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Synopsis – Trois hommes sont aux prises avec leur patron, un chef de gang afro-américain, et sa femme.
– Note de la rédaction de dÉ Bons Films
– Note des téléspectateurs
L'avis dÉ Bons Films – Les films d'anthologie comme Dune ou Blade Runner ont toujours fait l'objet de réadaptation au cours de leur vie. Et pourtant certains continuent de considérer des chefs d’œuvre comme Pulp Fiction comme des monstres sacrés intouchables.
Élevé dans le tâtonnement amateur des années 90, Luc Besson s'était toujours promis de revisiter les classiques de son enfance, pour les remettre au goût du jour, gommer leurs imprécisions ou tout simplement les améliorer. C'est donc naturellement qu'il s'est attaqué, malgré les protestations, à ce monument du cinéma que Tarantino n'avait jamais achevé. « Il nous fallait tout d'abord avoir les droits », révélait la semaine dernière Luc Besson dans une interview, « mais Quentin refusait de nous les céder. Alors on lui a fait lire le script et 100 millions de dollars et le projet l'a finalement intéressé. » Réalisé avec la bénédiction de son premier réalisateur, le Fiction Pulp(e) de Luc Besson laisse pantois dès le premier visionnage. Tout d'abord, plusieurs éléments confus et sources d'incompréhension ont été retirés de manière à redynamiser le scénario. La mallette, par exemple, a été judicieusement retirée (et nous nous accordons à dire à dÉ Bons Films qu'elle ne servait pas à grand chose). « La mallette, elle servait à rien et on ne savait pas ce qu'il y avait dedans, la scène n'ayant pas pu être tournée faute de temps. D'où nos interrogations sur le choix de cette scène, là, The Bonnie Situation. Le personnage de Wolf était bien trouvé et nous avons même fait un hommage à Harvey Keitel en le laissant crédité au générique. Mais la scène entière on a pas pu la garder. »
Tout semble avoir été pensé pour ne laisser que les fils conducteurs qui soutenaient l'intrigue. Et c'est ce souci qui a guidé le choix du remastering de la bande originale, confiée aux soins de Danny Elfman. Les scènes de tension sont ressenties avec beaucoup plus de vivacité et les ressorts comiques plus pénétrants, soulignés par un son de trompette sorti tout droit des Marx Brothers (une manière de renouer aussi avec l'époque de sortie du film). « Danny a fait un travail remarquable. Les vies de cette nana et de ces quatre types sont transfigurées : ils vivent une véritable quête, tentant dans des élans épiques de se sauver d'une fin tragique. Toujours avec cette manière que Quentin a de mener les scènes de baston, bien entendu. »
« Ime-possiblé, pour cé puta dé negro qué va fanculo, dé gouardi la picola montri dé mi pap-pa ! » Pourtant, on peut reprocher à Luc Besson certaines libertés, comme l'accent italien de Bruce Willis, dont les répliques racistes prennent parfois des airs de grenouillage de la part du réalisateur, mais finissent toutefois par s'expliquer par le fait que Butch s'avère être en fait un ancien officier de l'OVRA. Mais tout le génie de cette adaptation vient du fait que sans avoir vu la version de Tarantino, à force de recherches et sans jamais trahir l'esprit du projet d'origine, Besson a su mener son aboutissement. « Mais quand même y a un truc que j'avais jamais compris, c'est la monumentale erreur de montage. Vers la fin, on se rend bien compte qu'en fait toutes les scènes sont dans le désordre. On voit très bien que des choix aléatoires (mallette, scène de Bonnie montée pour que Tarantino puisse apparaître, en peignoir car filmée au tout dernier moment, et où Bonnie n'apparaît meme pas, etc.) ont primé sur les choix cinématographiques et scénaristiques, et qu'ils ont manqué de temps. Comme on en avait, on a bien veillé à tout remettre dans le bon ordre cette fois. »
Au final cette excellente réadaptation, qui utilise près de 86% des plans d'origine, ravira les affamés de thrillers psychologiques se déroulant dans le milieu de la mafia et surprendra les inconditionnels de la première version. Cette version revue et corrigée ne sortira qu'en VHS et DVD mais croyez nous, elle est en passe de devenir sous peu plus classique que le classique. Note de la rédaction 5 sur 5.
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