Un député européen démissionne après avoir montré ses fesses
De notre envoyé spécial Bazoumboy Deluxe (discussion) - le 10 avril 2014
C’est la Google nano-cam©, un prototype de caméra-robot mobile miniaturisé, qui a filmé la séquence depuis le fond de la cuvette où le député était venu depuis et pour sa commission. Étanche, muni de multiples hélices et de chenilles tout-terrain, ce bijou de technologie est capable de se faufiler partout. « Grâce à la nano-cam©, nous serons bientôt en mesure de cartographier la totalité de la surface du globe avec une définition au millimètre près. » nous assure fièrement son concepteur.
La cartographie complète du Parlement Européen était une étape préliminaire destinée à montrer aux institutions et au grand public l’intérêt et l’efficacité du prototype. « Lorsque nous avons mis en ligne l’intégralité de la vidéo, qui dure quand même 120h, nous ne savions pas exactement ce qui s’y trouverait, à part évidemment les bâtiments de la zone quadrillée. Notre dispositif de détection automatique et de floutage des visages garantit l’anonymat des personnes filmées. Mais nous n’avions rien prévu concernant d’autres parties visibles du corps. » nous a assuré le chef du projet PanoptIA de chez Google. C’est M. X, un internaute vigilant, qui a découvert avec stupéfaction les images devenues célèbres, puis a extrait la séquence et l’a posté sur Youtube en l’intitulant « Les euro-députés nous chient sur la gueule ». Immédiatement, une vague d’indignation à secoué la Toile. « On a dépassé toutes les bornes de l’indécence. Quand on a un mandat du peuple, on ne se comporte pas de cette manière », « Insulte à la face du Monde », « Exhibitionnisme dégoutant », « Je ne paie pas des impôts pour que mon député siège aux toilettes » sont quelques-unes des multiples protestations apparues sur Twitter et le reste de la blogosphère.
Cette situation a obligé la Présidente du Parlement Européen à réagir, d’abord en s’excusant au nom de tous les membres du Parlement « tout autant scandalisés que nos concitoyens par les agissements d’un de ses membres, qui par son comportement inconsidéré à jeté l’opprobre sur notre institution », puis en fermant immédiatement les toilettes pour hommes, et enfin, à l'issue d'une méta-commission extraordinaire, en diligentant une enquête interne pour retrouver le coupable.
Le pointage des entrées et sorties des députés a permis rapidement de faire une liste de trente-sept suspects présents dans le bâtiment mais absents des salles de conseils. La comparaison des images avec le profil des suspects a permis d’éliminer les roux et les blonds ainsi que les personnes de couleur, ce qui laissaient quand même vingt-cinq noms sur la liste. Il a donc été proposé à ces derniers d’aller à l’infirmerie afin de procéder à une comparaison entre leurs attributs et les images de celui du coupable. Dix-neuf membres volontaires ont accepté de jouer le jeu de la transparence et ont pu être ainsi disculpés. Les six derniers qui avaient des choses à cacher se sont retranchés derrière leur convictions religieuses ou leur soi-disant droit à l’intimité. Aussitôt, des internautes outrés ont lancé la campagne « Montre ton kiki, pas ton caca » afin de faire pression sur le groupe de récalcitrants. La situation semblait bloquée et on s’acheminait vers une crise fatale à l’institution lorsque Mme Flowers, la secrétaire de Freidrich Stuck, révéla, dans un grand élan citoyen, qu’elle avait reconnu les parties génitales du député, auxquelles elle avait eu affaire à de multiples reprises lors d’actes qu’elle considéraient dorénavant comme ayant été non consenties, étant donné « le gros dégueulasse » que l’énergumène s’était avéré être. Compte tenu de la plainte pour harcèlement sexuel et viol qu’elle allait déposer, il n’était évidemment plus question de mariage entre eux deux.
Quand la vérité a éclaté, M. Stuck a bien dû se résoudre à faire une déclaration à propos de sa grosse boulette. Il s’est platement excusé pour tout le mal qu’il avait causé à ses collègues, à ses amis et à ses proches. Il a cependant essayé de minimiser sa responsabilité en arguant n’avoir pas été au courant de l’existence et des potentialités de la nano-cam© de Google. Mais il a commencé à déraper quand il a ajouté que Mme Flowers avait toujours été consentante, voire demandeuse. Le comble de l’infamie a été franchi lorsqu’il a dit que c’était quand même grâce à lui qu’elle avait eu son poste et qu'il a insinué qu’elle aurait intrigué pour l’obtenir. Lorsque nous lui avons demandé de réagir à ces accusations odieuses devant nos caméras, Mme Flowers a éclaté en sanglot en protestant de son innocence. Les larmes de cette femme bafouée et violentée par ce sale macho sexiste et exhibitionniste nous ont tous beaucoup émus. Acculé à la démission, la carrière de M. Stuck prend fin mais ses démêlés judiciaires ne font que commencer.
Doit-on s’inquiéter des conséquences de cette nouvelle initiative de Google ? Quand bien même a-t-elle permis au Parlement de faire le ménage parmi son personnel indélicat, ces méthodes ne doivent-elles pas nous faire craindre un certain nombre de dérapages à l’avenir ? Chez Google, on est confiant : « Evidemment, comme tout progrès, nous pouvons nous attendre à certains imprévus. S’ils surviennent, nous les corrigerons comme nous l’avons toujours fait. Mais les imprévus ne sont pas tous néfastes, bien au contraire. En l’occurrence, l’examen clinique des coloscopies inattendues effectuées par notre nano-cam© ont permis de détecter un cas de cancer du colon à un stade suffisamment précoce pour être traité avec de bonnes chance de guérison. »
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