Check it out
"Check it out" est un jeu vidéo lucratif dans lequel le joueur incarne un caissier (ou une caissière). Ce jeu ultra réaliste s'est répandu dans le monde entier en moins de temps qu'il n'en faut pour scanner une boîte de lessive. Depuis la diffusion de ce jeu, le cauchemar de "devenir caissière" s'est transformé en mouvement social hyper branché. A ce jour, on compte environ 98501 demandeurs d'emploi en caisse pour seulement 123 postes disponible, preuve d'un succès qui marquera définitivement toute une génération!
Un réalisme époustouflant
On dit souvent que le succès d'un jeu ne réside pas que dans sa réalisation technique. Mais ici, les créateurs se sont surpassés. C'est bien simple: On s'y croirait. Il faut dire que le format du jeu est assez inhabituel, pas de CD, DVD, disquette ou cartouche Gameboy, ici c'est véritablement une machine complète. Le joueur se retrouve donc complètement immergé dans l'environnement envoutant de la caisse de supermarché. Le créateur a de plus insisté pour que son jeu ne soit disponible que à l'intérieur des supermarchés. Une frustration pour certains des plus grands fans, qui se retrouvent obligés de jouer selon les horaires de leur Super U local. Certains fans cependant n'hésitent pas à parcourir des kilomètres pour accéder à un Auchan 24/24 qui offre non seulement des horaires illimités, mais aussi des chariots plus gros qui permettent des niveaux de difficultés uniques.
Mais en plus du fameux "blip" et du laser rouge sur barre code, ce qui rend le jeu ultra réaliste c'est bien entendu le brouhaha environnant, la musique cheapo-discount qu'on ne trouve nul part dans les charts et les queues de gens avec les traits tirés qui permettent de mettre une pression ultra réelle sur le joueur dans sa gestion du scannage.
De plus, les réalisateurs ont fait bien attention de conserver les bugs des caisses normales, incluant les étiquettes manquantes ou illisibles, les emballages fragiles qui cassent après scannage, et les erreurs d'affichage des promotions. Cela permet au joueur de devoir interagir avec les employés du magasin pour demander Michel au rayon fromage à travers la sono défectueuse par exemple. "Ce que j'adore dans ce jeu, c'est qu'à aucun moment on se dit être dans un jeu" commente par exemple Sandrine G, 35 ans, comptable.
Un jeu universel
Ce qui est assez unique à ce jeu, c'est la diversité de ses joueurs. Tous les âges, toutes les nationalités, tout le monde peut et veut jouer. Ainsi ce jeu fait fureur au Royaume-Uni, mais aussi en Chine, et même jusque dans la Creuse. 87% des consommateurs de la planète admettent avoir essayé au moins une fois. Il faut dire qu'il est disponible dans toutes les langues, et relativement simple pour toutes les générations, bien qu'il offre un vaste choix de niveaux. On peut en effet commencer avec un simple panier de moins de 10 articles, sans alcool et sans paquets mous. C'est le niveau le plus bas, mais déjà certaines personnes s'en satisfont largement. Marguerite, 75 ans témoigne : "Souvent j'arrive pas à passer mon Shampoing, et mes pièces de 1 centime ont du mal à passer dans la machine.". Ainsi, elle passe beaucoup de temps à jouer avec son simple panier minimaliste, qu'elle pose parfois par erreur sur la balance, entrainant des erreurs diverses et l'obligeant à recommencer plusieurs fois.
Certains au contraire, préfère le challenge du scannage de haute compétition, s'enthousiasment à tenter le chariot de Noël bourré de charcuterie à la découpe avec leurs étiquettes plissées, et plein de petits paquets mous qui ne passent que très difficilement. Certains poussent le défi en allant même tenter le scan d'un petit paquet de persil qui ne pèse rien et qui n'est donc presque pas détecté par la balance.
Il y a cependant une majorité d'utilisateurs qui reproche le manque de flexibilité du contrôle parental. Maurice, 24 ans, étudiant, rapporte par exemple "À chaque fois, je dois attendre pour passer mon pack de Kro (Bière Kronenbourg NDLR). C'est relou, J'ai plus 14 ans". Mais les réalisateurs ont tenu à respecter les lois des pays dans lesquels le jeu est hébergé. Des utilisateurs rapportent que dans certains pays, ces protections sont levées. La liste est gardée secrète afin d'éviter le tourisme de la "piche adolescente" (consommation excessive de boisson alcoolisée chez les moins de 16 ans, impliquant généralement du vomi et du vol de panneaux de signalisations temporaires).
Bien qu'il soit difficile de chiffrer les utilisateurs du fait que le jeu ne requiert pas d'abonnement et n'est pas disponible en ligne, on estime tout de même que son nombre d'utilisateur a dépassé celui du réputé World of Warcraft.
Mélanger l'utile à l'agréable
Le principe du jeu est bien entendu de repartir avec une grande satisfaction, mais aussi avec ses courses. C'est d'ailleurs bien ici la seule réelle difficulté : Le joueur est à la fois l'employé et le client. Cependant, le joueur ne gagne pas d'argent comme le ferait un employé, mais il bénéficie d'avantages dont ne bénéficierait pas un employé. Ainsi, non seulement il repart avec les objets qu'il a scanné (moyennant une petite compensation financière, au tarif normal du magasin), mais en plus, il ne risque pas de se faire licencier. Nous verrons en fin d'article que dans des cas particuliers, il est possible de changer cette situation.
Ce principe, où le joueur repart avec les objets scannés, oblige le joueur à changer sa consommation habituelle. En effet, ceux qui aiment les défis, mais qui avaient la sale habitude de n'acheter que des boites de céréales et des paquets de purée (ultra facile à scanner), vont plutôt opter pour des produits à peser soi-même, avec des étiquettes mal imprimées. Et au contraire, le joueur débutant qui aimait les bananes bios pesées à la vieille machine qui impriment flou, vont plutôt se tourner vers les boites de croquettes pour chat non abimées, avec des code-barres en parfait état.
N'ayant pas la prétention de changer les habitudes de consommation, les réalisateurs du jeu admettent : "On a vu des personnes arrêter les produits frais parce que ça ne leur apportait pas ce qu'ils attendaient du jeu. Mais je pense que comme partout, il faut un peu de temps pour arriver à un équilibre, et puis les joueurs évoluent."
"J'adore les paquets de pommes dauphines surgelées", témoigne Bernadette, 53 ans, mère au foyer, "mais le barre code sur le plastique mou, avec les mains qui gèlent et le sac à surgelés qu'il ne faut pas poser sur le plateau, ce n'est pas de mon niveau. Alors maintenant j'achète du gratin Dauphiné Marie, c'est moins bon et plus cher, mais je prends un réel plaisir à le passer en une seule fois sans faire clignoter le feu rouge."
Maurice, 24, étudiant, qui a témoigné précédemment dans cet article, nous confirme qu’en ce qui le concerne, ça n'affecte pas sa consommation.
Les bugs
Chaque jeu présente ses "bugs", et Check it out n'échappe pas à la règle. Ceux que nous allons présenter dans ce chapitre sont ceux connus à ce jour car rencontrés par des utilisateurs.
Le Take it out
Ce bug est tellement connu qu'il a désormais un nom. Des joueurs ont rapportés que si on passe devant la machine de jeu, qu'on fait un doigt d'honneur à la machine et qu'on sort avec des sachets de levure chimique dans les poches, rien ne se passe. Ce bug rappelle au joueur qu'il s'agit bien d'un jeu et non de la réalité. Il met en avant une double faute, car en tant que caissière, on ne fait pas de doigt d'honneur au client sans conséquences, et en tant que client, on ne sort pas avec des sachets de levure chimique sans avoir payé. Les réalisateurs travaillent sur une nouvelle version qui lancerait du gaz lacrymogène en cas de comportement agressif, et qui serait capable de faire un croche pied aux voleurs.
La reconnaissance végétale
C'est prouvé, le jeu est incapable de faire la différence entre 1kg de pomme de terre à purée et 1kg de gingembre frais. Pourtant, la différence de prix est assez conséquente, et un vrai caissier ayant suivi sa formation "rayon légume" doit pouvoir faire la différence. Bien sûr, les concepteurs du jeu mises sur l'honnêteté du joueur, mais il faut admettre que c'est un pari risqué.
Le temps qu'il fait
Un bug majeur de ce jeu, c'est le manque de sujet de discussion de l'intelligence artificielle. En effet, les concepteurs ont étrangement pensé que le seul sujet de discussion d'un caissier avec son client tournait autours du scan des produits et du mode de paiement. Or, si on est un habitué, on sait que rien ne vaut une évocation du temps pourri pour avoir une bonne conversation sur le réchauffement de la planète, qui s'enchaine sur le prix de l'électricité.
Je suis fermé
C'est aussi un bug impardonnable : il est impossible de dire "je suis fermé" après avoir posé son panier. Pour être tout à fait exact, c'est possible, mais ça n'a aucun effet. Encore une fois, ce genre d'oubli des réalisateurs est suffisant pour sortir un joueur de son environnement préféré. Les réalisateurs répondent qu'aucun employé de caisse ne ferme dès son arrivé sur les lieux de travail, mais ils ne prennent pas en compte les joueurs qui passent pour la trentième fois par plaisir.
Record
À ce jour, le record est détenu par un français qui est parvenu à passer 678.54 euros de courses, dont 6 sacs de pommes pesés à la main, 7 légumes en sacs surgelés différents, 5 bouteilles de vin de table, un ours en peluche géant sans étiquette, un set de cuisine "moitié prix" avec barre code de réduction, 3 pains de mie, et un sac de 25 kilos de croquettes pour grand chien. Tout cela en plus d'une liste de course pour famille nombreuse. Mais ce résultat est mis à l'épreuve grâce à l'arrivée du jeu dans les magasins de bricolage...
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