Charlie récolte des milliers d’euros pour aider le peuple haïtien
De notre envoyé spécial Marie Irène - Une question ? - le 26 janvier 2010
L’initiative du petit garçon de six ans lui serait venue après avoir vu les images de la catastrophe à la télévision : « This is no good » aurait-il dit en regardant les images d’une petite fille agonisante éventrée par les tuyaux en fer d’une charpente de taudis effondré (en français : « ce n’est pas beau à regarder »). Aussitôt, avec le concours de sa maman, Charlie a proposé à l’Unicef d’organiser un marathon de vélo destiné à récolter des fonds pour aider Haïti et de médiatiser son opération en créant un réseau de soutien et en déposant son patronyme au cas où il déciderait par la suite de commercialiser les produits dérivés de son exploit.
Au-delà de certaines considérations éthiques (par exemple : est-il opportun de montrer à un enfant de six ans des images de cadavres mutilés d’autres enfants ?) que nous laisserons à nos amis les psychologues, l’effort déployé par le petit garçon ainsi que sa touchante sensibilité ont impressionné les médias et le réseau d’Internet, à tel point que le marathon de vélo a permis de ramasser une somme jamais obtenue par un particulier jusque-là. L’Unicef est stupéfait par la prouesse de Charlie et lui a offert un t-shirt en lui promettant que l’argent parviendrait bien aux Haïtiens.
Outre-Manche, les Français ne veulent pas être en reste, et un autre Charlie a entamé lui aussi une incroyable collecte de fonds pour aider le peuple haïtien. Charles Lambersard (dit « Gros Charlie ») a lui aussi médiatisé son opération de soutien.
Gros Charlie, connu dans le village de Bourg-les-Caniveaux pour être le plus gros pilier de comptoir encore en activité, a commencé, caméra à l’appui, un bistrothon d’une ampleur pantagruélique afin d’amasser des dons pour Haïti. Filmé par son cousin Nénesse, Gros Charlie picole pour Haïti, et va de bar en bar pour sensibiliser les gens à la cause haïtienne. « Cul sec, pour les Haïtiens ! » lance-t-il en s’enfilant son dixième verre de calva. Son opération est mise en ligne sur le site Facebook, sur lequel figure son numéro de compte : les internautes peuvent donc lui envoyer de l’argent pour Haïti. « Je ne peux pas faire de vélo à cause de mon poids » explique Gros Charlie « et la seule chose que je sais faire c’est boire. J’ai été choqué en voyant les images du tremblement de terre, je me suis dit : Charles, pense à tous ces malheureux ! La seule chose que je pouvais faire pour eux, c’était de me mettre une grosse cuite. Vous savez, quand on peut aider… » nous explique avec humilité le Gros Charlie.
Surprenant : les contributions n’ont pas cessé d’affluer, ainsi que les nombreux messages de soutien : « Vas-y Charlie, bois ! Bois ! Bois ! » écrit un internaute parmi tant d’autres touchés par l’initiative du philanthrope désintéressé. Comme pour Charlie Simpson, l’Unicef s’est montré séduit par l’initiative de Gros Charlie, mais celui-ci a déjà expliqué aux associations officielles qu’il conservait 10 % de la somme collectée pour pouvoir continuer à boire, et qu’il enverrait le reste par mandat poste.
Une autre question, qui soulève une inquiétude légitime : Gros Charlie ira-t-il au bout de son marathon ? A raison de plus de quatorze litres de bière par jour, et la moitié en vin et en spiritueux, les autorités médicales émettent une incertitude, comme l’explique le professeur Balangier : « Le petit Charlie Simpson sait s’arrêter de pédaler sur son vélo quand il est fatigué. En revanche, le gros Charlie Lambersard ne s’arrête de boire que pour cuver, et dès qu’il se réveille, il remet ça. » Les médecins craignent que l’acool ingurgité par Gros Charlie ne finisse par le tuer : déshydratation, pancréatite, rupture de vaisseaux et hémorragies du tube digestif devraient en toute logique mettre prochainement un terme au marathon de Gros Charlie.
Qu’importe, l’important est de soutenir le peuple haïtien, et Gros Charlie reste le symbole de l’amour des Français pour la vie, la solidarité et la fraternité. D’ailleurs, au moment même où j’écris ces lignes, Gros Charlie en est à son quatrième litre de Gentiane de la journée, et encore, un jeune internaute lui envoie un don de cinq euros accompagné d’un message de soutien : « BOIS ! BOIS ! BOIS ! BOIS ! LOL !!! ». Qui oserait mettre en doute la compassion sincère déployée par les braves habitants de ce pays ?
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