Guitare électrique

Un article de la désencyclopédie.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Et si on débutait tout ça avec un bon vieux cliché ?

En général, on distingue la guitare électrique d'une guitare acoustique, que si une guitare est reliée à l'électricité, alors c'est pas une acoustique. Ce serait oublier ces plagiats de guitares-jouets qui font toujours le même son pré-enregistré quelque soit la corde que l'on joue. Une guitare électrique est pourtant bien plus qu'un simple jouet, c'est aussi toute une histoire et tout un monde.

Histoire

Et Volta inventa la pile

Comme son nom l'indique, la guitare électrique n'est qu'un mélange de la guitare et de l'électricité. Par exemple, prenez une guitare, de l'électricité, et mettez tout ça dans un mixer avec un peu de sucre pour adoucir le gout, et allumez. Bien essayé, ça ne donne pas de guitare électrique, mais le son que fera le mixer avant de rendre l'âme est tout à fait caractéristique.

La guitare étant plus ou moins connue depuis le quatrième millénaire avant notre ère, l'invention de la guitare électrique coïncidant plus ou moins avec celle de l'électricité, à trente minutes près. C'est en effet en 1799 qu'Allessandro Volta invente la pile électrique. Plus précisément, le trente-et-un Décembre à vingt-trois heure cinquante-neuf, Volta usant de cet habile stratagème pour rester dans l'histoire comme celui ayant réalisé la dernière invention du dix-huitième siècle. Malheureusement, personne ne lui avait appris que le dix-neuvième siècle ne commençait qu'en 1801, il se fit donc ravir sa place par l'inventeur de l'épluche-coquilettes, un illustre inventeur belge dont l'Histoire a malgré tout oublié le nom. L'invention de Volta était bien plus importante, et tout le monde oublia le magnifique sens du timing de notre cher belge. Revenons-en donc à Volta. Comme vous pouvez vous en douter, on avait pas encore inventé d'objet fonctionnant avec des piles et c'est bien normal.

Arriva alors son fils hippie (et visionnaire pour le coup), sa nouvelle guitare acoustique dans les mains, ce qui est très pratique car ainsi il tend une magnifique perche à l'auteur de cet article qui se demandait comment intégrer sa pirouette narrative. Allessandro attrape donc son fiston pour l'engueuler car il venait d'apprendre que ce dernier séchait les cours pour fumer des petits joints. Après avoir filé la mandale du siècle à son fils[1], Allessandro décida de confisquer sa guitare et l'enferma dans sa chambre. Or, rappelons-le, Volta s'apprêtait à tester sa pile électrique. Il pris donc la première chose qui lui tomba et ce fut la fameuse guitare. Il glissa donc sa pile[2] dans la fente de la caisse de résonance, et commença à jouer quelques notes sur les cordes. La guitare n'émit malheureusement que quelques sons sourds et discordieux, ce qui n'est nullement surprenant quand on met un objets à l'intérieur : l'invention de Volta semblait devenir un échec.

Déçu de toutes ces heures de travail, il jeta son instrument par terre. La pile rebondit alors contre les bords de bois et ce fut l'illumination : Volta venait d'inventer les percussions ! Ce n'était pas flagrant, mais avec quelques réglages, « ça aura déjà une sacré gueule ! »[3]. Cependant, c'était déjà sa deuxième trouvaille de la journée, or Volta était un chercheur et non pas un trouveur. Il décida donc de dessiner avec précision les plans de la guitare électrique, de les scanner, puis de les envoyer par mail à un ami scientifique. Volta garda alors uniquement le brevet de la pile et c'est tant mieux comme ça.

Une révolution majeure.

Et l'informatique inventa l'E-mail

Cependant, la boite aux lettres électroniques n'ayant été inventé qu'en 1965, personne ne put vérifier ses e-mails avant cette année-là, nous nous devons donc de sauter les années jusqu'à cette date fatidique. Alors que les premiers geeks au monde finalisaient le système du premier service mail, ils reçurent le mail décrivant les plans de la guitare électrique de Volta mais aussi celui décrivant le micro-ondes de Gauss et le chauffe-serviettes de Thalès, ainsi que quelques autres que nous tairons.

Notre bande de geeks avant l'heure qui voulaient fêter leur invention en s'inscrivant les premiers à la newsletter de leur site de fesse préféré se virent obligés de virer ces mails un par un. Leur attention se porta sur les plans de Volta, qui, enregistrés sous un format d'image vieux donc mal optimisé, pesaient dans les 2 gigaoctets. On comprends donc mieux pourquoi les plans prirent trois jours pour être chargés[4], et pourquoi nos inventeurs furent profondément endormis quand le chargement prit fin. Ce fut donc un passant, Lloyd Loar qui découvrit les plans. Alors ingénieur chez Gibson Guitar Corporation, son œil affuté reconnut tout de suite le génialissime de l'idée, et s'empressa de prendre une série de notes sur le sujet.

Rentré chez lui, Lloyd Loar prit donc son encyclopédie et chercha de qui pouvait bien venir l'idée. Quel ne fut pas sa surprise quand il découvrit que l'invention de la guitare électrique appartenait à lui-même, qui l'aurait conçue en 1924. C'est alors qu'il ressentit ce que l'on appelle parfois l'appel de l'Histoire, avec un grand H même si on ne le prononce pas plus fort, s'il vous plait. Lloyd Loar se rendit donc chez le savant fou du coin et se dirigea vers l'année 1924[5], sans même prendre un casse-croute. L'appel de l'Histoire avant tout, bordel !

Et Lloyd Loar inventa la guitare électrique (enfin !)

Ainsi donc Lloyd Loar put sainement inventer la guitare électrique. Mais autant il avait oublié de prendre un casse-croute, autant il avait aussi oublié de prendre son carnet où il avait noté ses observations. Il dut donc composer de mémoire, et fut incontestablement déçu du résultat, qui ressemblait plus à un instrument de percussion quand on secouait qu'autre chose. De désespoir, il quitta son atelier, en oublia jusqu'à rentrer à son époque, et erra dans les rues et attendant la mort qui vint le prendre en 1943.

Mais alors qu'on croyait que la guitare électrique était définitivement morte, arriva l'autre Lloyd Loar, le plus jeune, celui qui n'avait pas traversé les époques, celui de 1924. Découvrant un prototype inconnu sur la table de son atelier, il décida de l'étudier. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir l'idée géniale de l'inventeur inconnu : relier un instrument à l'électricité�! C'est alors que nous assistâmes à l'ébullition d'un cerveau : pour empêcher la pile de tomber par la fente si on retourne la guitare, Lloyd Loar la coinça avec ce qu'il trouva, c'est à dire des fils de cuivre, à l'origine destinés aux autorités judiciaires des États-Unis qui hésitaient encore entre pendaison et chaise électrique pour les condamnations à mort. C'est ainsi qu'on vit pour la première fois une guitare reliée à l'électricité, et quelques secondes plus tard une guitare en flamme. Cependant, quelques optimisations plus tard[6], la guitare électrique telle que nous la connaissons aujourd'hui était toute proche.

Anatomie

Pfoulala, on a vraiment besoin de se compliquer autant la vie ?

La guitare électrique se présente en général de la même manière qu'une guitare acoustique, c'est-à-dire avec humilité, se courbant et en enlevant le chapeau en vouvoyant si elle pouvait faire tout ça. Mais comme ce n'est pas un être humain, nous considérerons que c'est un objet statique, du moins tant qu'on ne touche pas aux cordes, ce qui est quand même le principe de base.

D'aspect général, elle ressemble beaucoup à un balai : il y a le manche qui ne sert qu'à pouvoir la tenir à peu près convenablement et pour qu'elle ne ressemble pas à un tambour percé, et la tête où il y a tous les trucs utiles. A ceci il faut ajouter le joueur, qui se fera un plaisir crétin de se détruire les ongles sur les cordes.


La tête

Commençons par le plus important. C'est cette partie qui détermine par son remplissage si vous avez entre les mains une guitare ou un instrument de percussion. Puisqu'on veut une guitare, on essayera d'y mettre le moins possible de piles en gagnant sur les performances de chacune d'entre elles. Le principal problème posé par ces dernières furent leur remplacement : en effet, malgré les efforts des ingénieurs, une pile ne durait guère plus de dix minutes, on ne pouvait les changer qu'en ouvrant la guitare, c'est-à-dire en la détruisant. On substitua donc la quantité des guitares à leur qualité. On comprends donc aisément le dépit des guitaristes, mais aussi des fabricants qui furent obligés de délocaliser en Chine comme il se doit dès qu'il s'agit de produire en quantité. Dévastée par une série de grèves, l'industrie de la guitare demanda à ses ingénieurs de régler le problème. Ceux-ci eurent alors l'idée de l'avant-dernière innovation de la guitare : la prise électrique. Ainsi, on est sûr d'avoir constamment de l'électricité, et on est sûr d'avoir une guitare entre les mains. Mais faut pas déconner non plus, la fabrication resta quand même l'affaire des chinois. Surtout quand il s'agit des guitares-jouets.

Cependant, cette innovation révéla un second problème : pour régler les risques d'incendie, Lloyd Loar avait remplacé le corps en bois par du cuivre. Le remplacement des piles par les prises de courant, d'un voltage largement supérieur révéla « un léger risque de sensations de picotement au bout des doigts », d'après les fabricants de guitare de l'électrique de l'époque[7]. Dans le doute, on remplaça le métal par des matériaux ininflammables et isolants.

Le manche

Le manche est au bout de la tête, ou l'inverse, je sais plus. C'est le long du manche que sont tendues les cordes, donnant ainsi une bonne excuse pour l'existence du manche, et ainsi ajouter un petit coût supplémentaire à la guitare. Entre nous, si les fils étaient tendus dans le vide comme pour une harpe, ça changerait pas grand chose. A noter qu'à l'origine, les cordes de la guitare étaient les mêmes que les fils qui retenaient immobiles la pile et donc y étaient directement reliés. Certes, quand le corps de la guitare tout entier était en métal, ce n'était qu'un détail, mais j'élargis votre culture, vous pourriez me remercier !

Le manche est là pour caser la main qui ne bousille pas les cordes et qu'on ne sait donc pas où mettre. En général, cette main se déplace le long du manche dans un mouvement de va et vient, en pinçant les cordes à différents niveaux du manche, permettant ainsi de varier les sons[8], mais ça ne va pas plus loin.

Le joueur

Normalement, le joueur n'a besoin que de deux mains, et un cerveau pour varier de temps en temps les notes[9]. Si un joueur de guitare acoustique a besoin aussi de deux jambes croisées façon position du lotus pour poser sa guitare, la guitare électrique, elle, possède en général une sangle pour pouvoir s'en passer. En tant que joueur de guitare électrique, le principal est donc d'avoir du talent du doigté de l'intelligence de l'imagination la partie supérieure du corps en bon état.

L'ordinateur

Facultatif, l'ordinateur s'occupera d'ajouter quelques effets excentriques au son, au cas où que vous n'en ayez pas assez, via des logiciels que seuls leurs concepteurs comprennent ; si Windows le veut bien, évidemment. Donc autant oublier l'ordinateur.

Utilisation

En vrai ça se résume à un dépliant.

Obtenir une guitare électrique est très simple : ne me dites pas que vous savez pas faire un trou avec une perceuse pour mettre le fil ? Par contre, l'utiliser, c'est tout de suite plus subtil et plus versatile. Nan je déconne. En fait, jouer de la guitare électrique d'un air intelligent, c'est tout con.

En jouer

En général, le simple fait de posséder une guitare acoustique est suffisant pour savoir en jouer : il suffit ensuite de gratter les cordes dans le désordre, en regardant le ciel avec un air rêveur et en se balançant de gauche à droite. C'est encore plus vrai pour la guitare électrique, sauf qu'il n'y a pas besoin de se balancer, l'utilisation de l'électricité permettant créer des sons masquant n'importe quelles contreperformances musicales. Cependant, les utilisateurs de la seconde ont toujours voulu se démarquer des utilisateurs de la première. Ainsi, si la guitare acoustique est parfaite pour les veillées de feux de camp et les chansons pour enfant d'école maternelle, la seconde se révèlera appropriée à un public plus averti et plus clément musicalement : j'ai nommé les adolescents, qui sont prêts à écouter du Tokio Hotel, et même mon grand-père si il se mettait à chanter avec sa voix tremblotante ; alors de la guitare électrique...

La guitare électrique a donc facilement réussi à percer dans le rock, le heavy metal, le blues et le jazz, mais beaucoup moins dans le classique, le religieux et le folklorique hongrois. Après tout, peut-être que si le fils de Volta jouait de l'accordéon ou de la clarinette, la situation serait totalement différente.

Nuvola apps important.png
Faites attention !
Pensez aussi à déplacer de temps en temps la main qui pince les cordes sur le manche : l'émerveillement en sera renouvelé.


Vous allons donc devoir jouer des répertoires assez vif, et c'est tant mieux : plus vous agiterez les mains, moins vos amis auront le temps de comprendre ce que vous essayez de jouer, et ils seront en totale admiration. Apprenez à tenir deux ou trois minutes comme ceci pour vous mettre vos amis dans la poche[10].

Si vous ne retrouvez pas le son caractéristique du mixer que nous évoquions au début, réessayez après avoir tapé la guitare quelques fois contre un mur ou pendant un orage (adrénaline garantie !).


Les détails que tout le monde doit respecter sans raison

Si la guitare électrique a depuis évolué, les rites associés à son utilisation sont intimement liés aux anciens modèles. Pensez à les appliquer, en ayant une petite pensée pour les joueurs d'antan qui eux avaient une bonne raison de gesticuler dans tous les sens :

  • Lorsqu'elle avait un corps métallique, la guitare avait tendance à chauffer. Les guitaristes jouent donc torse-nu.
  • Les électrocutions nombreuses poussaient les guitaristes à pousser de grands cris. Ainsi encore aujourd'hui, les guitaristes accompagnent leur musique de cris forts et discordieux.
  • La durée de vie d'une pile de guitare étant de dix minutes, les guitaristes ont tendance en contrepartie à tout donner d'eux-mêmes pendant ces dix minutes, dépensant un maximum d'énergie. Aujourd'hui que ce problème d'autonomie est réglée, les guitaristes sont vite épuisés, ce qui explique leur utilisation de produits dopants et leur espérance de vie relativement basse.
  • Les guitaristes avaient tendance à agiter leur guitare pour utiliser la fonction percussion de celle-ci. Même sans la pile, on le fait encore en souvenir.
  • En mémoire de Lloyd Loar qui brûla la première guitare électrique juste après l'avoir inventée, on a tendance quand on écoute un guitariste à prendre son briquet et montrer la flamme le plus haut possible[11].
  • Il arrivait que certains guitaristes essaient de jouer plus de dix minutes, et devaient donc changer rapidement la pile. Pour ouvrir rapidement leur guitare en plein milieu d'un morceau, ils prenaient leur guitare à deux mains par le manche et la tapaient contre le sol. Avec un peu de chance, la colle cédait et une des parties en bois se détachait, permettant ainsi de changer la pile. Sinon (et c'était ce qui arrivait malheureusement pour eux le plus souvent), la guitare volait en morceaux. Même sans pile, on peut encore le faire aujourd'hui pour le plaisir, mais uniquement si vous avez assez d'argent.
Leave our ears alone !

Ce pourrait bien être ces mouvements sans intérêt qui feront la différence entre le guitariste du dimanche et la rock star. Jouez le meilleur ou ne le jouez pas. Faites-le pour votre mixer. Faites-le pour Volta qui a gardé le mauvais brevet. Faites-le pour les premiers geeks qui auraient dû prendre plus de café. Faites-le pour Lloyd Loar qui se découragea trop tôt. Faites-le pour ces électrocutés, carbonisés et mutilés. Faites-le pour les chinois. Ils n'ont pas pu faire autant de sacrifices juste que pour arriviez et détruisiez nos oreilles, merde !


Détails supplémentaires

  1. C'est en tout cas la seule dont on a des traces aujourd'hui. Volta fils en tout cas en eut des traces à la joue pendant au moins deux semaines.
  2. 4,5 V - LR 12 - référencé par le code 97VB63C dans votre Carrefour le plus proche
  3. Dixit Volta reprenant espoir.
  4. N'oublions pas que les ordinateurs de 1965 ne sont pas ceux d'aujourd'hui.
  5. Ce qui fait la seconde pirouette scénaristique du jour de l'auteur. Si ça continue, vous allez croire que ce que je raconte ici ne sont que des inventions.
  6. Notamment moins de bois et plus de matières inflammables.
  7. Et tout le monde sait que c'est ceux qui les font qui en parlent le mieux
  8. Avouez que six sons c'est sympa dix secondes, mais tout un concert, on a vu mieux. La guitare n'est pas là pour concurrencer le triangle, à ce que je sache.
  9. Facultatif.
  10. N'en faites pas plus : ils seraient capables d'en redemander, les cons !
  11. Pensez tout de même à l'éteindre quand le chanteur décidera de faire un slam
Edward Khil.png  Portail de la Musique


Cet article a une chance non nulle de figurer dans le Best Of ou de ne pas en être.
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.