Pâquerette
Deux acceptions sont communément admises pour désigner ce qu’est une pâquerette :
- Soit il s’agit d’une fête païenne de petite envergure dont le principe consiste à planquer dans le jardin, encore humidifié par la rosée printanière, de Mamie quelques sucreries, ridicules représentations chocolatées de lapins, cloches, œufs ou autres objets insignifiants et nuisibles à la santé mentale et dentaire de tout un chacun. Ceci afin d’inciter la misérable progéniture des beaux-frères à fuguer ou à tester les joies de l'aquaplaning et ainsi contribuer à l’équilibre financier du péquenot moyen au moment des fêtes de Noël.
- Soit ce terme désigne une variété d’ignobles végétaux dont la vulgarité n’a d’égale que la fadeur gustative mais qui se démarque notablement des autres espèces florales par l’intensité de leur vie sexuelle dont voici une analyse in extenso.
Vie sexuelle des pâquerettes
Introductionnement
De tous temps, l'horticulture a toujours été considérée comme un sujet d'étude passionnant par les psychanalystes végétaliens et les tourneurs-fraiseurs sur machine-outil. Mais ce sont les sexologues qui ont fourni les plus brillantes conclusions quant à la libido exacerbée de la flore mondiale.
Il est une plante en particulier dont la richesse et la diversité kamasutresque ne cesse d'ébahir la communauté scientifique (ainsi que la communauté de la porn valley en Californie, pour d'autres motifs, vaguement cinématographiques paraît-il); il s'agit de la pâquerette.
Egalement dénommée Bellis perennis, pour des raisons obscures sur lesquelles les plus petits historiens chauves s'interrogent encore, cette fleur a une telle activité sexuelle qu'on la compare souvent aux castors lapons. D'où l'expression populaire (d'origine biblique) si connue : "forniquer comme une pâquerette".
Arrêtons-nous d'ailleurs quelques instants sur cette locution :
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Voilà, cela devrait suffire.
Reprenons: le résultat de ces galipettes florales sans commune mesure avec celles des amas de roche volcanique autrichiens (en effet il n'y a pas de volcans en Autriche, donc la comparaison n'a pas lieu d'être) se traduit par un accroissement démographique exponentiel, notamment dans les régions d'Océanie où le climat favorable et l'odeur enivrante de la papaye provoquent irrésistiblement soit une érection, soit la nausée, quand ce n'est pas les deux simultanément ce qui réjouit les vendeurs de savons hypoallergéniques, y en a partout, c'est dégueulasse !
Ceci nous amène (en bateau parce qu'en train ce n’est pas évident) en Papouasie, contrée fertile et bleue.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
Grâce à l'acharnement légendaire des écologistes autochtones, c'est dans la plus profonde quiétude que les pâquerettes batifolent. Le spectacle de ces ébats est ravissant quoiqu'un peu lassant, car après 18 heures de préliminaires le mâle n'a toujours pas dégrafé le soutien-gorge de la femelle.
On a longtemps prétendu que les débordements affectifs de la Bellis bernardii (appellation d'origine contrôlée de la pâquerette locale, provenant de l'admiration du découvreur de cette variété pour son beau-frère Bernard, qui lui non plus ne chômait pas du slip) avaient des vertus aphrodisiaques.
Ce n'est pas faux, mais gardons à l'esprit que c'est une décoction de fleurs papoues qui a inspiré à Evariste Gallois son célèbre théorème mathématique sur les ensembles de nombres complexes et invariants qui fait encore trembler nombre d'étudiants dans les universités.
Aussi permettez-moi de douter de ces soi-disantes vertus, non mais ! Hein ! Bon ! Je vous en prie !
De la stratégie sensuellement exacerbée des astéracées
La fraîcheur et l'innocence des moyens mis en œuvre par les représentants masculins des astéracées pour séduire leurs congénères du sexe opposé ne doivent pas faire oublier aux observateurs privilégiés de ce spectacle euphorisant la finalité réelle de ces manœuvres. Pas plus qu'ils ne doivent oublier de changer régulièrement la pile à mercure de leur montre-bracelet sous peine d'être encore en retard au boulot demain matin. Et là, le boss aura une bonne raison de pousser une gueulante, car franchement si maintenant même les végétaux contribuent à faire grimper le taux d'absentéisme dans l'entreprise, où va le monde ma petite dame ?
S'il veut espérer séduire la femelle de son choix, le mâle doit mettre en valeur ses attributs virils avant de les exhiber, fièrement moulés dans leur string en croûte de gnou dont la texture alvéolée confère au misérable cloporte un érotisme digne de la moins vascularisée des verrues plantaires. Bref, c'est très fashion comme on dit de nos jours.
Pour ce faire ("séduire" je le rappelle, suivez un peu que diable ! Ou prenez des notes) il (le mâle, qu'est-ce que je viens de dire ?) a à sa disposition toute une palette de stratagèmes que nous allons détailler maintenant :
- Dans un premier temps il suivra un régime alimentaire très strict à base de lait de palmier fermenté, de pizzas au fruit confit (au singulier, j'insiste. Non, il n'y a pas de fautes d'orthographe ici, il n'y a bien qu'un seul fruit confit par pizza, une cerise généralement) et de cigarettes de contrebande importées directement d'Ouzbékistan.
- Ensuite, c'est avec une infinie délicatesse qu'il tentera de se débroussailler les aisselles. Les mâles sont très douillets, ça fait très mal et ils rechignent souvent à accomplir cette étape du rituel mais quand on veut on peut...
C'est pourquoi la méthode dépilatoire traditionnellement utilisée est celle du lance-flamme, ça pique un peu mais c’est rapide et efficace.
- Les survivants peuvent désormais entamer la danse hypnotique d'approche.
Cette chorégraphie sophistiquée a de nos jours perdu beaucoup de son charme, ce n'est rien d'autre que le moonwalk de sieur Michael Jackson, président-fondateur à vie du P.E.D.O.F.I.L (Partenariat des Emasculés Dansants Ombrageux et Fiers de leur Imbécillité Lubrique).
- Au terme des 90 jours de cette parade flamboyante, c'est à bout de force que les mâles osent faire un clin d'œil à leur future promise. La femelle, elle, cette feignasse, se sera contentée de mettre un peu de rouge à lèvres et de minauder éhontément. Le mâle excédé stoppera ses efforts ridicules et assommera sa proie à l'aide d'une massue hydraulique pour en abuser dans un coin sombre et sordide, faudrait voir à pas déconner non plus.
Inspirez ! Expirez ! Poussez !
L'accouplement porte ses fruits de manière systématique. Il n'y a pas de moyens de contraception en vigueur. On a bien essayé avec de l'eau de Javel, sans succès probants.
La période de gestation chez la femelle pâquerette dure un temps très court, de l’ordre de 15 à 20 minutes.
La détresse psychologique dans laquelle cela la plonge est insondable ; ne pas pouvoir passer devant tout le monde à la caisse du supermarché ou ne pas se voir céder une place assise dans l’autobus sont des joies qu’elle regrette amèrement de ne pouvoir jamais connaître.
Il arrive que ces menus plaisirs ratés constituent l’origine de graves dépressions nerveuses souvent mal évaluées par le corps médical qui se borne à ne prescrire que des traitements homéopathiques afin de soulager la douleur morale de ces fleurs. Lesquelles finissent par s’auto-ingérer en désespoir de cause, également pour de prétendues raisons de civisme, pensant contribuer ainsi à la résorption du trou de la sécurité sociale.
De plus, la saison des amours étant planifiée par décret préfectoral, elles tombent toutes enceintes au même moment, ce qui entraîne quelques négligences de la part des médecins débordés, mais vous êtes marrants il faut les comprendre aussi, les pauvres !
La femelle prend un volume considérable durant cette période. Elle grossit énormément des épaules et présente désormais un physique de camionneur bulgare qui pousse irrémédiablement les mâles apeurés à prendre la fuite au bistrot du coin ou dans la galerie marchande d’Auchan (en Papouasie, ce sont les mâles qui passent un temps fou dans les magasins, ils adorent le shopping : Oh ! Tu as vu ce ravissant petit ensemble ? Je me demande s’ils l’ont en fuschia).
Bref, je ne vous raconte pas le bordel que c’est après l’accouplement.
Non, n’insistez pas !
Arrivées à la clinique dans un wagon de transport pour bétail, les femelles sont alignées dans le hall de l’entrée sur des brancards en bambou, prêtes à mettre bas. L’accouchement se pratique en effet à la chaîne (de vélo) dans un but de stimulation. Déjà qu’elles sont nombreuses, si en plus cela doit durer des heures, les toubibs vont finir par se flinguer. On ne plaisante pas avec ça, il y a le petit Gregory qui attend pour soigner son hydrocéphalie, dès qu'on l'aura extirpé de son sac en plastique, petit garnement, qu'il est taquin...
A dire vrai, la péridurale est très peu employée car les sensations de l’accouchement font là-bas l’effet d’un chatouillement assez plaisant. C’est d’ailleurs complètement hilares que les pâquerettes pondent leur progéniture tant désirée (enfin « désirée » faut le dire vite (ça donne quelque chose comme « dzré »), elles n’ont pas vraiment eu le choix, c’est pratique les menottes !).
Sans Titre (pas d'idées)
De couleur rouge, parfaitement rond et aplati sur les côtés avec une fente sur le dessus pour y insérer une paille (c’est un met très prisé des touristes), cet œuf encore chaud ne demande plus qu’à être couvé.
Mais la femelle n’aime pas ça, cela provoque des varices, elle laisse ce soin au mâle, il faut juste attendre que Môssieu ait fini de cuver sa bière ou qu’il ait trouvé sa taille pour le magnifique ensemble susmentionné. Ce qui n’arrive jamais, la fibre parentale est inexistante chez les fleurs et l’article commandé ne sera disponible qu’à l’automne prochain, merci de votre fidélité, veuillez agréer…
En attendant, les œufs sont stockés dans une sorte de four à chaleur tournante, thermostat 8. C’est une coutume locale encore fort mal comprise, il n’est pas rare de voir débarquer des casques bleus pleins de courage et d’indignation devant ce qu’ils croient être un génocide de Babybel.
Finalement orphelins, les bébés pâquerettes sombreront dans l’enfer des stupéfiants dès leur plus jeune âge pour ne s’en remettre qu’à la fin de l’adolescence après une prise de conscience collective provoquée par le visionnage d’un film pornographique qui leur rappellera le but de leur existence.
Ce n’est pas tout de se shooter, leur entrejambe les démange. Le cycle peut recommencer.
Le temps qui nous était imparti est maintenant révolu
Il apparaît clair à présent que ce brillant exposé constitue la preuve irréfutable qu'en cas d'invasion extraterrestre, ce sont les pâquerettes qui morfleront en premier de par leur inextinguible attrait pour toute forme d'intelligence qui se respecte.
Cessez-donc de les effeuiller pour convaincre votre dulcinée de tomber sa jupe, le sort de l'Humanité (le journal satirique, pas vos voisins de palier, ou l'inverse, je ne sais plus) en dépend.
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