Le Havre

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Impression : soleil rasant, (Claude Monet, © Musée Albert Malraux, Le Havre)
« Oh dès!! Moi j'travaille sur le peurt! Jsuis docker c'est peur ça que jpeux me macheter une voiture archi dard..." »
~ Un docker havrais anonyme
« « Y'a qu'la mode qui se démode » : faut pas connaitre Le Havre pour dire ça »
« C’est si beau, ça me rappelle Beyrouth à la belle époque »
~ Une réfugiée politique libanaise
« Mais qu’est que j’ai fait pour mériter ça ? »
~ Un alcoolique anonyme
« Rahhhahh »
~ Raymond Quenotte, Jean-Paul Sparte et Simone de Bavoir

Le Havre, ou encore Le Havre-des-Grasses est une vaste banlieue moderne et mobile : partant de Sibérie, elle est longtemps restée en Moldavie avant d’atterrir par hasard dans la région normande. Elle semble s’être plus ou moins stabilisée depuis deux siècles à l’embouchure des égouts de la ville de Paris, du côté froid et humide de la France (soit en haut et à gauche). La ville du Havre, ouverte le 22 mars 1847 par la Compagnie du chemin de fer de Rouen au Havre*, est exclusivement peuplée de dockers alcooliques.

*Avertissement : l’arrivée se fait aujourd’hui encore par une seule route qui sert également aux trains et aux avions. Le chemin étant à sens unique, nous vous proposons de bien lire cet article avant de prendre la décision de venir. Attention, seul le permis de conduire moldave est en vigueur à partir de l’entrée de ville. Si vous ne voyez pas les panneaux dans le brouillard jaune, fiez-vous à votre odorat, et surtout méfiez-vous des priorités à droite, et puis n’ouvrez jamais votre fenêtre, enfin, ne regardez rien, ni personne : fermez les yeux, foncez !

Premier panneau
Ultime panneau

Découvrez un patrimoine uniquement réservé aux vrais amateurs

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Un patois charmant

Le Havre, comme toutes les grande villes, a son propre patois. Ce dernier consiste à transformer les « o » en « eu », les « a » en « ô » et à prononcer les « r » à l'allemande, comme si vous vous apprêtiez à éructer; attention, pour émettre un « r » à la havraise, apprenez à vous arrêter quelques microsecondes avant le vomissement (« eurhrh » ou « eu-eurgh » suffisent, « beueu-eueuu-rhhhghhh » sera interprété différemment). De plus, une tendance généralisée au « oh bah dè » à chaque fin ou début de phrase est grandement appréciée; notez également que cette expression admet deux formes contractées, « oh dè » et « oh bah », qui apportent de subtiles nuances et sont surtout moins fatigantes à l'usage.

Exemple pratique : ne dites pas « il fait très beau aujourd'hui »... Hum, pardon, cette phrase est l'exemple typique des phrases à priori correctes du point de vue linguistique, mais du point de vue sémantique, cette phrase n'a pas lieu d'exister au Havre... Prenons donc un exemple plus flagrant: « Il ne fait pas très beau aujourd’hui ». Si vous dîtes ça à un Havrais, il froncera les sourcils, se tournera vers son ami docker et lui dira très probablement : « oh bah dè, comment k'i cause s'ui lô? ». Dites lui plutôt: « Oh bah dè, i fè rien pas beu, lô! ». Là, votre correspondant havrais répondra très probablement: « oh dè, pour sur ki fè pô beu, mais eu Hav', i pieu qu' su les cons! ». Il faut ajouter:« Y fait rien beu eujourd'hui ». « Oh ba, t'es rien chiant, dè!!! » est l'immanquable réplique.

Une architecture indémodable

L'appartement témoin Perret

Détruite à 99,9% pendant la Seconde Guerre mondiale, Le Havre bénéficie de l'originale architecture béton armé subtilement colorée et bien moche charmante des années 50, ce qui permet ainsi aux citoyens d'effacer efficacement les écarts sociaux des habitations. L'architecte célèbre de la reconstruction havraise, le monumental Auguste Perret, a fait aboutir dans cette ville l'étrange concept artistique de la « Banalité » - avec majuscule -, seule forme indémodable de l'architecture et de l'urbanisme, et cela grâce à ses poutres de 6.24 mètres exactement, parce que 6.25 mètres c'est moche.

Certains malades mentaux experts prétendent qu'il s'agit là d'une brillante réussite dans le compromis de la modernité et de la tradition (industrielle). La ville possède donc les titres récompensant ces deux points forts pour le tourisme : UNESCO, pour son centre moderne, et SEVESO pour son industrie à la fois peu polluante et discrètement implantée. Pour vous rendre compte de la qualité des appartements reconstruits, la Ville a remis dans son jus un appartement témoin incroyablement réaliste (renseignement Office de tourisme).

La capitale de la mouette

La mouette keupone, espèce très répandue au Havre

Le Havre est la capitale mondiale des mouettes (prononcez « meuaîte » ou « gueuailants » pour être compris) qui y tiennent un meeting permanent. Les ornithologistes trouveront leur bonheur : à peu près toutes les espèces de mouettes de la création peuvent y être observées (ou plutôt entendues) comme la mouette rieuse, la mouette hurleuse, la mouette trotteuse et, beaucoup plus rare, la mouette chieuse. Des spécimens plus gros nommés localement gueuailants (Lardus tuladans) comporte également de nombreuses variétés, comme le Lardus tuladans mégamerdus qu’il ne faut pas confondre avec la rarissime mouette chieuse déjà citée.

Pour lutter contre les déjections parfois létales de ces plus ou moins gros volatiles, le grand architecte de la ville a heureusement disposé des abris le long des principales rues (cf. rubrique architecture) où le ramassage du guano doit se faire régulièrement pour éviter tout effondrement. Afin de limiter la multiplication envahissante de ces volatiles, des dockers-escaladeurs ont été recrutés par la municipalité pour récolter les œufs : ne manquez pas en fin d’année la grande omelette offerte aux habitants pendant les Journées du goût.

Station balnéaire pour pauvres

La plage et son casino

Le Havre est aussi une station balnéaire avec une plage à gros galets qui font mal au cul grains de sables et un casino pour pauvres. C'est le seul casino au monde qui accepte les billets de monopoly et les jetons pour caddie Aldi comme mise maximale pour jouer au Blackjack.

Ville d'art et d'histoire. Les sites touristiques sont tous en béton armé d'après guerre et, tout comme ses usines pétrochimiques, ils sont inscrits par l'Unesco sur la liste du « Patrimoine Mondial infligé à tout le Monde de l'Humanité ». A l'instar de l'art contemporain, Le Havre est une ville incroyablement affreuse belle, c'est à dire : c'est une œuvre d'art même si personne n'y comprend rien ! En réalité Le Havre est toujours en concurrence avec Brest, Lorient et Saint-Nazaire pour savoir quelle a été la ville la plus détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, et donc - en sous-entendu - quelle est la ville la plus moche séduisante. Bien heureusement, l'Unesco a fait son choix et Le Havre sort grand vainqueur de ce tournoi prestigieux.

Ville Speurtive. Le Havre est également connu pour son sport local très populaire, la marche sur les galets pieds nus et surtout pour avoir relancé le championnat de Rondes Rollerball Galets. Sport extrême qui consiste à deux équipes préalablement alcoolisées sponsorisées en rollers, à vélos, à patinettes ou en voitures sans permis à faire avancer un galet dans les rues du Havre entourés par de gentils arbitres municipaux. Les premiers championnats se sont bien déroulés même si quelques fractures et pertes de dents furent à dénombrer mais avec l'arrivée du tramway au Havre en 2012 une véritable hécatombe arriva avec 265 morts quand le meneur de l'équipe Krô décida de jouer sur le nouveau terre-plein central tout lisse, tout nouveau et électrifié.

Ville Reumantique. La deuxième consécration havraise, la ville entre directement 7ème au classement européen 2015 des Villes les moins romantiques d'Europe réalisé par le blog de voyages Steden Tripper, mettant la Ville au niveau des plus grandes et belles villes de l'ex-Eulemagne de l'Est.

Remontez sur les traces d’une histoire en perpétuel mouvement

Cité communiste...

... Oups.. Communiste?.

Oh bah dè, non, ex-communiste

Brèves de comptoirs. L'explication simple à la surpopulation de dockers, d'ouvriers et de laiderons (même les filles sont toutes moches et consanguines) beautés est le grand passé communiste du Havre. En effet, à l'époque appelée Stalingrad-sur-Mer, Le Havre a tenté un rapprochement avec l'URSS au moment de la guerre froide parce que : « oh bah dè, l'URSS c'est ben grand aleur c'est feurcément les plu feurts! » (propos rapportés d'un docker havrais au bistrot) Cet argument étant peu convaincant, il fallut trouver le maire du « Hav' », lui aussi au bistrot, pour connaître la vraie raison du pourquoi du communisme: « Bah euh, les soviétiques, c'est eux ki boivent le plus! aleurs si on devient comme eux, ptet' que nous eussi on pourra bwâr plus! »

le maire du havre Monsieur A. Fürenacht

Après ces déclarations d'une éminente lucidité, les Bretons prouvèrent leur intelligence vis-à-vis des Normands en décidant de boire au maximum, sans jamais partager leur chouchen et leur cidre pour prouver qu'alcoolisme et communisme ne rimait pas forcément... enfin, d'un point de vue linguistique oui, mais pas d'un point de vue sémantique!

Quelques dates

95 000 ans av. JC : Un premier Néandertalien arrive au Havre pour se tailler de grosses pierres, les plus primitives du monde (cracolithique). N’allez pas chercher ces antiquités avec vos enfants, une poche d’hommes sauvages vit encore sur le site, situé en bout de plage… A noter aussi l'apparition du Cumulus Havrus, célèbre nuage qui recouvre Le Havre, et qui continue à pleuvoir depuis l'arrivée de ce Néandertal.

Moyen-Âge : Le mage Eusèbius-du-Bout-du-Monde cache sur ce site préhistorique la pierre déphilosophale, transformant l'or en plomb. Telle une malédiction, elle va sévir sans répit sur la politique havraise avant l’arrivée du TGV.

1517 : Il faut attendre cette date pour retrouver la civilisation. Dans un acte où l’on croit reconnaître François Ier, on peut lire quelques propos vaseux sur Harfleur et une énigme sexiste: Nutrisco et extingo… (qu’est qui chauffe et qui mouille ?)

XVII-XVIIIe s. : Le Havre connaît une grande prospérité grâce à sa générosité : conduisant en masse de pauvres africains pour qu’ils aient une chance de réaliser leurs rêves américains. Notons la participation des États-Unis qui rétribuaient déjà largement ces premières O.N.G. humanitaires.

1789 : Premier coup des communistes au Havre, même si on ne les désignaient pas encore ainsi : les rouges s’opposent au creusement du bassin du Commerce, voulant ainsi entraver l’expansion du Grand-Kapital. Celui-ci sera heureusement réalisé vingt ans plus tard.

Train du Havre, vers 2007

XIXe. s. : Ne comprenant rien à l’esprit de marketing et de management (trop en avance), les gauchistes interdisent ce qu’ils nomment « commerce triangulaire ». Dur coup pour la ville qui se tourne vers les marchandises non humaines et l’industrie polluante.

1847 : Arrivée du premier train de Rouen au Havre. Les Havrais font preuve d'initiative en retirant les rails, par économie. De nombreux problèmes d'embourbement obligeront quelques modifications sur cette première locomobile.

1870 : Restant impliquée dans les flux migratoires, la ville se détourne de l’Afrique pour accueillir en son sein de pauvres industriels alsaciens. Certains auront une carrière exemplaire, prouvant ainsi qu’en partant de rien on peut arriver au sommet.

1872 : Le peintre Monet vient au Havre mais, ne distinguant pas le paysage au milieu des fumées nauséabondes, il trace rapidement un tableau où l’on ne voit rien du tout. Surnommé « Impression soleil rasant », les historiens de l'art l’analysent comme un chef-d’œuvre !

Le monument de la Reconnaissance belge à Sainte-Adresse

1914-1918 : Sainte-Adresse devient capitale des Belges, le peuple sasadressatois ayant annexé la Belgique, permettant ainsi au Havre d'accéder au statut de plus grande cité-dortoir de la banlieue belge. L’anecdote est masquée par d’autres conflits mais les flamands montreront leur reconnaissance pour cette première expérience de scission et cette exportation du problème des banlieues hors de leurs frontières.

1930 : Pour lutter contre la réputation de laideur de son centre, un premier projet est élaboré pour le reconstruire. Il faut attendre l’aide inattendue de l’aviation anglaise les 5 et 6 septembre 1944 pour que ces travaux de nivèlement soient enfin menés à bien.

1945 : Sur cette table rase, les survivants évoquent l’enchantement pittoresque des vieilles pierres, les ruelles sinueuses, les taudis charmants et autres misères de la tradition locale. Attentivement écoutés, les architectes ajouteront un peu de rigueur et une touche de béton.

1961 : André Malraux, en accord avec la politique coloniale de l'hexagone, pensa qu'il était temps de civiliser le Havre et créa la première maison de la culture de France. Cela engendrera une diaspora des riverains créant vers le quartiers des neiges, Désormais connu pour être le fleuron de la culture havraise. Aujourd'hui ce lieu est le dernier vestige de l'appartenance du havre à un ensemble plus grand,la France. (Même s'il a été très endommagé pendant la grande révolution du fromage blanc suite à l'arrivée de Niemeyer).

1973 : Sachant rebondir sur les grandes occasions, le port ouvre une fumeuse annexe à Saint-Jouin pour accueillir les plus grands pétroliers du monde. Avec sa centrale thermique flambant neuve, la ville et son port sont déjà prêts pour les énergies polluantes nouvelles.

Dans le centre reconstruit (UNESCO), la production en série des logements produit un incontestable effet de monumentalité et de "Banalité", avec majuscule.

1995 : Antoine Fürenacht abandonne son petit café pour faire barrage à l’envahisseur rouge. Il invente une formule politique incroyable, que personne n'aurait osé imaginer : « Fier d’être hôvrais », expression qui fera des émules aux sommets et sera rentabilisée par une réutilisation systématique.

2003 : Durant la canicule, un rayon de soleil perça le Cumulus Havrus. Celui-ci toucha trois dockers qui carbonisèrent sous le choc d'une telle chaleur encore inconnue pour cette espèce.

2002/2008 : Antoine Fürenacht revient avec "PORC 2000". Situé à l'embouchure de la Seine, plus grands porc d'Europe en hauteur, il nourrit la population mais risque d’être abattu pour pollution : les hôvrais se réjouissent devant ce futur festin. Aux érections meunicipales de 2008, face au Mouvement des Beurgeôuais les plus riches du village (MBPRV), le Parti preulos révolutionnaire (PPR) de Daniel Pull reprend du poil de la bête. Attention, n’évoquez surtout pas un populisme manichéen : des dockers risquent de vous taper.

12 12 2012 : Arrivée du Treumway au Havre quelques jours avant la fin du monde annoncée par les Mayas, c'est ballot. Le Havre entre dans la cour des miracles des grands avec quand même 40 ans de retard. Deux lignes sont créées dans la cité reliant les quartiers preulo hauts dont Keukrio-Ville et la Rouge Mort à la plage. Unique en France, la motorisation est thermique, utilisant du crottin de cheval enrichi à 15% de guano, lui permettant d'atteindre la vitesse de 20 Km/h dans les descentes mais au détriment de la qualité de l'air et d'une épaisse fumée noire.

Rencontrez une population bigarrée et totalement improbable

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Une sociologie d'exception

Publiées aux Presses universitaires laïcs et popoulaires du Havre (PULPH), des études sociologiques sérieuses (Jean-Philippe Jamais et Martine Mieuvotard) ont montré que Le Havre restait divisé suivant le principe indo-européen de trois castes réduites à deux : « preulos » et « beurgeôuais », assez difficiles à différencier pour un étranger. Les « preulos » sont toujours d’anciens dockers d’aspect rude et aviné roulant en BM. Le « chic hôvrais » est incontestablement la tenue traditionnelle, adoptée par les premières tribus venues dans ces marécages à l’aube de l’humanité : chevelure tigrée, parfums puissants, peaux de bêtes (léopard rehaussé de tissus dorés), cuir noir saillant et moulant sont, ici, les signes évidents d’une supériorité des classes dominantes, dites « beurgeôuaises ».

Surtout ne confondez pas ces femmes(choses bizarres) de grande tenue avec de quelconques prostituées : n’oubliez jamais que leurs maris occupent les plus hautes fonctions... A toutes fins utiles, si vous avez le goût des choses rares et aimez les expériences atypiques, sachez que les récentes études sur la sexualité des Hôvrais démontrent que la beurgeôuaise dispose de commerces originaux pour se parer pendant les ébats : ne manquez pas la lingerie « Meuvais » (place Auguste-Perret) et les ustensiles Bête-Used (place de l’Hôtel-de-Ville). Cette boutique affriolante est subtilement placée entre des magasins de jouets et un Quick, les godes et martinets y acquièrent donc un double usage caractéristique, sachant allier modernité des pratiques et éducation à l’Antique.

L'pot d'yaoÔurt de papi Oscar, le haut lieu de culturel havrais

Luttant contre l’absence de classe moyenne et ces mœurs désastreuses, de nombreuses tentatives ont été menées pour apporter le progrès (reconstruction de la ville) et la culture à la population rugueuse du Havre : en 1962, André Malraux va créer la première Maison de la culture, rien n'y fait... De nouvelles expérimentations sont menées de nos jours pour rebondir sur l’idée malrusienne de la culturation populaire : ainsi des créations artistiques viennent ponctuer le paysage urbain comme les œuvres freudiennes du Mouvement International Teuggeur (MIT).

« Les keurtiers du Hôvre »

N'ayez crainte si vous devez habiter au havre, la diversité sociale permet à chacun de trouver sa place, cependant une bonne connaissance des quartiers et des catégories sociales (cf. étude ci-dessus) vous évitera de racheter systématiquement une voiture non-flambée après le nouvel an. On distingue trois grands types d'habitats :


L’habitat beurgeôuais : depuis le film d’Al-Gore, les dockers-médecins, les dockers-juristes et autres dockers-notables ont conscience des risques liés aux fumées industrielles et à la hausse du niveau des mers et se sont donc réfugiés sur La Côte (qui n’est pas un littoral mais une colline) ; on y trouve de riches villas, certaines surmontées d’une tour d’observation pour surveiller l’arrivée des fumées et des tsunamis. Les imbéciles, les incultes et les radins qui refusent de mettre 2000 euros par mois dans leur logement vivent en contrebas (ville basse) ou en banlieue (ville haute). En ville basse, quelques beurgeôuais idéalistes habitent Le Centre qui possède pourtant les mêmes attributs architecturaux que l’habitat preulos (cf. infra). Comme partout, l’immobilier beurgeôuais a connu une flambée des prix qui -suivant l’analyse du Dr Knok- "sont, en général, d'excellentes valeurs, un peu spéculatives peut-être, sujettes à des hausses inconsidérées suivies de baisses inexplicables", mais elle pousse certains à se prendre pour de francs millionnaires, ceci grâce au passage à la monnaie unique wikipédienne : l’euro de singe.


L’habitat preulo : Keukrio ou Keukrio-Ville est une authentique et pittoresque banlieue, première en France à avoir obtenu le label ZUP, puis les labels ZAC, ZEP, SRU’n RU, ETC. Il ne faut pas confondre ces cages à lapin où il existe encore quelques non-chômeurs en CES ou CEC, avec Apple Mont, la Mort Rouge, le Bois du Blé et les Champs Beurrés -encore dominés par les TUC et les TIG- ni avec Chicago, la Cité Chauvin ou les Neiges dont on ne parlera pas pour éviter tous problèmes… Dans ces quartiers, des médiathèques, centres sociaux et écoles cherchent encore à coloniser éduquer les habitants, mais ceux-ci refusent d’admettre la supériorité des valeurs institutionnelles françaises et préfèrent comploter avec al-Kaïd. Malgré les multiples campagnes nationales d’extermination et de transportation des « sans-papiers », ces banlieues connaissent un succès grandissant et le taux d’occupation des logements se redresse incroyablement: il a même doublé ! Les mauvais esprits diront sans doute que la destruction d’un immeuble sur deux y est peut-être pour quelque chose…


Découvrez les grandes marques dans le nouveau kartier de l'Eurgh

L’habitat mixte: défi au bon sens, le kartier de l’Eurgh reste peuplé d’irréductibles dockers-gaulois vivant au milieu du port (« peurhr »), comme à l’époque où ils travaillaient dans le détournement nocturne des marchandises la manutention. Ces extrémistes restent ici car ils trouvent toujours à boire, malgré la transformation des troquets et des bouges en restaurants respectables. Heureusement, des promoteurs immobiliers mènent depuis peu une chasse aux pigeons « opération de requalification » pour attirer des bobos prêts à payer le même prix qu’en centre-ville, tout en bénéficiant des avantages de la banlieue. Signalons que ce « Domaine des dieux » a trouvé des acheteurs appréciant la vue sur les silos et les cuves les bassins, la mixité sociale pour leurs enfants et, surtout, l’absence de tous commerces à proximité. Une seconde zone mixte existe au Raôund-Point, authentique quartier historique des gueux de la ville basse où se situe désormais l’usine à chômeurs l’Université et les logements étudiants.

l'université popoulaire

Internationalement reconnue dans le pays de Caux, les uaifaireuduhôvre rayonnent dans les confins du département, attirant les meilleurs-des-meilleurs sur un secteur allant du Bois-de-Bléville jusqu’à la Bréauté-Beuzeville. Ici seront formées les futures élites banlieusardes qui trouveront leur vocation de docker, d’alcoolique, ou de chômeur - certains génies allant jusqu’à combiner les trois cursus avec diverses allocations. Les rares horsains proviennent en quasi-totalité d’un village canadien en plein essor (Sainte-Marie-la-Mauderne), après avoir été troqués contre quelques analphabètes locaux de bonne familles qui perçoivent en échange la modique somme de 10000 dollars. Le Havre a vite compris que le brain stealing avait plus d’avenir que le commerce triangulaire. Toutes ces victimes, et autres Erasmus, découvriront ici non pas l’ambiance doucereuse de l’auberge espagnole mais celle, plus rugueuse, du bon vieux bordel de campagne…

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Saviez-vous que...
Oh bah dè, je me demande ben quesquequ'on pourrait mettre ici.

Les bâtiments -. De taille réduite, ils évoquent des hangars abandonnés depuis un siècle. Cette architecture est en fait très inspirée - à l'image du reste la ville - elle cite ainsi le style régionaliste de la reconstruction en briques rouges du quartier Saint-François, et imite à la perfection la décrépitude « vintage » des immeubles environnants. Le Havre possède aussi l'une des plus belle bibliothèque universitaire de France avec sa perspective originale sur les voies ferrées SNCF et autres cheminées industrielles.

Les occupants -. Nous ne parlerons ni d’étudiants, ni d’enseignants, puisque les deux fonctions se confondent étrangement et s’exercent à plein temps, souvent pour une longue durée (comme dans un véritable métier). Les plus courageux font encore semblant d’assister aux cours, essentiellement pour conserver leurs maigres revenus, mais la plupart d’entre eux profite surtout de la connexion internet haut-débit pour chercher un plan Q virtuel sur Facebook ou déblatérer des stupidités sur des sites internet auquel nous ne ferons même pas l’honneur d’une citation. Certains vieux routards ont malgré tout acquis d’incontestables compétences, notamment dans les langues, et uniquement quand ils ont bu. Un professeur aurait, dit-on, réussi à dire « niet », avec l’accent, juste avant de s’écrouler après sa troisième bouteille de vodka ; il dirige actuellement des essais sur les effets secondaires du saké afin de recycler son unité de recherche soviétique en direction de l’Asie. Il faut bien s‘adapter aux changements.

Faire son choix-. Docker, alcoolique ou chômeur ? La formation de dockers est aujourd’hui assurée par les neurosciences et techniques, principalement visées par les déchets de prépas essayant tant bien que mal de faire comme papa. Pour ceux qui désirent devenir alcooliques, ils trouveront leur bonheur aux Affaires Intranationales. Enfin, les futurs chômeurs auront le plaisir de découvrir une voie en or au sein de la plus jeune des composantes de l’Université: les Patasciences humaines. Celles-ci proposent à nos graines de Rmistes une mono-double-licence agrémentée d’un nombre incalculable de matières inutiles. Ajoutons que ce genre de spécialité se trouve en général dans les grandes écoles beurgeoises qui s’adressent aux moins doués : une école des Zeaub’arts orientée sur les nouvelles technologies (un TO7, deux minitels et un pac-man) ; une antenne de Science-Peu (où tous les magouilleurs du coin se font rémunérer) et une E.S.C. (où l’on trouve les mêmes magouilleurs, mais sous une autre étiquette).

Aidez la nana aux cheveux bleus en stage de survie au Havre

  • ATTENTION - Propagande Fürenacht, ne vous y trompez pas : tout ceci est un mirage pour femmes des années 80 entièrement en image de synthèse.

Question : pourquoi vous êtes ici ?

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La nana aux cheveux bleus dit :
Pourquoi moi ???



Il n’y a ni hasard, ni innocence. Si vous êtes au Havre ou que vous prenez vos renseignements sur un site de référence aussi sérieux, c’est que vous situez dans l’un des cas suivants : 1) Vous êtes la pauvre victime d’une propagande mensongère visant à faire accroire que Le Havre est une ville tendance, ultra-branchouille, dynamique et en plein essor. 2) Vous êtes curieux(se) : plus que partout ailleurs vous apprendrez à écouter ce que disaient vos parents et que la sagesse populaire a su transmettre dans ses vieux dictons. 3) Vous n’avez pas de diplôme et vous n’en revenez pas d’obtenir un poste de cadre ou de professeur des universités, juste après avoir envoyé un CV, sans lettre de motivation. 4) Vous avez fait une énorme connerie dans votre entreprise et vous voulez savoir pourquoi le DRH souriait jusqu’aux oreilles en vous annonçant votre lieu de mutation. 5) Vous faites un trafic de lessives et de jus de fruit belges que vous revendez à des grossistes au prix de l’héroïne, et vous venez enfin de trouver votre premier client en France. 6) Vous êtes né au Havre… ou vous voulez y finir vos jours, après avoir vraiment tout essayé.


Restauration : ce qu'il faut savoir

« Restauration », le mot est un peu fort, Le Havre reste l’unique ville de France où vous ne trouverez aucune spécialité culinaire, pas le moindre petit cidre, pas une croûte de fromage, rien de rien…

Ici, le goéland remplace la volaille. Pas de poulet, d'oie, de pintade, chapon ou de canard mais du Goéland Argenté au Sang, du Seigneur des airs au pot, du Cou de Goéland farci qui avec son petit arrière goût de gasoil marin réveille les papilles sur son lit de déchets. Il faut savoir que les goélands argentés sont élevés librement en centre ville et sont une espèce protégée par l'Europe. Chaque Havrais a, comme le souhaitait Henri IV, son Goéland au Pot, tous les dimanches, qu'il élève lui même.

Sinon, C’est un désert au milieu de l’oasis normande, et c’est peut-être mieux ainsi. Malgré tout, fidèle à son esprit d’initiative si particulier, elle va se servir chez les autres:

Chez les dieppois : à l'instar de leur camarades dieppois, les Havrais ont pris la décision d'utiliser ce qu'ils avaient sous la main. C'est ainsi qu'est né le galet havrais. Ramassé sur la plage à la saison sèche, le galet est ensuite dragéifié puis vendu aux nombreux touristes appâtés par le Label UNESCO.

Chez les bretons : Forte d'une grande communauté bretonne et toujours à l'affût de ce qui lui passe sous la main, le Havre a mis au point la « galette au beurgh » qui peut faire figure de tradition locale : son nom n'est pas sans rappeler les bruits produits par l'estomac durant l'ingestion, la digestion et le reste... Avalée au petit-déjeuner, son effet gastrique est plus saisissant que sa qualité gastronomique. C’est une vague pâte à croissant mi-cuite mais ne vous fiez pas à son nom car le palais havrais préfère visiblement le goût de la vraie « margarine » à celui du beurre.

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La nana aux cheveux bleus dit :
Comment vais-je me nourrir ???


Si vraiment (vraiment, vraiment) vous êtes dans l’obligation de vous alimenter alors il vous reste deux possibilités : la plage et le quartier Saint-François. Sur la plage, vous trouverez les habituels pièges-à-touristes qui, ici, peuvent être fatals. Ne laissez sous aucun prétexte un restaurateur vous servir des « fraouits de mergh » ou des plats qui ne soient pas bouillis ou brûlés… Buvez l’eau décapsulée sous vos yeux. Pour plus de sécurité, allez au quartier Saint-François, vous trouverez dans une pizzeria tenue par d'honnêtes Siciliens une relative garantie de qualité à un prix raisonnable (à condition de surveiller sa carte bleue). Vous découvrirez également qu’un bon nombre d’habitants revendiquent des racines bretonnes, ce que tend à prouver l’abondance des crêperies: l’illusion ne dépasse pas la parole et l’arrivée de la première crêpe sur votre table vous plonge immédiatement dans la réalité havraise.

Médecine : gardez la santé

Il est bien évident qu'il faut éviter d'être malade ici et ne pas hésiter à faire jouer son assurance pour une expatriation d'urgence. Malheureusement, les miasmes favorisés par l'atmosphère locale provoquent de nombreux symptômes que vous verrez apparaitre au fur et à mesure de votre séjour.

L’asthme et l'eczéma ne doivent pas vous déranger car ils sont ici admis comme des signes de bonne santé (contrairement à la disparition totale de la peau ou de la respiration qui inquiètent encore quelques médecins scrupuleux). Cependant, l’absorption de l’air havrais sur une longue durée peut aussi produire quelques symptômes dermatologiques bénins, comme la purulence jaune (sorte de sueur visqueuse produites en abondance par les glandes sudoripares), la gale prugnante - (desquamation de la peau par lambeaux d’une dizaine de centimètres de long), les cloques bulbeuses (épargnons-nous la description) ou le choléra buccal, spécialité locale consistant en une étrange inversion de l’ensemble des fonctions d'alimentation (qui permet aussi d’expliquer le comportement a priori incompréhensible de certains Havrais quand ils sont à table).

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La nana aux cheveux bleus dit :
Comment vais-je me soigner ???


Tout ceci ne doit pas vous faire peur car des études sérieuses de l’université popoulaire financées par un grand groupe pétrolier ont montré que ces symptômes étaient liés à l’air frais marin et n’avaient aucun rapport avec l’industrie pétrochimique. Malgré tout, si vous souhaitez consulter un médecin pour vous rassurer, prévoyez un délai d’attente d’un an, il faut ensuite compter une bonne dizaine d’années pour rencontrer un spécialiste - s’il en reste encore un. Mieux vaut directement avertir votre famille et ajouter une clause simplifiant les démarches funéraires sur votre assurance vie. Prenez également un rendez-vous aux Pompes funèbres, eux vous recevront dans la journée et feront même le déplacement dans la minute si vous ne vous sentez pas très bien. Ne vous formalisez pas s'ils portent des masques-à-gaz, c'est une simple coutume.

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