Désinformation:La version 156.0 de Google Chrome est enfin sortie ! Ah, dernière minute : la version 157.0 est sortie. Hein? Ok, la 158.0

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La version 156.0 de Google Chrome est enfin sortie ! Ah, dernière minute : la version 157.0 est sortie. Hein? Ok, la 158.0

De notre envoyé spécial  Bazoumboy Deluxe (discussion) - ‎le 15 janvier 2015

USA — Cela faisait une bonne dizaine d’heure que les fans attendaient impatiemment la ‘’release’’ de la toute dernière version de leur navigateur fétiche, la 159.0 160.0 161.0 162.0163.0. Il était temps : certains commençaient à envisager de passer à Firefox.


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Dans la course à celui qui aura une version dont le numéro est le plus grand, ce qui démontre par là-même qu’il s’agit du navigateur le plus performant et le plus rapide, Chrome mène toujours devant Firefox d’une courte tête, enfin je dis ça mais c’est impossible à l’heure actuelle d’en être sûr tant ces deux produits-phare évoluent vite. Nous avons interrogé le Chief-Evangelist-Head-Manager de chez Google pour nous expliquer les enjeux de cet affrontement de titans.

« C’est lorsque pour la première fois nous avons fait deux versions à un mois de distance que nous avons mis le doigt dans l’engrenage. Le mois d’après, il n’y avait pas de nouvelle version et les utilisateurs ont commencé à s’interroger sur ce qu’ils considéraient comme une perte de vitesse dans l’évolution de notre produit, d’autant plus que Firefox sortait lui-même dans une nouvelle version. Notre cotation en bourse a régressé et nous n’avons pu redresser la barre qu’en sortant une nouvelle version le mois suivant. Firefox a suivi et il nous a encore fallu accélérer le flux pour essayer de maintenir l’écart avec notre concurrent principal. »

Aujourd’hui, c’est une lutte sans merci qui fait s’affronter les deux leaders de la navigation web ainsi que leurs aficionados qui ne manquent jamais de faire la nique à ceux d’en face à chaque incrémentation du compteur de leur navigateur adoré.

Malgré sa pole position, Google s’inquiète de cette surenchère qui pourrait à terme poser de nombreux problèmes insolubles. « A partir d’une certaine cadence, le module de téléchargement automatique de la version courante devra fonctionner en continu, ce qui risque de ralentir les performances de notre navigateur. Si on n’y prend pas garde, il est même possible que la version n+2 commence à être téléchargée avant la fin du téléchargement de la n+1, ce qui, outre les ralentissements supplémentaires que cela engendrerait, risquerait de remplir rapidement le disque dur de l’utilisateur, à moins qu’on écrive directement sur le même emplacement que la version précédente en cours de téléchargement, mais ça induirait des conflits d’accès aux ressources de la machine. »

Une question supplémentaire se pose : comment faire pour trouver de nouvelles améliorations pour chaque nouvelle version ? Les experts du domaine ont déjà la réponse : « Sérieusement ? Vous pensez que les gens regardent la liste des changements entre chaque version ? Il paraît que quelques geeks s’y essaient encore mais le problème sera résolu dès que les versions arriveront en continu de telle manière que personne n’aura le temps de lire la liste des modifs. En fait, à partir d’un certain seuil, il ne faut plus faire de modification, il faut juste changer le numéro de version sinon ça devient trop compliqué. On peut même automatiser le système pour qu’un compteur augmente le numéro de version en local, comme ça il n’y aura plus besoin de téléchargement. » L’astuce pourrait sembler résoudre très habilement tous les problèmes, mais il n’en est rien.

En effet, il existe un moyen simple et radical d’augmenter encore plus rapidement le numéro de version : ne pas se contenter d’ajouter une unité à chaque nouveau numéro mais un nombre plus grand. Les concurrents hésitent encore à ouvrir la boite de Pandore, vues les conséquences incalculables que cela aurait. Microsoft a pourtant franchi le pas en passant de Windows 8 à Windows 10. Il est donc à craindre que l’arme atomique soit utilisée prochainement. En tout cas, le bureau des ingénieurs des deux sociétés a déjà prévu le coup. On se doute bien qu’on va commencer par sauter un ou deux numéros pour aller plus vite mais qu’on va rapidement accélérer la manœuvre en faisant une multiplication d’un numéro à l’autre, ce qui va faire croître l’écriture du numéro de façon linéaire en fonction du temps, si bien qu’on va rapidement se retrouver à nouveau avec des problèmes de stockage mais pour le numéro de version cette fois-ci. La piste envisagée pour sortir de cette impasse est d’écrire le numéro non plus explicitement mais grâce à une formule arithmétique. où n est un entier était la première idée et on est arrivé jusqu’à la tétration mais on ne connaît plus rien après. Il faut donc attendre que les mathématiciens trouvent mieux, ce qui est une dépendance inacceptable d’un point de vue économique, les mathématiciens semblant ne pas vivre dans la même réalité que nous, ni dans le même temps, ces asociaux.

La dernière possibilité radicale serait d’utiliser l’infini. Mais, de deux choses l’une : soit on respecte les mathématiques et on atteint alors la dernière version possible du navigateur et l’entreprise coule, soit on s’arrange un peu et on présente les versions "infini plus un", "infini plus l’infini", "infini fois l’infini", etc. Ou alors la version « +1 par rapport aux autres » et on est tranquille. Ah non, il y a aussi la version « + l’infini par rapport aux autres » ou la version « encore plus plus plus que toi », « quand on a ta coupe de cheveux, on la ferme » et « mon grand frère va te casser la gueule ». Bref, les ressources de l’imagination étant insondables, la course va durer encore longtemps, ça va nous occuper.


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