Mon Dieu
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S’il y a un bien une expression galvaudée, même par les jeunes, c’est « Mon Dieu ». Elle est mise à toutes les sauces, prononcée aux moments les plus incongrus qui se révèlent parfois assez peu déférents envers l’Entité Suprême. Etymologiquement, cette locution est composée de 2 mots. « Mon », pronom possessif assez commun qui vient du français « mon », et « Dieu » qui vient de nulle part car il est éternel, même au début.
À qui
Mais au fait, à qui appartient Dieu ? Quelle bonne question. Si on tient compte de la fréquence d’utilisation de la locution « Mon Dieu », il semble appartenir à beaucoup de personnes à la fois. Voilà qui est pour le moins paradoxal. Souvenez-vous voyons, Mme Dupain ne nous a-t-elle pas appris lors de notre dernière leçon de catéchisme que Dieu est unique ? S’il est unique, comment pourrait-il la propriété de plusieurs individus ? C’est virtuellement impossible. Si je dis « Ma Twingo », je ne parle pas de celle de mon beau-frère. Ce n’est pas parce que Dieu est omnipotent qu’il peut tout faire.
Où ça
D’un autre côté, Mme Dupain nous a bien précisé que tout en étant unique, Dieu est partout. Donc à la limite, s’il est partout, il peut être chez plusieurs personnes. Mais dans ce cas-là, on ne devrait pas dire « Mon Dieu » mais « Ma portion de Dieu », sachant qu’en l’occurrence la portion est infime parce que pour que Dieu soit partout, il faut qu’il soit sacrément dilué. Est-ce à dire que Dieu serait une sorte de remède homéopathique ? Voilà une conjecture intéressante. Plus il y a de monde et de choses (car Dieu se cache aussi dans les objets comme l’étagère Ikea que vous veniez de monter dans votre salon), et plus Dieu est dilué et chacun se retrouve avec deux ou trois molécules divines, à peine.
Comment
Mais cela pose une autre question. Comment donc dilue-t-on Dieu ? Et vous pouvez essayer de répéter cette phrase 30 fois très vite avec un Chamallow dans la bouche. « Ben, dans de l’eau », me répondriez-vous si vous étiez totalement stupide.
Mademoiselle Agnès s'écrie : | |
Ben, dans de l’eau |
Oui mais l’eau contient aussi une portion de Dieu, car l’eau est un objet comme un autre, tout juste un peu plus liquide. Ça voudrait dire qu’on dilue Dieu avec lui-même ? Cette hypothèse est totalement absurde et ne tient pas la route une seule seconde.
Il est en fait plus probable que Dieu décide quand bon lui semble d’augmenter sa masse globale pour rester présent en quantité égale dans chaque entité qu’il habite. Après tout il n’a que ça à foutre. Ainsi on peut très bien imaginer Dieu dire à sa femme :
Reste que l’expression correcte est bien « Ma portion de Dieu » comme nous l’avons démontré de façon rigoureuse.
Lequel
Encore que. De quel Dieu parlons-nous ? Il en existe une bonne plâtrée. Jéhovah ? Allah ? Jésus ? Jupiter ? Quetzalcóatl ? Gérardepar ? Un être humain lambda qui s’écrierait « Ma portion de Dieu » en perdant ses clefs par exemple manquerait pas mal de précision et engendrerait le chaos sur Terre. Il serait plus sage d’utiliser dans la locution directement le nom du Dieu concerné, afin d’éviter toute méprise. « Ma portion d’Allah, mais où est donc cette piste d’atterrissage ? », « Par ma portion de Toutatis, ils sont fous ces romains »… N’est-ce pas plus clair ainsi ?
Et puis merde on n'a qu'à mettre un peu de cul pour finir
Oui mais. Nous vivons dans un état laïc où le respect de la personne humaine et de ses croyances est une priorité (phrase uniquement valable si vous vivez dans un état laïc où le respect de la personne humaine et de ses croyances est une priorité). Il n’est pas convenable de forcer un de nos compatriotes à révéler le nom de son Dieu s’il ne le veut pas. Trouvons donc plutôt une formule neutre du genre « Ma portion du Dieu que je vénère et dont je préfère taire le nom pour des raisons de confidentialité ». C’est plus simple.
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