Héraldique
L'héraldique est une passe-temps à la con, utile surtout au Moyen-Âge et pendant les dîners en société où on peut étaler sa science sur le sujet. Un sujet de discussion qui vous fera passer pour un con sans intérêt, mais c'est toujours mieux que de passer pour un asocial sans conversation, non ?
Origines
Pour ceux qui ne le sauraient pas, l'héraldique est la science[1] des blasons, ou armoiries, ou armes, mais pas des armoires. L'héraldique se divise en fait en plusieurs parties incluant la conception et la création des blasons, mais la partie la plus amusante est ce qu'on appelle le blasonnement, qui consiste simplement à décrire ce qui apparait sur un blason en utilisant les termes les plus obscurs et les règles les plus complexes que possibles.
Pour retrouver les origines de ce hobby, il faut remonter au XIIe siècle : à l'époque les différents groupes utilisent leurs blasons pour se reconnaitre, habituellement peints sur leurs boucliers, ou à défaut sur tout autre objet personnel : tabard, bannière, jeton de caddie, armure, drapeau... La description était alors très simple et un blason comme celui-ci était alors dit :
Entre 1154 et 1161, un groupe de jeunes chevaliers désœuvrés commence alors à terroriser les campagnes françaises. Ceux ci traversent les villages en pleine nuit en faisant du bruit avec leurs chevaux, boivent de la bière en plein milieu des ruelles et provoquent les serfs qu'ils croisent dans les tavernes. Cette bande était alors connue sous le nom des blasons noirs. Quand il entendit parler de ces voyous, le seigneur local les qualifia de "plein de sables". Malgré cette répartie totalement ridicule, le terme resta et les habitants se mirent à utiliser le terme de sable plain au lieu de noir.
Les troubles s'arrêtèrent quand la plupart des chevaliers entrèrent à l'université mais la nouvelle dÉnomination resta et quelques écuyers s'ennuyant ferme décidèrent de partir de cette base et de codifier la description des blasons. Ainsi cet écu se dit aujourd'hui :
On peut donc maintenant dire qu'on a un nom aussi pourri que le dessin qu'il décrit[2].
Couleurs
Les blasons ne peuvent être composés d'un nombre limité de couleurs, celles-ci divisées en plusieurs catégories.
- Les métaux : le jaune et le blanc qui s'appellent respectivement l'or et l'argent.
- Les principaux émaux : bleu, rouge, noir et vert, qui deviennent azur, gueules, sable et sinople.
- Les fourrures, soit d'hermine, soit de vair, qui sont proscrites par la SPA et donc rarement utilisées.
La première règle à retenir pour concevoir un blason est de ne jamais placer un métal sur un métal, un émail sur un émail, ou une fourrure sur une fourrure. De toutes façons on n'utilise pas de fourrure.
On voit tout de suite lequel de ces deux emblèmes a le plus de classe, grâce à la héraldique.
La deuxième règle est d'éviter de faire n'importe quoi, c'est déjà assez compliqué sans faire de l'art moderne.
Partition
Comme avoir un écu uniforme avec un seul motif dessus est un peu austère -même quand c'est un joli taureau- les blasons peuvent être découpés en parties égales (ou non) dans tous les sens possibles, chacun ayant un nom bien précis.
On a donc au plus simple un blason uni, dit plain.
Puis un blason séparé en deux parties par le milieu est dit parti si la division est verticale, coupé si elle est horizontale, tranché si elle est diagonale en partant du coin en haut à gauche et taillé si elle est diagonale en partant du coin en haut à droite.
Un blason coupé en quatre est dit écartelé si les coupures sont horizontales et verticales et écartelé en sautoir si les coupures sont diagonales.
Si un blason est coupé en huit on le dit parti, coupé, tranché, taillé. On peut aussi ne pas l'appeler du tout, c'est mieux pour tout le monde.
Ensuite, chaque zone du blason définie par ces séparations peut être redécoupée selon les mêmes règles.
Ah et on peut aussi couper en trois au lieu de deux, ça donne des tiercé en fasce, tiercé en pal, tiercé en bande, tiercé en barre, tiercé-quarté-quinté-plus, tiercé en pairle, coupé mi-parti en pointe, coupé mi-parti en chef, parti mi-coupé à dextre, parti mi-coupé à senestre. Ne me demandez pas à quoi tout ça correspond exactement, ce sera gentil.
Description
La règle veut qu'on donne d'abord le découpage principal, puis qu'on donne la couleur du fond et qu'on décrive enfin les motifs (ou meubles) en essayant de trouver des noms rigolos, pour chaque section du blason de haut en bas et de gauche à droite.
Voici quelques exemples, de difficulté croissante.
Variantes
Comme on le voit, l'héraldique est une pratique amusante et à la portée de tous. Afin de rendre cet art plus difficile, les spécialistes à la recherche de nouveaux défis se sont tournés vers la chimie : ainsi non seulement il faut décrire la disposition de l'écu mais aussi reconnaître et donner le nom correct des molécules représentées sur le blason. Voici un exemple basique :
À vous maintenant : essayez de trouver le blasonnement correct de l'écu ci-dessous. Attention ! Pour éviter toute ambiguïté, il faut utiliser le nom standard IUPAC pour les molécules.
Notes en bas de page
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