Chronique d'une expulsion réussie
De notre envoyé spécial Nafi$$atou - le 9 mai 2014
Alors que Manuel Valls s'était fait le chantre de l'expulsion, dans la foulée de son poste de ministre de l'intérieur et suivant ainsi la ligne de son prédécesseur au même poste, il fait maintenant preuve en tant que premier ministre d'un machiavélisme supplémentaire en instaurant une loi anti-jihad, contrevenant ainsi à la légitime séparation de l'Église et de l'État, mais sous les applaudissements d'une France admirative.
Nous avons recueilli le témoignage de l'épopée d'un apprenti djihadiste.
Il y a deux mois, je me réveille le matin pour une fois de très bonne heure vers 11h30 car il pleuvait la veille, et du coup, je n'avais zoné que jusqu'à 1h du mat avec mes potes de la cité. Personne à emmerder vu qu'il flottait. Soirée de merde. Du coup, on se lève tôt.
Le café préparé par la mama à 5h30 avant qu'elle aille bosser (chez Veolia Environnement à vider les poubelles du CAC40) est dégueulasse 6h plus tard, comme d'hab, surtout une fois réchauffé dans la casserole (ça va plus vite). Mais c'est toujours moins fatiguant que de le préparer soi-même. Pis ça réveille du coup. Ça fouette le corps (avec un s) et le neurone (sans s). Même pas de gueule de bois à déplorer, tiens. Bonne nouvelle, ça change ! Mais... Ah p*tain, plus qu'une clope. Va falloir sortir après le café. Fait chier.
Tout en sirotant le jus ignoble mais revivifiant, je parcours distraitement la pile éparse mêlant prospectus de merde et courriers pourris des différentes administrations (factures, impôt, 2ème sommation du pôle emploi, etc ...) Que de la daube, comme d'hab. Lorsque soudain... Au milieu du tas disparate... Une pub, mais aussi peut-être un truc wesh... Cherche convoyeur pour une organisation humanitaire, aller porter secours aux réfugiés Syriens en Turquie. Seule condition, avoir le permis camion (je l'ai acheté pas cher l'année dernière chez un pote faussaire contre une caisse de bière). Contre une rémunération symbolique, on m'offre 2 mois de vacances en Turquie, nourri, logé (dans le camion). Pas blanchi, faut pas déconner quand même.
Et pour la bonne cause ?
Et en plus ça va bien faire chier pôle emploi de me prolonger les assedics pendant quelques mois. Juste à conduire quelques crétins sous le soleil de Turquie ! Allez ! Hop ! On postule !
Plop, faisons péter l'iPhone. Merde non. La carte SIM marche plus depuis hier, c'est vrai. Reste quoi ? Le Nokia. Pfff de la daube. Mais le S4 est cuit aussi, faudra voir à se réapprovisionner. Va pour la daube. Pour des vacances à l’œil, on peut bien transiger un peu avec ses valeurs. Bon.
Sitôt dit, sitôt fait.
Alors, une fois l'affaire conclue sans problème car à 15h30, toujours pas d'autre candidat, je signe le contrat ridicule et convainc le gars d'envoyer une copie à pôle emploi (toujours pour les faire chier). Vengeance !
Et je me retrouve deux jours après porte de Bercy avec les clés du camion plein de nourriture pour les réfugiés, et qui est en fait un mixte entre un camping car, d'un 30 tonnes et d'un bus Volkswagen. Avec les clés en main et aussi le groupe de volontaires à l'arrière. 5 rebeux enfin 6 mais en comptant la petite qui me fait déjà bander malgré son voile, enfin 7 en me comptant. Prêt à partir en vacances euh en mission humanitaire ? Oué ! Go !
A priori, deux des autres invités sont venus avec des packs de bière, et autant avec des boites de capotes "pour la route". Et autant les mains dans les poches (mais finalement avec regret en promettant de se rattraper en chemin). Moi, je suis venu avec la pêche. Prêt à mordre dedans et un saucisson pour les petits creux en route. La petite avec son voile ne cache qu'à moitié sa chevelure totalement excitante. Parce que ses 80kg font moins rêver.
C'est parti ! En route ! Direction l'A4, la Belgique, la Suisse, l’Italie, la Tchécoslovaquie, la Laponie, puis la Turquie. Enfin pas certain, mais le GPS poussif du camion sait ouki faut aller. Il affiche pas les radars (mais à la vitesse ou on va, pas de souci). Et bien mieux que mon niveau en géographie de l'univers qui date de la 5ème, il y a 20 ans.
En chemin je fais plus profondément connaissance avec mes co-voituriers qui sont tous de bonne composition et ravitaillent d'ailleurs régulièrement l'équipée en binouze du fait que dans la remorque de bouffe il n'y a que des barres déshydratées. On se demande ce que les autres crétins de réfugiés vont en faire dans un désert sans flotte. Mais c'est pas mon pb. GO pour les vacances !
La petite se déride, après 2 jours et 1000km, et en fait profiter tout le monde. Bref youpi. Des vraies vacances, quoi !
Enfin jusqu'à la frontière Laponie-Turquie. Ou un truc du genre. Là, la petite en monokini tacheté de sperme haploïde fait un peu tâche et on me fait remarquer qu'en Turquie, c'est pas possible. Surtout en se dirigeant vers la frontière syrienne. Donc, après la tournante de rigueur dans le poste de douane qui aplanit les plus grosses difficultés, je lui confectionne un niqab en sac poubelle, histoire de passer inaperçue. Après tout, vu la souplesse du sac poubelle, cela évite des frais en préservatifs, et par ailleurs, la bouche est toujours dégagée.
Bref, le GPS m'indiquant toujours la bonne route, je m'engage dans les fin-fonds turques qui dans l'odeur ressemblent aux chiottes du même nom. Merde. Là le GPS me lâche. Y parait que c'est normal, les USA brouillent l'écoute. Du GPS. Comme dit un de mes potes, « Toujours plus à l'ouest ». Allons-y. Enfin un peu au sud aussi. Bof, au soleil on se démerde pour se repérer et on profite du beau temps en tout cas ! Chouettes vacances ! Enfin à part la petite qui avec son Niqab en sac poubelle transpire tellement qu'elle ne fait plus que 60 kilos.
Bon ça continue comme ça plusieurs jours, et on anticipe avec une crainte réalisée une pénurie de bière. Le saucisson est fini depuis longtemps lui.
La petite a encore perdu 10 kilos, et semble mal en point. Elle n'assure plus rien. D'ailleurs parmi mes nouveaux potes, deux sont devenus pédés pour compenser. Tarlouzes ! Encore, s'ils sentaient moins mauvais... Moi aussi...
Mais bon. A force de chercher au pif, je me rapproche de la frontière syrienne, mais sans trouver de réfugiés à qui faire bouffer mes 15 tonnes de barres de céréales. A nouveau, un poste frontière en vue : je dois me rapprocher.
Mais pas de bol, la petite n'est plus en état d'assurer une tournante. Le sac poubelle/niqab est recouvert de mouches, et ça n'excite pas du tout les douaniers, qui du coup m'accusent de convoyer des djihadistes en Syrie. Ce qui est complètement ridicule. Mais nous ne pouvons plus faire valoir le saucisson ni les bières épuisées depuis longtemps pour prouver notre non-respect symbolique du coran.
Du coup, arrestation en masse, menottes, confiscation des barres de céréales que les familles feront tremper dans le Tigre, dénonciation aux renseignements généraux turques, qui se plaignent aux renseignement extérieurs Français.
Bref rapatriement d'urgence en France. En avion militaire. Youpi ! Moins chiant que de rentrer en camion ! Même si c'est pas moi qui conduit. Ca vaut mieux, d'ailleurs, avec les menottes, et les barbouzes (pourtant pas barbus) qui ont l'air louche. Atterrissage au Bourget sous la flotte (ça rafraichît après le désert).
Et là, expulsion directe en Algérie pour comportement djihadiste. Merde....
De nouvelles vacances en perspective ? Pas certain, mais Manuel Valls ricane. Et se fait applaudir. Et améliore sa cote de popularité.
En résumé, un moyen discret mais très couteux d'expulser des étrangers. Sous vos applaudissements.
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