Voile aux Jeux olympiques
Du temps de Noé, il n'y avait pas d'épreuve de voile aux Jeux Olympiques. Avec un seul bateau en course qui rassemblait ce qui se faisait de mieux sur Terre, donc sur mer, à cette époque, la lutte aurait été inégale.
Ce n'est donc qu'avec l'avènement des Yacht-Club, l'idée ayant germé dans l'esprit fécond des Commodores imbibés qui commençaient à sérieusement s'ennuyer au bar du club-house que naquirent les bateaux de course à voile.
La course à voile
Afin de le placer utilement dans une conversation mondaine ou dans un exposé sur « la route du thé dans l'Empire britannique », il est important de savoir que la course de voiliers a longtemps été pratiquée dans un but commercial, ou dans le contexte des actes de prélèvement de taxes internationales que de sombres historiens réduisent à la notion simpliste de piraterie pratiquée par des corsaires patentés.
Il a donc bien fallu que quelques illuminés du pancréas et dont le foie fatigué de libations dont les justifications étaient de moins en moins honnêtes, trouvent encore des ressources intellectuelles pour inventer une course de bateaux à voiles dont l'unique enjeu serait d'arriver le premier.
C'est ainsi que naquit la régate, dont en fait la raison d'être ne réside que dans la célébration de la remise au vainqueur d'une coupe, d'une médaille ou d'un prix symbolique qui ne paye même pas un mètre de la moindre ficelle servant de garcette, de drisse, d'écoute, ou de corde de cloche ou du pendu équipant un voilier digne de ce nom.
Une régate n'est pas une course de bateaux
Attention ! Une régate n'est pas une course de bateaux. En effet, si vous mettez des bateaux sur une ligne de départ, ils n'arriveront jamais à couper la ligne d'arrivée après un parcours plutôt biscornu. Il faut mettre un équipage sur les bateaux. Cette précision a son importance, sinon on ne comprend pas bien pourquoi il y a des épreuves de voile aux Jeux Olympiques. Enfin, pour le moment. On ne sait jamais, il est possible d'envisager des courses de voiliers sans équipage, sans télécommande, sans rien d'autre que des voiliers, mais il faudra attendre quelques années. Ça permettrait à tout le monde de rester peinard au Club-house, mais faut pas rêver.
Les premiers Jeux olympiques à voile
La voile est devenue discipline olympique alors qu'on avait déjà inventé la vapeur. Pierre de Coubertin aurait pu promouvoir une discipline plus moderne, par exemple les courses de bateaux à moteur pop-pop, mais le sport, c'est le sport. Les historiens du sport ont remarqué qu'il n'y avait pas eu de courses de locomotives à vapeur non plus aux JO, ni de courses de voitures, ni de courses à l'échalote.
En fait les premiers bateaux, donc des voiliers de course, qui participèrent aux JO étaient de engins que ne pouvaient se payer que des gosses de riches. En fait ça n'a pas changé puisque dès qu'un bateau est choisi comme série olympique, il devient cher, et rare. Comme un cheval bon marché. Mais bon, on ne va pas parler du cheval aux JO en plus, car une discipline comme la voile, c'est déjà pas mal compliqué pour ne pas passer du temps à dire du mal des autres disciplines olympiques, zoophiles en plus !
Pour bien comprendre à quoi ressemblaient les premiers voiliers olympiques, on consultera les illustrations d'époque, ci-contre.
Les deuxièmes Jeux Olympiques à voile
Les Jeux olympiques à voile qui suivirent, les deuxièmes et les autres jusqu'à nos jours virent une réduction de la taille des bateaux. Ceci dans l'espoir d'avoir plus de concurrents, car ne pas avoir assez de bateaux pour distribuer les 3 médailles, ça faisait un peu désordre !
De ce fait, la grande démocratisation de la compétition à voile qui s'effectuait en parallèle de l'évolution vers un sport plus professionnel permit à quelques personne désargentées de faire la promotion de leurs sponsors sur leurs casquettes, tee-shirt, cirés, bottes, lunettes, tauds, remorques, voitures pour tracter les remorques, camping-cars, sous-vêtements, tatouages, coupes de cheveux, maillots de bain, brosse à dents, sacs de sport, préservatifs, robes des copines, sweats de leurs potes, bref sur tout l'accastillage indispensable à un bateau de champion. Bien sûr, aux JO, la pub reste interdite sur les coques et les voiles des bateaux.
Les vrais champions restent au bar du club-house pour parler et se montrer à la télé, pour parler de Louis Vitton, l'Oréal, Breizh-Cola, la Banque populaire, le Crédit Agricole, les assurances Machin, Areva, Suez, Panama, Tunnel sous la manche etc.
Les futurs Jeux Olympiques à voile
Comme certains pensent que les prochains JO (après ceux qui sont prévus) auront lieu à Dubaï, de nombreuses innovations sont à prévoir.
Le port de voiles ne sera pas obligatoire
Les bateaux qui arborent normalement et ostensiblement des voiles dans leurs pays de résidence principale pourront s'en passer, tout en respectant les coutumes. Il faut donc s'attendre à une débauche d'innovations techniques, principalement sur la bourka en kevlar-carbone entièrement transparent, qui risque de démoder le spi asymétrique. Les fenêtres météo ne seront dévoilées qu'avec jalousie.
La taille des bateaux sera limitée
La taille des bateaux accompagnateurs et des yachts de spectateurs invités sera limitée à 400 mètres. Les concurrents auront toute liberté de choisir la taille de leur bâtiment de compétition. Reste le problème de la taille à adopter pour les bouées mobiles servant de marques de parcours. Il est possible qu'elles soient virtuelles afin de ne pas dégrader le paysage. Dans ce cas, les départs pourraient être donnés par tout temps, par toute pollution et quelle que soit l'épaisseur de la couche d'algues vertes présentes sur le plan d'eau. Ce sera un grand progrès par rapport à Qingdao-Pékin 2008. Et par rapport à Londres 2012 quand la Manche fut envahie d'icebergs à la dérive, causant le naufrage de nombreux bateaux.
Ce sera poétique
Il y aura toujours quelqu'un pour déclamer qu'une obscure clarté qui tombe des étoiles, soudain à l'horizon, lui fait voir trente voiles et que partis 500, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 3 000 en arrivant au port.
En effet, la voile aux Jeux olympiques c'est de la poésie dans un monde de brutes. C'est le dernier relief des galères, de l'époque bénie où les navires transportaient du poivre, de la poudre et des esclaves. La voile c'est la liberté, c'est mon Amérique à moi, c'est la pêche en Islande, c'est Tabarly, Helen Mac Arthur...
Mais, la voile aux jeux, est-ce bien raisonnable ?
L'avenir de la voile aux Jeux olympiques
D'après le CIO et la fédération internationale de voile, pour que les JO puissent envisager de continuer à organiser des épreuves de voile, il faudra revenir aux « fondamentaux », sur des bateaux plus petits mais ménageant un espace publicitaire suffisant. Avec ce pur esprit olympique enfin retrouvé, certains projets risquent bien d'être ressortis des cartons sans faire de vagues. La mode sera aux vieux gréements permettant d'aménager un bar-fumoir, une salle de poker, un restaurant et une salle de presse. Les journalistes pourront suivre les courses au plus près.
Les épreuves de sélection pourront se tenir aux fêtes de chants de marins de Paimpol, Brest et Saint-Jean-Port-Joly. Les marques de bières, autres spiritueux et cigarettes pourront enfin participer à l'éradication du dopage médicamenteux qui sera enfin remplacé par des produits naturels et bien de chez nous que vanteront de grands panonceaux à la gloire du poulet, des andouilles ou de la choucroute.
Et quelle épreuve remplacera la voile aux JO ?
Comme la voile n'a pas un avenir assuré aux JO, il faut envisager de la remplacer par une discipline nautique plus pratiquée de part le monde.
Les Japonais ont proposé la chasse à la baleine ; l'inconvénient c'est que le lancer de harpon ressemble au lancer de javelot.
D'autres ont proposé le boat-people, mais c'est un sport qui favoriserait de trop certaines nations du tiers monde dans des régions qui ne regardent pas la télé.
Comme la pétanque, même pratiquée en bord de mer, n'est pas réellement un sport nautique, il y aurait bien le concours de ricochets, avec des galets bien plats, calibrés, homologués. Ces galets seraient ensuite repêchés un par un pour ne pas faire monter le niveau de la mer et rester écologiques.
Ça serait même parfait le concours de ricochets. Une pierre plate lancée sur l'eau à grande vitesse cela ressemble fort à un voilier : ça ne supporte pas les vagues, ça ne flotte pas longtemps, ça finit ou par couler ou par rester échoué sur une grève.
Voir aussi
Et, plus sérieusement :
- Jeux Zoolympiques
- Histoire du boycott aux Jeux Olympiques
- Envoyé Spécial Corocore pour la couverture des Jeux Olympiques en direct sur TF1
- Devise olympique
- Demi-pentathlon
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