La voix de la RATP

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« Grâce à cette voix, on sait que la RATP est une femme. Et après on s'étonne que je sois misogyne. »

Au gré des tribulations quotidiennes, il est difficile de relativiser nos ennuis : congestion par la foule dans les transports en commun, tension au travail, panne du radiateur à la maison, inclinaison de la Tour de Pise en Italie. Mais contre cette trame mouvante de souffrances, un fond se coule sur nos douces épaules baignées par les ondées tièdes du soleil printanier : la voix du métro.

À chaque station, cette voix nous console de notre mortalité. Sa fiabilité professionnelle, son ton engageant et pourtant jamais intrusif, même quand elle nous intime l'ordre d'avancer vers le fond du bus... Il faut dire qu'elle est si sensuelle. Derrière j'imagine une rouquine au doux visage de blé encadré par des ondoyances aux reflets platine, les yeux bleu clair égalisé au teint blanc laiteux du sein de la Voie Lactée. Son menton cartésien souligne délicieusement la plénitude féminine de l'enveloppe d'une goutte d'eau. Ai-je bien deviné la réalité ? Ai-je bien décrit Docteur Dana Scully ?

L'après-X-Files de Dana Scully

Personnellement je suis amoureux de Scully, et toi ?

Qui n'a jamais vu la série des X-Files et n'est jamais tombé amoureux ou de Scully ou de Mulder ? Deux agents du FBI jeunes et beaux, antithétiques l'un de l'autre, l'un crédule et libertin, obsédé par l'enlèvement de sa sœur en soucoupe volante, l'autre scientifique et catholique pratiquante, assignés aux dossiers paranormaux et unis par les enquêtes les plus invraisemblables et les plus passionnantes, par les effrois et anxiétés partagés au comble du suspense et de la tension sexuelle sublimée par la relation de travail, au point que si les deux collègues s'appellent exclusivement par leur nom de famille, c'est aussi devenu la signature de la série.

Scully : Muuuuuuuuuuuldeeeeeeeerrrrrrrrr !!!
Mulder : Scuuuullyyyyyyyyyyyy !!!! Regarde j'ai trouvé des œufs de Pâques !


Reconversion

Ne sont-ils pas croquants ?

Après les X-Files (Aux Frontières du Réel (La Vérité Est Ailleurs) en V.F.), Scully traversa un tunnel étroit plongé dans le noir. Au bout vacillait une lumière, comme quand on meurt, vous savez, cette lueur blanche et pas blanche, hésitante, ni flou ni nette et qui brûle froidement. Elle étouffait, in the suffocation of english, im erstickung der deutsche Sprache. Et lorsqu'elle a finalement émergé, elle a poussé un cri qui devint la voix de la RATP, et en français en plus.

En souvenir de ce passage étroit de son existence, Dana Scully s'est livrée en exclusivité à la sencyclopédie.

Désencyclopédie : Dana, que s'est-il passé après les X-Files ?
Dana Scully : Grâce à la popularité de la série, j'ai pu décrocher quelques rôles au cinéma, notamment : X-Files : Le baiser, X-Files : Le vrai baiser, X-Files : Aux frontières du baiser, X-Files : Le cancer du sein de Scully, X-Files : Les dessous de Mulder planqués sous le lit de Scully alors que la mère de celle-ci lui rend visite inopinément, X-Files : Chewing gum, le chaînon manquant ? Ensuite, ma carrière a vraiment skyrocketé.
Désencyclopédie : Euh... c'est pas plutôt le contraire ? Votre public tend à perdre votre trace.
Dana Scully : Oui, c'est ce que je dis. Elle a skyrocketé vers le bas.
Désencyclopédie : Ah OK.
Dana Scully : C'est à ce moment là que j'ai pris du recul sur ma vie, sur ce que je voulais faire de ma vie.
Désencyclopédie : Comme les gens vous oublient vite ! Mais vous avez avez des fans, des vrais ! Moi par exemple !
Dana Scully : Merci !
Désencyclopédie : Comment ne pas oublier votre rôle dans les X-Files ! Et cette fameuse réplique, vous la dites tellement bien !
Dana Scully : Ah celle-là, on me la demande encore dans le métro !
Désencyclopédie : Dites-le s'il-vous-plaît ! DITES-LE !
Dana Scully : MUUUUULDEEEEEEEEER !
Désencyclopédie : Ah je vous aime, Dana.
Dana Scully : Non Mulder, nous sommes dans le cadre de l'exercice de nos fonctions d'agents du FBI. Restons-en là.
Désencyclopédie : Pardon Scully... Je ne sais pas ce qui m'a pris... de t'avoir appelé par ton prénom...
Dana Scully : J'ai failli craquer aussi Mulder. Nous devons malheureusement endurer tous deux ce même fardeau, qui est la tentation et l'assouvissement des fantasmes pornographiques de nos téléspectateurs cultivés à l'industrie du sexe.

Un virage bien négocié

Dana Scully : Sans ma voix, que serait devenue cette série ? J'ai tout donné à Chris Carter, aux fans, et voyez comment ils m'ont jetée aux ordures ! Maintenant ils n'ont plus en bouche que Kate Austen par ci, Juliet Burke par là. Juliet Burke c'est un réchauffé de mon rôle en plus. Juliet BEURK !!! Il fallait à Lost LA belle blonde scientifique qui essait de rationnaliser l'irrationnel. La copie est toujours bien pâle comparée à l'original. À la fin j'étais tellement gonflée que j'étais enceinte au beau milieu de la saison 2 !
Désencyclopédie : Mais avec quel cachet...
Dana Scully : Un cachet d'aspirine oui !
Désencyclopédie : Vous avez donc choisi de vous orienter vers la vocalisation.
Dana Scully : Voilà, c'est exactement ça, j'ai remis ma carrière sur les bons rails. Je prête ma voix à la RATP et je perçois des droits d'exploitation journaliers. L'opération est un beau succès. Les adolescents qui me suivaient dans les années 90 fréquentent aujourd'hui les transports en commun et me reconnaissent en arborant un beau sourire de bonheur nostalgique.

Les enregistrements

Dana Scully : Ce qu'il faut savoir, c'est que je devais m'y reprendre pour chaque message 2 fois : une fois avec un temps fort sur la dernière syllabe comme dans une question ouverte tu vois ? et l'autre fois avec un temps faible pour conclure.
Désencyclopédie : Avez-vous eu des surprises ?
Dana Scully : Oh bah oui ! Plein ! J'ai pas été épargnée aux X-Files, en termes de toponymes : Arecibo au Puerto Rico, Tunguska ... On tournait aussi à Okanagan... Quel nom ridicule, Okanagan... Tiens j'en ai un autre de poilant : Chewbacca ! mdr
Désencyclopédie : LOL
Dana Scully : Mais je dois dire que les noms chez vous, c'est le niveau au-dessus. Par exemple le Pont de Garigliano. Ga-ri-gli-a-no. Et Garibaldi. Ga-ri-bal-di. Le matin je me brosse les dents puis je gargarise en disant Garigliano et Garibaldi 10 fois chacun, c'est une très bonne pratique mnémotechnique, bien meilleure que Glou-glou. Les lignes aussi. Y'en a plein, qui s'entrecoisent comme des spaghettis. Lignes 1, 2, 4, 5, 7, 8... J'en connaissais aucune, mais les lignes connues, comme la ligne Maginot, là il n'y a plus rien ! Et à propos de spaghettis, savez-vous qu'il y a une tonne de nourriture qui transite dans votre réseau ?
Désencyclopédie : Tant que ça ?
Dana Scully : Il y a des louvres, des rues raviolis, des pâtes à la Cambronne aux Malesherbes provençales, un lapin de Varenne, de la crème Gentilly, la rue des boulettes des viandes, du pelleporc, un peu de poitrine de corentin caribous, des œufs de couleuvre aubervilliers au beurre Saint-Hubert, de la boulognaise Pont de St-Cloud, une pincée de fesse de notre Dame de Fleuret-Michon, des restes de marmotte Piquet Grenelle, et même l'accueil-Auchan. On retrouve aussi une collection de vins que je ne connaissais pas, alors que j'ai fait un peu d'œnologie comme tout le monde durant mes études : Château Landon, Château d'eau, Château Rouge, Château de Vincennes, etc.
Désencyclopédie : Impressionnant. Je prends le métro tous les jours sans remarquer que je navigue dans un filet de buffets.
Dana Scully : Prenez gare (ahaha), ça commence avec le vin, et après c'est les spiritueux, le traffic de femmes et la drogue. Mais il y a plein d'autres trucs de nature à faire halluciner. Par exemple sur le ligne 3 il y a cette séquence de gares : Bourse, Sentier, Raie-au-mur. Et puis vous avez trop de portes. Chez nous au Texas, les portes n'ont pas de noms et ne s'appellent jamais Bernard. Nous on a juste la porte d'entrée, la porte du living, la porte du grenier etc. C'est quand même plus pratique. Vous avez la Gare du Nord et la Gare de l'Est, mais ni la Gare de l'Ouest ni la Gare du Sud. Et la garderie alors ? Ce serait un bon moyen à mon avis pour soulager les crèches des immigrations de bébés clandestins. Et je ne parle pas de La Défense, car sinon, je le demande, où est passée l'attaque ?

Les Sessions Unplugged

Agent Scully travaillant sur des mots fléchés, lors d'une pause détente de routine
Désencyclopédie : Certains usagers du métro ont rapporté quelques... "bugs" dans le système vocal automatisé. Est-ce que c'est vrai ou ce n'est qu'une autre légende urbaine parmi tant d'autres ?
Dana Scully : Non c'est la vérité. Il y a effectivement sur certaines lignes quelques... dérapages. Bon je m'explique : pour le métro et le RER, il y a plus de 300 stations, et pour les bus, je devais me taper plus de 3000 arrêts. Et comme j'ai dit, je devais tout enregistrer 2 fois sur 2 tons différents. Ces choses-là ne se font pas en 2 jours comme un épisode de Lost.
Désencyclopédie : Oui.
Dana Scully : Donc on stresse, on fatigue, et... euh... comment dire... on se met à déconner un petit peu pour relâcher les nerfs. Et puis un petit peu beaucoup à la folie. Ça m'est arrivé à moi et à mon collègue qui fait la voix masculine pour l'espagnol et l'allemand, et malheureusement, on a dû appuyer sur les mauvais boutons, parce que certaines takes juste pour rire sont restées dans les bandes.
Désencyclopédie : Ce n'était donc pas du pipeau, contrairement au démenti officiel de la RATP.
Dana Scully : Par exemple, sur la ligne 8, tous les 4 avril vers 22h, au lieu de dire "Porte Doré", je dis "Porte Dorémifasol" lol Pour les gares qui s'y prêtent, j'imite quelqu'un ou quelque chose. Par exemple pour la gare Guy Môquet, ça devient "Gare à Sa Petite Môman, à Son Petit Pôpo, et à Son Petit Frère Pôkemon". À la gare Poissonnière, je dis "Ah comme ça il est pas bon mon poisson ??? Ah comme ça, il est pas bon mon poisson."
Désencyclopédie : Ah oui c'est vrai qu'il faut le dire sur deux tons différents.
Dana Scully : Toujours dans le même genre, à la garde Cerisier-Daubenton ben j'imite le cerisier ! Comme ça : (silence de 10 secondes) Bon là c'est pas drôle, mais il faut se mettre dans la peau de celui qui se rend au travail, lorsqu'il saisit le rapport avec les poissons (genre quand Skinner saisit les rapports de Mulder). Et à la Boissière, j'imite les boiseries en général. Alors là la prononciation est légèrement différente, ça fait : (silence de 10 secondes) Et tous les 25 du mois après 23 h, sur tous les trains courts de la ligne D, je contrepète sur les noms à deux villes. Par exemple au lieu de "Pierrefitte — Les Stains", je dis "Fière-filles — Les-Ptains". "Garges — Sarcelles" ça fait "Sage — Garce", Goussainville, c'est "Vile-goût-du-sein", "Survilliers-Fosses" c'est "Silo-sur-Fesses", "Villiers-le-Bel" ça fait "Bélier-le-Vile". "Gonesse — Arnouville", ça fait "Gonnasse — Dérouillée".
Désencyclopédie : Vous voulez dire que ça pourrait avoir un rapport avec le meurtre de l'étudiante dans le RER D le 25 novembre 2007 ?
Dana Scully : Il est en effet plausible que l'information vocale détournée ait été filtrée et réfractée par le prisme psychique de ce pervers sexuel, et par un mécanisme de réaction en chaînes excité la surproduction des glandes hormonales. Ce phénomène peut parfaitement s'appuyer sur la conversion psycho-névrotique de l'affect symbolique latent.
Désencyclopédie : Je reconnais là ma Dana Scully.
Dana Scully : (rougit)
Désencyclopédie : Ça risque de jeter une nouvelle lumière sur ce crime ignoble.
Dana Scully : Oooohhh oui.
Désencyclopédie : Le pinceau de lumière de votre voix mielleuse.
Dana Scully : Merci (rougit encore plus)

L'incident

Un incident s'est produit sur la ligne C du RER dans la nuit du 28 février 2008 au 1er avril 2000, et dont l'enregistrement audio est disponible sur simple demande écrite à la RATP. À la station de l'avenue Foch, Mulder, alors récent retraité des X-Files, devint fou. Le déroulement exact des faits est restitué dans des documents audio-visuels du fonds documentaire de la RATP :

La voix de la RATP : Avenue Foch Mulder ? Avenue Foch Mulder.
Mulder : (sursaute comme s'il se réveillait d'un cauchemar) Hein ??!! SCULLY ???... SCULLY !!!!!!!!! (hagard et désemparé pendant quelques secondes) Les enfoirés, ils l'ont séquestrée !!! SCUUUUUULLLYYYYYY !!!!
Un passager anonyme : Eh c'est bon, arrêtez de gueuler ! La gare Sully-Morland c'est ligne 7 !

Mulder arrêta le train en tirant sur la poignée d'arrêt d'urgence, puis sortit par la fenêtre et grimpa sur le toit. Là il affronta un extraterrestre dans un combat qui le vit infliger la honte à toute une civilisation de schnoks verts. Il gagna l'avant du train (non sans avoir vérifié si le dit extraterrestre ne cachait pas sa sœur Samantha dans une de ses antennes, vous suivez ?) et la cabine du conducteur. La caméra dans la cabine associée à la déposition du conducteur a permis de reconstituer la scène :

Mulder à bout de nerfs parce que son interlocuteur répond toujours à côté (remarquez, il ne peut répondre qu'à côté si la vérité est ailleurs).
Mulder : Où est Scully ??? Pour qui au gouvernement travailles-tu ? RÉPONDS !!!

Terrorisé, le conducteur n'avait pas su répondre, et Mulder l'assomma. Il aurait dit juste avant :

Mulder : Tu ne sers à rien. Tu n'es qu'un pion dans l'immense échiquier où se joue l'avenir de la planète.

On connaît le point de vue de Mulder grâce une confidence de celui-ci à son psychologue que nous avons pu soudoyer pour qu'il nous laisse accès à l'extrait audio d'une séance avec son célèbre client :

Mulder : Cet extraterrestre dans la cabine conducteur ressemblait à E.T..
Psy : Pouvez-vous le décrire ?
Mulder : Vous voulez que je vous fasse un graphe ?
Psy : Un graffiti ?
Mulder : Quoi ?
Psy : Oh laissez tomber...
Mulder : Un tatouage, j'en ai un tatoué sur ma fesse gauche. Un portrait de Scully.

Mulder visita ensuite les wagons un à un pour interroger les passagers estomaqués.

Mulder : FBI ! Pas de panique, je maîtrise la situation ! Madame, avez-vous déjà vu cette femme, par hasard ?

Mulder disait cela à chaque passager et passagère en montrant sa fesse nue sous le caleçon. À l'évidence, sa procédure investigatoire commença à susciter les émois et les réactions négatives.

Une dame : Non mais ça va pas ?
Mulder : C'est ma collègue !

Il perdit patience et assomma la dame. Les autre voyageurs se jetèrent alors sur lui et le maîtrisèrent jusqu'à la prochaine gare, qui se trouvait être la dernière.

La voix de la RATP : Terminus, tous les voyageurs sont invités à descendre. Ce train ne prend plus de voyageurs.
Mulder : Les extraterrestres envahissent la planète ! Lâchez-moi ! Mais lâchez-moi ! Moi je ne veux pas me laisser faire ! SCULLYYYYYY !!!!!!!!!!
La voix de la RATP : This train doesn't take passengers anymore.
Mulder : Vous ne comprenez donc pas ?? Les "voyageurs" c'est une métaphore !!! Une métaphore pour signifier des âmes en transit qui n'ont plus longtemps à vivre et vont laisser place à une race hybride au milieu de l'extinction de notre espèce !!!
La voix masculine de la RATP : Ya no este tren cabe pasajeros. Fahrgäste bitte alle aussteigen.
Mulder : Mais c'est qui ce type ?? SCULLYYYY ??? Il t'a prise en otage ??!! Non mais je vais lui régler son compte à cet eunuque hollandais !
La voix de la RATP : Non, Pedro, pas là, pas maintenant. Les gens nous écoutent...
La voix masculine de la RATP : Allez, juste un peu, personne ne va rien savoir...
La voix de la RATP : Non, non... je t'en prie... juste après...
La voix masculine de la RATP : Allez Daña Inès de Scully, tu sais bien que tu es la fleur de ma vie...
La voix de la RATP : Non, non, s'il-te-plaît.... mmmmm c'est si bon... non pas là.... ouiiii, hannn ouiii hhhhaaaaannnnnn han han
Mulder : S'il reste encore une couille à ce porc, ce n'est plus pour longtemps !!! SCUUUUUUUULLYYYYYYYYYYYYYYYYYY !!!!!!!

C'est là qu'on l'assomma.


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