Coupe du Monde de Football 2054

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Faute !

Jean-Soane arrive au Parc des Princes. Il sait que ce soir, ce sera un match tout bonnement exceptionnel qu'il devra commenter : la rencontre entre la France et l'Italie. Son père, Thierry Gilardi, serait fier de lui. Enfin, étant donné que ce dernier est mort avant que son fils ne naisse, il ne connaissait même pas Jean-Soane. Mais Jean-Soane se fiche d'être un enfant né « pater post-mortem » comme on dit aujourd'hui. Il va faire de son mieux, pour l'héritage spirituel de son père.

Les retrouvailles des commentateurs

— Jean-Soane !
— Mattéus, bonjour ! Comment vas-tu ?
— Bien, mais toi ? Je suis étonné que tu sois arrivé si vite.
— Oui, eh bien j'ai trouvé une place de parking pour ma Toyota Alkaline® assez facilement ce matin. J'ai eu de la chance, je n'ai eu à l'arrêter à des stations-recharges que trois fois avant d'arriver.
— Alors que tu arrives du Trocadéro ? Elles ont une longue durée de vie les Toyota, dis donc
— Et toi, ton fils, comment ça va ? Toujours en prison ?
— Oui, il a encore trois ans à tirer.
— Mais il va bientôt avoir dix ans en plus ! Elle me gêne quand même un peu, cette loi Dati VII qui permet de juger les enfants comme des criminels.
— Peut-être, mais je me dis que comme ça, mon fils y pensera à deux fois avant d'avoir à nouveau des relations sexuelles avec une mineure.
— C'était quoi, déjà ? Bisou baveux ?
— Non, accusation de touche-pipi.
— Nos jeunes sont vraiment en perdition.

Les deux commentateurs arrivent à l'entrée du stade, et commencent à monter les marches qui les mènent à leurs loges.

— Eh Jean-Soane, tu as suivi l'allocution du président à vie Jean Sarkozy II hier soir ?
— Oui, elle était diffusée sur la tour Eiffel et sur les bus de la RATP. Je suis allé la regarder depuis le Champ de Mars.
— T'as pas eu de problèmes avec la racaille ?
— Non, tu sais, je m'étais déguisé en pauvre et je suis allé me mettre dans une des cabines de sécurité blindées.
— Heureusement que la mairie pense à nous.
— Bon sang, ce que ce téléphone portable est encombrant. Ils font n'importe quoi chez Nokia.
— C'est le dernier modèle ?
— Ouais, ils le font en plomb. Il paraît que ça étouffe les ondes qui donnent le cancer. Du coup, c'est un peu plus lourd et t'as rarement du réseau, mais au moins notre santé est à l'abri. Enfin, c'est ce qu'ils disent.
— A propos de santé, t'as déjà mangé tes cinq fruits et légumes, mangerbouger.fr ?
— Ah non mince, je suis parti un peu en speed ce matin. T'en as sur toi ?
— Ouais, j'ai des asperges, des carottes, des pommes, des tomates...
— Je les mangerais à la coupure pub. Tout en... me fumant une cigarette !
— Quoi !? T'as des cigarettes ?
— Ouaip ! Le patron m'a accordé un bonus de dix millions d'euros[1], je me suis acheté un paquet avec, ça m'a coûté à peine neuf millions. Des Marlboro, tout de même !
— En ces temps de crise , on en arrive mieux à apprécier les bonnes choses.

Installation dans les loges avant le coup d'envoi

Si on n'est pas des professionnels qui ont la gagne.

Les deux commentateurs s'installent confortablement dans leurs sièges, et mettent leurs casques audio en bois. Depuis qu'il n'y a plus de pétrole, les manufacturiers font comme ils le peuvent.

— Tiens, Erastophène n'est pas là ?
— Non, il a la grippe R.
— Cette épidémie fait des ravages à certains endroits il paraît. J'espère qu'il ne va pas en crever.
— Tu sais, j'ai lu quelque part qu'avant, on appelait ça « angine » et que c'était tout à fait bénin.
— Ah ouais ? Ca a muté depuis, ou un truc dans le genre, non ?
— Certainement.

Un commentateur anglais, perdu dans le stade, arrive alors dans la loge de nos commentateurs français.

— Excuse me, how do I get to the bathroom, please ?[2]
— Oh ! Euh, yes, maille tèlore iz ritch ! Euh, dou you wanting, euh, to bread wiz you tea ?
— No, I want to take a shit, son of a bitch motherfucking cocksucker shithead ![3]
— Ah ben il est parti. Pourtant j'ai fait de mon mieux.
— Bah, de toutes façons, absolument pas besoin de savoir parler anglais, du moment où moins de 150 pays l'ont comme langue officielle.
— Et puis, la langue française est si belle. Surtout, à la grâce rendue de nos drôles de l'Académie de la République Française qui se chargent de nos mots, contre les intriguants estrangers qui puissâssent nous corrompire.
— Certitude bonnement.
— Nostre langouasse estoit fort bien comme telle, il n'estiont nul besoingue de la faire s'évoluer.
— Forte bienne, je le crusse.
— Tiens, j'ai des casse-croutes, tu veux un ou deux chips, pour votre santé, éviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé, mangerbouger.fr ?
— Non merci, y'a Xaviériusérasthodon nous fait signe, là ! On dirait que le match va commencer.
— Ah ben enfin. On est partis !

La première mi-temps

— Et nous voici en direct, depuis le Parc des Princes, pour la retransmission en direct du match France-Italie, en direct ! Bonjour, Mattéus !
— Bonjour, Jean-Soane ! Je suis absolument ravi de vous retrouver ce soir ! Rappelons tout de même aux téléspectateurs que regarder la télé provoque aliénation, dépendance, et pauvreté intellectuelle au regard de la plupart des programmes, sortirsecultiver.fr !
— Tout à fait, et souvenez-vous que le football a beau être un sport, il peut provoquer des blessures s'il est pratiqué trop intensément, et le suivre avec trop d'assiduité peut conduire à la haine entre les peuples, sportresponsablepourlapaixentresupportersetlasantédessportifs.fr.
— Vous êtes prêt pour une heure et demie de pur football, Mattéus ?
— Avec plaisir, juste après un mot de notre sponsor !
Adidas, pour les vrais sportifs qui font du sport.
— Fantastique, ce sponsor !
— Tout à fait, nous pouvons passer au match ! Juste après, bien sûr, un petit coucou de notre sponsor.
Nike, on ne fait pas que des chaussures, on fait aussi comme Adidas.
— Merci, les sponsors ! Vivement le match !
— Ça vous dit pas un petit sponsor avant ?
Energade, pour quand t'as envie de boire un truc bleu ou jaune.
— Allez ouais, j'veux bien un autre sponsor !
Le match est filmé avec de la pellicule Kodak. Ouais, dans le futur on en est revenus aux bandes. Pour relancer le marché du nitrate d'argent, il paraît.
— Le match va-t-il maintenant commencer ? Suspens !
— Que vous êtes drôle, Mattéus ! On a encore un sponsor !
Pour être sûr d'avoir un beau cancer bien mûr, moi je prends des protéines NSP Protein.
— Oh là là Jean-Soane, j'ai tellement envie d'un dernier sponsor !
— C'te chance ! Y'en a encore un !
Quand ma voiture se fait défoncer par des hooligans, c'est toujours une Ferrari !
— Et sinon Jean-Soane, vous avez prévu quoi pour les vacances de Noël ?
— Je vous raconte tout en détail juste après un mot de notre sponsor !
Moi, quand je vais au Brésil me taper des travelos, c'est toujours grâce à Expedia !
— C'était quoi déjà votre question, Mattéus ?
— Je vous la répète juste après un mot de notre sponsor !
T'as pas de graisse au cul ? Bouffe mon saucisson Justin Bridou !
— On parlait de quoi, déjà ?
— De notre sponsor ?
Nutella. Le meilleur sucre marron visqueux du marché.
— Eh, Jean-Soane !
— Oui, Mattéus ?
— Devinez quoi !
— Un mot de notre sponsor ?
— C'que vous êtes doué !
Baiser un mannequin, y'a qu'avec Manix que je le fais bien ! Même si j'ai une petite bite !
— Chers téléspectateurs, nous revoilà !
— Et on se retrouve juste après un mot de notre sponsor !
Pour une bonne grosse branlette, rien ne vaut Pornhub.
— Allez, encore un p'tit sponsor !
— Eh non, Mattéus, je suis désolé, mais c'était le dernier.
— Roh, zut. Enfin, passons toujours au match.
— Si vous voulez. On m'indique dans les oreillettes que l'armée vient justement de contenir la guerre civile rituelle qui vient d'avoir lieu à l'entrée du stade. Il n'y a cette fois qu'à peine seize millions d'euros de dégâts.
— Un superbe travail de notre force militaire. Mais regardons à présent la composition de l'équipe.
— Du côté de la France, nous avons en attaque les deux célèbres joueurs partageant les gènes de nos plus grands footballeurs. Voici donc Michéric Cantotini, connu pour avoir les qualités de Michel Platini et Éric Cantona. Ha ha, dire qu'il y à à peine cinquante ans, on devait attendre que le joueur ait au moins sept ans avant de le recruter et l'entraîner ! Heureusement qu'il est aujourd'hui possible de les encadrer dès leur naissance, non content qu'ils aient de telles prédispositions.
— Tout à fait. À côté de lui, Jean-Zinédine Zipapindane. Quels beaux joueurs.
— Savez-vous qu'il y a d'ailleurs actuellement des projets d'agrandissement des terrains et d'adaptation de la balle à ces joueurs ?
— Ah bon ?
— Oui, ils deviennent tellement bons qu'ils n'ont à présent plus assez d'espace pour évoluer. L'autre jour, Olivoël Bakhan, le clone de Joël Bats et Oliver Kahn, a effectué un bond trop puissant lors d'une parade et s'est retrouvé dans les gradins, défonçant au passage un de ses poteaux.
— Ça alors !
— Il a même tué un supporter. Mais comme celui-ci supportait l'équipe du joueur, ça n'a pas été interprété comme un acte de haine à l'encontre de l'équipe adverse. Il n'a donc subi aucune charge.
— Encore heureux.
— Pour le reste de l'équipe, c'est du classique. Abdel Traoré en milieu centre, Karim Bensoussansalem à droite, Michel Baldé à gauche, Boubacar M'Bami en milieu défensif...
— De bien beaux joueurs !
— Oui, tout à fait. Regardez Amadou N'Diaro. Il a grandi au Ghana, est venu jouer en France et a pu être naturalisé français par le ministre des sports au bout de trois mois. Le voici maintenant jouant pour nous.
— Quelle chance nous avons !
— Les dix-sept arbitres de terrain font signe aux quatre-vingt-huit arbitres de touche que le match peut être lancé. C'est parti !

Deuxième mi-temps

— Quelle première mi-temps !
— Tout à fait, seulement vingt cartons jaunes, six cartons rouges, huit cartons violets, neuf cartons pourpres, douze cartons orange-violacé, et quatre cartons arc-en-ciel !
Francessandro del Pierotti est un exemple avec aucun carton à son actif. On comprend mieux pourquoi l'Inter Milan l'a payé 178 milliards de millions d'euros, à raison de 17 milliards de salaire par semaine.
— Mais que se passe-t-il ? Les arbitres font signe d'arrêter le match ?
— Ah, il semblerait que quelqu'un qui fredonnait la Marseillaise sur le parking du stade se soit pris une crotte de pigeon dans l'oeil.
— Quelle ignominie ! Quel manque de respect pour la France !
— C'est donc sur ce score nul et négatif de -3/-3 que nous nous quittons. Merci Jean-Soane !
— Merci Mattéus ! À bientôt !
— Attendez merde j'oubliais les spons...
TF1, pour encore plus de f...

Notes

  1. Cent euros actuels.
  2. Pardon, où j'obtiens la toilette, plaît ?
  3. Non, je veux de la merde, fils de chienne qui baise des mères, suce des coqs et tête de merde.


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