Mygale débile
Anatomie spécifique
Pelage
La mygale débile a un pelage albinos à rayures noires. Elle s'adapte ainsi au milieu urbain où elle se confond aux voies piétonnes et se fait allègrement piétiner ou rouler dessus dans l'indifférence générale.
Avec le temps, la mygale débile acquiert un poil très long lui permettant de rompre la monotonie solitaire typique de la mygale. Elle se fera un éco-système d'amis pour la vie, à l'instar du paresseux : algues, acariens, insectes phytophages, etc. Il s'agit d'un cas exceptionnel de loser sans-ami de la nature.
Mensurations
De taille normale pour une mygale, elle ne représente pas un danger immédiat pour l'homme, sauf quand elle est détrempée, auquel cas on peut glisser dessus, d'où un indice de nuisance comparable à celui d'une peau de banane. À titre d'illustration, la mygale débile a la masse de l'étron moyen d'un homme adulte chiant librement sur le trottoir. La principale différence c'est qu'on a déjà vu une mygale moyenne, mais jamais d'étron débile, en tout cas pas à ce point.
Défectuosités
La mygale débile possède une vue myopathique de type funambulesque (funny en anglais). En particulier elle ne reconnaît pas le panneau routier STOP et passe donc son temps si elle doit y faire face à se cogner dessus. À force d'essayer de passer au travers, elle s'étourdit suffisamment pour perdre l'orientation et enfin contourner l'obstacle. Paradoxalement, la même araignée pourra interpréter correctement un panneau de type SENS UNIQUE, avec les mêmes symptômes d'auto-étourdissement.
On peut aussi noter un défaut au niveau de sa poche de poils urticants, défaut se traduisant par la fréquence anormalement élevée du spectacle de lustrage d'anus avec les pattes postérieures. Les boulettes de merde urticante qu'on déguste en forêt pour survivre ont pour origine les mygales débiles.
Une mygale avant tout
Efficacité et résistance maximales
Le venin de la mygale débile est un neurotoxique extrêmement efficace, sans doute le plus venimeux du sous-ordre des Mygalomorphae. La mygale débile peut même le dispenser par les pinces des pédipalpes. Malheureusement elle se pince souvent pour le croire.
Par ailleurs, de toutes les mygales elle est celle qui résiste le mieux aux intempéries et transitions climatiques, à tel point qu'elle peut migrer dans des zones si arides ou rigoureuses, telles que Lille ou Le Havre, qu'aucune de ses proies ne peut l'y suivre, ce qu'elle fait donc très souvent.
Mue
La mue chez la mygale débile intéresse à double titre : d'abord parce qu'elle semble réussir, et ensuite parce qu'à peine remise, l'arthropode s'attaque à son exosquelette par auto-défense ou cherche à s'accoupler avec. Il arrive parfois, en captivité, que l'exosquelette s'attaque débilement à l'aquarium. Les mouvements des combattants sont alors extrêmement lents et décomposés (ou en voie de décomposition). Ils peuvent cependant bouger si l'on souffle dessus un peu fort.
Cocon
Aucune notion fonctionnelle du cocon n'habite la mygale débile, qui pousse sa capacité à survivre au minimum. Elle ne sait pas créer de cocon habitable et préfère se nicher opportunément dans des nids douillets désertés, ou élire, telle une argiope dégénérée, sa demeure au centre d'une cible, attendant romantiquement la première fléchette d'argent qui conquerra son cœur de velours. A défaut de savoir se construire une alcôve de soie, elle manifeste visiblement le mode comportemental d'un Al Bundy, avec la fille duquel elle partage plus que les valeurs de l'albinisme.
Exceptionnellement à Noël après la période de ponte annuelle, la femelle métisse des cocons-chaussettes pour anticiper la visite du Père Noël. Le 25 décembre à minuit, elle se réveille et essaye de déballer les œufs qu'elle a oublié avoir mis dedans. Il faut dire que la mygale débile peut ressembler au Père Noël, coiffée de bonnets de soie improvisés à la petit chaperon rouge.
Comportements
Lutte pour la survie
Quand un prédateur s'aventure alentour, la mygale débile fait semblant d'être morte, dorsalement couchée et les pattes regroupées. Elle se fait alors dévorer dans cette posture religieuse. D'autres attitudes observables incluent :
- Se rouler en boule comme le hérisson, mais sans les piquants
- Fuir en boîtant comme le koala au sol
- Faire coucou en levant un pédipalpe
Symétriquement, une mygale débile fait semblant d'attaquer ses proies, et semble réussir son apparence puisqu'on peut alors voir la proie détaler.
Inutile de préciser que la mygale débile mène un mode de vie essentiellement charognard. Elle constitue aussi le seul spécimen animal jamais observé capable d' auto-cannibalisme routinier. Essayant de s'enfoncer mortellement les chélicères à la nuque, elle ne se sectionne jamais aucune de ses pattes au contraire de ses congénères, car elle envisage très sérieusement de se ramener en tant que sa propre proie au compartiment réfectoire du terrier déserté par une autre mygale.
Déplacements
Afin de maintenir sa température interne constante, la mygale débile court dans tous les sens quand il fait froid, s'exposant à tous les prédateurs et laissant les proies immobiles filer sous son nez. Par contre elle reste parfaitement immobile quand il fait chaud, et s'expose à voir les proies mobiles passer sous son nez, et à laisser filer sa vie entre les dents de tout prédateur touriste de passage.Pour se faire transporter par voie aérienne, elle réinterprète à sa façon la technique de ballooning : elle mâche du chewing gum et souffle des bulles aéroportantes avec lesquelles elle prend l'air d'une mongole fière.
Migrations collectives
La mygale débile devient grégaire lors de la saison de mue géographique, période qu'elle met à profit en se mouvant en "troupeaux" vers des latitudes plus tropicanales où elle espère recueillir l'élusif nectar de Tropicana Pure Premium.Dans ces occasions de cohésion sociale remarquable pour un arachnide, la mygale débile croit en la luminothérapie en groupe : le troupeau prend volontiers son bain de soleil en rangs serrés, et se fait souvent bouffer collectivement dans la bonne humeur et le bon teint méditerranéen.
Reproduction
La mygale débile ne se reproduit jamais et se refuse à la copulation par hypocondrie, essentiellement parce qu'elle dénigre les croisements inter-raciaux avec les autres noires. À ce sujet, des fossiles de mygales débiles trouvés en 2002 sur les côtes de l'Atlantide ont été retracés jusqu'en Hypocondrien Supérieur.
En raison de la "stérilité comportementale" de l'espèce — phénomène unique dans la nature, la mygale ayant déjà du mal à aligner ses yeux avec la ligne de vue —, la seule façon d'avoir une mygale débile est de faire en sorte qu'une mygale engendre une portée dégénérée par suite d'un lapsus génétique.
Toile
S'il lui arrive de faire des toiles par pure dilettantisme, la mygale débile se limite exclusivement aux premiers jets de fils de soie blonds. Elle cherche le sens profond d'Internet sur sa toile (idée du Web sémantique), soit en rampant (web-crawling), soit en essayant de nager le crawl. Pendant cette périlleuse activité, il lui arrive de s'étrangler dans ses propres fils blonds (on dit aussi faire un Pell Mell Anderson). Les anciens chinois interprétaient erronément ce phénomène comme une tentative religieuse d'auto-momification.
La toile n'a évidemment aucune fonction utile à sa survie : la mygale débile laisse volontiers ses proies s'échapper en les qualifiant de "bugs" indésirables. Quand une proie se prend dans la toile, elle est en statut "Open". Lors de l'examen palpatoire de la mygale débile, elle devient "Analyzed". La mygale s'aperçoit à ce stade qu'il s'agit d'un bug : elle le passe donc en "To be fixed" puis "Being fixed" le temps de libérer la proie. Finalement la proie s'échappe : on dit alors qu'elle est "Eradicated".
Forme
La "conception" de la toile obéit à une recherche constante sur la forme, sans doute inspirée de l'automatisme néo-dadaïste. Misant plus sur l'efficacité et l'impact brut que l'esthétique, l'araignée essaie toujours d'achever sa toile en moins de 10 secondes, délai au-delà duquel elle considère l'œuvre comme irrémédiablement en-deça du slogan de Décathlon « à fond la forme ». Le peintre-modèle ici est le cubiste picachu.
Quant à l'éventuel et improbable stabilimentum — motif irrégulier ne participant pas au projet de symétrie globale de la toile, et présent chez seulement certains espèces archanides —, il évoque vaguement le dessin d'un hamac que j'avais pu faire quand j'avais 4 ans. Il serait d'ailleurs complètement fou d'y voir un essai savant de manipulation des rayons ultraviolets pour attirer les insectes. La seule chose (disputablement) "savante" dans une mygale débile se limite à sa blouse blanche et ses tifs d'émo.
La mygale débile est-elle un schtroumpf ?
Oui si l'on en croit la théorie classique de schtroumpfitude :
- Le schtroumpf porte aussi un bonnet blanc en soie.
- Le schtroumpf moyen pèse aussi 150 grammes.
- Le schtroumpf renferme aussi du venin. Tenez là je prends ce con... je lui injecte le sérum de vérité... et.... putain quel con, il se démène... je l'assomme donc... je le prends... je lui injecte le sérum de vérité... et VOILÀ ! (en français dans le texte)
Avenir
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Classification classique | |
Règne | Animalia |
Faites attention !
L'auteur de cet article est un auteur débile.
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On peut aisément diagnostiquer à l'œil nu une tare génétique de débilité. La mygale souffre tous les matins du syndrome dit céphalothoraxo-rectal. Cela ne laisse ballooner aucun espoir pour l'individu de mygale débile pris isolément.
Mais en regardant Youtube assez longtemps, en constatant l'émergence des clément le no-lifes et autres kevins, l'observateur se rassurera aisément sur la pérennité à long terme de l'espèce de la mygale débile. Dans le futur, l'élevage de la mygale débile sera sans doute perpétué par des propriétaires aussi débiles qu'elle.
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