Ring de Bruxelles
Si le triangle des Bermudes est mondialement connu et redouté par les voyageurs de tous horizons, encore trop peu se méfient du Ring de Bruxelles lorsqu’il s’agit de s’aventurer aux abords de la co-capitale européenne. Au cours des siècles les phénomènes étranges et inexpliqués se sont pourtant multipliés dans cette zone géographique, allant jusqu’à engendrer chez certains les théories les plus improbables, et à mettre en doute l’existence de Dieu. Souvent raillés par les sceptiques, les partisans de la théorie du Ring ont pourtant les faits qui parlent pour eux, à savoir :
- 27000 disparitions en 44 ans
- environ 264889 témoignages troublants dans lesquels les mots et expressions « bizarre », « bordel », « merde » apparaissent de manière systématique.
Ceux qui sont venus ici dans l’intention de s’en payer une bonne tranche en lisant des blagues et des clichés sur la Belgique peuvent s’en retourner, car il s’agit ici bien plus que d’un phénomène local, et les constatations résumées ci-dessous pourraient ne pas se limiter au pays de Tintin, des frites, de la bière et du chocolat,... une fois.
Description
Le Ring de Bruxelles, aussi naïvement appelé "périphérique de Bruxelles" dans d’autres pays francophones, est un objet de forme pseudo-circulaire encerclant la capitale belge. Si de nombreuses zones de flous subsistent sur sa genèse, on sait qu’il est principalement utilisé à ce jour comme infrastructure routière. C’est du moins la version officielle avancée par Jorg Van de Smekt, porte-parole du gouvernement, ministre des transports, bourgmestre de Plankenzout, échevin de Liège, député européen, fédéral, régional, et président-fondateur du Parti Cumuliste. Version que ne manque pas de critiquer le président de l’association des victimes du Ring, connus sur de nombreux forums de discussion sous le pseudonyme Mulder_732:
« Ainsi le fameux Ring ne serait qu’une vulgaire autoroute qu’emprunteraient innocemment des millions de gens chaque année pour se rendre à leur boulot de merde…, et ben tiens, hahaha… ! Je me gausse ! Une explication aussi débile ne peut signifier qu’une seule chose : on veut nous cacher quelque chose ! Et qui me ramènera Pépette, le parti cumuliste peut être ? »
D'ailleurs
D’ailleurs, les récentes avancées en paleoanthropotechnologie ont permis de reconstituer avec une précision certaine la naissance du Ring, et encore une fois, la publication des résultats d’une campagne de fouilles sans précédents, semble entrer en contradiction avec la version officielle. Ainsi en creusant à l’épicentre exact du Ring, les scientifiques ont découvert avec stupeur un petit objet circulaire, qui pourrait être identifiée par le profane comme une capsule de bière. Mais ce n'est pas l'avis des chercheurs qui, documents et preuves à l'appui, font immédiatement le lien avec la représentation schématique du cercle maudit. Et en analysant quelques poignées de terre prélevées ça et là autour de la mystérieuse capsule – « C’est comme ça qu’on fait des publications sans trop s’emmerder…vous enregistrez pas là, si ? » nous informe le Professeur Louis Vadrouille, directeur des opérations - les archéotechnologues annoncent sans hésitation le verdict :
« Putain c’est vieux ! »
Or on sait maintenant formellement qu’à cette époque les véhicules routiers n’existaient pas.
Et ce n’est pas tout. En creusant aléatoirement méthodiquement autour de l’épicentre, les scientifiques ont été bouleversés en découvrant d’autres capsules, qui se réunissent en cercles concentriques.
« Des capsules comme ça, on en a plein les fouilles ! » ajoute Louis Vadrouille.
A la manière d’un arbre dont on peut déterminer l’âge en comptant les cernes sur sa souche, il serait également possible d’évaluer l’âge exact du Ring. Les conclusions sont en tout cas formelles : le Ring n’a pas été conçu à l’origine par l’homme et sa fonction première n’est pas de véhiculer des Audi A3 et des BMW. D’ailleurs quel aurait été l’intérêt de concevoir un unique point pour le transport routier ?
« Nos ancêtres étaient pas cons ! » conclut le Professeur Vadrouille.
Non
Non, le Ring de Bruxelles a été détourné de sa fonction première, qui reste d’ailleurs un mystère, par l’esprit judicieux de l’homme pour en faire un outil de véhiculation. En cela, le précurseur a sans aucun doute été Albert Vandeputte. Nous sommes en 1954, Albert habite à Sterrebeek, à l’est de Bruxelles. Chaque jour il doit aller travailler à Dilbeek, à l’ouest de Bruxelles. Une seule route existe pour faire le parcours entre ces deux villes, et Albert n’a d’autre choix que de l’emprunter et de passer par le centre de Bruxelles où il se trouve à chaque fois bloqué par des cars de touristes nippons venus photographier le Mannekenpis.
Laurent Ruquier dit : | |
Nippons ni mauvais...Ha Ha! Hou Hou...! |
Accumulant les retards au bureau, ce qui lui vaudra d’ailleurs un licenciement pour motif de "Retards accumulés au bureau", il décide de tenter le diable et d’ouvrir une nouvelle voie en contournant la ville. Bien des années plus tard, il ne pourra toujours pas donner d’explications sur ce qui le guida dans son exploration. Toujours est-il que Albert est rapidement imité par des milliers de travailleurs, qui suivant son exemple, voyagent tantôt du nord au sud, tantôt de l’est à l’ouest, en contournant la ville. A peu près à la même époque, l’homme commence à photographier la Terre depuis l’espace, et c’est avec stupeur que les premiers astronautes, Kiki et Laïka, visualisent la particularité géographique qu’est devenu le Ring. C’est dans cette version actuelle que le Ring est utilisé par la plupart.
Références au Ring de Bruxelles dissimulées dans l'oeuvre de Tolkien
Le lecteur non avertit n’aura sans doute vu jusqu’ici rien d’anormal dans les faits associés au Ring. Et pourtant, on peut se demander ce qui poussa Albert à décrire une courbe quasi parfaite autour de l’épicentre qui sera découvert quelques dizaines d’années plus tard par l’équipe du Professeur Vadrouille. Une autre histoire, peu connue car longtemps cachée par son principal acteur, vient contribuer à la mythologie construite autour du Ring.
En 1915, le jeune caporal JRR Ewing Tolkien, engagé dans la grande guerre de quatre ans, est basé avec sa compagnie en zone bruxelloise. Fort de son esprit aventureux, il profite d’une permission pour aller explorer la sauvage région nord bruxelloise. Guidé par une force mystique qui le pousse à voyager en suivant une trajectoire circulaire, il va vivre une série d’aventures extraordinaires. Nous ne relaterons ici que l’anecdote la plus marrante douloureuse, car elle influencera son œuvre à venir de manière non négligeable. Alors qu’il est déboussolé et prisonnier du cercle maudit, JR décide de prendre le frais dans un étang. Grave erreur, car tandis qu’il fait la planche sans se douter de rien, il ressent soudain en lui une douloureuse présence. La créature de l’étang - que nous nommerons Willy pour préserver son anonymat – probablement en période de rut, a profité de la nonchalance de JR pour satisfaire un besoin bestial. Marqué à vie par son expérience autour du cercle et par la rencontre avec Willy, Tolkien, peut être par rancune, probablement par honte, donnera systématiquement le mauvais rôle aux congénères de Willy, et ne fera jamais mention de la Belgique dans son œuvre culte.
Et alors ?
Et alors ? Quelle est la situation du Ring aujourd’hui ? Franchement vous me décevez parce que je l’ai dit au tout début…c’est une autoroute. Mais quiconque a été amené à emprunter le maudis cercle connaît les règles de survie de base. Par exemple, ne pas emprunter le cercle dans les plages horaires 6h30-10h00 et 15h00-19h00 sous peine d’être figé, ou encore, ne jamais parcourir l’entièreté du cercle au risque d’y être emprisonné à vie.
Ce n’est pas Bart Van Hoegharden qui dira le contraire. Ce modeste touriste néerlandais, alors qu’il tractait fièrement sa caravane vers un camping de la Côte d’Azur, s’est trouvé piégé sur le ring de Bruxelles. Il y est resté 23 jours et 54 heures, parcourant 298 rotations autour de la capitale et détient à ce jour le record homologué du kilométrage sur le cercle. Il ne doit son salut qu’à une collision frontale avec un camion roulant à contresens qui l’éjecta hors du cercle. Mais combien d’autres ne sont jamais réapparus ?
Arrêtons là
Beaucoup d’autres anecdotes pourraient être racontées sur l’objet maudit, mais ce texte contient déjà bien assez de conneries. Il convient néanmoins d’évoquer un enchaînement de tragédies dont le lien avec le Ring de Bruxelles paraît après coup évident. Des tragédies qui, si la communauté scientifique s’était intéressée plus tôt au cercle, auraient pu être évitées. Hélas n’est pas Louis Vadrouille qui veut. Voyez plutôt :
- 602 : Pépin l’Arsouille, souverain mérovingien, est défait par les Huns pour la deuxième fois à l’emplacement exact du centre du ring.
- 1986 : La navette spatiale challenger explose au décollage.
Se basant sur cette logique implacable, on ne peut que trembler en ce début de 21ème siècle. Plus terrifiant encore, des signaux puissants observés par l'équipe de Vadrouille ont permis d'identifier de manière évidente des clones de Ring autour de plusieurs métropoles Belges ainsi que dans la ville teutonne frontalière Aachen. Les simulations numériques ont permis de visualiser l'état final de croissance des divers rings, ce qui permet d'affirmer avec une marge d'erreur infime que la prochaine tragédie surviendra en 2022, lorsque la Belgique se verra attribuer l'organisation des jeux olympiques. C'est du moins la théorie du professeur Vadrouille qui conclut son article par une prémonition évocatrice:
« On n'est pas dans la merde...! »
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