Autoroute
Définition
En France, une autoroute est une chaussées à au moins deux fois deux voies séparées par un terre plein central, qui sert à relier Paris au reste de la France, et, accessoirement, à faire l’inverse en des périodes très délimitées dans le temps : dimanche soir, mois d’été et en février.
Organisation
Quant on jette un coup d’œil, même furtif, à une carte du réseau autoroutier français, une évidence se fait jour : tout part du même endroit, qui s’appelle Paris et qui, pour ceux qui en douteraient encore, est la supermégacapitale de la France. La forme joliment étoilée de ce réseau est tout à fait justifiée aux yeux des Parisiens, c’est-à-dire de tous les français (entendu que oui, La France c’est Paris). De fait, suivant l’audacieux raisonnement des concepteurs (parisiens) du réseau, Paris est la seule ville qui mérite d’accueillir pas moins de 15 autoroutes (A1, A3, A4, A5a et A5b, A6a et A6b, A10, A11, A12, A13, A14, A15, A16, A104, A86), compte tenu qu’elle est en réalité la seule ville de France. (En France, une commune est une ville si elle compte plus de 1,5 millions d’habitants, sinon, c’est un village de province). Quelques autoroutes, épineuses en rebellions, jettent malgré tout le trouble : par exemple, pour aller de Lyon à Bordeaux, nul besoin de transiter par Paris : on passera par le village de St-Etienne, puis, via l’A89, on survolera le hameau de Clermont-Ferrand, avant de longer la ferme dite Limoges, avant d’arriver au bourg de Bordeaux, par ailleurs chef lieu de canton sur le retour. En ce sens, tout est logique.
Reproduction
La pertinence aveuglante de ce réseau en étoile fut telle, qu’elle a été intégralement reprise par le réseau ferré SNCF. Persuadé que l’ancien est une valeur sûre comme dans l’immobilier, la SNCF a construit son réseau de LGV pour TGV selon le même modèle que le réseau autoroutier. Pragmatique comme tout (ne dit-on pas, d’ailleurs, pragmatique comme un cheminot ?)
L’autoroute pratique
En pratique, l’autoroute permet de relier deux points en voiture ou moto, ou camion en un temps rapide, avec confort et sécurité. Le réseau français est à la fois l’un des plus sûrs et les mieux entretenus du monde. Officiellement, la vitesse maximum est de 130 km/h, mais uniquement pour les pauvres. Les riches, en effet, ont décidé à l’unanimité de choisir une vitesse qui leur ressemble plus, plus proche de leurs valeurs, soit 180 à 240 km/h.
L’autoroute française est à péage. Hormis le fait que cela évite de s’y insérer à contre sens, cela permet la création spontanée d’une sorte d’épuration sociale discrète mais efficace : c’est ainsi que nous verrons peu de R5 ou de 306 sur une autoroute française (deux 306 croisées sur l’A11 entre Paris et Angers, un vendredi soir tout de même). Quant aux R5, quiconque en croise sur une autoroute payante française peut participer à un joyeux jeu concours, où, photo à l’appui bien sûr, il peut gagner, non pas de l’argent, mais la reconnaissance indéfectible de l’auteur de cet article. L’autoroute française peut ainsi se schématiser comme suit :
- 20% de camions : il faut bien qu’ils travaillent
- 20% de VRP en Mégane IV, C4 ou 508, identifiable à leur allure décontract’ au volant, une main sur le dessus, une clope dans l’autre, un portable sur le pied gauche, bidouillant leur GPS de la langue, des lunettes de soleil même en pleine nuit et un costard accroché à l’arrière.
- 15% de vacanciers étrangers, victime d’un schisme véritable autant qu’étrange : la moitié roulant à allure réduite, l’autre moitié à allure pressée. Rien dans la norme, mais c’est bien connu ; les étrangers sont différents, donc pas dans la norme. CQFD
- 25% de vacanciers français : catégorie la plus représentée sur autoroute, le vacancier matérialise de sa seule présence l’autoroute. Il est sa raison d’être. En général peu pressé, il sait admirer le paysage et s’émerveiller devant la plaine picarde de l’A29. C’est un homme heureux, fier et léger. Il va.
- 15% de voyageurs occasionnels : qui passent par là parce que ça roule mieux que sur nationale, le reste on s’en fout.
- 2% d’hommes fortunés roulant en rutilantes Ferrari ou Porsche. Vous remarquerez, les concernant, un fait hautement curieux : nous dépassant en roulant deux fois à notre vitesse, voilà que nous les redoublons 40 kms plus loin. C’est que le riche paie les péages avec moult liquidité et non par carte bleue. Du coup, le voilà à attendre dans la file la plus longue. Pour idée, l’on perd en 5 minutes au péage ce que l’on gagne en roulant à 200 km/h. sur 50 bornes…
Vous remarquerez, pour ceux qui comptent, qu’il manque 3% d’usagers. Eh oui. Ah oui,c'est vrai, les 3% d'usagers c'est nous!
Sélections d’autoroutes françaises
- A4 : (Autoroute de l’Est, ou autoroute des Allemands) : Paris-Strasbourg : cette autoroute existerait bel et bien. Selon le Normand se rendant à Munich pour la fête de la bière, elle passerait par des villes aux noms bizarres telles Reims, Metz, Strasbourg. En réalité, l’A4 est une autoroute qui sert à aller de Paris en Allemagne. Sans aucune sortie sur 500 kms lors de sa construction dans les années 1970 (à quoi bon ?), les lobbys politiques ont fait forcing pour la construction de quelques échangeurs. Dans un souci d’aménagement du territoire.
- A5 :autoroute parisianno-lyonnaise, elle vient doubler l’A6. Est si bien faite, qu’il n’y a personne dessus. Selon Jacob Pichard, ingénieur franco-polonais à la retraite, ce serait en réalité une autoroute crypto-concept ; le concept en question est de créer une autoroute vide, et de voir ensuite qui s’en rend compte.
- A7 : attention, ne pas se tromper. On pourrait croire à une autoroute reliant Lyon à Marseille. Faux, elle n’est que le prolongement de l’A6, dont elle n’a pas repris la numération, histoire qu’on ne se rende pas compte qu’elle dessert les intérêts Franciliens. D’autres sources émettent l’hypothèse que l’entreprise fabriquant les panneaux routiers était en rupture de 6. Le 7 paraissait s’imposer de soi et fut retenu. Truc mnémotechnique.
- A11 : Paris-Nantes : entre l’Ile de France et Le Mans, on notera 5 échangeurs (sur 160 kms donc). On voit effectivement le volontarisme d’aménagement du territoire des décideurs soucieux de démocratiser l’autoroute. Si par malheur vous oubliez de sortir 5 La Ferté-Bernard, il vous faudra alors continuer sur 40 kms en direction du Mans, avant de quitter l' A11, de prendre l'A28 sur 5 kms, avant de faire demi-tour, de reprendre l'A28 sur 5 kms, de prendre l' A11 vers Paris, puis de refaire 40 kms, pour enfin récupérer la bonne sortie. Soit un surplus de 90 kms.
- A13 : autoroute la plus ancienne. Ne vous fiez pas à une carte de France. Cette autoroute relie Paris à la région parisienne. Elle ne fait que passer par la Normandie. La nuance est cruciale.
- A19 : une autoroute qui longe une nationale à 4 voies, ou a 2 voies sans traverser aucune agglomération. Mais l’A19 est payante. La N60 est gratuite. Mais l’A19 existe quand même.
- A20 : jolie autoroute qui va à Limoges et Toulouse. Elle a été élue autoroute la plus marrante de France, en cela qu’elle dessert la Creuse.
- A26 : autoroute des anglais. Sert à relier Lille à Lyon, sans passer par Paris. Historique, car première autoroute province-province du Nord de la France. Construite au moment où les parisiens se sont rendus compte qu’ils avaient maintenant assez d’autoroutes et que dans le fond, ça commençait à devenir chiant tous ces bouchons causés par ces cons de provinciaux qui avancent pas et savent pas où ils vont, qui ralentissent le trafic de Marne-la-Vallée à Cergy-Pontoise.
- A30 : autoroute dont certains géographes auraient relevés l’existence, en Lorraine.
- A31 : autoroute dont le but caché serait de faciliter l’invasion de la France par le Luxembourg, une fois que les lorrains travaillant au Luxembourg se seront rendus compte qu’ils travaillent pour un pays blanchissant de l’argent pas propre, prêt à le révéler à la face du Monde.
- A33 : bout d’autoroute au sud de Nancy, posé là comme ça, en attendant la suite. Depuis toujours maintenant.
- A34 : autoroute en Marne et dans les Ardennes. Devrait faire connaître l’existence de Sedan au Rémois. Déjà pas si mal.
- A64 : Mélange entre une route nationale et une départementale qui aurait eu une portion gratuite cachée et qui permet d'aller à Lourdes (gratuit si vous avez un miracle)
- A65 : Autoroute très onéreuse qui mène vers une route en direction de ?, qui a le même concept que l'A5 sauf qu'elle permet aux Parisiens d'aller à Lourdes. Elle permet aussi d'avoir le taux d'alcoolémie toléré le plus haut, c'est-à-dire un taux illimité car il n'y a personne sur l'autoroute.
- A75 : autoroute traversant tout le massif Central, du Nord au Sud. C’est la première autoroute de campagne, proche du peuple, gratuite et jolie. Pour certains, opposée totale de l’A7. Notez que sur cette autoroute, vous pourrez voir, de part sa gratuité, des R5, fiat Panda, Golf I, Lada (si, si) etc. La circulation, comme sur toute autoroute, est interdite aux tracteurs : mais ici, comme on est cool, on tolère. Enfin, notez encore une particularité locale bien enviable : l’A75 est la seule autoroute où le taux d’alcoolémie toléré est de 3,75 grammes/litre de sang. Proche du peuple, on vous dit.
- A85 : ça ressemble à une autoroute, ça a le nom d’une autoroute, mais pas d’erreur : l’A85 n’est en réalité pas une autoroute, c’est une grosse départementale qu’on a dessiné comme une autoroute. En effet, avec moins de 5000 véhicules/jours, c’est l’autoroute la moins usitée de France.
- A86 : c’est le périphérique de l’ile de France, du moins, elle est nommée ainsi. Plutôt une sorte de boulevard semi-urbain, ne gardant pas le même nombre de voies plus de 2 kms. Fait partie d’un vaste projet visant à contrer l’A29 et ses effets d’endormissement, en maintenant l’activité nerveuse des conducteurs à des seuils vertigineux. Un cerveau humain, empruntant en voiture l’A86 de l’A4 jusqu’à l’A10, soit sur presque 20 kms doit : gérer 488 sorties dont 24,5% en échangeur complet, 43,7% en demi-échangeurs, 5,67% en quart d’échangeurs et 0,67% en 1/8ème d’échangeur à double trèfle sur deux niveaux ; il doit changer de file 67 fois, dont 50% pour revenir au final sur celle qu’il a quitté au début, se rabattre 54 fois après 764 appels de phares d’autochtones pressés, donner 1129,7 coups de freins, et éviter à 8 reprises des accidents potentiellement graves. Le dit cerveau consomme, du coup, autant d’oxygène que Ribéry lisant Camus, soit 22443 litres inspirés. Au final, le conducteur ne sait plus ce qu’il était venu faire sur l’A86. C’est ainsi qu’il continue tout droit, dans l’espoir que l’idée lui revienne, et fait le tour, retombant sur la jonction A4/A86, où alors, il va devoir gérer les susdits choses du dessus.
- A89 : autoroute toute neuve, reliant Lyon à Bordeaux, via le Massif Central. Côté rustique, terroir, un peu comme l’A75, mais en moins tape à l’œil. Il faut dire que l’A89 n’a pas le viaduc de Millau, et que ça, ça n’attira pas le touriste. Du coup, pour un peu remédier à ça, le maire de la commune d’Ussel à pensé à ériger un viaduc non loin de sa citée, et sur l’A89. Pour faire bon office, le viaduc devra au moins égaler celui de Millau. Du coup, il est prévu de creuser des gorges profondes de 700 mètres, larges de 3 kms et longues de 65 kms. Les centaines de millions de mètres cubes de terres serviront de remblais pour toutes les constructions d’autoroutes prévues en France et en Suisse jusqu’en 2095. 150 000 habitants seront déplacés et relogés en Creuse, pour positiver le solde migratoire. Considéré, à très juste titre, comme le chantier du siècle.
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