Désinformation:Le Gorafi fait rire son premier lecteur

Un article de la désencyclopédie.
Aller à la navigation Aller à la recherche

Le Gorafi fait rire son premier lecteur

De notre envoyé spécial  Bazoumboy Deluxe (discussion) - ‎le 13 mars 2014

France — C'est l'objectif qu'ils s'étaient fixés dès la création du journal "d'humour comique et de drôlerie amusante" : faire rire leurs lecteurs. Objectif atteint enfin après 188 ans d'efforts acharnés par la grâce d'une lectrice qui préfère garder l'anonymat.
Alors les désencyclopédés, c'est qui les plus forts maintenant ?

De nombreux témoins peuvent attester du rire de Mme X, bref mais réel, qui est survenu lundi 7 mars 2014 pendant qu'elle lisait un article du célèbre site sur la tablette que venait de lui offrir son fils pour l'occuper pendant sa convalescence à l'hôpital de Pécoisse. C'est pendant la lecture de l'article Appendicite : des scientifiques estiment qu’il faut plutôt retirer l’humain et non l’appendice, au moment où ses yeux parcouraient la phrase « L’appendice est totalement inoffensif. Il a zéro émission de carbone, ne consomme rien » que le miracle s'est produit : les lèvres de Mme X se sont retroussés et l'onomatopée "Hi" répétée trois fois (!) est sortie de sa bouche. Nous l'avons interrogé pour connaître la raison de cette manifestation d'hilarité : « C'est mon petit-fils Antoine qui m'a fait des guili-guilis juste à ce moment-là, le coquin. »

A la rédaction du Gorafi, on a sabré le champagne. Certes, on y reconnait que le phénomène tant attendu a nécessité une aide extérieure et qu'il est difficile de démêler les causes exactes qui ont produit cette réussite éclatante, « sans doute une combinaison de facteurs, mais qui implique quand même notre journal dans le processus ». C'est la victoire d'une conception de l'humour originale et assez élaborée. « Notre grande idée, c'est de faire de l'humour en disant des choses mêmes pas vraies. Par exemple, un truc est noir, et on dit qu'il est blanc. Comme c'est pas vrai, normalement, ça interpelle, ça provoque la surprise voire la consternation, puis, logiquement, le rire. Alors on a essayé avec des articles formidables, par exemple l'inénarrable Après recalcul, Pi vaut en fait 5.29, le subtil François Hollande gagne contre Sarkozy avec 53% des suffrages (alors que c'était 52%, pffff hahaha), le mythique Mickaël Jackson a subi une opération pour se noircir la peau, etc. Tout ça était vraiment excellent mais sans doute trop avant-gardiste ». Le problème d'Internet par rapport au contact direct est qu'on n'entend pas les réactions des lecteurs. Quand les divers membres de la rédaction ont commencé à tester leurs articles sur leur entourage, ils ont dû se rendre à l'évidence : le processus attendu n'allait jamais au-delà de la consternation. Qu'à cela ne tienne, ils n'ont jamais abandonné et les événements récents leur ont prouvé que l'obstination paie et que les grandes choses méritent qu'on y déploie toute son énergie le temps qu'il faut. « Aujourd'hui, nous avons une pensée émue pour nos prédécesseurs morts avant d'avoir pu voir concrétiser les efforts de nombreuses vies. »

Alors c'est qui, hein, c'est qui ? C'est le Youki ! HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! Le youki ! HAHAHAHAHAHAHAHAHA ! Le Youki ! HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! Dis René, t'es sûr que c'est du champagne ? Il a un peu madérisé, non ?

Un point important mérite qu'on s'y arrête : comment ce journal a-t-il pu maintenir un tel niveau de fréquentation de son site malgré le gouffre persistant entre ses objectifs et leur manque de concrétisation ? Le Pr Houte, psychiatre spécialiste des troubles obsessionnels, nous explique : « Le Gorafi exerce une fascination très forte sur un certain nombre d'esprits, à cause de leur incapacité de comprendre où se niche l'humour déclaré par cette publication. Ils parcourent les articles à la recherche d'un bon mot ou d'une idée rigolote et se trouvent désarçonnés lorsqu'ils arrivent bredouilles au bout de la dernière ligne. Alors ils essaient un autre article, puis un autre, et lorsqu'ils ont épuisé toutes les archives, ils attendent le lendemain pour vérifier si ça va continuer comme ça indéfiniment. Ils en parlent à des amis, qui eux-mêmes vont se retrouver piégés dans un cycle infernal d'espérance-déception. Cela relève en quelque sorte de la théorie de l'engagement, où le sujet, qui a un fort besoin de rationaliser son comportement, tient absolument à auto-justifier son temps passé sur le site. Et plus il y a passé du temps, plus cela renforce son besoin. La capacité incroyable de n'avoir jamais réussi à être drôle est donc la cause du succès jamais démenti du Gorafi auprès de son lectorat. »


Putain j'ai une idée : je vais lever un troisième doigt. Ça fera un W. Le W de la Wictoire ! HAHAHAHAHAHA ! Le W de la Wictoire ! HAHAHAHAHAHAHAHA ! Il faut qu'on en fasse un article. Et un autre sur le Youki ! HAHAHAHAHAHAHAHA ! Le Youki !

Mais au fait, beaucoup d'entre nous se sont souvent demandé pourquoi ce nom de "Gorafi" ? J'ai profité de cet entretien pour poser la question :

Le Gorafi : Ben, c'est l'anagramme de "foi gra". Nous, on aime bien le foi gra. On trouve que c'est bon, quoiqu'un peu gra.
Moi : Euh "foi gra", sans "e" ni "s" ?
Le Gorafi : Ben non. Pourquoi ? Il en faut ?
Moi : Euh oui.
Le Gorafi : Ah bon ?
Moi : Eh ouais...
Le Gorafi : Rholala...
Moi : Hum... Donc ?
Le Gorafi : Gérard, ça y est, j'ai compris pourquoi on avait ce hiatus depuis tout ce temps entre nos lecteurs et nous.


Cet article a une chance non nulle de figurer dans le Best Of ou de ne pas en être.
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.