Salope
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Néologisme mis au point par l'intellectuel féministe Jean-Marie Bigard pour dénoncer l'exploitation quasi-animale de la femme dans notre société (le fameux "lâcher de salopes"), le sens du terme a rapidement évolué. Il s'agit désormais d'un compliment adressé à une femme pleine d'assurance, ouverte aux autres et sachant profiter de la vie. |
Caractéristiques de la SalopeUne salope, malgré sa capacité à ne pas se prendre la tête, est souvent douée d'une solide conscience politique. En témoigne son engagement financier en faveur de l'emploi dans les secteurs des cosmétiques et de la lingerie fine. Cet engagement, fort heureusement, ne se double pas d'intolérance, puisqu'elle accepte que des hommes et des femmes Mais ce n'est pas tout : la salope, ouverte au monde, se sent attirée par la "politique du bonheur" ou "politique du bien-être" prônée par David Cameron, leader du Parti Conservateur et premier ministre britannique. Ainsi, elle a bien conscience que tout ne peut être résumé à des données économiques, c'est pourquoi elle est prête à faire passer toute activité pouvant lui procurer du bonheur avant les activités ayant un pur intérêt économique (éducation ou travail selon l'âge - car contrairement à ce que peuvent nous faire croire les discours anti-jeunes de certaines élites politiques, la valeur n'atteint pas nécessairement le nombre des années, au contraire, l'âge a tendance à rendre médiocre même les meilleurs, et bien peu de véritables salopes parviennent à le rester toute leur vie).
On a jusqu'alors insisté sur le côté hédoniste de la salope, mais à l'inverse, la salope est capable d'un altruisme exceptionnel. Effectivement, elle sera prête à faire des efforts pour rendre heureux ses ami(e)s, même si cet effort devait se révéler douloureux. Parmi les académiciens ayant tenté de définir le terme avec précision, la plupart ont soutenu qu'on ne pouvait pas considérer comme "salope" une femme qui ne rend jamais heureux plus d'une personne à la fois. Une telle femme serait simplement une "femme facile" ("à l'instar d'un homme facile", ces deux expressions désignant une personne au caractère agréable). Bien entendu, tout cela est un concept vague, et aucune vraie femme (hélas) ne correspond exactement à l'image que l'on se fait de la salope. On distingue ainsi la salope qui suce, la jolie salope qui suce jusqu'au bout, la vraie salope qui...
Le Féminisme et le Mot SalopeLe terme a été popularisé par divers intellectuels qui, bien qu'exclusivement de sexe masculin, se sentent proches des féministes : l'"École du Café du Commerce". On les sait proches de la vision baudelairienne du vin, et on peut imaginer qu'ils ont également lu certaines éloges de la femme par le grand poète, ce qui inspirerait cette déférence. Pour eux, les femmes sont "toutes des salopes", signe du respect qu'ils ressentent, non pas envers quelques femmes, mais bien envers l'ensemble de la jante féminine. On peut toutefois déplorer que le courant anarchiste de ce mouvement, pour briser les valeurs bourgeoises traditionnelles, excluent leur famille de cette admiration par des phrases comme "Toutes des salopes, sauf ma sœur et ma mère !" Ces sources littéraires seront essentielles pour la campagne du mouvement "Mi-putes, mi-soumises". Par leurs marches réunissant des milliers de femmes, elles ont pu dÉmontrer qu'en dépit du poids de l'éducation et des clichés réactionnaires de pseudo-respectabilité, les femmes pouvaient être de "sacrées salopes" (remarquez le terme religieux qui ajoute encore au respect provenant du mot "salope").
Une rhétorique qui fait écho à une autre, fréquente dans les quartiers dits "sensibles", où la gauche féministe remporte régulièrement des triomphes électoraux. Le mot "salope" y est très populaire (car on n'hésite pas à clamer bien haut l'amour qu'on a pour l'ensemble des femmes). Il a même été décliné en plusieurs équivalents locaux, dont le fameux "Biattttch". Ainsi, il n'est pas rare d'entendre un homme venant de subir une rebuffade qualifier l'élue de son cœur d'"espèce de salope" ou d'"espèce de biattttch". Le terme "salope" exprime le respect, et "espèce", bien loin d'être insultant, montre à la fois l'acceptation de l'unicité de l'individu en question et son rattachement à un groupe plus large. On peut gloser cette expression par "Être respectable qui s'assume, qui est bien dans sa peau et qui sait quelles sont ses priorités dans la vie, malgré votre refus, soyez assurée que je respecte vos caractéristiques propres, que je continue de penser à vous comme une humaine digne de ce nom, et que néanmoins je ne vous ferais pas l'offense de vous différencier du reste de l'humanité, de sorte qu'une histoire d'amitié profonde ne saurait être en rien entravée par l'attrait naissant que je ressentais jusqu'alors pour vous." Malheureusement, les juges, garants de l'état fasciste et sexiste sanctionnent de plus en plus ce type d'élan féministe, souvent à la demande même des destinataires du compliment, victimes misogynes de la propagande d'Église.
Antonyme de SalopeLe contraire de salope est Princesse. Il désigne une femme trop avide de pouvoir et d'argent, vivant dans un monde mort depuis un siècle, et se conformant à des principes ultra-conservateurs et passéistes. Autrefois, lors d'un premier rendez-vous amoureux, certains hommes insultaient leur dulcinée par un vulgaire "tu es une vraie princesse" afin d'établir d'emblée un rapport de domination. Fort heureusement, cette pratique est en voie de disparition, en France tout du moins. En revanche, un nombre faible mais croissant de misogynes attaquent l'image de la femme par des phrases telles que "Toutes les filles sont des princesses". Inutile de vous dire que ces êtres abjects sont généralement bien loin d'être des intellectuels. Pendant leur jeunesse, la majorité a totalement ignoré les écrits de Boris Vian ou de Jacques Prévert sur l'inutilité et l'absurdité de l'école ; une fois adultes, contrairement à tous les artistes en herbe, ils se sont pour la plupart tenus aussi loin que possible des "paradis artificiels" prônés par tant de poètes maudits. Hélas, ces immondes machistes ont encore une place importante dans la société, en dépit de leur faible nombre.
L'Avenir des SalopesLongtemps, les salopes ont été victimes de la jalousie de femmes moins éclatantes qu'elles et d'hommes effrayés par le potentiel de ces femmes accomplies. Aussi furent-elles dans l'impossibilité de se hisser au rang que ces êtres courageux et remarquables méritaient. Heureusement, récemment, un certains nombres d'idées reçues ont été taillées en pièces, et l'ascension sociale des salopes n'a dès lors plus pu être freinée. Comme souvent, les États-Unis ont montré la voie, et il y a 10 ans, les Américains ont découvert avec joie que la secrétaire du Président était elle-même une vraie salope, et que c'était grâce à la présence de cet ange à la Maison Blanche que leur pays ne partait pas à vau-l'eau. Qui sait, si Jacques Chirac avait eu une salope pour femme au lieu de Bernadette, peut-être n'aurait-il pas dissous... dissolu... dissoulu... dissoudé... Enfin, peut-être Lionel Jospin ne se serait-il pas installé à Matignon. Mais bien vite, la France, pays des Droits de l'Homme (et dans une moindre mesure, de la femme |
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