Pötszche Blavek
Pötszche Blavek
Cette authentique recette syldave du Pötszche Blavek (littéralement "pot qui pique") nous a été aimablement transmise par Madame Jeanine Brisset (qui nous fait un petit signe).
dÉsingrédients
Pour 8 à 10 personnes :
Une barrique d'eau minérale, de préférence de Klow[1]
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Un grand chaudron syldave (le "Pötszche"), en cuivre ou en fonte.
Cuisson : au moins deux jours, sur un feu de bois, à la cheminée ou bien dans le four traditionnel à la manière des habitants de la région du Moltus.
Le saviez-vous ? chaque région, chaque village, chaque famille a sa propre recette du Pötszche Blavek, gardée jalousement secrète et transmise de génération en génération.
Dans la région de Zlip, par exemple, la tradition exige que la cuisson du Pötszche Blavek débute le premier de l'An, et se poursuive tout au long de l'année, dans le même chaudron que l'on complète chaque jour pour en remplacer la part consommée. Le dernier jour de l'année, lors de grandes réjouissances où sont conviés famille, voisins et alliés, on finit le Pötszche Blavek et on nettoie en cérémonie le chaudron qui accueillera le lendemain le Pötszche Blavek nouveau[2]
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Comment faire ? Le conseil de Tatie Jeanine : procéder par étapes !
- Dans un chaudron traditionnel syldave, en cuivre ou en fonte, faites frémir à feu vif un grand verre de très bonne eau minérale, de Klow de préférence.
- Baissez le feu et incorporer goutte à goutte un bon litre de la même eau en fouettant vivement pour éviter la formation de grumeaux.
- Quand la liaison est onctueuse, versez en une seule fois sur le mélange le reste de l’eau, que vous aurez préalablement fait tiédir.
- Portez à ébullition, puis couvrez le chaudron et laissez mijoter au moins cinq heures à petit feu.
- Surveillez la cuisson en remuant régulièrement et délicatement avec une cuillère en bois pour que ça n’attrape pas.
- Sortez le chaudron du feu et laissez reposer au frais une nuit.
- Le lendemain, préchauffez le four puis incorporez progressivement au contenu du chaudron une quantité égale d’eau minérale fraîche.
- Enfournez et laissez mitonner deux bonnes heures afin que tous les sucs s’interpénètrent.
- Enfin, portez le four à haute température pendant une dizaine de minutes pour bien gratiner.
Une astuce de Tatie Jeanine : surveillez bien la cuisson au four et n’hésitez pas à ajouter de temps en temps un peu d’eau pour éviter un dessèchement excessif.
Vos convives se régaleront de ce bon Pötszche Blavek syldave si typique et tellement léger. Ceux qui redouteraient la saveur relevée de ce « pot qui pique » pourront sans dommage l’allonger de quelques pintes d’eau.
Servi sur une nappe à carreaux de vichy rouge, et dans une écuelle en bois sculptée en forme de bec de pélican,
Anecdote(s)
Le Pötszche Blavek est tellement populaire en Syldavie qu'il a acquis ses lettres de noblesse dans l'histoire du royaume. Ainsi, c'est aux cris de "du Pötszche Blavek pour tous !"
que le peuple de Klow se souleva en 1697 contre la famine. Les dépenses fastueuses et l'impéritie du roi débauché Kathar V, qui se faisait appeler "le prince des arts", avaient en effet conduit le pays à la ruine.
A Kudjat, son fidèle aide de camp, qui lui rapportait la colère du peuple, il aurait cyniquement répondu :
" Ils n'ont plus de Pötszche Blavek ? Et bien, qu'ils boivent de l'eau minérale !"[3]
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— Kathar V |
Note(s)
- ↑ Disponible dans les meilleures épiceries spécialisées, ou, à défaut, sur commande auprès du Consulat de Syldavie en France, 2, rue de la République, BP 45 - 30404 Villeneuve-lez-Avignon
- ↑ In "Les joyaux de la gastronomie syldave, grandes saveurs et petits secrets" de Mme Jeanine Brisset, 1973, Presses du Pélican Noir, pp.225-226.
- ↑ Rapporté par le professeur HC Nestor Pierdack, in "Heurs et malheurs du règne de Kathar V, prince des arts ou prince désastre ?", Presses universitaires de la HULK, 1987, pp. 2907 et suiv..
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