Charles Baudelaire

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J'écoute, en cette nuit d'été, les yeux fermés, mes voisines qui discutent à voix haute. Elles sont six, vivant ensemble dans un appart immense que j'ai, autrefois, visité. Trois chambres, une salle à manger, une belle cuisine et deux salles de bain, c'est un luxe que seul les salaires de six jeunes femmes peuvent s'offrir.

Assise dans mon fauteuil, une boisson fraîche à portée de main, je laisse le flot de paroles me parvenir par les fenêtres ouvertes. Le ton monte, les voix s'entremêlent, Olga la meneuse du groupe finit toujours par trancher les litiges, mais quand Igor parle tout le monde se tait.

Igor, c'est leur Dieu, un jeune homme d'environ 27 ans, athlétique, un brun aux cheveux presque noirs et aux yeux d'un bleu doux. Igor est le Dieu de ces demoiselles, il se pose au milieu d'elles et se laisse vivre. Vous voyez, ce n'est pas le genre mâle dominateur, l'homme tout puissant régnant sur son harem, non... Lui, il ne gouverne pas en son royaume, il resplendit tel un soleil au milieu de ses planètes. Mes voisines forment une équipe de volley-ball, Igor c'est leur entraîneur. N'allez pas vous imaginez...


Et quand tout s'apaise, que le silence de la nuit revient, je sors mes griffes et vais retrouver mon amant, mon Dieu : Baudelaire.

Baudelaire est un Dieu

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Baudelaire est LE DIEU de la poésie française, c'est un véritable Dieu, lui, pas comme ces crétins d'écrivains au rabais que l'on rencontre de nos jours. Baudelaire survole de ses ailes de géant la gent des poètes du 19ème siècle et même de tous les autres siècles. Il resplendit au firmament des génies, il illumine de sa gloire éternelle les cieux de la littérature, il éclaire à tout jamais les astres de la versification française.


Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !


Loué soit Baudelaire. Louées soient son âme et son corps aussi. Ha oui, je vous ai pas dit... Baudelaire il est pas né, c'est un Dieu !

Baudelaire est Beau

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On dirait ton regard d'une vapeur couvert;
Ton œil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert?)
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.


On ne peut pas savoir qu'elle était la teinte de ses yeux, la photographie couleur n'avait pas encore été inventée. Bleu, gris ou vert?, on se le demande encore, moi je choisis une couleur selon mon humeur. C'est pas toujours la même, hein... je change tous les soirs, en fait. Il est beau, de toute manière, c'est écrit dans son nom... Beau de l'air.

Et puis il mange équilibré. Tout comme moi, d'une vapeur couvert ne laisse aucun doute à ce sujet. Moi, après avoir lu ça, je me suis mise à tout faire à la vapeur. Pas seulement les légumes... Le poisson, la viande, les tartes aux fraises, tout quoi.

Non, Charles c'est un penseur, un beau penseur qui réfléchit dans l'indolence et la pâleur du ciel. Ah ! L'indolence... et la pâleur de son large front, c'est un ciel de rêveur, de penseur. Moi, j'ai mis sa photo sur ma table de nuit, comme ça je dors avec lui, toutes les nuits je rêve de lui, tous les jours je pense à lui.

Il est tendre, rêveur et cruel, oui cruel aussi, mais attention... Pas tout à la fois, hein... Alternativement. Cruel, quand il vient me visiter et qu'il s'échappe de mes bras. J'essaye de le retenir, mais lui fier, il part et me laisse seule avec mon désir inassouvi.

Je l'aime trop ! Il est trop beau ! Y'a des pétasses qui viennent me dire que ouais, Baudelaire c'est un gyrophare (ton regard, œil mystérieux, alternativement réfléchit), qu'il tient pas en place, qu'il couche avec n'importe qui... Mais c'est pas vrai, lui il est fidèle, il est avec moi toutes les nuits.

Baudelaire est un Amant Exceptionnel

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Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.


J'en ai passé de ces nuits avec Lui... Poutou... Je peux même pas les compter. Au lit c'est un amant extraordinaire, une bête, qu'est ce qu'il me fait jouir Lui ! Sa voix qui me susurre des mots d'amour, me berce, me prend... Et lorsque je m'abandonne, de ses reins puissants il vient et me remplit, je tombe en pâmoison.

Il me réjouit comme un philtre d'amour. Il me couvre de baisers lascifs et brûlants, il m'expose, me retourne, s'égare sur mes seins et dans mon fond le plus ténébreux me pénétre.

C'est un amant exceptionnel qui me possède, même le jour... Dans le bus, dans la rue, au boulot, rien que de penser à Lui me fait mouiller, je sens mes fluides s'écouler rien que de réciter ses vers, il me coûte une fortune en protèges-slip. J'ai essayé toutes les marques, y'en a pas une qui tient plus de deux heures... Enfin pour Baudelaire, mon Dieu, qu'est ce que je ferai pas !

Baudelaire, il est d'Enfer

Par toi je change l'or en fer
Et le paradis en enfers;
Dans le suaire des nuages
Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.


Lui, il pense à moi, il me le dit dans ses poèsies : Par toi je change l'or en fer. En fer... C'est un jeu de mot, c'est rapport à mon nom... Ha oui ! Il me rêve, le paradis il s'en fout, c'est à moi qu'il songe, il est d'enfer !

Il me porte dans le suaire (c'est une image poétique) jusqu'aux nuages. Moi, toute de blanc vêtue, dans un voile de mousseline je me laisse guider par sa puissance, il m'élève, me découvre comme un cadavre cher, il est d'enfer !

Charles ! Ha ! Charles ! Il m'emmene sur les célestes rivages, il me fait perdre la raison. Pas plus tard qu'hier j'ai raté deux fois mon bus, je pense trop à Lui. Quel Être ! Quelle force de la Poésie ! De la Nature ! Il me l'a écrit : pour toi, je bâtis de grands sarcophages. Il est d'enfer !

Baudelaire, c'est Satan

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Sois ce que tu voudras, nuit noire, rouge aurore;
Il n'est pas une fibre en tout mon corps tremblant
Qui ne crie : O mon cher Belzébuth, je t'adore !


Dieu me damner pour Toi, Baudelaire ! Tes vers m'enflamment, me chauffent le corps. Je sens mon âme se consumer dans un brasier diabolique. Baudelaire ! Tu me ronges, m'attises... Tu m'allumes de milles braises avant de me réduire en cendres.

O mon cher Belzébuth, je t'adore ! me dis tu... Moi aussi, je te vénère, je te glorifie Maître Incontesté des Arts Poétiques ! Je t'admire dans ta toute puissance démoniaque ! À Toi, Baudelaire, je suis dévouée jusqu'à la mort, je te chéris, je t'affectionne, je t'adule, je scelle mon pacte avec Toi par mon sang répandu...

Tu me possèdes. Je me prosterne à tes pieds, Satan !



Houlala ! Je suis chaude là... Je vous laisse, faut que j'aille me coucher moi... Ha ! Baudelaire ! Je t'aime !


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