friars en anglais), ou qu'il était plus basané. Nous utiliserons ce phénomène pour en tirer un profit mélanophante.
- Une théorie de conspiration ("les traces ont été effacées par...", "toutes les peintures ont été blanchies...", "les Blancs ont..." ).
Nos techniques d'investigation perfectionnées nous permettent de conclure par des preuves irréfutables. Selon vos desiderata. Nous délivrons notre analyse sous forme MS Word, mis en page par un professionnel de l'informatique (mon petit-fils Kevin). Envoi par la poste en courrier rapide sous pli discret.
Rejoignez-nous ! Vous serez en excellente compagnie. Le BDCPBB (Bureau de Conseil Polycarpe B. Brisset) compte parmi ses prestigieux clients nombre de membres émérites du gouvernement, du Sénat, de la Chambre des députés, de candidats à la présidence, de membres de la noblesse, d'académiciens, de militaires, de stars et de pipeûles...
Notes
- ↑ Il n'existe point, à ma connaissance, des xantophantes (du grec « ξανθός », jaune).
- ↑ Le Dr. Schickelgrüber est bien Africain, et même Sénégalais. Le patronyme Schickelgrüber est la version autrichienne de Cheikh Guruy Bari (= noble [qui possède de] nombreuses noix de kola). Il serait né à Thieytou, au Sénégal
- ↑ Ce qui est étonnant, car plusieurs psychiatres autrichiens, tels que Sigmund Freud, étaient Noirs
- ↑ François-Joseph Ier de Habsbourg-Lorraine était issu d'une famille sénégalaise. (H)absbourg = aaba sa buruwet (wolof > aaba : emprunter; sa : ton; buruwet : brouette, indiquant que la famille (H)absbourg empruntait et ne rendait jamais les outils de jardin), et Lorraine = loru (wolof > loru = déception, nom pris par la famille Habsbourg, à cause de la déception de Charles III de ne pas avoir de descendance mâle, et devant recourir à la Pragmatique Sanction (1713) pour assurer le trône à sa fille, Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine.)
- ↑ Les Français descendent, selon le célèbre Cheikh Anta Diop, d'une mutation albinos d'un ancêtre noir, l'Homme de Grimaldi.
- ↑ Il craint qu'on va le jeter dans le Tibre avec des chaussures de ciment. Il n'ose plus sortir et regarde la télé toute la journée.
- ↑ Le nom Kwaku même nous rappelle les travaux du Grand Savant et prince des penseurs Jean-Pierre Brisset, qui a prouvé, par preuves irréfutables, que l'homme descend de la grenouille.
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