Louisiane : BP trouve enfin une solution à la marée noire
De notre envoyé spécial Ptitguillaume - le 6 juin 2010
Une solution à la crise tombée du ciel, pour ainsi dire, tant son annonce était attendue par l’ensemble des militants écologistes à travers le monde. Il faut dire que depuis l'accident, aucune tentative de colmatage de la brèche n'avait permis d'endiguer l’avancée des nappes d'hydrocarbures qui menacent les côtes américaines. Le début de la saison des ouragans s'annonçait donc tout particulièrement catastrophique pour le majestueux pélican des bayous, véritable emblème de la Louisiane, qui avait été réintroduit en 1968.
Tout est bien qui finit bien pour le groupe britannique BP qui souhaite désormais placer le pélican au centre de la lutte contre la marée noire, dont il serait la première victime si le pétrole venait à atteindre les côtes. Une façon, diront certains, de redorer une image quelque peu ternie par l'actualité ces derniers temps. La suite de la conférence de presse nous apportait quelques indications quant à la manière dont BP compte mettre en place son dispositif pour aspirer et récupérer le pétrole qui s'échappe.
« D'après Wikipédia, nous savons que les pélicans disposent d'un grand bec muni d'une volumineuse poche extensible. C'est cette poche, d'une capacité de plus de 4 l, qui a attiré toute notre attention. De plus, son envergure de 3,45 m offre des propriétés d’absorption 10 fois supérieures à celles d'un essuie-tout classique du commerce. Chaque pélican immergé par nos soins dans une nappe d'hydrocarbures permet ainsi de récupérer 5 l de pétrole. Le calcul est vite fait, sachant que 2 millions de litres s'échappent quotidiennement de notre puits, nous prévoyons de mettre à contribution quelques 200 000 spécimens à raison de 2 cycles de nettoyage par jour. Si chaque pélican y met un peu du sien, leur écosystème sera totalement préservé. »
Un point de vue pourtant loin de faire l'unanimité chez nos collègues journalistes. En effet, des études scientifiques ont récemment prouvé que les pélicans nettoyés et remis en liberté voyaient leurs chances de survie réduites de 30 à 50% ; une estimation qui a le don d'agacer nos amis du British Petroleum :
« Oh, vous savez, les scientifiques, on leur fait dire ce qu'on veut. La nécessité de la situation nous force, en dépit de nous-mêmes, à faire mille maux, et faire non plus d'état de la vie des pélicans que d'un poulet. Alors, oui, il y aura des pertes, c'est certain, mais si nous n'envoyons pas tous ces pélécanidés au charbon, où vont-il pouvoir vivre ensuite ? »
Sauver les pélicans ou bien préserver l'écosystème qui les abrite pour tenter de les sauver en risquant de les tuer ? Une décision lourde de conséquences que le gouvernement américain devra rapidement prendre s'il ne veut pas laisser trainer cette situation de crise comme d'habitude, d'autant qu'il y a urgence cette fois, les victimes ne sont même pas vraiment noires…
Louisiane : un navire japonais au secours de la compagnie pétrolière BP Ptitguillaume
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