Film de chevalerie

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Scène typique d'un film de chevalerie.

Ils sont nés en même temps que le cinématographe des frères Lumières, on en a recensé 956 320 à ce jour, et ce n'est pas fini. Qu'ils soient muets, parlants, dansants, en noir et blanc, en couleur, en cinémascopes, en cinérama ou en images de synthèses, leur scénario est immuables ; je parle des "Films de Chevaleries".

Citations

« Wouaahahhh ! Vous...vousss.... Fraaaahou ! Arghhhh ! Rouaarffff ! »
~ Le félon, parlant à la princesse.


« Par le Saint Grââl ! Que personne ne bouge ! On m'a volé ma panoplie Suisse ! »
~ Le roi, à propos du vol d'un de ses objets irremplaçable.


« Ah-Ah !! »
~ Le héros, qui par ce cri provoque un irrésistible sentiment de surprise chez n'importe quel ennemi proche d'une tenture, ou d'un arbre, ou d'un rocher.


« Je t'avais dit de te magner ! »
~ Les sbires, embrochés par le héros, ayant échoués à emmener la princesse.


« Bonk ! »
~ Le héros, voulant embrasser la belle, mais qui a oublié d'enlever son casque.

Histoire

L'histoire se situe généralement au temps des chevaliers de la table ronde ( vous savez Arthur, non pas le présentateur, le roi... ), ou Moyen-Âge et dans un château fortifié high-tech.

Les personnages

Pas un chevalier, mais on n'est pas loin.

Le héros

C'est le héros, immortel et courageux, Chuck Norris est son modèle.

Le Roi

Le roi du royaume. Il est vieux, sénile et se laisse berner par n'importe qui.

La fille du roi

La fille du roi, ou princesse, est la fille du roi. Elle est très belle et attire l'attention du héros et du...

Capitaine de la garde royale

Appelé aussi chambellan, Grand chambellan, Grand vizir, Maître des cérémonies, Premier Garde du corps, Premier Ministre, Conseiller... C'est le méchant, ou traitre, fourbe, félon, de l'histoire. Il fait le plus souvent partie de l'Axe du Mal.

Le déroulement du scénario

L'introduction

Le Grand chambellan ( ou Grand vizir, ou Premier ministre... ) tombe violemment amoureux de la princesse. Il le lui fait savoir en ces termes précis : Wouaahouh ! Vous...vous... ! Rouaaffff !. Mais le cœur de la belle n'est pas à prendre. Toutefois, le traître ne perd pas espoir et à défaut de réussir avec la fille, il va essayer avec le père, le roi du royaume. Cet acte de fourberie ne réussit pas plus que l'action avant-dernièrement citée. Autre aspect subtil des films de chevalerie et des rapports psychologiques entre les personnages, le héros et la princesse s'aiment en silence... En silence, car leur union est impossible, le héros étant de nature trop modeste. Pendant ce temps, le Grand garde (ou Premier vizir... à moins que ce soit l'inverse) crève de jalousie devant cet état de fait.

En bon lâche, fourbe et félon qu'il est, il emploie les moyens les plus subtils pour abaisser le héros dans l'estime du roi. Par exemple, un vol de la panoplie Suisse du roi. Puis le félon, en bon chambellan, va répandre la nouvelle que c'est le héros qui a volé le roi. Ceci arrive aux oreilles du roi, qui exile le héros innocent dans une lointaine contrée où il devra combattre les Sarrasins (ou Mamelouks, ça dépend qui s'est exterminé en premier) pour se racheter. Bien entendu, l'auteur du vol n'est autre que le Grand chambellan (ou Grand vizir, Maître des cérémonies, Premier Garde du corps...)

C'est là que se termine l'introduction.

La suite du scénario

Le héros part dans de lointaines contrées pour accomplir son devoir. Mais sur la route, il apprend par hasard que les Sarrasins (qui ont eu raison des Mamelouks) se dirigeaient vers le château d'où il venait de partir. Le héros se dit que sa place était auprès du château d'où il a été banni, et puis que si les Sarrasins étaient dans la région, ce n'était pas la peine de partir dans une si lointaine contrée. Comprenant qu'il s'est quand même bien gouré et que s'il avait sû il aurait pas fait 300 bornes à dos de canasson pour rien, son sang ne fait qu'un tour et il reprend sa route vers le château.

Pendant ce temps, la nouvelle arrive au château : l'arrivée des Sarrasins est imminente ! On s'affaire pour le combat. Profitant du désordre qui règne au château, le Grand chambellan (ou Grand vizir ou tout ce que vous voudrez...) fait enlever la princesse par de vilains mercenaires (ou sbires) à sa solde. Ces individus sont généralement repoussants, sales, et/ou poilus ce qui pourrait expliquer leur rejet de la part de la gente féminine, et de fait leur comportement relativement déplacé quant à la fille du roi. Mais le héros qui arrive à ce moment-là voit toute la scène. Son sang ne fait qu'un tour (ça fait deux tours en tout).

Et ainsi arrive la scène tant attendue...

Le Combat (ou Duel)

Les différentes phases de la scène du duel ont été fixées une fois pour toute selon un règlement très strict, déposé à la société des auteurs, et duquel il est interdit de s'écarter. Ce règlement comporte XII articles.

  • Article I : Le duel commence classiquement et en douceur.
  • Article II : Le héros désarme le méchant, mais lui rend loyalement son arme.
  • Article III : Pour corser l'intêret, les duellistes combattent dans des positions périllieuse, tels un film Matrix du Moyen-Âge.
  • Article IV : Le méchant ne recule devant aucune bassesse pour détourner l'attention du héros (Par exemple : - Vous avez vu là haut ? - Où ça ?)

Notons que les sbires sont en train d'enlever la princesse pendant ce temps.

  • Article V : À un moment donné, l'épée du méchant doit obligatoirement se planter dans une porte en bois (de préférence).
  • Article VI : Le héros est toujours blessé au cours du combat.
  • Article VII : À son tour, le méchant désarme le héros, mais...
  • Article VII bis : ... il ne la rend pas lui ! (Quel vilain !) ... Parce qu'il est lâche, fourbe et félon, heureusement...
  • Article VII ter : ... le héros trouve autre part une arme providentielle (Et toujours une belle arme, ressemblant étrangement à celle qu'il avait quelques instant plus tôt).

Mais les sbires s'éloignent rapidement, emportant la princesse ! Le suspense est à son comble.

  • Article VIII : À un moment donné doit obligatoirement intervenir le corps à corps.
  • Article IX : Pour détendre le spectateur, ces scènes pénibles doivent être parsemées de gags désopilants, tel que le coupage de nez ou de ceinture de pantalons (hahaha vraiment désopilant !)
  • Article X : Les duellistes doivent obligatoirement se battre à un moment en montant un escalier.

Les sbires emportant la princesse ont presque gagné un couloir secret (Après avoir pris une bière à la taverne) ! Le suspense est à son comble !

  • Article XI : Le combat doit obligatoirement se terminer en haut du plus haut donjon, par la victoire du héros.
  • Article XII : Après quoi, le méchant doit toujours tomber du haut du donjon en faisant bien attention que le spectateur ne s'aperçoive pas que c'est un mannequin.

Ceci marque la fin du duel, il est maintenant temps de reprendre...

La suite du scénario et la fin

Le héros doit maintenant délivrer la belle que les sbires ont emportée, si l'on se souvient bien, son sang ne fait qu'un tour (il en a déjà fait deux, de tours...) Le héros délivre la belle après un autre combat dont nous vous ferons grâce (Merci mon Dieu, merci !).

Mais soudain, v'là-t-y pas qu'arrivent ceux qu'on avait complètement, mais alors complètement oubliés, j'ai nommé : les Sarrasins ! (Horreur !) La princesse veut remercier le héros en lui donnant un baiser, mais ce dernier répond : "Tout à l'heure, tout à l'heure !" puis "J'vais m'les faire !" Ici se place le clou du film, le héros va défaire à lui seul toute l'armée des Sarrasins. Il va les chasser avec par exemple, un cri terrifiant : ...bouh... Les Sarrasins poussent des cris en s'en allant sans demander leur reste : Inch Allah ! Trabadja la Mouquère ! Salamalech ! Abd El Kader ! Smalah ! Swein Hunt ! Pas Kapout ! Rahat Loukoum ! Police !

Puis vient la scène du baiser. Le héros n'a à penser qu'à une seule chose : ...Enlever son casque avant d'embrasser la belle, sinon cette dernière risque d'avoir mal... Le roi révise ensuite son jugement et accorde au héros la main de sa fille, la charge de Grand Chambellan, de député de Nancy, d'officier de bouche du gouverneur de l'Artois et du Roussillon, avec la sécurité sociale, les congés payés et le treizième mois (car tel est son désir).

Et ainsi se finit le film de chevalerie, sur une image avec le héros et la princesse.


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