Ma concierge est une délinquante qui a des hallu !

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Fin de la manif des "tous contre tous pour tous avec et contre tous et plus encore si c'est pas pour tous et pour le bien de...qui d'abord ?"

Dame Le Tapou, regard à la sangria somnole appuyée contre la fenêtre de son appart-logis-conciergerie. C'est dimanche, elle a "fait" la messe réglementaire du jour du Seigneur et Monsieur le maire est remonté chez lui, les fesses rougies et aplaties de tant de labeur si proprement (n'oubliez pas que c'est une ancienne lavandière de Pont-l'Abbé) exécuté ! Comme il y a même eu deux ou trois coups de battoir tombés à côté du but, Monsieur le maire a vécu des plaisirs supplémentaires et inattendus et pense qu'il va adopter une démarche de cow-boy fraîchement descendu de canasson après un trop long périple dans le désert du Nevada (débrouillez-vous pour visualiser tous seuls oh eh !). En prévision de la fin de la séance de "transforme-moi le derche en crêpe s...", il avait aidé dame Le Tapou à confectionner un gigantesque bol de sangria hautement allumé en brûle-gorge. Dame Le Tapou aimait bien se redonner le cœur à l'ouvrage en avalant de larges rasades de cette boisson des enfers.

Donc, là, elle vaguait de l'âme et de l’œil contre la fenêtre cet après-midi-là lorsqu'elle fut tirée en sursaut de sa léthargie par une bruyante cavalcade dans la cour de l'immeuble. Ça gueulait plus fort que lors d'une fin de fest-noz en Bretagne quand des mignons se disputaient des mignonnes à mignonner mais qui, elles, ne voulaient rien savoir tant que le passage devant l'abbé n'avait pas été effectué. Les couquinoutes pourtant, avant chaque bal leur en promettaient tant qu'ils se retrouvaient avec des culottes en bois ! Et l'heure venue : tintin ! garde-toi ça mon mignon et tiens-là dure jusqu'à la cérémonie ! Ah les vaches !!!

Donc, comme ça braillait féroce dans le cour et que ça souquait encore plus violemment contre le portail d'entrée de l'immeuble, dame le Tapou, se rappelant qu'elle avait astiqué les escaliers comme une forcenée à défaut d'astiquer autre chose (Couchés les mauvais esprits pervers ! Non mais oh !) saisit son arme de prédilection et titubfonça vers la cour. Elle rata deux fois la porte de sa loge, se fit une bosse au front à l'endroit du nom du Père, une autre à la lèvre supérieure (je parle de sa bouche bande de crapules !), se retrouva dehors devant cinq gringalets à moitié éborgnés et ensanglantés. Lorsqu'entendant un des freluquets s'écrier "maman !", le sang et l'instinct anciennement maternel de la dame le Tapou ne firent qu'un tour! Proprement ! (n'oubliez pas que c'est une ancienne lavandière). Elle, elle avait toujours sa comprenance françouaisique basique et le môme lui avait pris une peur bleue en voyant surgir cette apparition noire, carrée, gigantesque, soufflant pas les naseaux tel un Darth(k) Vador en fureur. Avant que les garçons, qui, devant elle, étaient tétanisés comme une club de mangoustes devant un serpent leur faisant des obscénités avec sa langue, aient pu réaliser que la chose dans la main de l'apparition n'était qu'un battoir, elle engloba le groupe contre sa large poitrine et leur envapa dans la figure cette question à la sangria: "Koikigna mes mignons? Koika vous peur? Hein?". Comme une chorale, ils crièrent en même temps : "Les CRS veulent nous attraper!". Donc, Dame le Tapou qui bidouillait déjà le frouze en temps de sécheresse comprit: "Les serz (c'est ainsi qu'elle prononçait les sœurs : bonnes sœurs, quand elle était enfant) veulent nous "atarper"". Et comme cette chose-là que son esprit comprenait réveillait chez elle de très mauvais souvenirs d'école de son enfance, elle décida de venger ces enfants qui l'appelaient "maman" de ces bonnes serz qui venaient "atarper" des enfants jusque dans "sa" cour. Elle saisit un bouquet de poignets et ce qui venait avec et balança le tout d'un geste dans le fond de sa loge. Elle releva le bas de ses jupes qu'elle coinça dans la ceinture de son beau tablier blanc (n'oubliez pas que c'est une ancienne lavandière s'il vous plaît) et fonça vers la porte d'entrée de l'immeuble. Le premier CRS qui tambourinait contre la porte se prit une façon de brique dans la tronche qui le projeta au milieu de ses collègues. La surprise et les effets de la sangria jouant à fond, une tornade noire volantée et surmontée d'une tourelle blanche ajourée travailla tant et si bien du battoir que pendant une semaine, la Préfecture de police refit plein de passeports. Des tas de CRS avaient changé de tête ! Dame le Tapou n'aimait décidément pas voir atarper des mignons par des serz. Y a bien des traumatisés par les pigeons !!! Dame Le Tapou a aussi le droit de souffrir !!

Quand il n'y eut plus une seule personne debout devant elle, elle repartit dans sa loge où elle découvrit une grappe de petits êtres agglutinés dans un un coin, riotant étrangement en la regardant avec des yeux zarbitroubles. Elle faillit lever son battoir quand un miaulement venant du coin gloussota : "madame, on vous a préparé une boisson en attendant pour vous remercier de nous avoir sauvés des CRS". Elle leur bretonna "bennoz doué der!" (z'aviez qu'à parler le breton là ! C'est merci !), saisit le mug dont l'épaisseur des parois l'empêchait de voir que des choses flottaient encore dans le liquide servi qu'elle avala d'une traite (qui dit des noirs prend un coup de battoir dans les dents ! Aaattention !).

Pas longtemps après, elle ressentit des choses ! Des êtres en couleurs flamboyantes commencèrent à lui parler avec des mots en forme de flammèches qu'elle essayait d'attraper avec ses mains. Les casseroles de sa cuisinette, devenues toutes fluo faisaient rôtir des têtes de lapins toutes aussi fluo. Elle marchait sans étonnement sur le plafond et confiait des lettres d'amour (non mais parce que tout à coup, elle savait écrire et lire) à des mouches-soucoupes volantes qui devaient aller les livrer à Monsieur le maire. Un groupe de petits chiots attachés dans un coin riaient, se tricotaient les queues (oh ça va oui !?)en l'appelant "maman !". Et quand une habitante de l'immeuble vint lui réclamer les clés de son appartement qu'elle lui avait confiées plus tôt dans l'après-midi, dame Le Tapou vit en elle une girafe à rayures marines et la menaça avec un peigne qu'elle prenait pour un arc. Comme la dame lui demandait pourquoi "m'appelez-vous girafe ?", elle lui présenta son battoir comme un miroir et lui cria: "non mais, et ça, ça a pas êrt vorte goule ?". L'habitante prit peur devant l'attitude chelou de la concierge et fila sans demander son reste. Ce qui par ailleurs lui permit de se faire turlupiner par l'épicier de la rue puisqu'elle ne savait pas où dormir cette nuit-là et qu'il fallait bien s'occuper ! Quand dans la rue, retentit la sirène des ambulanciers, dame Le Tapou entama une danse effrénée en chantant "les peupions, les peupions les peupions! " (un plaisir d'ancienne pyromane) accompagnée par les petits chiots qui bizarrement prenaient de la hauteur sur des pattes à sabots et avaient de toutes petites têtes et jappaient en chleu " Nous sommes de gentils raveurs. Des raveurs z'anonymes qui gobons des tas, des tas et des tas d'acides !" Leurs mots se transformaient en briques et en boules multicolores qui roulaient aux pieds de dame le Tapou qui les ramassait et les rangeait proprement (car même là, n'oubliez pas que c'est une ancienne lavandière) dans les poches de son beau tablier où elles se multipliaient et retombaient en boules de duvets qui faisaient cui-cui avec des sourires. La chose dura longuement avec des tas d'apports d'idées, d'images z'et de sons. La loge n'avait jamais autant résonné de bruits et de choses bizarres. Quand dame Le Tapou vit sa fenêtre revenir à sa forme de fenêtre, elle dit que décidément, le monde en forme de monde normal était plutôt moche et demanda s'il y avait encore "de la boisson". Le tenancier des pastilles qui avait fini de saigner du nez et était toujours bien chéper, fouilla dans des poches, ressortit une poignée de bidulebracs-z'à-tripper qu'il jeta dans le reste de sangria en criant "Shazam!!!". Ils firent tous tchin et la sarabande repartit pour un tour ! Et c'est quand, en pleine nuit, que telle une mère poule hallucinée et ses poussins féroces, ils décidèrent, trouvant la loge désormais trop petite, d'aller "effacer" toutes les vitres de tous les immeubles du quartier qu'au bout de trois rues bien dévastées, ils tombèrent directement dans le fond d'un car de CRS qu'ils avaient pris pour une bouche de grand lézard. Et le lendemain matin, les vendeurs de journaux à la criée braillaient à bouche que veux-tu (je ne veux pas savoir moi ! gardez vos confidences pour vous ! merci): "Scandale dans les beaux quartiers de la Capitale ! Une concierge délinquante trafiquante de drogues dévoie des fils de ministres !".

Le maire, n'écoutant que son désir, fit étouffer l'affaire et réintégra sa battoireuse dans ses pénates. Il obtint gratuitement des tas de fantaisies supplémentaires. Normal ! Dame Le Tapou avait tellement gobé de "taspilles" qu'elle n'était toujours pas encore "redescendue" ! Et le mot "inhibitions", on pouvait toujours s'accrocher désormais pour le lui faire comprendre !

Bon, Je vais au coin ? Ok ! Compris, ça va j'y retourne ! Même pas on peut loler ooooh !

Et puis, m'en fiche! la prochaine fois, elle tombe nez à nez avec le cousin qui l'a attirée pour faire du cousinage à Paris na !

Encore du copyright de moi-même. BATTOIR ! si etc etc...


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