Désinformation:L'Albanie devient le pays le plus riche de l'Europe

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L'Albanie devient le pays le plus riche de l'Europe

De notre envoyé spécial  Psychoparten,  Combattant sanguinaire, mais humaniste - ‎le 9 novembre 2014

Tirana, Albanie — « Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques », écrivait Mark Twain. Ayant ouvert un livre du génial auteur américain par erreur (il le croyait rempli de billets), le ministre de l'économie albanais s'en est avisé, et en a tiré toutes les conséquences.
La richesse, pour Eurostat, ça ressemble à ça

Il n'a fait, en vérité, qu'obéir à Eurostat, la direction de la Commission Européenne en charge de l'information statistique. C'est, après tout, son devoir, puisque l'Albanie a récemment obtenu le statut de pays candidat à l'entrée dans l'Union Européenne.

Or, Eurostat a émis une injonction préconisant d'intégrer la prostitution et le trafic de drogue dans le PIB des différents pays associés.

Voir Tirana et mourir (de deux balles en pleine tête)

Depuis la chute du stalinisme, l'Albanie avait beaucoup misé sur le tourisme. Et à raison : quel pays exotique ! Ah, l'Albanie, ses gangs surarmés, ses trafics d'organes et d'êtres humains, ses vendettas séculaires, ses enlèvements, tortures et meurtres de civils d'origine serbe, ses réseaux de mendicité forcée, son État en déliquescence avancée...

On le sait, l'argent ne fait pas le bonheur. Nous avons pu voir l'Irlande perdre beaucoup de son âme pendant la période folle du "Tigre Celtique". Et, malheureusement, avec la prospérité nouvelle de l'Albanie, son charme baroque risque de s'évanouir sans rémission.


Un nouveau mode de calcul contesté

Bien entendu, sitôt la nouvelle diffusée, les jalousies et les rancœurs n'ont pas tardé à apparaître.

La classe politique ukrainienne affirme mieux incarner les valeurs européennes que leurs homologues albanais.

La Rada ukrainienne, nouvellement élue, s'est empressée de voter une motion critiquant le mode de calcul suggéré par Eurostat. « Pourquoi la prostitution et le trafic de drogue ? », s'interroge Arseni Iatseniouk. « Certes, dans le premier secteur, l'Ukraine est aussi performante que l'Albanie. Mais pourquoi ne pas inclure aussi le trafic d'armes et la corruption ? C'est un scandale ! »

« Dans ces deux domaines », poursuit-il, « notre pays, depuis qu'il est indépendant, a toujours été en pointe. Mais, cette dernière année, ces domaines-clés de l'économie ukrainienne ont connu une explosion sans précédent ! Aujourd'hui, et je n'hésite pas à l'affirmer, le pays le plus riche d'Europe, c'est l'Ukraine, pas l'Albanie ! D'ailleurs, notre politique économique est exemplaire, du point de vue des travaux de la Commission ! »


Des gagnants...

L'INSEE avait pourtant résisté. En effet, inclure les stupéfiants et la prostitution dans les comptes de la nation s'accordait fort mal avec la politique prohibitionniste de la France dans ces deux domaines.

Les bizutages des écoles de l'élite ont toujours été un peu rudes.

Mais il lui a finalement fallu céder. Et, quitte à s'adapter à cette nouvelle donne, l'institut a décidé d'en tenir compte également à un niveau plus précis, celui des statistiques par département.

C'est ainsi que la richesse par habitant de la Seine-Saint-Denis a presque triplé, égalant les statistiques de départements précédemment plus bourgeois (Paris intra-muros, Hauts-de-Seine et Yvelines).

Un changement qui n'est pas sans susciter des interrogations. Interrogations auxquelles Jean-Luc Tavernier, directeur général de l'INSEE, a bien voulu répondre : « De par leur nature, ces... échanges sont difficilement mesurables. Aussi, j'ai demandé à mes collaborateurs de regarder quelques reportages de la télévision française à leur sujet. Il apparaît que, clairement, c'est le 9-3 qui bénéficie le plus des ajustements récents. En même temps, on sait bien que personne, absolument personne, ne consomme des stupéfiants dans l'Ouest parisien. »


...et des perdants

Social-démocratie, féminisme à outrance, rigorisme luthérien, froid qui dissuade de se déshabiller, meufs gratuites déjà grave bonnes... La Suède est peut-être un beau pays, mais un pays tout à fait inadapté à l'économie globalisée du XXIème siècle.

Au vu de la croissance négative de -51% enregistrée ce trimestre, la Banque Centrale Européenne a décidé d'exclure la Suède de l'euro. Le nouveau Premier Ministre suédois, Stefan Löfven, a immédiatement réagi : « Euh... On vous a dit qu'on n'était pas dans l'euro, déjà ? »

L'élite suédoise est absolument catastrophée. (Pour les gens, par contre, ça va, hein). Les meilleurs économistes du pays s'arrachent les cheveux pour trouver une solution aux maux de l'économie suédoise.

Par bonheur, l'Afghanistan et la Thaïlande ont décidé d'accorder une aide d'urgence à Stockholm.


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