Mc Giver

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Épisode 1

Dans la dèche de New York nord à New York ouest

L'ambiance déprimait même la pluie qui n'avait plus le courage de tomber.

New York City, même la pluie souillée par la crasse ambiante de la ville ne semble plus avoir l'envie d'arroser les gens. Le ballet des taxis jaunes, noirs et sans licences se joue comme une partition usée de machine à musique. Le temps semble s'être endormi sur l'immense temple de bitume et de béton. Les bruits des pas solitaires de la seule présence humaine sont amplifiés par la disposition des murs. Ils rebondissent sur les affiches, s'élèvent entre les anciennes fabriques de chamallow fermés depuis des lustres, disparaissent dans le ciel où seuls les oiseaux les entendent crier leur douleur. Le contact de la flaque d'eau croupie rafraîchit les pieds de l'homme abimés par cette longue marche solitaire. La porte couleur rouille #36765 entrouverte laisse filtrer assez de lumière pour être prise comme une invitation. Il s'essuya les pieds sur le paillasson de verre pilé et s'introduit dans la cathédrale de brique rouge. Il souleva sa capuche, laissant apercevoir une barbe blonde accordée à ses cheveux. L'humain fouilla la poche de son manteau de cuir usé par les hivers, ses mains calleuses travaillés par l'effort manuel en tirèrent une affiche vieillie du concert d'une popstar, ses yeux marron regardèrent le papier jauni. Un sourire éclata sur ses lèvres noircis par le charbon comme une pustule, la joie se répandit sur son visage comme de l'eau sur New York.

Au milieu de ce dépôt, au milieu des quais de Manhattan, au milieu du New York pauvre, à la droite des États-Unis, un homme vient de prendre son destin en main et il en profita pour récupérer un vieux transistor et un bocal de cornichons vide.

Les suspensions du cadis réagirent par un couinement mélancolique quand le vagabond de la rue rajouta sa nouvelle pêche à son chalut de fortune. Comme deux amis de longues dates qui se retrouvent, le cadis et le mendiant prirent la route du bar. Après avoir terminé le verre de son ami, l'homme continua sa route jusqu'au motel, jeta quelque regard envieux aux distributeurs de Whisky avant de fermer la porte du garage et de s'assoupir d'un sommeil sans rêve.

La planque de l'homme de la nuit

Minuit, il est temps de choisir son futur pour le clochard Michel Conrad. Il se lève de son futon en carton, prend son cadi et enflamme son passé enduit d'essence d'un coup d'extincteur modifié habilement. Désormais, il prendra ce dont il a besoin, de gré ou de force mais surtout de force car Michel adore la violence. Dans sa main entourée d'une mitaine, la crosse du fusil à canons scié luit d'une lueur de vengeance. Bientôt le bruit de ses doubles canons en canette d'aluminium fera trembler de peur les bourgeois du Bronx, ses balles en PVC se graveront dans la mémoire de la police comme une marque au fer rouge ou un mauvais tatouage chinois. Dans les rues désertes de New York, le roulement du cadi s'apparentera désormais au rire du diable.


Edward était trop pauvre pour pouvoir acheter des donuts au chocolat.

L'agent Edward en était à son 8e tour de quartier autour du "Honey", la boîte à strip-tease la plus courue de la rue. Il avait bientôt fini sa boîte de donuts et il ne s'était encore rien passé d'intéressant. Il se sentait seul et délaissé mais surtout il se sentait pauvre. Edward était trop pauvre pour pouvoir ramener une prostitué dans la voiture de patrouille. Edward était trop pauvre pour payer l'essence de la voiture de Police. Edward était à pied. Il était triste. Il était jaloux de son collègue corrompu et vicié qui profitait des seins de Henriette en mangeant des donuts au chocolat. Il était en colère, très en colère, limite végan. Alors quand il vit ce clochard uriner sur le lampadaire, sa langue ne fit qu'un tour dans sa bouche.

— Si les clochards trouvent un moyen de faire une action illégale, ils la feront. C'est ptet inscrit dans tes gènes en caractère gras et en taille 72 mais remballe ton stylo plume, pingouin névropathe ou je te crève ta cartouche d'encre ! Ici, c'est mon quartier, alors tu respectes ma loi !

Alors qu'il remballait le cadeau d'anniversaire à sa petite sœur, Michel se dit qu'il y avait quelque chose de beaucoup plus marrant à faire à minuit que de violer un panneau de signalisation.

— T'as pas compris ? Faut que je vienne te déballer mon chargeur dans ta face de macaque épileptique ?

Le doigt de Michel se resserra sur la détente en chanvre fondu. Edward sortit de son étui la réplique en résine du 9mm de Max Payne.

— Je rigole plus le troglodyte, lâche cet élastique avant d'avoir autant de trous que le cimetière de Little Italy !

Le chewing-gum traversa la tête d'Edward avant de s'étaler au mur sous la forme d'une tâche rougeâtre qui y restera pour plusieurs milliers d'années selon les écologistes. Michel rengaina son arme dans sa poche en plastique et s'en alla dans la nuit grise de New York où la prime annuelle des agents de police allait de nouveau être augmentée. Le commissaire général fit graver cet épitaphe sur le conteneur à déchets où repose le corps de Edward pour l'éternité selon le fossoyeur.

« Ici repose Edward M. pour avoir fait respecté sa loi, la loi de Murphy. »

Michel Conrad surnommé le "possesseur" court toujours dans les rues mal famées de New York. Les policiers mangent toujours autant de Donuts, les chiffres du chômage sont encore repartis à la hausse pour la 3e année consécutive et le soleil fait toujours étinceler les particules d'amiantes qui planent nonchalamment dans les rues.

Épisode 2

Au loin, les rares réverbères dont les vitres ont résistés à plusieurs générations d'enfants éclairent faiblement les ruelles des docks. Cela fait désormais plusieurs années que même les dealeurs de drogue n'osent plus s'aventurer dans ces lieux sans escorte policière. Les déchets humains y côtoient les débris et les épaves de vieux bateaux et tous rouillent au soleil avec le même désespoir.

Le dernier verre

L'enseigne piteuse du "Joe's Bar" éclairait lamentablement la rue par intermittence de vert fluo et d'orange délavé. Entre deux jets de lumière sur le trottoir, Ray Ban traversa la flaque de bitume fondu qui faisait office de rue. Quand il poussa la porte de la gargote, les odeurs âcres de sueur, de vomis et de cigarette s'enfuirent pour se répandre dans New York. Les cris braillards des deux derniers membres des "Demon Angel",le club de motocyclette du quartier, résonnaient dans le vieux contenaire qui abritait le "Joe's Bar" , ils se disputaient une difficile parie de billard a coup de couteau militaire. Joe nettoyait pour la 6e fois son comptoir quand il aperçut la face de rat crevée de Ray. Les deux hommes se regardèrent droit dans les yeux, autant que le permettait les deux petits yeux de fouines de Ray. Ses deux fentes de fennec sournois s'enfonçait dans son visage distordu par la haine et la bêtise crasse. Ray n'était pas un gars sympa, non, Ray n'était pas du genre a donner de l'argent a ses enfants pour qu'il puisse s'acheter une glace, d'ailleurs Ray n'avait pas d'enfants, il n'avait pas de femme non plus, il faut dire que les hyènes était plutôt rare a New York en ces temps, donc il n'avait rien a part le calibre qu'il dégaina en direction du barman de sa main aux veines rougis. Joe vida machinalement la caisse dans les poches de Ray, puis il reprit son nettoyage du comptoir avec son habituel flegme hollandais. Ray repartit dans la ruelle contemplant son butin dans sa main droite.

Le hasard de la vie avait, je vous l'ait déjà dit plus haut, doté Ray d'une paire d'œil admirable, tellement admirable qu'elle ne vit même pas les débris de verre qui lui arrivait dessus par la gauche, tellement admirable que sous la violence du coup, ils s'enfoncèrent de plus belle dans sa face d'écureuil volant. Ce chef d'œuvre de la nature était mort en souffrant, Dieu pleurait sa plus belle œuvre, les yeux de Ray pleurait du sang par les orbites. Au contraire, MC Giver était heureux, son chef d'œuvre de lance-verre automatique avait une nouvelle fois fonctionné pour son plus grand bonheur. Il signa machinalement le corps de Ray, puis ouvrit la porte du "Joe's Bar".

Il enjamba le corps du perdant de la partie de billard, et s'accouda au comptoir.

— Vous avez la marchandise ?
— Bien sûr Mr. Giver.

Joe disparut derrière une des portes avant de ressortir un grand carton dans les mains.

— Tenez.
— Merci, voici pour vous. dit Mc Giver alors qu'il remerciait Joe en lui offrant six capsules de bières.

Michel disparut dans le jour tiédissant entre deux nuages de poussières.

Dans la brume électrique avec les zombis nazis

La brume s'était réveillé en même temps que le soleil, elle semblait vouloir épouser l'homme qu'elle enveloppait avec amour. Mais ce n'était qu'une impression, car la mine farouche de Mc Giver ne laissait peu de place au doute, il était pas là pour compter la population de termite de Little Italy, même si en des temps oubliés il aurait pu s'y consacrer. Il gravit les marches quatre a quatre et s'infiltra dans l'appartement avec la classe d'un gentleman qui rentre par la fenêtre du salon. Il sortit la bombe artisanale qu'il posa au milieu de la pièce. Il serait déjà loin quand le mélange d'aluminium, de chewing-gum et de cocacolac exploserait au visage du nouveau mari de Penny Parker. Il descendit huit a huître les escaliers sauta dans son caddy motorisés et disparut dans la brume.

Quand Murdoc ouvrit la porte de son appartement, ce qui le surprit fût la présence d'une grande boîte en papier crépon, il ne se doutait pas que c'était un piège, et oui, un habile piège tendu par Mc Giver, une terrible toile de méchanceté.

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Murdoc mourut sur le coup, Penny Parker partit se consoler dans les bras d'un homme de joie et fit refaire toute la peinture de l'appartement de Murdoc pour pouvoir le revendre. La police ne trouva aucune preuve et n'en chercha pas plus. Joe continue de faire passer du sang de cafard blanchi au tipex pour du malibu. Le dernier membre des "Demon Angel" est mort dans un accident de tracteur-tondeuse.

Épisode 3

Afin de mieux profiter de cet épisode, il est conseillé de miner les sons. Afin de passer pour un fou, il est conseillé de lire cette épisode en public.
— M. le président, un appel pour vous !
— Monica ?
— Pas exactement.....


— Bonjour M. le Président, je m'appelle Mc Giver et je possède une bombe nucléaire.
— Vous ne pouvez pas possédez une bombe nucléaire, donc vous bluffez !
— Je tiens dans la main une boîte de conserve, du tabac et des aiguilles peintes au radium ce qui revient au même.
— Oh Dieu...... que vous avez de grosses mains. Que voulez-vous ?
— 15 milliards de dollars.
— Oh mon Dieu.... que vous êtes gourmande.
— Sinon je me contenterai d'un collier en dent de requin et d'un fil de cuivre.

CLIC

Dans l'urgence de la crise

13 H 46 MINUTES 35 SECONDES[1] écrit une machine à écrire juste en dessous du bureau du président en blanc vermeil :
PAtATATATATATAtaTAtAaTAtTAtAATATatAt[2]

— Qui sait ce qu'il pourrait faire d'un collier en dent de requin ? Je me dois d'agir pour la survie de notre écosystème !

D'une main leste forgée par l'habitude, le président de la 1ère puissance mondiale repoussa la pizza déjà froide et saisit LE[3] téléphone noir avec des touches en acajou et composa LE numéro qui lui permettrait de sauver encore une fois son pays de la menace terroriste.

Tulubidididudududuuuuuuuu

— Vous êtes bien sur le répondeur de MOI ! Je suis actuellement entrain de boxer un kangourou, merci de laisser un message après le BIP SONORE.
— Dud, c'est Georgy, yé suis dans lé bayou jusqu'au cou, ya un pt'it neuvau qui veut jouer el caïman contr' l'alligator', jé bzoin ton aide.[4]

Dans l'urgence de la crise mais un peu plus tard

Le président a réuni le conseil des ministres. Le ministre de la finance est prostré dans son coin habituel et suçote son pouce en répétant à intervalle régulier de 7 secondes : « 15 miiillliards, bouhohuhhouhoohuhu, 15 miiillliards. NON PAS LE DIVORCE ! Pourquoi moi ? C'est parce que j'ai des lunettes que vous me frappez ? C'est les lunettes ? Je le savais.. BoUOUuHOUHOUo. »

— Nous avons la situation bien en main, j'ai fait appel à une équipe de professionnels de la négociation, des experts des discours pompeux, des gens bien habillé qui vous font oublier la crise.

CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP CLAP font les enceintes d'où s'échappent les applaudissements.

— Et pour la gestion du cinglé nucléaire ? fit une secrétaire qui n'allait pas tarder à perdre son unique moyen de subsistance.
— Si ça se trouve, à l'heure qu'il est le problème est déjà réglé.

« MUAAHAHAHAHAHAHAHAHAHHAhAHAHAHHAHHHAHHAhAHAHA » fit le président puis déclencha Le rire maléfique de la victoire en stéréo dans toute la maison blanche et sa voix se fondit dans celle précédemment enregistré lorsque le sénat autorisa la guerre en Irak.


Dans l'urgence de la crise mais encore plus tard

D'une paille tenu en équilibre grâce à un vieux papier de bonbon s'échappe un odorant liquide noir qui tombe irrégulièrement dans un bol en faïence nacré, un peu plus à droite sur le plan de travail de la cuisine deux plaques de barbecue et un vieux briquet sont assemblés pour former un semblant de four. De la chambre d'à côté émane le tic-tac régulier d'un micro-ondes reconverti en réveil. Soudain, un bruit trouble le repos de l'homme qui dormait paisiblement dans le carton. D'un geste vif, il saisit le stylo plume et le lance sur le compteur électrique situé à l'autre bout de la pièce. Le crépitement mortuaire de l'électricité retentit dans l'air tandis que le BIIIIIIIIIIIIIP strident du radio-cronde s'éteint dans un dernier râle. Mc Giver se lève, ouvre la porte du micro-réveil, saisit le bol de faïence et porte a ses lèvres son whisky artisanal. Un sourire de satisfaction éclaire ses lèvres tandis qu'il se les essuient dans son T-shirt en papier journal. Soudain, la portière de voiture qui condamnait l'accès à l'appartement s'ouvrit dans un grand VLAM. Mc Giver dégaina immédiatement son couteau suisse en papier mâché prêt à faire face de toutes pièces.

— Qui êtes vous ? J'ai un couteau !

L'homme avance le plus légèrement que le permettent des rangers taille 46, il regarde l'arme de Mc Giver avant d'éclater d'un rire sonore et guttural.

« Ceci est un couteau ! »
— Rend toi Giver, tu es foutu, c'est moi qui ait le plus gros ! Donne moi la bombe nucléaire et qu'on en finisse.

C'est le moment précis que choisit la cafetière à whisky pour exploser et répandre dans tout l'appartement un mélange de débouche lavabo et de chanel numéro 5. Profitant de ce moment de la confusion, Mac Giver récupère une boîte de gambas vide et la brandit au dessus de sa tête.

— C'est moi qui ait gagné Dandy !
— Jamais Micky !

D'un geste adroit inspiré du lancer de boomerang, l'australien lance son couteau qui se plate dans la poitrine de Mc Giver dans un bruit d'os brisé. SKRATCH. Le chasseur se rapproche du corps étendue. BLAM fait le tuyau de fer dans la poche de Mc Giver. VROOUM fait la balle en verre dans l'estomac de Dundy. OUPS fait l'automobiliste qui écrase Lacoste, le crocodile apprivoisé de Dundy.

« Mon pacemaker en appareil photo usagées m'a permis de résister à ton coup de couteau mortel pour un humain normal. » Dit Mc Giver, puis il mourut dans un dernier soubresaut électronique.

Quand la police arriva, il ne restait rien de l'affrontement à part une vieille boîte de conserve désamorcée. Le président fit quelques semaines plus tard une conférence de presse magistrale dont on entend parfois encore les applaudissements résonner dans le palais gouvernemental. Le ministre de la finance repris une vie normal de trader à Wall Street et on n'entendit plus jamais parler de Monica.


Notes de bas de page

  1. Exactement le temps de manger une pizza Domino's.
  2. On voit clairement que le président fait les cents pas
  3. Si vous lisez ce texte à haute voix dans le but de donner de l'humour à votre piteuse vie, nous vous conseillons de prononcer ce mot d'une mâle assurance avec un ton grave mais pas trop, un peu comme si vous vous racliez la gorge mais sans le bruit de raclement.
  4. On remarque que pour une meilleure compréhension de son interlocuteur, le président parle avec un fort accent et un patois prononcé.

Fin

Le mot de la fin


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