Désinformation:Sécheresse : les indemnisations des éleveurs tombent à l’eau

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Sécheresse : les indemnisations des éleveurs tombent à l’eau

De notre envoyé spécial  Ptitguillaume DynaTAC 8000X.png - ‎le 19 juin 2011

France — 
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Alors que le Gouvernement avait dévoilé la semaine dernière un plan d’aide évalué à « près d'un milliard d'euros » aux éleveurs victimes de la sécheresse, il vient finalement de faire machine arrière, en décidant d'annuler le versement des indemnisations, suite aux commentaires bougons de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), qui estime que « devant l'ampleur de la sécheresse », les besoins des agriculteurs sont plus importants. « Ça leur fera les pieds au moins », aurait même plaisanté Bruno Le Maire, le Ministre de l'Agriculture.

Le printemps 2011 a beau être le plus sec depuis 50 ans et le plus chaud depuis plus d'un siècle, il ne pourra certainement pas se targuer d'être devenu le printemps le plus subventionné de l'histoire. Cela faisait quelques temps déjà que la poule au pot bouillait sous le couvercle. La mainmise des agriculteurs, à travers les organes de presse, sur un sujet aussi brulant que la sécheresse, n'avait pas manquée de semer la colère dans les sillons de la majorité, en pleine campagne contre l'assistanat et la fraude sociale. Dans ce contexte, on imaginait mal que le Gouvernement puisse avoir la main lourde sur les subventions du plan sécheresse, d'autant plus en cette période de vache maigre où une bonne partie de la population française est appauvrie et sans emploi. Le manque de reconnaissance de la part du monde agricole tombe donc à poing nommé pour sonner le glas de cette aide arbitraire et mal vue des élites, dans l'ensemble.

Jeu de mains, jeu de vilains

Avec l'annonce du retrait du plan sécheresse, c'est tout le monde rural qui s’écroule. Et les éleveurs qui, confiant dans l'action de l'État, avaient anticipé le versement des leurs subventions dans l'achat de grandes quantités de fourrage, n'ont aujourd'hui plus que leurs yeux pour pleurer. Hélas pour eux, toutes les larmes du monde agricole ne pourraient rien face à cette sécheresse. D'autant plus que le liquide lacrymal, très salé, ne permet pas l'irrigation des cultures.

Cette décision n'est pourtant que la goutte d'eau qui fait déborder le pluviomètre, car les attributions de subventions dans le domaine de l'agriculture ont nourri de nombreux scandales par le passé. Tout le monde se rappelle de la crise du lait, en 2009. De mémoire, les paysans avaient obtenu gain de cause après avoir déversé plus de 15 000 litres de lait devant la préfecture, alors qu'il ne s'agissait en réalité que de Régilait, du lait en poudre dilué avec de l'eau. L'exemple le plus parlant reste toutefois celui de la révolte agricole de 1789. À l'époque, ils étaient même allés jusqu'à prétexter un cours trop élevé du prix du pain pour nous prendre le pouvoir, la tête et l'argent.

Mais cette politique de la main tendue a assez duré, l'appétit des nos vassaux ne sera pas une fois de plus satisfait, il n'est pas question que le printemps araire germe de ce côté-ci de la Méditerranée. Sans subvention, plus de paysans. Fini l'Agriculture Fois gras et toutes ces dérives moustache-moustache, nous la tenons enfin notre revanche.

Une main-d’œuvre qualifiée

Serfs et laboureurs de tout poils, rassurez-vous toutefois, ce ne sont pas les opportunités qui manquent aujourd'hui. Il y a quelques dizaines d'années, le jeune Hamad devait lui-aussi lutter contre la sécheresse, à cause du sable qui chaque jour menaçait de recouvrir ses terres. Hamad était très pauvre et il arrivait à peine à rembourser l’emprunt pour ses chameaux de traie. La sécheresse était dure, et les blés ne poussaient pas très haut non plus. Hamad savait qu'il ne toucherait jamais d’indemnités, il ne pouvait compter que sur lui-même.

Mais Hamad a préféré souffrir en silence, Hamad a pris sur lui, ravalé sa tristesse, pris sa pelle pour se sortir de cette sécheresse. Il se disait qu'en creusant au fond de son puits desséché, il finirait bien par la trouver, cette eau, vitale pour la survie de ses chameaux. Et tandis qu’il creusait, creusait, toujours plus profondément, le sable recouvrait peu à peu ses quelques champs, ensevelissant sa fathma et ses enfants, lyophilisant le travail de toute une vie. Il aurait pu aller se plaindre, pleurnicher au Conseil Général et vivre au crochet de l’état, au détriment des gens qui comme vous et moi (par extension), se tuent un peu plus à la tâche chaque jours dans l'usine qui gronde.

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Et vous savez quoi ? Hamad a fini par trouver ce qu'il était venu chercher, non pas de l’eau, mais bien plus encore. Il a trouvé quelque chose qui paierai ses dettes, qui lui permettrait d’acheter toute l’eau du monde, de construire des circuits de Formule 1 et de financer sa propre milice armée. Hamad s’en était bien sorti, et sans indemnisation, lui.

Agriculteurs, éleveurs, cultivateurs, veaux, vaches, cochons : l’assistanat, c’est terminé, alors il serait grand temps de se trouver une reconversion. Vous voulez un conseil ? Faites comme Hamad bin Khalifa al-Thani, creusez des puits, ou je ne sais pas moi, devenez mannequin de main pour des articles sur la sécheresse, vous devez savoir le faire ça, ça fait trois mois qu'on en voit partout.


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