Mythologie basque

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Le Panthéon basque par Alberto Mantegna, au Musée Basque de Bayonne. A droite, Odei et son poney pottok à six pattes ; au centre les Jumeaux dansants de Hendaye Biper Gorria et Ardo Gorria ; en haut, Mari et Sugaar ; et à gauche, Monsieur Etchemendy, tout content d’être sur la photo.

La mythologie basque est l’ensemble des croyances actuelles ou passées des peuples pyrénéens portant un béret basque sur le sommet du crâne. Les populations dites basques ou euskariennes se distinguent par un particularisme génétique dit « bug basque », apparu dans l’ADN humain il y a 20000 ans du côté de Saint-Jean-Pied-de-Port, et qui se signale par l’inversion des hémisphères droit et gauche du cerveau.

Indétectable par l’imagerie à résonance magnétique (IRM), essentiellement à cause du port du béret, le « particularisme basque » se manifeste par le fait que le Basque pense en sens inverse de la normale, pour ne pas dire de travers : il compte sur les vingt doigts de ses mains, estime que la femme est l’égale de l’homme, fait oui de la tête pour signifier non (et vice-versa), hisse sur les territoires espagnol et français une sorte de drapeau anglais pour daltoniens, parvient à digérer le vin d’Irouleguy et compose ses phrases à l’envers.

Comprendre en profondeur la mythologie basque nécessite avant toute chose d’intégrer ces caractéristiques très singulières issues du « bug basque ».

Naissance de la mythologie basque

La mythologie basque a été découverte dans les années 30 du XXème siècle par le bon père José Miguel Barandiarán. Avant lui, personne ne savait qu’elle existait. Quelques chercheurs avaient bien recueilli au siècle précédent une dizaine de contes de bonnes femmes mais, selon Wentworth Webster, « on reconnaît dans les êtres des contes basques le petit peuple de féerie irlandais » ; selon le breton Paul Sébillot « le folk-lore basque trouve ses sources dans la toujours vivace mythologie arthurienne » ; selon le lituanien Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz « nous retrouvons les Laumes lituaniennes dans le folklore basque » ; selon le philologue suisse Hans-Rudolf Züllnerzülberkrüzli : « ça me rappelle les nains de jardin de mon Valais natal ».

L’apport capital de José Miguel Barandiarán

Un exemple du « bug basque » : le Panthéon basque établi par Barandiarán. Mari, mère et épouse de Sugoi/Sugaar, est donc sa propre belle-fille, belle-mère, petite-fille, grand-mère, etc. mais elle est aussi sa tante, sa nièce, sa grand-tante, sa grand-nièce, etc. à travers le mariage avec son beau-fils et petit-cousin Basa Jaun.

C’est pourquoi la surprise fut immense lorsque le père José Miguel Barandiarán parvînt à démontrer, grâce à de nombreux recoupements, l’existence d’une mythologie basque très ancienne dominée par la figure numineuse d’une puissante déesse de la nature, Mari, se déduisant non seulement du « bug basque » au Paléolithique supérieur, mais de la prééminence à l’époque actuelle de la racine *mar- dans les prénoms féminins basques comme Marie, Maria, Mayana, Mayi ou même Madi, dans des toponymes comme Oloron Sainte-Marie (ou, plus subtilement, Saint-Martin-d'Arberoue et Saint-Martin-d'Arrossa) voire dans le nom de la mairesse de Saint-Jean-de-Luz Michèle Alliot-Marie.

L’expédition de 1991 dans la forêt d’Iraty

En 1990, sommé par une cabale scientifique béarnaise d’appuyer ses théories sur des faits concrets, le patriarche de la culture basque, alors âgé de 101 ans mais toujours vigoureux gaillard, prépare une expédition dans la forêt d’Iraty où il espère découvrir les preuves de ses dires. Il constitue une équipe avec le soutien financier de l’Euskal Herriko Unibertsitatea et de la fromagerie Ossau-Iraty. Un premier repérage lui permet de déterminer les meilleures conditions pour pénétrer la forêt depuis Lecumberry. En 1991, l'expédition principale s'élance et parvient à s’enfoncer d’environ 3 kilomètres 500 sous la hêtraie. Hélas, on n’entendra plus jamais parler de ses membres.

Développements ultérieurs de la mythologie basque

Par la suite, plusieurs ethnologues spécialistes de la mythologie basque comme l’américaine Mary-Ann Humbug-Cobblers, l’américaine Mariah Tara Diddle ou encore l’américaine Mareen Frills-Bilgewater, firent de nombreuses et intéressantes trouvailles sur le rôle prépondérant de la femme dans la société basque depuis l’Antiquité à nos jours et contribuèrent à étoffer la généalogie de la déesse Mari et des divinités féminines secondaires de la mythologie euskarienne, en particulier en s’intéressant au rôle prépondérant de la Reine Guenièvre ou de la Dame du Lac.

Mais malheureusement rien n’avait encore permis d’étayer leurs hypothèses… jusqu’aux extraordinaires découvertes sur le terrain, en 2004, de l’ethnologue américaine Mary Margot Trifle-Baloney !

Les découvertes de Mary Margot Trifle-Baloney

Mary Margot Trifle-Baloney, professeur-assistant de littérature médiévale américaine à l’Université de Balderdash dans l’Idaho, reçut en Novembre 2002 une lettre de sa collègue et amie Maria Escobar Diaz Temor de la Cruz y Barandiarán, professeur d’euskara à l’Université du Pays basque de Bilbao et petite-nièce du fameux anthropologue, lui faisant part de nouvelles inédites…

Un chercheur de champignons dans la forêt d’Iraty avait découvert quelques vestiges de l’expédition de 1991, en particulier le béret de son grand-oncle. Cette trouvaille fut à l’origine de la nouvelle expédition Trifle-Baloney de 2004 (l’expédition projetée en 2003 ayant due être reportée d’un an à cause d’une turista aiguë qu’avait contracté l’exploratrice pour avoir consommé des piments d’Espelette).

L’expédition Trifle-Baloney de Juin 2004

Pour le reste de cet exposé, nous nous fonderons essentiellement sur des extraits du carnet de voyage de Mary Margot Trifle-Baloney, publié en Juin 2006 aux presses de l’Université du Pays basque sous le titre Nuvoko mondeak Idahoko citoieneak euskaldunaborijeneko revelazionak, Anbotoko Zuriak Diviniteko Grandeak[1], traduit lors de l’édition française en La Grande Déesse Blanche d’Anboto, révélations des Aborigènes Basques au citoyen de l’Idaho pour un monde nouveau.

L’expédition démarre dans une ambiance d’enthousiasme et d’acclimatation au « bug basque ». Dès les débuts, Mary Margot Trifle-Baloney semble déjà pressentir avec une intuition toute féminine les révélations importantes que lui réserve son équipée :

« Au printemps 2004, enfin libérée de mes obligations professorales, je décidai de consacrer toutes mes forces à mon expédition dans cette mystérieuse forêt d’Iraty, source de tant de secrets que le père Barandiarán avait peut-être déjà découverts. N’était-ce pas l’inspiration de Mari, la Grande Déesse Blanche d’Anboto, que je ressentais là et qui me poussait à sortir des sentiers battus pour m’aventurer dans cet inconnu périlleux qui allait bouleverser ma vie ? Je songeais parfois avec une affreuse inquiétude au sinistre bouc noir des sorcières basques que décrivait le cruel inquisiteur De Lancre dans son Tableau de l’Inconstance des Démons. Qu’allais-je rencontrer dans ma quête ? Etais-je bien sûre de ce que je faisais ? »

Une retraite mystique à l’hôtel Loustau, près de la gare

Vous aussi, apprenez facilement le basque pour les nuls grâce à l’ouvrage Apprendre le basque pour les Nuls.

A peine arrivée à Bayonne, Mary Margot est de nouveau victime d’une violente turista pour ne pas avoir su traduire la carte du restaurant ni détecter la présence de piments d’Espelette dans la pipérade. C’est l’occasion pour elle d’une illumination quasi-mystique :

« Mon ventre me fait atrocement souffrir, d’autant que mon inflammation s’est doublée d’une cystite. Vais-je devoir abandonner ? Non, je ne peux renoncer si près du but ! Tout cela semble un rite de passage voulu par Mari d’Anboto, pour me libérer de mes fautes et de mes impuretés et être digne de l’approcher, elle la Grande Déesse Mère. »

Durant sa « retraite mystique forcée » à l’hôtel Loustau, qu’elle consacrera à la méditation et au nettoyage de ses sous-vêtements, Mary Margot comprend peu à peu que son expédition est un « parcours initiatique » qu’elle devra accomplir seule. Elle prend congé de Maria Escobar – malgré les doutes que celle-ci peut émettre sur les talents linguistiques de Mary Margot – et décide de passer sa semaine de convalescence à apprendre le basque.

« Finalement, la langue basque n’est pas si compliquée que me l’assurait Maria Escobar. Il suffit d’ajouter des –ko et des –ak à la fin des mots et de mettre la phrase à l’envers. Parfois c’est le mot entier qu’il faut intervertir, comme pour : basque qui donne eusqab, puis euskal. Il y a quelques exceptions à connaître absolument, comme piment d’Espelette qui se dit Ezpeletako biper gorria. J’éprouve quelque fierté à me dire qu’aujourd’hui : euskaleko parlerak saisko jeak[2] ! Peut-être faut-il voir là un petit coup de pouce de ma chère Mari ? »

A la recherche de la Déesse Perdue

Finalement, partie de Bayonne le 11 juin 2004, grâce à l’aide de son manuel « Apprendre le basque en dix leçons » l’ethnologue américaine parvient à rejoindre Lecumberry le 21[3]. Les aborigènes basques donnent une fête en l’honneur de l’arrivée de l’exploratrice.

Les mystères de Lecumberry

Aborigènes basques lors d’un rite de propitiation à la Déesse Mari.

« Les natifs font tournoyer des pierres énormes sur leurs épaules nues. Ceux qui portent des coiffes de plumes vivement colorées effectuent des bonds sauvages au son des tambourins propitiatoires. Dans ces contrées reculées, situées à dix jours de route de toute civilisation, vivent des hommes sains et équilibrés dont la musculature puissante et souple, parfaitement adaptée à leur mode de vie en accord avec la nature, évoque celle des grands félins des Pyrénées. Tels sont les aborigènes basques au pied des montagnes sacrées d’Iraty, le jour de l’équinoxe d’été. »

La malédiction d’Akerbeltza

Célébration mystique de l’Irulegiko ardoa à Lecumberry (ou Mendive ? ou Larrau ?).
Apparitions d’esprits Oiseaux-tonnerre lors de la cérémonie rituelle.

Toutefois, malgré sa remarquable connaissance du Basque, Mary Margot ne parvient pas à se renseigner auprès des aborigènes sur le destin de la précédente expédition (« ezpedizionako prezedentoak ») ni sur la déesse Mari. Son intuition féminine lui souffle que quelque chose d’important se prépare :

« On m’offre à plusieurs reprises l’Irulegiko ardoa, un jus de raisin aux vertus thérapeutiques. Les jeunes aborigènes me font partager leurs longues cigarettes roulées de tabac rituel. Peu à peu la nuit tombe. Les mélopées extatiques et le tam-tam incessant des tambourins me plongent dans une transe primitive. La tête me tourne. Je sens la foule frénétique me porter vers un grand feu de joie devant lequel se tortillent des silhouettes obscènes. Et si les faits rapportés fidèlement par De Lancre se perpétuaient encore de nos jours ?

Ma vue se trouble, mes jambes se dérobent sous moi. Soudain, je Le vois ! Horreur, Ses yeux jaunes flamboyants me fixent de leur prunelle horizontale. C’est Lui, c’est Akerbeltza, le Bouc Noir des sabbats ! Je me débats, j’essaie d’échapper aux mains viriles et rugueuses qui m’entraînent vers le bûcher sacrificiel. Déesse Mari, aidez-moi ! »

Basa Jaun, le Seigneur des Sylves Obscures

Par chance, Mary Margot est sauvée d’une mort atroce par le Basa Jaun, l’Homme Sauvage :

« Sa stature énorme, sa carrure et sa pilosité d’ours des Pyrénées, son front bas, obtus, fermé par des sourcils épais et bestiaux rappelaient les gorilles des jungles amazoniennes. Je me sentais en sécurité contre son torse musculeux et velu. Oui, c’était Basa Jaun, le Seigneur des Sylves Profondes, le médiateur magique entre le peuple basque et la Grande Déesse Mari de la forêt d’Iraty. Dans ses bras puissants, Basa Jaun me porta vers ma tente… »

Le lendemain, l’ethnologue se réveille saine et sauve dans sa tente canadienne. L’esprit plus serein, elle parvient à établir un rapport d’ordre structural entre la boisson « ardo beltza » et Akerbeltza : « Ardo beltza, la boisson rouge du dieu Irouleguy, symbolise le sang du bouc émissaire que l’on sacrifiait à la Grande Déesse dont le nom, jamais prononcé par les participants aux rites, était tenu secret ».

Plongée au coeur des profondeurs sauvages

La brume envahit la forêt primaire, rendant la progression de l’expédition difficile.

Enfin le 23 juin, après s’être fait indiquer la direction de la forêt par le Basa Jaun qui lui « adresse un clin d’œil complice et de bon augure », Mary Margot Trifle-Baloney prend congé de la population locale. Elle a pris soin d’emporter dans son sac à dos une dizaine de tranches de jambon de Bayonne sous cellophane, trois bouteilles de jus de raisin « Irulegiko ardo beltza » AOC, un tube d’aspirine contre d’étranges maux de tête persistants et deux boîtes de Smecta.

Une brume épaisse envahit les contreforts des collines, un crachin dense et ininterrompu noie les futaies d’Iraty. Mary Margot Trifle-Baloney s’adonne avec l’enthousiasme du débutant aux joies de la navigation à la boussole et du déchiffrage des cartes IGN[4]. C’est le début d’une incroyable aventure humaine où l’ethnologue américaine se retrouve confrontée aux forces de la Nature et découvre la puissance de son instinct de survie.

Into the wild of the emerald forest

Afin d’illustrer cette transition capitale dans l’évolution de l’expédition Trifle-Baloney, nous nous permettrons ici d’emprunter textuellement au chapitre intitulé « Into the wild of the emerald forest » :

« 27 juin : mes cartes trempées ressemblaient à du papier mâché. La boussole était tellement embuée qu’on ne voyait plus la petite aiguille. Ces instruments modernes étaient décidément inutiles dans ce domaine vierge où la nature inviolée a repris ses droits ; aussi ai-je décidé d’abandonner sous une pierre ces objets qui me reliaient encore au monde civilisé. J’écouterai désormais la petite voix de mon instinct. Le mot Iraty ne vient-il pas d’ailleurs du grec erratum ? »

« 28 juin : voilà maintenant cinq jours que j’avance, guidée par ma seule intuition, sous les frondaisons de la forêt immense. Avec l’humidité tropicale, mes tranches de jambon ont pris une drôle de teinte verdâtre peu appétissante mais je ne suis pas là pour faire la fine bouche. C’est à mes pulsions animales de survie de me dicter mes actes, pas à mon mental d’occidentale engoncée dans des habitudes mesquines. »

« 29 juin : je suis malade à en crever. Mon corps rejette par chacun de ses orifices toutes les impuretés de sa vie passée. Et surtout le jambon. »

« 30 juin : je viens de terminer la seconde boîte de Smecta. Les dés sont jetés, comme disait George Washington. »

« 1 juillet : je vomis toujours et j’ai maintenant de la fièvre. Il ne me reste plus qu’une tranche de jambon verte et un quignon de pain moisi. Grande Déesse Mari, ne m’as-tu pas jugée digne de Toi ? »

Initiations aux mystères de la déesse basque

En ces heures de désespoir où l’être humain, isolé de ses congénères, en est réduit à la seule dimension de son existence animale, il est parfois des instants de révélation… C’est ainsi que les indiens Perperpé-Tutchutché dans la forêt primaire de Bouconne, ou les tribus Bouloulou-bantou-bantou du Zimbwana, contraignent l’adolescent à s’éloigner de la hutte protectrice et natale. Rendu aux seuls soins de Dame Nature, il obtient des aperçus profonds sur le sens de la vie et les mystères du monde des esprits

Sauvée par l’instinct primal !

Délicieuse oronge des Césars, à ne pas confondre avec l’Amanite Tue-Mouches. Enfin, je crois...

C’est ce que devait découvrir Mary Margot Trifle-Baloney après avoir englouti la dernière tranche de jambon de Bayonne. Comme elle ne retrouvait toujours pas le chemin de retour vers Lecumberry, son instinct de survie lui désigna dans les sous-bois l’existence de champignons comestibles qui lui permirent de ne pas périr atrocement de faim, comme Scott au pôle Sud, à quelques kilomètres d’une épicerie Petit Casino.

A ce seul fait providentiel elle dut de pouvoir poursuivre son expédition et d’ainsi rapporter au monde ébahi ces révélations transcendantes sur la mythologie euskarienne, révélations qui firent grand bruit à l’époque mais sont maintenant largement admises et divulguées dans tout bon manuel d’ethnographie (basque).

Mais là encore, laissons la parole à l’exploratrice :

« 4 juillet : je me sens bien mieux depuis que j’ai pu me rassasier de la chair crue de ces délicieuses oronges des Césars, que l’on trouve en grande quantité sous ces bois. Mais ma tête me tourne encore et j’ai des éblouissements. Sans doute l’effet de la fièvre. Je m’allonge un instant sur le tapis de feuilles mortes. »

C’est alors que nous entrons dans la partie la plus importante mais aussi la plus extraordinaire du rapport ethnographique de Mary Margot Trifle-Baloney. Nous nous contenterons de résumer sa découverte dans les grandes lignes ; les lecteurs intéressés pourront se reporter pour le détail aux ouvrages en annexe, que nous n’avons déjà que trop cités.

Le récit de José Miguel Barandiarán

Dans l’après midi du 4 Juillet, fête de l’indépendance des Etats-Unis, l’exploratrice est réveillée en sursaut de sa petite sieste : elle se voit entourée d’Amazones menaçantes, armées de lances et de chisteras. Les Amazones, qui comprennent parfaitement le basque parlé par Mary Margot, la conduisent dans une grotte où trône un étrange vieillard. L’ethnologue américaine reconnaît José Miguel Barandiarán ! Elle lui dit être une amie de sa petite-nièce Maria Escobar, ce qui lui sauve la vie.

José Miguel Barandiarán raconte alors comment, lors de son expédition de 1991, il délivra trois enfants basques des griffes des terribles laminak (des êtres mi-homme mi-dinosaure), ce qui lui valut d’être reçu en grand honneur par le Seigneur Ramunxo, le chef des Euskaldunak.

Initié alors aux rites de la mythologie basque, il dut promettre de ne pas ne retourner dans le monde extérieur. Agé maintenant de 118 ans, il est encore gaillard et alerte grâce à l’Irulegiko ardoa, en réalité un élixir de longévité.

José Miguel Barandiarán montre enfin à l’exploratrice d’étranges schémas mêlant des symboles de lauburus, de bérets basques et de piments d’Espelette, ainsi qu’une description détaillée de la recette originelle du poulet basquaise. A la seule vue des piments d’Espelette, l’exploratrice est soudain prise de violentes tranchées et doit s’excuser un instant.

La Cité d’Or de Pirinio-Atlantika

Puis elle est conduite par les Amazones basques à travers un tunnel secret au fond de la forêt d’Iraty. Elle découvre alors Pirinio-Atlantika, la merveilleuse Cité d’Or perdue du peuple euskarien. Le cidre coule à profusion dans les rivières et les gâteaux basques poussent sur les arbres comme des fleurs.

Présentée au Seigneur Ramunxo, elle reconnaît le Basa Jaun ! Elle saisit alors le sens caché du clin d’œil complice qu’il lui avait adressé à son départ de Lecumberry. Il savait qu’ils allaient bientôt se retrouver.

Basa Jaun lui explique que la civilisation oubliée de Pirinio-Atlantika est la matrice de toutes les sociétés humaines, présentes, passées ou futures : lors de la préhistoire, au moment où se produisit le « bug basque », les Euskaldunak entamèrent une longue migration depuis le continent antarctique jusqu’à la forêt sacrée d’Iraty. Ainsi, la Cité d’Or de Pirinio-Atlantika n’est autre que l'Atlantide, l'archétype des civilisations perdues dont il est question dans les mauvaises séries télé du monde entier.

La bataille finale

La déesse Mari, selon la description précise du professeur Trifle-Baloney et les carnets de croquis de Barandiarán.

Mais la Cité d’Or est attaquée par les abominables laminak ! C'est la grande bataille symbolique entre les forces du Bien-Être menées par la déesse Mari et les forces de la Surcharge Pondérale menées par son fils et époux Sugaar, le Dieu-Serpent. Les Amazones basques et leurs frêles lances sont opposées aux légions féroces des laminak et des tartaroak cyclopéens, armés d’énormes jambons de saurien géant.

Alors que Mary Margot, séparée accidentellement de ses amies Amazones, va être livrée aux désirs lascifs d'un homme-dinosaure hideux, Gaxuxa, la compagne de Ramunxo, se sacrifie et la sauve en lui remettant son collier de chorizo magique.

Désormais, la possession de ce collier implique que Mary Margot est devenue prêtresse de la Déesse Blanche d’Iraty. Elle est alors transportée dans un lieu secret, la caverne de la Déesse aux Pieds de Canard. La Dame d’Anboto se révèle à elle et, après lui avoir enseigné les arcanes de la mythologie basque, lui demande de conserver précieusement le secret.

Conséquences fructueuses de l'expédition Trifle-Baloney

Retrouvée quelques jours plus tard dans le bosquet en haut du champ de Mr Manex Ithurbide à Mendive, grâce aux efforts de la brigade de gendarmerie de Saint-Jean-Pied-de-Port alertée par un coup de fil de Maria Escobar, Mary Margot Trifle-Baloney fut transportée aux urgences de l’hôpital de Bayonne dans un état d’épuisement alarmant.

Mais, succès remarquable, l’ethnologue américaine était parvenue au terme de son éprouvante aventure à confirmer les dires de José Miguel Barandiarán et de ses successeurs concernant l’existence de la déesse mère Mari et sa prépondérance au sommet du panthéon ancestral des Basques !

Aujourd’hui, Mary Margot Trifle-Baloney se consacre à de nombreuses activités relatives à son expérience passée dans la forêt d’Iraty, comme le développement à l’Université de Balderdash de l’étude de la mythologie basque selon la méthode universelle de Jacques Lacan, la promotion en Idaho d’un modèle égalitaire des droits de la femme tel qu’appliqué dans la cité de Pirinio-Atlantika, l’enseignement de la langue originelle des Amazones basques, l’importation massive d’Irulegiko ardo beltza... mais aussi et surtout l’éducation du jeune José Miguel, né de son entrevue éphémère avec le sauvage Basa Jaun.

Notes

  1. Le parler basque comporte plusieurs dialectes : il s’agit ici de la langue sacrée des tribus aborigènes secrètes de la forêt d’Iraty.
  2. Mary Margot devait se rendre compte par la suite qu’il faut aussi supprimer les pronoms et les articles.
  3. On ne s’accorde pas trop sur ce point. Certains géographes signalent qu’au vu des photographies il pourrait s’agir plutôt de Mendive ou de Larrau. Claude Lévi-Strauss en particulier ne s’est pas privé de contester certains points du rapport de Mary Margot Trifle-Baloney, ce qui contraignit l’ethnologue américaine à revenir sur certaines de ses affirmations dans la préface de son second ouvrage dédié à la mythologie euskarienne, Nous sommes les sorcières de la montagne basque : « Il m’a paru nécessaire à l’époque, et je le pense encore aujourd’hui, de modifier parfois les noms des personnes et des lieux afin de préserver de l’attention et des atteintes délétères de la civilisation les fragiles traditions et les rites ancestraux de la Dame d’Anboto ».
  4. Elle se rendra compte plus tard qu’elle avait acheté par erreur une carte de la forêt de Fontainebleau.

Sources

  • José Miguel Barandiarán, Dictionnaire illustré de la mythologie basque, Éditions Elkar, 2002, disponible en intégralité sur la Wikipédia.
  • Mary Margot Trifle-Baloney, La Grande Déesse Blanche d’Anboto, révélations des Aborigènes Basques au citoyen de l’Idaho pour un monde nouveau. Presses de l’Université du Pays basque, Bilbao, 2006.
  • Mary Margot Trifle-Baloney, Nous sommes les sorcières de la montagne basque. Éditions France Loisirs pour la traduction française, 2007.
  • Mary-Ann Humbug-Cobblers, Le mythe d’Artus en Iparralde ou Guenièvre enfin libérée, Nevada Press, 1997.
  • Mariah Tara Diddle, La femme basque aujourd’hui, un statut social exceptionnel dans le monde, Private Editions, Fargo, 1985.
  • Mareen Frills-Bilgewater, La Dame du lac d'Harrieta, Nevada Press, 1998.


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