Judo
Le Judo est un sport de combat régulé par des règles incompréhensibles pour les non-néophytes, créé dans l'optique d'éduquer le corps et l'esprit. On trouve pourtant chez les vieux judokas un nombre particulièrement élevés de phalanges abîmées, de fractures multiples des orteils, de ligaments croisés détruits, d'oreilles en chou-fleur (appelées également oreilles de lutteurs), d'histoires de nez cassés, d'arcades explosées et d'autres joies similaires acquises sur le tatami, lors de stages, compétitions ou entraînements. Mais le nombre d'anecdotes d'amitié, de camaraderie, de fêtes, de soirées arrosées et de beuveries entre judokas étant également proportionnel au nombre de blessures (certaines beuveries étant également à la source d'autres blessures plus ou moins graves), le judo reste un sport très populaire. Les judokas se donnent d'ailleurs eux même le titre de meilleurs ambianceurs de soirées (cf. une source très très sûre et sérieuse, j'ai nommée facebook... hum), tout comme ils se sont décernés sur la même plate-forme le titre de meilleurs amants, voir le ne-waza (judo au sol) dans le chapitre "comment se pratique le judo" ci-dessous.
Les Maximes du judo :
"Seiryoku zenyo" La meilleure utilisation possible de l'énergie, soit un minimum d'effort, pour un maximum d'efficacité : le judoka est par définition flemmard.
"Jita kyoei" le principe d'amitié, de prospérité et d'entraide mutuelle : toujours la bonne excuse des judokas pour boire une bière entre amis après l'entrainement!
Origine et Nom
Le Judo est né il y a environ 200 ans, lorsque Jigoro Kano se promenait dans un parc pour réfléchir. À l'instar d'Isaac Newton, qui déduit la loi de l'attraction terrestre en se promenant et en recevant une pomme sur la tête, Jigoro Kano eu l'idée de créer le judo après avoir été enseveli par un tas de neige qui lui est tombé dessus.
Il observa ainsi froidement que les branches souples pliant sous le poids de la neige pouvaient se débarrasser de leur adversaire tandis que les branches dures cassaient sous le poids. Étant lui-même tout petit et fragile, et légèrement flemmard aussi, il se dit qu'il serait plus simple d'inventer un sport basé sur la souplesse plutôt que d'aller au fitness. Il créa le judo. Pour le bonheur des générations suivantes.
Comment se pratique le Judo ?
Très simple. Également très fin. Il faut juste mettre son partenaire sur le dos, l'immobiliser, ou le faire abandonner avec une clé de bras ou un étranglement. Le plus difficile est de trouver l'adversaire d'accord de subir tout ça.
Malgré le coté masochiste de la plupart des judokas - c'est vrai ça, faut être judoka pour aimer avoir autant de bleus, de courbatures, de blessures, se faire jeter par terre et étrangler - la plupart sont également de fortes têtes, et c'est pourquoi ils luttent encore et toujours comme les gaulois contre l'envahisseur.
Malgré ce côté simple du judo, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de règles pour réussir à tout comprendre à la compétition, à un tel point que les arbitres eux-mêmes ne sont pas toujours très sûrs des points et pénalités qu'ils donnent. D'où l'intérêt d'avoir un coach pour crier sur l'arbitre et l'engueuler en cas d'erreurs, le judoka n'étant pas habilité à parler pendant le combat, et le coach endossant en général très bien et très volontiers ce rôle-là.
Tout ceci reste toutefois dans un esprit bon enfant comparé au foot, on a encore jamais vu d'arbitre de judo recevoir une canette sur la tête... Éventuellement un petit sac de sable, par mégarde, en suisse-allemande. Les suisse-allemands, de nature très calme, pour ne pas ajouter de bruit supplémentaire à la ferveur ambiante, lors des compétitions lancent un petit sac de sable en direction du tatami pour annoncer la fin du temps réglementaire, plutôt qu'avoir recours à une bruyante sonnerie ou à un gong comme partout ailleurs sur terre.
Le judo comporte 2 grandes part, le tachi-waza (judo debout) et ne-waza (judo au sol). La partie sol semble très ambiguë pour les non-judokas, étant donné le contact très rapproché des deux partenaires et certaines positions très équivoques. Cependant, pour le judoka, c'est plutôt habituel. Certes, vers 16-18 ans, avec l'arrivée des hormones affolées, les jeunes judokas sont parfois très troublés par la promiscuité (du corps de sa partenaire, mais ne s'en plaignent en général pas trop, recherchent même le ne-waza.
Les judokas n'ont d'ailleurs en général pas comme principale caractéristique la pudeur, ce qui est pratique, étant donnée qu'en compétition il faut changer de kimono entre deux combats et que les vestiaires sont en général bien trop loin. C'est d'ailleurs les premiers à se déshabiller pour des paris stupide comme faire le tour du chalet à poil dans la neige... Les jeunes (et parfois aussi moins jeunes) judokas mâles sont souvent très fiers de leurs muscles et aiment tout particulièrement se promener et pavaner torse nu aux abords des tatamis. Leur bronzage laisse cependant à désirer, vu qu'ils passent leurs étés en stage et pas en vacances.
Le code moral - ou le code mural
Sur tous les murs des dojos (lieu ou l'on pratique le judo, sans compter les bars, les prés, le goudron, les salles de classe, les tas de foin, et accessoirement le lit pour certaines catégories mixtes), on trouve le fameux code "mural" si peu observé, "moral" si plus appliqué.
Lorsqu'il a créé le judô, Jigoro Kano voulait extraire du Ju-jitsu un moyen d' éducation du corps et de l'esprit « adapté à l'éducation de toute une nation ». Depuis sa création, l'enseignement du judo est accompagné de l'inculcation au judoka de fortes valeurs morales.
Depuis sa création, le judoka tente donc également de s'amuser à détourner se code moral :
- La politesse, c'est le respect d'autrui, un judoka ne refuse jamais un verre quand on le lui propose, par peur de blesser son interlocuteur
- Le courage, c'est faire ce qui est juste: l'alcool est un ennemi, fuir l'ennemi, c'est lâche
- La sincérité, c'est s'exprimer sans déguiser sa pensée, quitte à prendre un gros pain dans la gueule
- L'honneur, c'est être fidèle à la parole donnée, quand je dis une connerie, je la fais : cap ou pas cap !?
- La modestie, c'est parler de soi-même sans orgueil, je suis le meilleur, oui c'est vrai, et alors !?
- Le respect, sans respect aucune confiance ne peut naître, et même avec une énorme gueule de bois, on se ramène sur le tatami pour le cours, par respect pour le senseï (le maître), et on essaie de vomir discrètement aux toilettes
- Le contrôle de soi, c'est savoir taire lorsque monte sa colère : la vengeance est un plat qui se mange froid
- L'amitié, c'est le plus pur et le plus fort des sentiments humains ! Éh oui, les copains, sans ça beaucoup de judokas auraient arrêté le judo depuis longtemps !!
La compétition / les régimes
À l’entraînement, les judokas changent souvent de partenaires - ce qui fait bonheur de certains échangistes - et travaillent avec d'autres judokas de tout gabarit, mais en compétitions, ils sont répartis par catégories d'âge et de poids.
Les judokas cherchant souvent à passer dans une catégorie inférieure sont souvent au régime quelques jours ou semaines avant la compétition, un régime qui n'a rien à voir avec weight watchers ou autre diététique mais un régime propre à ce sport, toujours au dernier moment, avec un phase de séchage intense et une reprise de poids tout aussi rapide et conséquente, au maximum 30 secondes après la pesée.
Le judoka avant sa compétition aura la fâcheuse tendance à se promener partout avec sa balance pour se peser 300 fois par jour, avant et après chaque bouchée ingurgitée, et a passer aux yeux des ses amis pour un anorexique-boulimique, et à la douane de l'aéroport (la balance étant dans le bagage à main, pour être sur de ne pas la perdre) pour un trafiquant de drogue très inspiré. Suite a son expérience du régime, il saura dire avec précision combien pèse une tranche de jambon, une barre de céréale ou une galette de riz, et quel poids il fait lui-même aux 100g près, ce qui ne l’empêche pas de re-monter sur la balance pour confirmer. La technique de sudation la plus utilisée pour perdre les fameux kg avant la pesée consiste à courir avec 15 couches d'habits, bonnets, gants, ceci même en plein été, au risque de passer pour un dingue. Encore mieux, le sac poubelle avec un trou pour la tête et le bras à même la peau sous les 15 couches permet de transpirer encore plus rapidement et abondamment.
Le judoka au régime étant généralement de très très mauvaise humeur, comme au zoo, il faut éviter de lui lancer des cacahouètes ou de passer devant lui avec quelque chose de trop appétissant, au risque de prendre un ura nage sur goudron. Le judoka européen étant des tendances moins extrême que le japonais, dans un état de tension insoutenable il préférera la vache qui rit plutôt que le hara kiri, surtout s'il a faim.
Le judo, une école de vie
Le judoka pense parfois être un être à part, pense avoir vécu la guerre quand il rentre de stage ou de compétition en mille morceaux et plein de marques, pense avoir vécu la famine en Afrique après un régime, sait ce que c'est que de vomir ses tripes après un footing où il a trop poussé.
Il est parfois incompris de ses amis non-judokas qui le prennent pour un fou ou quand il passe des heures et des heures sur le tatami, à en avoir des crevasses aux orteils et des brulures aux pieds. Encore plus incompris quand il se prépare pendant plusieurs mois, fait régime toute la semaine, fait 8h de voiture pour une compèt, prend un pion et à fini après 2 secondes à peine sur le tapis.
Il a déjà expliqué 10.000 fois à ses amis les règles du judo, mais ceux-ci n'ont toujours pas compris. Ils pensent qu'il parle japonais couramment quand il leur explique ses combats, et quand une fois ils viennent le voir à une compétition, ils disent "ah ouais, c'est violent quand-même!!" - ... comme si le judoka ne leur avait pas dit que tu ne faisais pas de danse et que ses croutes et bleus partout ne viennent pas d'une relation SM
Souvent, le judoka aime bien se moquer d'autres sports soit-disant violent, comme le foot: il rigoles quand il vois les matchs de foot avec des mecs qui tombent et restent 5 min à se tordre de douleur, alors qu'il fais des nage komi (projections) à chaque entrainement. D'ailleurs, quand il va la première fois chez un ostéopathe, que celui-ci lui demande "êtes-vous tombée récemment!?", le judoka réfléchit intensément (gnnnnné!) avant de répondre "non pas récemment" en pensant à la glace et à la neige dehors mais en oubliant qu'il tombe au moins 100x par entraînement.... parce que c'est juste normal ça. Mais bon, en attendant, on ne compte pas le nombre d'orteils cassés ou chevilles foulées chez les judokas en jouant au foot à l'échauffement ou avant le cours...
Certes, le judoka est un animal particulier, mais au combien attachant, qui connaît les valeurs de l' amitié et qui se sacrifie toujours pour une bière après l'entraînement.
Citations
« "Ouch" is not a Judo term. » - Neil Ohlenkamp
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