Noble

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« La république est le seul remède aux maux de la monarchie et la monarchie est le seul remède aux maux de la république. »
~ Joseph Joubert à propos des régimes de Louis XVI et de Nicolas Sarkozy
« Je suis un monarchiste, la République n'est pas le régime qu'il faut à la France. »
~ Charles de Gaulle à propos de son pedigree secret
« Le féodalisme n'est, selon moi, qu'un régime potable si c'est moi le Roi. »
~ Sacha Guitry à propos de ce que vient de déclarer Charles de Gaulle
« Je voudrais voir un peu Louis XIV face à un "assuré social"... Il verrait si l'État c'est lui ! »
~ Louis-Ferdinand Céline à propos de la valeur que le peuple a toujours représenté aux yeux de la Noblesse
« Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval. Dans quelle langue dois-je parler au peuple ? »
~ Charles Quint à propos de son savoir sur la masse inculte qu'il domine
« On ne gouverne jamais une nation contre ses habitudes. »
~ Louis XVI à propos de Jean Charest et du fait que les ancêtres des Québécois ont vécu sous 1500 ans de féodalisme

Ah, le Moyen Âge ! Époque des invasions barbares, des grands rois, des croisades, de la Peste Noire et de l'occultisme ! À première vue, on pourrait croire que le Moyen Âge est l'histoire d'un peu plus d'un millénaire d'interaction plus ou moins fraternelle entre les gens de la Plèbe inculte qui participaient à la vie sociale, économique, religieuse et politique de leurs sociétés bêtes. Toutefois, si l'on regarde plus en profondeur, on découvre aussitôt que les réels participants au Moyen Âge sont en fait les Nobles. En effet, on constate que se sont eux qui, de jour en jour, géraient et participaient à la vie sociale, économique, religieuse et politique de leur civilisation pendant qu'une bande de sales gueux à leur service trainaient à leurs pieds.

Histoire

Âge sombre

Un Noble s'étant enrichit en défendant son ghetto des barbares. Sa descendance figurera sûrement dans les prochains tomes des Rois maudits.

À l'origine, les Nobles étaient des gens de la Plèbe, aussi ignorants que le reste de la masse puisque tous les gens intelligents avaient été massacrés par les féroces barbares qui nous avaient débarrassés de ces fainéants de Romains et précipités dans l'Âge sombre. Nous appelons d'ailleurs cette époque l'Âge sombre, par contraste à la période de la Chute de l'Empire romain où les chaumières en flammes dégageaient beaucoup de lumière.

Les premiers seigneurs n'étaient que des paysans avec un QI assez élevé pour soulever une hache et taper sur les envahisseurs plutôt que de s'enfuir, ou pour habiter dans une maison majoritairement construite en pierre de façon et ne pas à avoir à se taper tout le boulot de reconstruire sa chaumière à chaque raid viking. Les premiers seigneurs étaient donc des gens qui, déjà, se démarquaient de l'agriculteur trouillard (et/ou mort) commun soit de par leur courage, ou de par leur dégoût du labeur ardu[1].

Les deux traits cités plus haut resteront très présents dans les faits jusqu'à la fin du Moyen Âge. Au fil des années, ces gros-bras de Nobles ont compris qu'ils pouvaient tirer profit de leurs camarades sales et pouilleux en les forçant à se battre sous leurs ordres et ne pas risquer leur peau et en les obligeant à effectuer toute une panoplie de tâches sans avoir à se salir les mains.

Imposer sa suprématie à la masse...

Une rébellion paysanne. Facile de se mettre à 100 contre 1 ! Ai-je déjà dit que les gueux n'étaient que des trouillards ?

Évidemment, dans les premières tentatives d'imposer ces demandes (on ne peut pas encore parler de droits), on a bien voulu se rebeller contre ces gens bien supérieurs à vous au peuple. Toutefois, on oubliait tout vite fait aux Nobles dès que le premier barbare se pointait. Les paysans étant dépourvus d'armes, de stratagèmes, ou de maisons ininflammables (Ben oui : à part Chuck Norris, personne ne peut faire brûler la pierre !) n'avaient d'autre choix que de se soumettre aux seigneurs sous peine, dans le cas contraire, de se retrouver à l'extérieur des murs du château lors de la prochaine invasion.

Ainsi est née une classe distincte et incontestablement supérieure, qui se démarquera de plus en plus au fil du temps par le fait de leur raffinement progressif et que les gueux et les manants n'avaient rien de mieux à faire que de se reproduire dans leur crasse et rester bêtes sans progresser !

La crasse est un aphrodisiaque puissant, ce qui explique le nombre de pauvres encore aujourd'hui. Les seigneurs désirant augmenter le nombre des serfs sur leur fief avaient pour stratégie de prohiber le bain.

Au fil des années, les seigneurs ont appris quelques trucs pour dominer l'imbécilité populaire. Par exemple, afin de motiver la Plèbe à rester soumise lorsque les barbares se sentaient trop las pour faire un raid dans la région, les Nobles organisaient parfois entre eux ce que l'on appelle des guerres seigneuriales.

Ces guerres fictives internes à un royaume consistent en l'envoi de chaque seigneurie de quelques paysans armés de torches et de lances sans aucun entrainement (ils seront trop bêtes pour causer de réels dommages, mais assez nombreux pour donner la frousse aux paysans peureux) piller et saccager quelques champs, histoire d'attiser la peur entre les paysans et exiger plus de protection de leur seigneur. Pas bête hein ?

Être riche et puissant... et en avoir le droit !

On a aussi instauré ce que l'on nomme les droits seigneuriaux qui, à l'instar des devoirs seigneuriaux, devaient être respectés.

Parmi ces droits on peut trouver, grosso-modo, les suivants :

  • Le droit de prélever de l'argent de toutes parts,
  • Le droit de prélever une surtaxe de toutes parts,
  • Le droit de prélever une taxe militaire de toutes parts pour financer son armée,
  • Le droit de faire payer tout le monde pour l'utilisation de son moulin, de son pont, de son four, de sa forge, de son pressoir, etc,
  • Le droit de réquisitionner le travail de ses serfs pour éviter d'avoir à payer les réparations et la construction de son moulin, de son pont, de son four, de sa forge, de son pressoir, etc,
  • Le droit de prélever une partie du fruit des efforts de tous ceux sur sa seigneurie qui ont déjà payé les taxes, les surtaxes, les taxes militaires et les droits d'utilisation, et de le garder pour soi ou de le revendre pour se faire encore plus d'argent,
  • Le droit de prendre tout l'or et les richesses du butin après une guerre contre les infidèles et les insoumis,
  • Le droit d'emprunter des quantités illimitées d'argent aux Juifs et aux Lombards sans les repayer[2],
  • Le droit de se sentir lésé pour tout et n'importe quoi et de tabasser celui qui en serait responsable sans que ce dernier n'ait le droit de répliquer,
  • Le droit d'avoir une armée et des percepteurs pour tabasser les pauvres et prendre tout leur argent et leurs biens si les taxes, surtaxes et sursurtaxes ne suffisent pas à remplir les coffres.

Bref, les Nobles avaient donc le droit d'être riches à craquer et de profiter de la vie dans un luxe débridé puisque, de toute façon, ce n'est pas les pauvres qui sauraient se servir de tout ce fric : ils n'en ont jamais eu !

S'enrichissant de plus en plus, les Nobles, autrefois des durs à cuire et des dégoûtés du dur labeur, sont donc devenus des paysans aristocrates bien armés et riches.

Charlemagne et le féodalisme

Charlemagne — ou à tout le moins — le personnage fictif et symbolique de Charlemagne a inspiré le déclenchement de la plus géniale des inventions de la Noblesse : le féodalisme. Déjà, nous avons traité du statut embryonaire du féodalisme qui consiste en l'exploitation aisée du serf crédule et ignare. Toutefois, même les seigneurs qui n'avaient pas encore eu le temps de purifier leur sang par l'inceste avaient des relans de stupidité et d'imbécilité dû à leurs gènes encore impropre des fornications de leurs ascendants paysans. Insatisfait de posséder un simple château et ses environs, quelques seigneurs sont parvenus à créer de grandes seigneuries afin d'exploiter non seulement les faibles et malpropres paysans, mais aussi les seigneurs qui avaient hérité de seigneuries de tarés incapables de se remuer et de faire de leur seigneur quelqu'un de riche et puissant.

Avec le féodalisme, survient donc toute une gamme d'Empereurs, de Rois, d'Archi-ducs, etc. qui rendirent l'Histoyre si passionnante de par leurs vices débridés.

Les règles de l'exploitation inconditionnelle étant plus ou moins les mêmes, on a pu établir des droits du suzerain similaires aux droits seigneuriaux, mis à part du fait que l'on se devait de faire plus attention car, ici, on avait affaire à d'autres êtres humains et non à des paysans bêtes et serviles :

  • Le droit d'exiger une redevance de son vassal (Attention : pas trop haute, parce que sinon on pourrait changer d'allégeance. On peut aussi oublier la surtaxe et la taxe militaire, il a une armée, le vassal),
  • Le droit de prendre presque tout l'or et les richesses du butin de guerre (encore une fois pas trop parce sinon vous serez vite sans vassaux),
  • Le droit d'avoir une armée et des percepteurs pour tabasser les vassaux et prendre (presque) tout leur argent et leurs biens si les redevances ne suffisent pas à remplir les coffres,
  • Le droit de se sentir lésé pour tout et n'importe quoi et de tabasser celui qui en serait responsable. Mais attention ! Ici le tabassé a le droit de répliquer !

On notera, que l'on demande tout de même beaucoup d'argent mais, ici, on traite avec des humains, alors on doit s'assurer de leur confort et du respect de leurs besoins essentiels (orgies, caviar, or, etc...).

La rétribution

Voici les règles que vous auriez pu utiliser si vous étiez un seigneur en cas de conflit pour décider si l'offusqué (vous) doit s'effacer ou s'imposer devant l'offusqueur :

  • Vérifier son rang :
    • Si l'offusqueur est de plusieurs rangs sous vous, ce qui devient presque un paysan à vos yeux, vous avez le droit de le tuer en envoyant un champion (on ne se salira pas les mains sur un vavassal (= sous-sous-fifre)). Par le suite, brûlez son château et tapez-vous sa femme et ses servantes. Faites attention de ne pas faire trop de bâtards qui pourraient réclamer un titre plus tard...
    • Si c'est votre suzerain et que vous ne faites que vous plaindre parce que vous n'avez rien de mieux à faire : il en a le droit, alors bouclez-là et penchez-vous un peu plus !
  • Vérifier son ascendance :
    • Si l'offusqueur n'est Noble que depuis une ou deux générations, son sang n'est pas assez pur pour être digne d'un duel. Vous pouvez le tuer sans même envoyer de champion, un homme d'armes suffira.
    • Si l'offusqueur est un bâtard qui a reçu un petit titre de papa-le-Duc ou de tonton-le-Roi, vaut mieux s'effacer pour ne pas se retrouver dans vos propres oubliettes !
      Un chevalier en armure. Motivé par la recherche du Graal ou par la possibilité de se taper une princesse, le chevalier en armure ne reculera devant rien pour accomplir sa quête héroïque.
    • Si l'offusqueur est d'une famille ayant plus de prestige que la vôtre, c'est l'occasion ou jamais de monter en grade ! Si vous tuez le seigneur ou le blessez gravement, vous recevrez une compensation généreuse pouvant aller de pratiquement rien (si l'idiot est fauché, et a décidé de vous léser pour s'enrichir sur votre dos) jusqu'à sa seigneurie, sa fille ET sa femme, tous ses biens et son titre.
  • Vérifier si l'offusqueur ne cumulerait pas des titres dans d'autres royaumes parce que c'est le moment ou jamais de vous faire un vassal qui vous paiera les vacances en Aquitaine ! Faites attention que ce titre ne soit pas le Roi d'Angleterre !
  • Vérifier que l'offusqueur n'est pas un chevalier un armure, car pour une raison quelconque, les duels avec ces héros téméraires se terminent toujours de la mauvaise manière pour celui qui n'est pas le chevalier en armure. Si l'armure de votre offusqueur est tellement polie que vous pouvez voir toutes vos caries sur son heaume quand vous souriez devant lui, cela veut surement dire qu'il se bat pour une cause autre que son enrichissement personnel. Éviter tout conflit avec les chevaliers en armure.
  • Si tout tourne à votre avantage c'est le moment d'entrer en duel car rappelons-nous que les guerres seigneuriales ne peuvent être utilisées que pour attiser la peur chez les paysans craintifs et raffermir votre autorité sur leurs esprits influençables.

Le duel

Le duel consiste en l'affrontement juridique de deux Nobles incapables de régler un différent à l'amiable qui intègre une série de pratiques guerrières inutiles simplement mises en place pour divertir tout ceux qui se sont taper le voyage pour assister à la rétribution.

Enfin ! Pratiquement aveugles en raison de leurs heaumes, un chevalier a fini par toucher l'autre au bout de 3h 41min.
  • Phase I : Les combattants; Si on est suffisamment puissant, on se choisit un champion, un paysan d'élite qui a moyennement appris le maniement des armes, ou idéalement, un chevalier en armure qui croit avoir quelque chose à gagner en se battant pour vous. Cela vous évite de vous tacher vos vêtements de velours. Si on est d'un rang trop bas ou que vous avez la tête enflée d'ego, il va falloir tout se taper soi-même... De façon à accélérer le combat, pour que le vainqueur puisse continuer normalement à s'empiffrer de caviar le plus rapidement possible, chaque combattant est vêtu d'une armure immense de façon à n'avoir aucune mobilité et d'armes tellement dangereuses que le moindre faux-pas termine le combat sur le coup.
  • Phase II : La joute; On met les deux belligérants sur une monture, on leur dit tenter de pointer leurs lances devant eux, puisqu'ils ne voient rien à cause de leur casque de toute façon. C'est plus pour le plaisir de voir deux crétins aveuglés s'empaler que quoique ce soit d'autre. Il s'agit ici surtout de crier d'avoir l'air de savoir ce que l'on fait; après tout, on a une image à conserver.
  • Phase III : Le combat à l'épée; Lorsque l'un des deux guerriers finit par pousser son adversaire du haut de sa selle, commence donc le traditionnelle combat au sabre laser, inventé il y a très très longtemps... On préférait parfois les épées traditionnelles pour que le sang puisque gicler sur la foule un peu.
  • Phase IV : Le combat à la dague; si les opposants ont encore assez de membres après un certain temps, on leur donne de petits couteaux parfaitement inutiles puisque chacun a une armure immense. On attendait que l'un d'eux croule sous le poids de son armure.
  • Phase V : le combat au bazooka; un ajout moderne aux duels médiévaux. Tellement plus amusant lorsque des petits morceaux de chair sanguinolente éclaboussent les spectateurs. Avec les armures en métal, la chair cuit beaucoup mieux : comme si elle était emballée de papier d'aluminium !

An Mil-1789

Cette période consiste en le florissement de la Noblesse. L'Âge d'or, quoi. Sous l'exemption morale des prêtres et des papes qui baisaient par-ci par-là des vierges et qui habitaient dans des cathédrales dorées de marbre et d'ébène (payées en grande partie par les Nobles désireux d'êtres absolus de tous leurs très nombreux péchés), les Nobles ont pu agir comme bon leur semblait.

Les croisades sont l'un des épisodes de l'Histoire faisant preuve de tout le génie des ces êtres surhumains que sont les Seigneurs. En effet, l'idée d'aller combattre le Saladin, premier membre du Hamas, en Terre Sainte était le meilleur moyen de rallier les masses crédules sous le blason du Roi. Quoi de mieux que la peur de combattre des gens identiques à vous lorsqu'on se croit tout puissant sous la protection d'une dieu qui se fout de vous ?[3]

Notes

  1. Le labeur ardu est concept "noble" dont l'idée "d'intensité" variait selon la période.
  2. La belle époque ! J'aurais bien besoin d'un crédit illimité moi aussi ! Je revendique le trône de France ! Regardez mon sang, il est bleu !
  3. Tout comme les gueux européens, les arabes vivent dans la poussière, sont barbus et vénèrent un Dieu qui promet plein de choses qu'il ne donnera jamais parce qu'il transcenderait tous.


Guillotine2.png  Portayl de l'Histoyre



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