Manuel de réponses à des questions simples

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Ce manuel vous est destiné si vous êtes un doux rêveur qui en a marre d’être sorti de ses fabuleuses pensées par de vils et hypocrites voisins, feignant la sympathie, en vous lançant un « Salut Jean-Claude ! Ça va ? » alors qu’ils savent pertinemment que vous étiez dans un vertueux cycle de pensées intellectuelles qui aurait sûrement atteint un stade avancé de méditation qui aurait pu vous permettre l’accession à la sagesse suprême.

C’est alors que ces monstres se permettent d’insister en relançant par un brutal « T’es sûr que ça va ? Tu es tout pâle… » à la suite d’un oui évasif de votre part qui aurait pu vous permettre de conserver l’étincelle de votre cycle, si ce salop avait su saisir l’occasion de fermer son clapet.

Voici pour vous en cette fabuleuse époque moderne, une notice qui vous permettra de mettre fin à un dialogue en maximum deux répliques, sans drame ni larmes. Et tout cela de la façon la plus subtile afin d’avoir un minimum de classe. Mais aussi, afin de préserver votre cardiogramme et votre tranquillité naturelle après une journée où vous aurez attaché votre patron à une chaise pendant que vous aurez généreusement nourri son chien avec son portefeuille, une journée où vous aurez gagné deux bagarres dans un bar et cambriolé une banque. Bref, une journée très banale en somme.

Mais surtout parce que nous ne sommes pas comme ces chiens barbares qui passent leur temps à dire « Bonjour » tout le temps à tout le monde!

La question qui tue

Nous allons voir tout d’abord comment remédier à cette malédiction du « Ça va ? » car les idiots pensent que quand vous restez immobile en ayant le regard dans le vide, vous êtes mourant, alors que vous êtes simplement en train d’élaborer une comédie dramatique dont ils ne saisiront pas le quart de la moitié. Dans ce cas là, il faut tenter de leur faire comprendre que vous avez une vie intérieure qu’ils ne peuvent percevoir.

Mise en pratique

Un exemple concret et très adapté à cette situation, ce moment dans Bob l’éponge où Bob et Patrick essayent d’expliquer à Carlo, leur voisin (comme par hasard…) qui croit qu’ils s’isolent avec un dictaphone dans un carton qu’ils ont récupéré alors qu’il ne s’agit que d’un jeu de rôle que les deux compères inventent au fur et à mesure à l’aide de leur fabuleuse IMAGINATION. Mais l’imbécile reste fermé à ce concept trop avant-gardiste à son goût et continue de croire qu’ils possèdent un appareil qui leur permet se distraire et ainsi, le rouler dans la farine !


Chanteuse.png La nana aux cheveux rouges dit :
Ça va ?


Ruser

Quelle leçon en tirer ? Ne surtout pas expliquer l’inexplicable. Ne dites surtout pas la vérité ! Si vous lui dites que vous ne pensez à rien, votre interlocuteur va alors essayer d’analyser votre réponse sans y parvenir et demandera automatiquement la transformation de votre réponse, trop vague, trop insignifiante à ses yeux, en quelques chose de concret. Il va penser que si vous ne pensez à rien, c’est que vous êtes souffrant, que vous êtes idiot ou catatonique et vous questionner sur votre santé plus en détails (et vous ne voulez pas ça !).

Ou alors, si votre interlocuteur est un connard qui n’a envie de vous parler que pour s’écouter parler, il assimilera le fait que vous ne pensez à rien au fait que vous ne faites rien (alors que c’est totalement différent !) et par conséquent que vous avez du temps pour lui. ET VOUS SEREZ PIÉGÉ !

La solution

La solution universelle à cette impasse est de signifier à votre interlocuteur que vous travaillez sur un projet hyper chiant comme un exposé sur les ornithorynques – si vous êtes encore scolarisé, dites que vous faites vos devoirs - et vous verrez que cela fera fuir toute créature aux alentours de votre personne. Si, dans le cas le plus improbable, votre interlocuteur contourne l’impasse tel un dieu vivant en proposant de vous aider, il s’agit de Jésus. Dans ce cas précis, agenouillez-vous devant lui et priez.


Je peux t'aider ?

Chut, j'écoute le vent

Maintenant, je vais vous parler d’un problème sérieux qui nous a pratiquement tous touchés à un moment de notre vie : quand un inconnu vous adresse la parole dans un lieu public. D’après une étude récente menée par l’INSEE, il est clair que dans la majorité des cas, vous n’en avez strictement rien à foutre et souhaiteriez que l’inquiétant individu aille voir ailleurs si j’y suis.

Tableau des gens qui s'en foutent.jpg

La vérité sur les inconnus dans la rue

Il y a plusieurs types d’individus qui pratiquent ce loisir, et pratiquement tous ont un point commun qui les rassemble : ils sont en chien de conversation. Généralement, il s’agit de personnes seules dans la vie, qui, même entourées, sont persécutées. C’est à cause de cela qu’ils cherchent de la reconnaissance. Ils mènent une sorte de quête identitaire qui les pousse à rechercher leur place dans le monde. Et ceux-ci ont choisi de venir vous parler de leur chien, de leur travail, de leur santé, … Spontanément dans la rue, ils se confient à vous tels des invités de « Toute une histoire » à la Sophie Davant que vous êtes.


Chanteuse.png La nana aux cheveux rouges dit :
Ça va ?


Soyez prévoyant

Mais vous n’êtes pas Sophie Davant ! C’est pour cela que je vous conseille dès maintenant de vous munir de sa carte de visite avec son numéro de téléphone que vous distribuerez à tout candidat potentiel. Si vous ne possédez pas les coordonnées de Sophie Davant (ce qui est très triste), vous pouvez toujours récupérer le numéro de SOS Amitié ou du psychothérapeute le plus compétent à vos yeux en dehors du vôtre (évitons les mauvaises rencontres).

L'art d'envoyer balader

Qu'est-ce que tu fais ?

Il y a cette phrase détonante qui, arrivée à vos oreilles, provoque un phénomène chez vous. Ce phénomène très commun se nomme : l’envie-de-décéder-sur-le-champ. Et c’est à ce moment précis que vous me direz, mais qu’est-ce que cette phrase ? Vous l’avez déjà entendue et soufferte des millions de fois. Mesdames et messieurs voici pour vous le : Qu’est-ce que tu fais ?

Ne pas répondre à la provocation

Cette question légendaire qui non seulement vous oblige à savoir exactement ce que vous êtes en train de faire, mais aussi à l’expliquer de manière assez claire pour que l’imbécile comprenne. Il faut savoir que dans ce genre de situation inextricable, vous ne devez en aucun cas répondre : « rien ». Sinon, le système logique de l’individu en face de vous risque de s’étioler et le poussera à, comme je vous l’ai déjà expliqué précédemment, chercher à obtenir de vous, une réponse moins spirituelle et plus concrète. Putain de scientifiques.

La vérité vraie

Mais, pas d’inquiétude, nous savons vous et moi la vérité vraie et n’avons pas besoin de la partager avec des gueux. Il y aura toujours une solution pour ce genre d’inconvénients. Par exemple, vous pouvez lui répondre sur un ton calme et posé :

  • Je suis en train de mettre un suppositoire. Tu veux m'aider ?
  • Je lis Platon.
  • C'est toi mon plan cul du Mercredi ?

Plus la réponse est déstabilisante, mieux le message passe. Eh oui, l’auteure de cet article est une experte en communication.

Employer les grands moyens

Enfin, il est clair que je vous déconseille la vulgarité. Il est pourtant véridique que la violence résout tout et que l’agression verbale est une belle manière de communier avec votre entourage, mais le but de ce manuel est de terminer la conversation avant qu’elle ne débute. En clair, si vous agressez vaillamment un interlocuteur qui, je le sais, ne mérite que ça, vous pourriez éprouver des difficultés à retrouver votre sérénité naturelle après avoir passé quelques minutes jouissives à marave la gueule de celui-ci (sauf si vous possédez du Xanax).


Chanteuse.png La nana aux cheveux rouges dit :
Ça va ?


MAIS PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, TA GUEULE !

...

Bref, en général, pour commencer à méditer sur la vérité vraie, je vous conseille de trouver un lieu sûr où peu de connards auront l’occasion de vous atteindre. Je préconise un lieu calme et frais comme la cave, l'armoire ou la baignoire (qui procure un certain confort).

Pour finir en beauté, je dois absolument vous faire part d’une solution naturelle qui peut faire fuir tout être vivant autour de vous pendant une durée indéterminée. Il suffit alors, de lâcher un pet magistral dont l’odeur doit être assez prononcée (mangez épicé pour cela). Ainsi, la zone sera dégagée pour votre pratique méditative.


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