Déktionnaire:eau propre
français
Étymologie
- de eau, lat., "et pastis Massilia dilutare", et propre, ita., "cambiare l'eslipo tutte le settimane",
Définition
- eau propre, locution : L'eau propre est, comme on peut le comprendre grâce à l'étymologie, un liquide qui n'a servi qu'à laver des sous-vêtements portés depuis une semaine ou moins ET dans lesquels n'a pas été vidé, d'une manière ou d'une autre, le litron quotidien de Ricard. Dans une perspective hygiénico-théologique (ou l'inverse), l'eau propre, symbole de la pureté aseptico-christique, sert à laver les fautes passées pour pouvoir en commettre de nouvelles.
Pour dire vrai, le mécréant n'est jamais qu'à demi volontaire pour accomplir un simulacre de noyade sur sa propre personne au nom de Notre Seigneur Prévention[1]. On comprend pourquoi l'expression est principalement employée sous la forme "jeter l'eau propre sur" (ou éventuellement "à").
Les utilisateurs de ces expressions sont plus attentifs au péché qu'au salut, comme toute personne qui comprend la religion, la philosophie et la vie[2]. Aussi usent-ils de cette forme moins pour indiquer la propreté résultant de l'acte purificateur que pour signaler la noirceur initiale. Ainsi en est-il de la droite dure qui jette l'eau propre sur Christiane Taubira[3] ; manière de signaler que, comme le sang sur les mains de Lady Macbeth, la suie qui recouvre l'incorrigible Guyanaise peine à disparaître. De même, lorsque Victor Hugo écrit "Je jetterai l'eau propre à tout ce qu'on bénit"[4], il signale le caractère fondamentalement insuffisant du rituel extérieur, se conformant ainsi au credo déiste de la fin de sa vie.
Synonymes
eau bénie, monoxyde de dihydrogène aseptisé, acide hydroxyque limpide.
Expressions
L'expression jeter le bébé avec l'eau du bain, indiquant un manque de discernement entre ce qui est bénéfique et ce qui est nuisible, provient probablement[5] d'accidents de lancer d'eau propre, à une époque où la mortalité infantile était aussi considérable que la dévotion de la population, et où il importait de bénir au plus vite les nourrissons. Il arrivait, lors des épidémies, qu'on baptise précipitamment un jumeau en lui lançant l'eau contenant sa sœur ou son frère déjà décédé. Les grands esprits de ces temps reculés ont émis la remarque de bon sens selon laquelle, si propulser l'eau propre sur le nouveau-né ne pouvait que contribuer à la santé de son corps et de son âme, lui jeter un bébé mort à la figure risquait d'entraîner contusions, infections et transmissions de démons.
Anagrammes
Aue propre : à Aue, dans la triste République Démocratique Allemande, les visites de dignitaires soviétiques donnaient lieu à de spectatulaires nettoyages des artères de la ville dans lesquelles les envoyés devaient circuler. Parmi les diplomates français en poste en Allemagne de l'Est, "Aue propre" est devenu un synonyme de "village Potemkine".
Références
- ↑ J. Ratzinger, Les méchants sont méchants
- ↑ S. Kierkegaard, Traité désespéré du désespoir désespérant
- ↑ E. Zemmour, La saleté française(?)
- ↑ V. Hugo, "Ultima verba", in z'avez vu, j'ai des références latines et en plus je suis un poète engagé !
- ↑ Académie Française, Dictionnaire... Ouais, notre mission à la base, c'était de faire un dictionnaire, et pas de nous faire mousser.
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POST-SCRIPTUM
On me signale que l'expression réelle serait jeter l'opprobre sur, voire même jeter l'opprobe sur. Ben voyons ! Et pourquoi pas écrire "au temps pour moi" ? Ou même faire suivre "après que" d'un indicatif ? Que diantre ! Un peu de respect pour notre belle langue française !
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